lundi 6 juillet 2015

Ile de Paques et tsunami

Ile de Paques : nouveaux mystères - 2011 - update 06-2015
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Décidément on parle beaucoup de tsunami et de raz-de-marée en cette fin d'année 2011. Pas seulement pour retirer des enseignements de celui, ravageur, du Japon de mars 2011 mais surtout les découvertes des traces de très anciennes et monstrueuses vagues de plusieurs dizaines, voir centaines de mètres de haut... Avec les récentes communications scientifiques concernant un grand tsunami provoqué par l'Etna il y a environ 8 000 ans, plusieurs communications provenant de la fameuse Ile de Paques isolée dans le sud pacifique impliquent un ensevelissement d'une partie des fameuses statues par un énorme tsunami antique. Le plus surprenant encore est la découverte très récente, en déterrant complètement certaines de ces statues et en découvrant leurs corps enterrés aux 3/4, d'écritures et symboles gravés sur le dos de certaines.
Les statues de l'île de Pâques déjà mystérieuses possèdent un corps entier !
"La découverte ne date pas d’hier mais depuis quelques semaines refait surface sur internet : les statues de l’ile de Pâques ont un corps ! Alors qu’elles sont vraisemblablement connues pour avoir une grosse tête, ces statues recèlent visiblement de nombreux secrets puisque plus de la moitié de leur taille est enfouie sous terre et révèle l’existence d’un corps et de mains.
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Si on attribue au couple Routledge la découverte des parties enterrées des statues de l’ile de Pâques, un groupe privé de recherches a récemment excavé  une des statues pour y découvrir de nombreuses écritures sur le corps.
Située dans l’océan Pacifique, cette ile volcanique a été découverte par le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques de l’an 1722, et est devenue ensuite possession Chilienne en 1888. Si de nombreux mystères entourent l’ile de Pâques, la découverte de ces écritures enfouies sous terre risquent de relancer de nombreux débats.
En effet, si les scientifiques sont presque tous d’accord pour dire que c’est à la suite d’un écocide que la population (environ 4000) de l’ile a disparu, qu’en est-il de ces géants de Pierre enfouis sous terre ? L’ont-ils été dès le départ par les Rapanui (premières civilisations de l’île ?) ou bien le temps a-t-il eu raison de ceux-ci ? 
L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'un raz de marée ancien a balayé l'île et sa civilisation ancienne, qui se perd dans la nuit des temps, est là, sous nos pieds de touristes inconscients du trésor caché qui nous attend. Les statues n'ont pas été enterrées, mais le déluge a du transporter et amener tant de débris, de poussières et de terre que la civilisation a disparue comme effacée d'un seul coup. On pense ici au mythe de l'Atlantide et du continent de Mu dont les légendes refont surface avec cette découverte exceptionnelle."
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Bon, l'histoire semble se compliquer car on avait apparemment établi que les premiers polynésiens (venant des îles Marquises) seraient arrivés vers 1200 après J.C. puis ces premiers pascuans nommés Rapanui, totalement coupés du reste du monde, auraient développé leur propre culture, unique au monde. Cette île était à priori bien boisée et les Rapanui, au fil du temps auraient développé un culte en l'honneur de leurs ancêtres et premiers rois venus de l'ouest d'après leurs traditions (donc bien de polynésie), et utilisé tout le bois disponible de l'île. Ceci est bien à noter car à priori contradictoires avec les données recueillies sur l'île : en effet, les plus anciennes statues seraient toutes situées non pas sur la côte ouest mais sur la côte est de l'île (donc faisant face au Chili). De plus, on savait depuis longtemps (suffit de regarder celles qui sont couchées ou dans les carrières non finies) que les nombreuses "têtes" qui dépassaient de la terre ne représentaient qu'un quart de la statue réelle.
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Ayant la vision entière des statues, les scientifiques ont donc tous adopté les mêmes théories assorties de preuves certaines et étudiables, sans toucher aux statues enterrées. On sait que les gravures sur pierres antiques ne peuvent être datées précisément et que les dates approximatives, des fourchettes, ne sont obtenues que par les datations (puisqu'il s'agit de roches volcaniques dans ce cas) du carbone inclus dans ou recouvrant la roche, avec l'étude de l'érosion de la roche. On pense que les dernières statues auraient été érigées vers 1600 après J.C. : les premiers témoins européens auraient vu dès la première visite qu'il n’y avait déjà plus d’arbres et que les pascuans continuaient d’adorer leurs idoles, ça n’est qu’à la seconde visite qu’on a découvert qu’ils étaient beaucoup moins nombreux que lors de la 1ère visite, et qu’ils avaient abandonné leur culte au profit d’un autre (la simple apparition des européens et d'une culture supérieure aurait suffit à détruire celle des pascuans - cette constatation est intéressante quand on la compare aux visites des OVNI ou d'éventuels visiteurs extra-terrestres ou d'autres dimensions...). Par la suite, les maladies apportées par l'envahisseur, plus l'esclavagisme (1 000 pascans sont emmenés de force par des esclavagistes) déciment presque complètement les pascuans (il en restait à peine plus d'une centaine au 19° siècle - pire, ce n'est que dans les années 1940 qu'on s’intéresse un peu à l'île et à sa langue, sa culture : le dernier pascuan pouvant traduire la langue phonétique rapanui vient de mourir...). Il faudra des dizaines d'années pour arriver à commencer à traduire et à comprendre les légendes et chants natifs, objectif apparemment atteint et amélioré il y a peu.
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Depuis le début des années 2000, des archéologues ont commencé à s'intéresser aux différentes statues et constructions, pour recensement et fouilles plus profondes. Après 11 ans de travail, des équipes ont commencé à parler des découvertes, et celles-ci pourraient remettre en cause certains faits que l'on croyait établi. Le recensement des statues découvertes à ce jour a fait monter leur nombre à plus de 1 000, assez remarquable vu la population estimée à son maximum à environ 10 000 personnes. Mais les études ont aussi fait apparaître un autre point certain : toutes les statues ne sont pas identiques. Sur les 1042 statues monolithiques recenséesune centaine sont nettement plus anciennes et différentes : leur étude pencheraient même sur le fait que ce ne serait pas la même civilisation qui les auraient créées. Les polynésiens arrivés vers 1 200 (ou vers 800 pour d'autres spécialistes) sont-ils vraiment à l'origine des statues ou ont-ils fini par copier et créer un culte lié à ces dernières ?
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Parmi ces 100 statues originelles (d'autres sont probablement entièrement enterrées), les chercheurs en ont déterrées entièrement certaines et, surprise, ont fait la découverte d'une écriture, de symboles et dessins gravés sur le dos des corps de certainesUne seule statue déterrée comporte des gravures aussi bien sur le dos que sur le haut du corps et des bras pour l'instant, mais plusieurs avec le dos gravés. L'étude des dépôts et de l'érosion est aussi ferme en ce qui concerne ces plus anciennes statues : elles ont été pratiquement entièrement ensevelies par un énorme tsunami... à l'origine, elles devaient être entièrement visibles : les chercheurs ont trouvés à leur base un trou de 1 mètre de profondeur dans lequel le pied de la statue repose, ainsi que l'aperçu du système permettant de l'ériger : des stries et traces sur la statue montrent le coulissement de cette dernière dans le trou.
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Autant nous connaissons le tsunami ayant ravagé l'île de Pâques au début des années 1960, dont les dégâts ont fini d'être réparés au milieu des années 1990 (!), autant nous ne connaissons rien d'autre concernant cette région isolée du Pacifique... L'île a été en alerte lors des tsunamis possibles en 2004, 2010 et 2011, mais sans autres conséquences que de fortes vagues. Néanmoins, il est évident que si une grande vague se propage dans le pacifique, il n'y a pas grand chose pour la ralentir à des milliers de kilomètres à la ronde. L'équipe sur place depuis tant d'années (et travaillant bien sûr avec la descendance des Rapanui), bien qu'ayant obtenu récemment une bourse de la part d'un institut américain, n'a pas les moyens de procéder à toutes les études nécessaires du terrain (études chimiques des sédiments, datation du tsunami, recherches plus approfondies sur les constructions et habitations anciennes et fouilles de sites plus anciens, sauvegardes et recensements scientifiques, photographies des nombreux pétroglyphes présents sur l'île, etc...), toute aide est bien sûr la bienvenue.
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Quoiqu'il en soit, les symboles apparaissant au dos de cette fameuse statue laissent rêveur en effet : on y devine apparemment les silhouettes de bateaux (pas très surprenant sur une île) mais aussi de plusieurs symboles, tels que celui du double cercle ou du M stylisé visible en dessous. Des recherches complémentaires sont à faire, mais tout chercheur ne pourra s'empêcher de penser, avec méfiance sûrement, au fameux continent Mu englouti, Atlantide du pacifique...
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MAJ 06-2015 : Les Mises à jour récentes sont intéressantes et bouleversent plusieurs données établies pourtant depuis un siècle au moins : les pascuans auraient eu des contacts avec des indiens d'Amérique du Sud, et cela ne date pas de la découverte par les Européens de l'île mais d'avant et c'est la génétique qui le dit... et aussi, la fin du culte ou même de la culture des pascans n'est peut-être pas celle imaginée jusqu'à présent : pas "d'écocide" du tout... décidément, les "spécialistes" et la science sont surtout très forts... pour les mauvaises théories ! Et surtout pour celles qui ne remettent pas les dogmes en question, jusqu'à ce que...

Alors que les chercheurs pensaient que les habitants de l’ile de Pâques avaient vécu isolés sur leur ile, une nouvelle étude montre qu’ils entretenaient en réalité d’étroites relations avec les habitants de l’Amérique du sud précolombienne.
Les habitants de l’ile de Pâques sont entrés en contact avec les habitants de l’Amérique du sud précolombienne avant que les européens ne découvrent cette île en 1722, révèle une étude. Ces contacts ont probablement eu lieu entre 1300 et 1500 ap. JC.
Ce résultat est issu d’une étude en biologie des populations, menée sur le génome de 37 habitants de l’ile de Pâques par une équipe internationale de généticiens et de biologistes.
La découverte est loin d’être anodine car jusqu’ici, les chercheurs pensaient que les habitants de l’ile de Pâques avaient vécu de façon très isolée.
" Nous avons trouvé l’existence d’un partage de gènes entre ces deux populations, ce qui suggère l’existence d’une route maritime entre la Polynésie et l’Amérique du sud », indique la généticienne Anna-Sapfo Malaspinas (Université de Copenhague, Norvège), auteur principal de cette étude.
Si ces travaux n’indiquent pas lequel de ces deux groupes de population a fait le trajet pour rencontrer l’autre groupe, les auteurs de l’étude pensent toutefois que ce sont les polynésiens de l’ile de Pâques qui se sont déplacés.
Pour mémoire, l’ile de Pâques est un petit bout de terre perdu au milieu du Pacifique, à 3700 km à l’Ouest du continent sud-américain, et dont l’ile la plus proche est située à 1770 km (mais il faut ici souligner que les courants marins et les vents sont favorables à une telle navigation à voiles ou même à la dérive). Cette ile est célèbre pour les 900 statues monumentales qui ont été érigées sur ses côtes.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Current Biology, sous le titre "Genome-wide Ancestry Patterns in Rapanui Suggest Pre-European Admixture with Native Americans" .
Une autre étude parue en janvier 2015 a remit complètement en question la notion de "l'effondrement de la civilisation de l'île de Pâques" dû à des problèmes écologiques : l'étude et les datations des outils en obsidienne trouvés en nombre sur l'île en a totalement démenti la réalité ! : " Conclusion des chercheurs : " Si une baisse de la productivité apparaît dans certains sites montagneux ou littoraux entre 1250 et 1650 (avant l’arrivée des Européens)elle augmente ou diminue dans les mêmes proportions dans plusieurs autres régions après ce contact. Ce qui signifie que les difficultés causées par la raréfaction des précipitations et la pauvreté des sols n’étaient pas caractéristiques de l'ensemble de l'île et donc que la population n’a pas connu de stress économique dans toutes les régions " Les populations de l’Île de Pâques ont plutôt lutté avec succès contre les obstacles environnementaux naturels, qu’elles n’ont 'dégradé' leur environnement ". C'est bien plutôt le choc culturel (associé à l'esclavagisme et les maladies) provoqué par les européens qui en est la cause...
Enfin, et après recherches, voici un article très intéressant de Michel Charleux (doctorant en ethnoarchéologie préhistorique, Université Paris 1 - Sorbonne, laboratoire d’Ethnoarchéologie préhistorique (UMR 7041 CNRS). Il nous parle un peu de datations (arrivée des hommes polynésiens suspectées entre 400 et 800 après JC dans l'île de Pâques) mais surtout d'une étude sur des outils pédonculés en obsidienne trouvés à Rapa Nui et uniques ou très rare dans l'outillage lithique polynésien : l'une des récentes preuves d'une probable rencontre culturelle avec des indiens d'Amérique du Sud, habitués eux à ce genre d'outils lithiques... :

Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 12-2011, up 06-2015

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