vendredi 3 février 2012

Nucléaire, un rapport accablant

Nucléaire, un rapport accablant

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Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l'ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années : toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l'ASN comme le Directeur de l'IRSN affirment qu'on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France.

Le bilan des inspections ciblées menées en 2011 sur les installations nucléaires françaises et notamment de Provence après l'accident de Fukushima est catastrophique. Toutes les installations nucléaires civiles (et militaires) représentent une menace pour la population et les territoires.

Au Tricastin, le couperet tombe que ce soit pour les 4 réacteurs nucléaires ou les autres installations du cycle nucléaire et chimique d'enrichissement de l'uranium ou le stockage des déchets : rien ne résistera à une inondation ou à un tremblement de terre.

Pas d'équipement adapté aux risques, pas d'organisation adéquate, des installations vétustes, un Plan d'Urgence saugrenu, du bricolage à tous les étages, pas de coordination entre les différents exploitants, le système « D » promu au rang de conduite exemplaire, absence de vérification exhaustive.

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Et un coût pharamineux de plusieurs centaines de millions d'Euros pour tenter d'hypothétiques travaux de protection qui propulseraient le kilowatt/heure nucléaire à un prix délirant pour le consommateur.

Sur l'ensemble du parc nucléaire français les travaux pourraient avoisiner plusieurs dizaines de milliards d'euros ! Sans parler du fardeau financier complémentaire du traitement des déchets estimés à 1 milliard d'euros la tonne !

Quelques exemples sur les 524 pages du rapport officiel (disponible ici) :

. en cas d'inondation, Tricastin ne dispose plus d'aucun moyen de pompage par ce qu'il réalise tous ses essais le même jour à l'extérieur du site,
. un seul groupe électrogène pour alimenter les pompes éloignées des sources de courant existe et ne prend pas en compte le risque de perte des alimentations électriques externes en situation d'inondation,
. pas de prise en compte dans les procédures et l'organisation du risque d'isolement des installations qui ne pourraient plus être atteinte de l'extérieur pour des secours et besoins en matériels,
. les exercices de déploiement de protection et de lutte contre une inondation sont souvent réalisés de manière partielle sans test de fonctionnement réel,
. pour les test de mise en oeuvre des moyens mobiles de pompage « le plan de mise en place des batardeaux n'est pas ergonomique, que les batardeaux sont identifiés de manière confuse, que la note de mise en place des protections mobiles n'est pas exhaustive et que les joints d'étanchéité utilisés ne sont pas de bonne qualité»,
. aucune justification pour le repérage et le positionnement des capteurs,
. l'accéléromètre situé en champ libre est paramétré de telle sorte que des accélérations inférieures à 0,25 g peuvent ne pas déclencher l'alarme en salle de commande. Or, l'accéléromètre en champ libre constitue la référence des mouvements du sol, indépendamment de l'influence des bâtis du site,
. des problèmes de corrosion notamment sur des aéroréfrigérants de groupes électrogènes ou certaines vannes du système d'extinction en cas d'incendie,
. les documents nécessaires à la conduite en situation accidentelle ou en accident grave (AG) n'intégrent pas les instructions temporaires de sûretés locales et nationales,
. doute sur la capacité d'intervention d'un sous-traitant pour modifier le contrôle des commandes d'un ascenseur permettant la manutention d'une pompe en cas de situation accidentelle,
. en cas d'accident nucléaire, confusion dans les procédures locales entre le délai et la durée de mise en oeuvre du matériel, etc...

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2005

A Marcoule et à Cadarache le bilan n'est pas mieux. Le Collectif antinucléaire de Vaucluse – CAN84 appelle la population à se mobiliser pour se débarrasser immédiatement de l'ombre sordide et diabolique de la destruction atomique et exiger la fermeture immédiate des 4 réacteurs nucléaires du Tricastin dont la moitié ne produit pas d'électricité pour la population et les entreprises.

Consulter ici le rapport complet de l'ASN
Auteur : Collectif antinucléaire 84

Source : coordination-antinucleaire-sudest.net publié par TerreSacree

Voir aussi:
En cas de séisme, le danger nucléaire est énorme à Cadarache, bien loin de cette gentille fiction !

L’ASN réclame des milliards d’euros pour sécuriser le parc nucléaire (ainsi que la Cour des Comptes)


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Mais l'avis de la commision, bien qu'admettant qu'un évènement extrême serait catastrophique à l'heure actuelle (et pour un moment !) en France, est qu'aucune centrale ne doit fermer, mais qu'il y a urgence à trouver des dizaines de milliards d'Euros rapidement pour augmenter la sécurité de plusieurs centrales... : 

L’ensemble des centrales françaises ont "un niveau de sûreté suffisant"pour exclure leur arrêt immédiat, mais il est indispensable d’investir des milliards d’euros pour augmenter dès que possible leur "robustesse", a jugé mardi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

L’ASN, qui a remis hier matin (02 janvier 2012) au Premier ministre l’audit de sûreté demandé après la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011 au Japon, a donné six mois aux exploitants des installations nucléaires pour lui présenter les mesures qui permettraient d’assurer les fonctions fondamentales des sites même en situation extrême. Le but est de maintenir la sûreté des installations en cas de catastrophe majeure (séismes, inondations, ou conjonction de plusieurs phénomènes extrêmes) et de "limiter les rejets massifs dans un scénario d’accident", selon l’ASN.

Le ministre de l’Energie, Eric Besson, a annoncé qu’il allait réunir les exploitants des installations nucléaires (EDF, Areva, CEA) dès lundi prochain, afin de "définir le calendrier de mise en oeuvre des demandes" de l’ASN.

L’ASN souhaite que les exploitants lui soumettent pour le 30 juin 2012 un "noyau dur" qui, pour chaque centrale, identifierait les dispositions à mettre en place en termes de matériel et d’organisation. Un "noyau dur" qui devra notamment comprendre un centre de commandement et de communication "bunkerisé", ainsi qu’un groupe électrogène et une alimentation en eau "d’ultime secours".

"Nous imposons des mesures qui se traduisent par des investissements massifs. Si des exploitants, EDF ou un autre, jugent que ce qu’on demande est tellement onéreux, à eux de voir si l’exploitation en vaut encore la peine", a relevé le président de l’ASN, André-Claude Lacoste, évoquant des "dizaines de milliards d’euros" d’investissement (lire également son entretien dans LE MONDE en cliquant ici) :


Quoiqu'il en soit, même s'il est normal de se concentrer et de pointer du doigt les endroits à risques les plus évidents, comme en Provence et toute la partie Rhone-Alpes, il ne s'agirait pas d'oublier que de tels évènements précisémment extrêmes se reproduisent TOUJOURS aux mêmes endroits ou à proximité à travers les âges (tout comme un cours d'eau a toujours tendance a retrouver un ancien lit si détourné), et que les modèles "prévisionnistes" sur lesquels se basent les nouvelles normes sismiques françaises (appliquées depuis mai 2011) ne sont pas très fiables sur les évènements anciens, pourtant existants :

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Bien que située dans la zone 0 du zonage physique de la France, la région enregistre des séismes allant jusqu’à la magnitude 4.


Le séisme du Pas-de-Calais du 6 avril 1580

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Une étude historique de ce séisme a été réalisée lors de la construction du tunnel sous la Manche. Ce séisme a provoqué de nombreux dégâts dans le Nord de la France avec beaucoup de maisons et d’églises détruites à Calais, dans la vallée de la Seine et dans le sud-est de l’Angleterre. La description des dégâts permet de tracer des lignes isoséistes dont l’intensité maximale est de VIII à IX, situant l’épicentre dans le Pas-de-Calais.

L’aplatissement de la ligne isoséiste d’intensité maximale montre la direction de la faille qui a joué lors de ce séisme. Cette direction correspond à la direction des failles hercyniennes.

Après les secousses, l’onde engendrée par le séisme s’est propagée dans la Manche, avec des vagues hautes de quatre mètres, atteignant Calais et Boulogne. Un pèlerinage commémoratif a eu lieu dans la région jusqu’en 1701. (121 ans de pèlerinages, c'est dire le nombre de victimes (non vraiment connu)...).

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Activité sismique récente

D’après les données de l’Institut de physique du globe de Strasbourg, quatorze séismes de magnitude comprise entre 2,8 et 4 ont été enregistrés dans la région depuis 1962.

Ces séismes sont localisés au niveau des failles de direction hercynienne. Les épicentres des séismes au large des côtes montrent que ces failles se prolongent dans le domaine maritime. (On peut remarquer les quatre séismes alignés le long de la faille de la Somme.).

Le fonctionnement de ces failles est lié à la tectonique alpine. La collision entre la plaque eurasiatique et l’Apulie, porté par la plaque Afrique, est responsable de failles dextres orientées nord-ouest – sud-est (faille du Pays de Bray) qui déplace le compartiment sud vers l’ouest.

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© CNDP - CRDP de l’académie d’Amiens — « Thém@doc » — Les séismes, 2006. - Tous droits réservés. Limitation à l’usage non commercial, privé ou scolaire.

http://crdp.ac-amiens.fr/seismes/014.htm#A4

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Centrales nucléaires mondiales 2007


Yves Herbo 01-2012

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