mardi 7 août 2018

Colossales explosions en Tunguska (Sibérie) en 1908 et 2002-Part 4

Colossales explosions en Tunguska (Sibérie) en 1908 et 2002- Part 4/6

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Enigme de l'explosion de Tunguska
Les mystères de la "Vallée de la mort" en Sibérie
(4éme partie) - 04/2012 - up 08/2015

Part 1Part 2Part 3Part 4Part 5Part 6

Ils ont vu les "sphères terminatrices"...

Des témoignages oculaires de la destruction de météorites au-dessus de la Sibérie, en 1984 et 2002, par des "sphères terminatrices de plasma" corroborent les récits sur l'énigmatique explosion de Tunguska en 1908, ainsi que d'anciennes légendes. L'hypothèse d'une intervention parfaitement orchestrée pour épargner les zones habitées et d'une "évaporation" des météorites par interception se confirme. Seuls indices, ces microsphérules de silicate et de magnétite retrouvées au sol...

Les microsphérules de l'explosion de Tunguska


La composition chimique des microsphérules trouvées dans la tourbe du site de l'explosion fournit des indications indirectes qui vont dans le même sens : particulièrement riche en éléments alcalins, elle est inhabituelle pour des météorites. En réfléchissant au mécanisme opératoire des "terminatrices", nous pouvons supposer qu'avec leurs puissantes charges électromagnétiques, ces dernières étaient conçues pour se fixer à la météorite en vol et dévier sa trajectoire, afin de l'extraire de l'atmosphère terrestre. Si la route de la météorite rendait cette déviation impossible, les "terminatrices" détruisaient simplement le fragment rocheux, le faisant littéralement fondre en minuscules sphérules.

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De nombreux prélèvements d'échantillons de sol à des distances variables du site de destruction ont révélé des sphérules de magnétite contenant jusqu'à 10% de nickel, ce qui confirme l'idée qu'elles venaient de l'espace. Outre celles de magnétite, on a trouvé des sphères de silicate. Ces dernières varient en taille de 5 à 400 microns. Les particules de magnétite offrent une grande diversité de formes et de caractéristiques de surface. A part la configuration majoritairement sphérique, on découvre aussi des particules en forme de goutte, résultant probablement de l'éclaboussement de matière météoritique fondue par les formidables températures dégagées par l'action des "terminatrices". Certaines sphérules ont des surfaces brillantes ; d'autres sont mates, granuleuses et même légèrement poreuses en raison, entre autres, d'une évaporation de la matière météoritique alors que cette dernière était encore visqueuse. Les sphères sont souvent creuses avec, à l'intérieur, un aspect de scorie. On trouve parfois des conglomérats de sphères de magnétite et de silicate, ce qui montre qu'elles se sont formées simultanément et révèle la composition complexe de la météorite de la Tunguska liée à la genèse de ces sphérules.


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Les travaux effectués en 1961-62 ont démontré que la répartition des sphérules à la surface du sol correspond à un certain schéma. La plus grande concentration se situe sur une bande de 50 à 60 km de large qui s'étend sur 250 km vers le nord-ouest à partir de l'épicentre de l'explosion.


Dans la région du désastre, qui couvre une surface d'environ 130 km de rayon autour du site de Kulik, on peut délimiter trois zones dont la tourbe est enrichie de microsphérules. La première, en forme d'étroit croissant, entoure l'épicentre. La seconde retrace le mouvement du bolide à l'est et au nord-est de Kulik [zone 4 et 5] sur le cours supérieur de la rivière Chunia Sud : elle coïncide donc avec le début de la désintégration de la météorite. La troisième zone, très étendue et informe, se trouve précisément aux alentours du cratère de Voronov. Les microsphérules de cette dernière zone possèdent des particularités de structure et de formation qui les distinguent des autres, et cela n'est pas un hasard, car ici la destruction finale de la météorite eut lieu directement au sol, si bien que les matériaux météoritiques en cours d'évaporation se mélangèrent avec ceux du sol.


L'explosion fit s'évaporer complètement la météorite et les produits de ce processus s'éparpillèrent sous forme de sphères minuscules sur 15 000 km². On estime leur masse totale à une dizaine de tonnes. C'est ainsi que toutes les expéditions envoyées sur la zone ne trouvèrent rien de la météorite proprement dite, sinon ce saupoudrage de sphérules de magnétite et de silicate répandues sur la région par l'onde de choc.


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Le poème épique Olonkho et des légendes encore vivantes nous content que c'est plusieurs décennies après le vol de Niurgun Bootur que Kiun Erbiie ("l'étincelant messager du ciel") prit son envol, annonçant la venue de Uot Usumu Tong Duurai. Cela suggère que l'on identifie l'explosion de la Tunguska en 1908 au personnage épique Niurgun Bootur.


L'explosion de Chulym en 1984


Les décennies passèrent et le 26 février 1984, une météorite traversa le ciel de la Sibérie d'ouest en est à une altitude estimée à 100 km, selon une trajectoire identique à celle de l'objet de 1908 sur la région de Tunguska. A ce moment-là, les passagers d'un bus qui circulait sur une section élevée de l'autoroute de Mirny observèrent, loin vers le nord, un mince "pilier de feu" qui s'allongea du sol vers le ciel, puis commença à subir diverses métamorphoses géométriques. Le spectacle, de couleur rouge, dura plusieurs minutes.


Des pêcheurs sur la rivière Chona virent monter vers le ciel depuis les collines du nord (région de la "Vallée de la Mort") deux énormes sphères étincelantes qui, prenant progressivement de la vitesse, disparurent verticalement dans les nuages. L'événement dura quelques minutes, après quoi les nuages restèrent luminescents pendant un certain temps. Alors, la météorite explosa dans le ciel en une gerbe d'étincelles au-dessus de la région de la rivière Chulym.


Une expédition sur place ne découvrit, comme dans le cas de la Tunguska, aucune trace de la météorite autre que les sphérules de magnétite et de silicate. Ils ne trouvèrent pas d'arbres déracinés sur de grandes surfaces, l'explosion ayant eu lieu à haute altitude.

Il semblait clair qu'il s'agissait de Kiun Erbiie, l'annonciateur de Uot Usumu Tong Duurai ; si bien qu'à l'aube du millénaire, les chercheurs étaient habités d'une fervente expectative.


La météorite de Vitim, en 2002


Si l'on en croit les légendes anciennes, l'approche de Uot Usumu Tong Duurai s'accompagne toujours de terribles destructions. Les expéditions dans la Vallée de la Mort prévues pour la fin du XXème et le début du XXIème siècle ont été plusieurs fois ajournées à la suite de rapports selon lesquels les animaux de Sibérie fuyaient leurs habitats. Les chercheurs interprétaient l'exode de la faune comme une indication que les installations énergétiques du complexe étaient entrées dans une phase active.


Ce que les scientifiques attendaient et craignaient tout à la fois, en vertu des prédictions très inquiétantes du Olonkho, se produisit en septembre 2002. Le premier rapport concernant le vol d'un objet spatial provint de l'armée américaine. Se fondant sur les données recueillies par un satellite militaire, le ministère américain de la Défense des Etats-Unis émit l'information qu'une grosse météorite tombait vers la zone de Bodaibo dans la région d'Irkutsk, en Russie. Le satellite enregistra, à une altitude de 62 km, l'apparition d'un objet brillant se déplaçant sous un angle de 32° par rapport à l'horizon. Les observations se poursuivirent jusqu'au moment où une puissante explosion se produisit à 30 km d'altitude. Des calculs préliminaires établirent que sa puissance équivalait à celle de 200 tonnes de TNT.


Les premières interviews de témoins suggéraient un parallèle entre l'événement de Vitim et celui de la Tunguska par la similitude des phases de leurs déroulements. Bien que dans la nuit du 24 au 25 septembre 2002, le temps fût maussade - une couverture nuageuse à 10 %, de la pluie, un plafond de 1100 à 1200 m - il ne fut pas difficile d'établir la séquence des événements et de relever les ressemblances évidentes avec ceux de la Tunguska en 1908.


En septembre 2002, tout se déroula selon un modèle désormais familier, commençant par la migration de la faune locale. Les chasseurs interrogés rapportèrent avoir vu les animaux quitter la zone de Vitim peu avant l'explosion.


Trente minutes auparavant, le complexe énergétique entra dans sa phase la plus active. Anecdote non dénuée d'intérêt : l'un des témoins avait remarqué que son chien était inquiet et s'était mis à gémir trente minutes avant l'explosion !


Un pilier rouge dans le ciel


Quelques minutes avant la première explosion, le complexe commençait à expulser les "terminatrices". Voici quelques témoignages oculaires.


Yevgeny Yarygin était de service à la centrale électrique de la communauté de Muskovit :


"... J'étais de service dans la salle des commutateurs dont les fenêtres sont orientées au sud. Le temps était nuageux, il bruinait et nous étions assis à bavarder. Une lueur apparut à la fenêtre, puis des ombres. La lumière venait de la fenêtre. Par les fenêtres, nous pouvions voir une brillante lueur hémisphérique qui commençait à monter derrière les collines au sud-est (azimut 160 à 170 degrés). La lumière était blanche, comme celle de la soudure à l'arc. Cette lumière semblait monter et, à l'arrière, virait au rouge et au marron (un pilier rouge fut également aperçu par les passagers du bus avant l'explosion de Chulym, ainsi que par les témoins de la région de Tunguska). De petits "rayons" étaient visibles au-dessus de l'hémisphère ascendant. La lueur s'étendit dans le ciel entier. Elle était régulière, sans discontinuité; nous ne vîmes aucun objet volant. Le confluent du ruisseau Yermikhi, en amont de la cascade, était très fortement éclairé par cette lueur qui s'élevait au-dessus de lui. Ensuite tout commença à pâlir, puis s'éteignit. La lueur avait duré environ dix secondes.


Je sortis sur le perron, m'avançai jusqu'à la clôture et ouvris le portillon. Trente secondes environ s'étaient écoulées depuis la disparition de la lueur. Un bruit de déflagration percutante éclata, une explosion, un bang violent. Vous en aviez les oreilles qui bourdonnaient et même une faiblesse des genoux. Dans le bâtiment, du plâtre tomba. Tout fut secoué et bougeait. On n'entendit qu'une seule déflagration. II était deux heures moins sept minutes. Cependant, un bruit lointain s'était déjà fait entendre déjà avant le début de la lueur ; quelque chose comme le hurlement d'un jet (des témoins de l'explosion de Tunguska avaient comparé ce bruit à celui d'un obus de trois pouces en vol–V.U.). Ce premier bruit était venu de la même direction que la lueur, mais l'explosion provenait du côté opposé, celui vers lequel la lueur s'était dirigée. J'ai entendu dire que quelqu'un qui était assis chez lui avait senti son fauteuil se déplacer sous lui..."


Questionné au téléphone le 22 octobre 2002, Victor Vedeshin déclara :


... Cette nuit-là, j'étais de service à l'embarcadère. Un vent violent se mit à souffler, tandis qu'une forte lueur apparaissait dans le ciel. Elle était blanche, légèrement teintée de vert, brillante comme un arc de soudure ou un éclair, et cela faisait mal aux yeux de la regarder. Tout de suite après, apparut une sphère brillante. Elle vola au-delà de l'horizon dans la direction de Maximikhi...


Vitaly Valiuk, qui travaillait à la mairie de Bodaibo, nota :


Deux heures moins huit minutes du matin. Dans le ciel : cumulus épais. Debout, je fumais. Soudain il y eut un éclair, je crus que c'était un orage. Mais la lueur augmentait comme si quelqu'un allumait des lampes les unes après les autres. Il fit clair comme en plein jour. Un objet vola du sud-ouest vers le nord-est... On ne pouvait dire si c'était ou non une sphère. Il était entouré d'un halo turquoise et avait environ le diamètre du disque lunaire. II était suivi d'une traînée rougeâtre, comme les étincelles d'un feu de jardin. L'angle de chute était d'environ 60°. Sa vitesse était très élevée. Pendant que tout cela volait, j'eus le temps de finir ma cigarette et, 30 secondes plus tard, il vint un grondement, comme celui d'une explosion lointaine...


Voici le rapport de Marina Kovaleva :


Il était deux heures moins cinq. La lumière était forte ; elle dura quelques secondes, puis tout devint rose, ensuite, il fit de plus en plus sombre, la lueur vira au rouge. Alors on entendit un grondement. On avait l'impression... je ne sais pas comment dire... comme quelque chose de souterrain, pas clair mais étouffé (un grondement souterrain du complexe en action avait aussi été remarqué par des témoins de l'explosion de Tunguska, qui l'avaient comparé à celui des roues d'un train–V.U.). Et après ce grondement, les vitres tremblèrent...


La lueur fut aperçue dans les communautés de Kropotkin et de Mama, situées à environ 140 km de part et d'autre du lieu présumé de la chute du bolide. L'un des témoins déclara:


"Tout à fait à l'improviste, mon chien se mit à gémir sans raison apparente. Soudain nous entendîmes un bruit étrange, une sorte de bourdonnement. Deux ou trois secondes plus tard, il y eut un flash, blanc d'abord, puis bleu, puis rouge, puis à nouveau blanc. Ensuite, environ trois minutes plus tard un bang terrible retentit. Toute la vaisselle tomba de la table..."


A peine trois minutes avant l'explosion, la première "terminatrice" avait été expédiée à une position d'attente pour une dernière reconnaissance avant la frappe. L'objet détecté par le satellite militaire américain n'était pas un bolide ou une météorite. Ses instruments avaient enregistré le vol de la première «terminatrice» tandis qu'elle plongeait pour intercepter la météorite de Vitim, ainsi nommée d'après le lieu au-dessus duquel elle explosa. Un éclair aveuglant illumina la taïga comme en plein jour pendant quelques instants. Se produisit alors une explosion d'une telle puissance que l'onde de choc, venant d'une altitude de 32 km, fit éclater toutes les vitres des maisons sur des dizaines de kilomètres à la ronde.


Les chercheurs qui se dirigeaient vers le lieu indiqué par le satellite américain virent des pins dont les cimes et les branches avaient été arrachées. Cependant, lorsque leurs instruments indiquèrent qu'ils avaient atteint leur destination, ils ne trouvèrent aucun cratère de météorite, ni quoi que ce fût qui y ressemblât. Le site ne présentait pas de déracinement massif des arbres parce que la première explosion s'était produite beaucoup plus haut que dans le cas de la Tunguska, ce qui avait également réussi à dévier la météorite loin des zones habitées. Cependant, les chasseurs Dmitry Sasun et Piotr Fiodorchuk trouvèrent des arbres déracinés de manière caractéristique au sud-est du lieu visité par les chercheurs, en particulier aux sommets des collines.


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Les terminateurs en vol


Comme dans le cas de l'explosion de Tunguska, simultanément à la première explosion, d'autres sphères convergeaient de diverses directions vers le foyer de celle-ci. De nombreux témoins attestent le fait, ainsi Sergei Khamidulin :


La nuit du 24 septembre, j'étais à la pêche près des îles Kuduminskye (à 5 ou 6 km en aval de Mama sur la rivière Vitim). Le ciel était complètement couvert et il tombait quelques gouttes de pluie. Je pêchais en compagnie de ma femme. Soudain, il fit clair comme en plein jour. Un objet sortit des nuages. Il semblait déjà voler bas. Il produisait une lumière semblable à celle d'un arc de soudure électrique, mais on pouvait le regarder sans avoir mal aux yeux. La dimension du disque était inférieure à celle de la pleine lune. La sphère s'effritait (en semant des étincelles). Pendant le vol, nous entendions un bruit (une sorte de bruissement). L'objet ne venait pas vers moi, mais passait assez près (du côté sud). Il survola la Vitim et disparut derrière une montagne au nord-est (l'azimut du point de fuite était de 30 à 40 degrés). La lumière disparut après que l'objet fût passé derrière les montagnes. Une minute à une minute et demi plus tard, un grand fracas, comme le tonnerre, se fit entendre deux fois. Il n'y eut pas d'onde de choc ni de tremblement. Sur le croquis que le témoin fit de la sphère, il figura une queue.


Valentina Leontyeva, gardienne à la mine d'or de Lenzoloto, était de service cette nuit-là. Elle rapporta :


... A deux heures, quelque chose tomba. Un objet rond traversa vivement le ciel. Une queue s'étendait derrière lui. Je pensai : "Est-ce une étoile ?" mais c'était beaucoup trop grand. Dix secondes après, il y eut une explosion, puis une seconde. La porte de mon bureau s'ouvrit violemment..."


Le cas de Vitim fournit de nombreux indices de la nature électromagnétique des sphères "terminatrices" et de leurs puissants effets sur l'environnement.


Dans la ville de Mama, sur la zone de la trajectoire, il y avait une coupure de courant cette nuit-là. Au moment où les "terminatrices" firent leur apparition, les ampoules s'allumèrent tout à coup (faiblement, à mi-tension) ! L'explication fournie par les physiciens spécialistes était que "ce vol provoqua une forte perturbation du champ magnétique terrestre, et ce changement engendra un courant en circuit fermé". En outre, la décharge coronale connue sous le nom de "feu de Saint Elme" – de petites boules lumineuses – apparut sur des objets pointus. Ce phénomène est aussi associé aux changements de champ électrique, mais cette fois-ci dans l'atmosphère. Georgy Kaurtsev, membre du personnel de l'aéroport de Mama, rapporta:


... Cette nuit-là, nous n'avions pas de courant, la base était hors tension. Je m'éveillai et vis un éclair de lumière à l'extérieur. Le lustre, qui était éteint, se mit à luire à mi-tension. Au bout de 15 à 20 secondes, le sol commença à gronder...


Vera Semionova et Lidia Berezan, employées de sécurité à l'aéroport, sortirent sur la piste vers 01 h 50 du matin et virent des lumières briller aux extrémités des poteaux de clôture autour de la station météo. Cela dura d'une seconde à une seconde et demi. Pourtant, Mama était encore à des dizaines de kilomètres de la trajectoire de la "terminatrice".


Comme la sphère "terminatrice" était une puissante structure électromagnétique, elle émettait un bourdonnement semblable à celui des lignes à haute tension. De nombreux témoins se souviennent qu'au passage du bolide, ils entendirent un "bourdonnement" ou "bruissement" caractéristique. Le niveau d'énergie était si élevé qu'il créait un effet électrophonique (génération d'un bruit audible en vol) et laissait une traînée d'étincelles.


Destruction de la météorite


Après la première frappe, qui écarta la trajectoire de la météorite des zones habitées, les autres "sphères terminatrices" convergèrent et commencèrent à détruire méthodiquement les restes de l'intrus de l'espace. C'est pourquoi furent perçues les détonations de plusieurs chocs.

Opératrice de standard téléphonique, Olga Ponomareva raconte :


... J'étais de service, je venais de m'installer. Cela commença par un grondement, toutes les fenêtres vibrèrent. Je pensai que quelqu'un tentait de se connecter au standard. Je répondis "Oui ?". Pas de réponse. "Qui est-ce ?" demandai-je. Alors la lumière apparut, claire comme en plein soleil, et disparut aussitôt. Et les vitres tremblaient toujours. Je pensai que c'était un séisme, mais alors pourquoi la lumière ? Il était deux heures moins cinq lorsque les vibrations commencèrent. La lueur ne dura que quelques secondes, mais les vibrations me semblèrent continuer encore cinq minutes. Je sortis pour voir qui frappait, et tout vibrait toujours. Il y eut un grondement comme celui d'un jet en vol.

D'abord le grondement, ensuite le bang. Cela veut dire qu'il y eut un grondement, puis la lueur (tandis que ce dernier continuait) ; et ensuite la détonation (comme à Sasovo).


Rapport de Yevgeny Chechikov :


Nous passions la nuit au bord de la rivière... Lorsque la lueur apparut, c'était si effrayant que nous nous jetâmes au sol. Lorsque la lueur cessa, nous entendîmes une explosion, suivie de deux autres moins fortes, presque sans intervalle...


Sergei Chernyshev :


II était deux ou trois heures du matin. J'étais couché, mais ne dormais pas. L'éclair dura environ trois secondes, une lumière blanche si brillante qu'on ne pouvait regarder. Je courus à l'extérieur et il faisait noir. Il se passa environ une minute (II précisa plus tard que 8 à 10 secondes s'étaient écoulées entre l'éclair et la détonation). Un triple écho parvint de loin derrière les montagnes. Les murs de la maison craquèrent. Le bruit venait de la direction de Vitimsky. Je comptai trois explosions...


Questionné le 26 octobre 2002, Alexander Sergy, chef de l'administration de la communauté de Vitimsky, déclara :


Les gens ont vu une sphère avec une trainée. Le diamètre apparent de la sphère était inférieur à celui de la Lune. Un bruit croissant se fit entendre, d'abord léger puis de plus en plus fort, au point de devenir inquiétant. L'éclair fut suivi d'une déflagration, 15 à 20, peut-être 30 secondes plus tard. L'explosion fut très puissante. Bien qu'ils fussent habitués aux explosions, les gens pensèrent qu'un désastre était en train d'arriver. Si l'explosion se produisait à une altitude de 10 km, la puissance devait être de plusieurs tonnes (quatre ou cinq) au minimum, peut-être beaucoup plus. II est difficile de juger l'équivalent en TNT d'une explosion aérienne. Il n'y en eut pas qu'une seule, mais entre une et six (comme si on frappait sur des radiateurs) dans l'air et dans le sol... Le sol tremblait avec un mouvement de staccato, entre une et six saccades, qui allaient en diminuant...


Les premières estimations situent la puissance de l'explosion entre trois et quatre kilotonnes. Les mineurs de la région, qui ont l'habitude d'utiliser des explosifs, déclarèrent que celle-ci était d'une puissance sans précédent. Le souffle a été ressenti dans un rayon de 30 à 50 km de l'épicentre. II étêta des arbres. Sur des dizaines de kilomètres à la ronde, toutes les vitres des bâtiments furent brisées.


Comme dans les cas de la Tunguska et de Chulym, toutes les expéditions qui visitèrent le site de Vitim ne trouvèrent rien d'autre que des sphérules de magnétite et de silicate résultant de la destruction d'une météorite, susceptible d'avoir été porteuse de micro-organismes pathogènes.

De nombreux témoins remarquèrent qu'après le vol du bolide de Vitim, deux noyaux rayonnants brillants se déplacèrent sur la même trajectoire que la météorite. Pendant deux jours, ces "petites étoiles" illuminèrent de nuit la taïga, comme si elles étaient à la recherche de quelque chose. Les témoins de la Tunguska avaient relaté la même chose.


Beaucoup de gens dirent qu'après le vol du bolide, une lueur persista plusieurs jours dans le ciel et que c'était le résultat de la puissante influence de la sphère "terminatrice".


Perturbations du champ géomagnétique


II convient de se rappeler que les explosions atomiques en altitude modifient la conductivité de l'ionosphère. Cela provoque inévitablement une perturbation du champ magnétique terrestre : on parle d'un effet géomagnétique. L'effet géomagnétique de l'événement de Tunguska fut décelé en 1959 par quatre chercheurs de Tomsk : G.F. Plekhanov, A.F. Kovalevsky, V.K. Zhuravlev et N.V. Vasilyev. Sur de vieux magnétogrammes datés du 30 juin 1908, ils trouvèrent des traces d'une perturbation inhabituelle du champ géomagnétique. Cela permet de penser que la destruction de la météorite a causé cette perturbation inhabituelle, assimilable à une tempête magnétique brutale mais d'une brièveté insolite. Un scientifique très âgé de la région autonome de l'Evenk, le Dr A.N. Deskov, se souvient de rumeurs selon lesquelles certaines affections s'étaient répandues parmi les Evenk après l'événement de la Tunguska. En dépit de l'incertitude de la situation à cette époque, N.V. Vasilyev fait néanmoins observer : "Etant donné l'absence totale de médecins, voire de soins médicaux, des cas isolés de maladies par radiations peuvent être passés complètement inaperçus".


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La Terre entourée de son bouclier magnétique


C'est précisément pour cette raison que ceux qui, il y a des milliers d'années, ont conçu et construit l'Installation dans la Vallée de la Mort ont recours à des interceptions en haute altitude : afin d'écarter les effets des explosions des régions habitées, pour que les gens n'en souffrent pas.


Qui a construit l'installation de la Vallée de la Mort au Yakutia, et pourquoi ?


Durant la nuit du 24 septembre 2002, un objet a explosé au-dessus de la Sibérie, dans le district de Bodaibo situé au nord-est d'Irkoutsk et du lac Baïkal, ravageant près de 100 km2 de taïga. Aucune autre information ne transpirait de cet événement. Michael Nazarov du Laboratoire des Météorites de l'Institut Vernadsky de Géochimie et de Chimie analytique notait que "la station [séismique] de Bodaibo avait enregistré un signal qu'ont ne pouvait pas aisément interpréter". Les autres stations séismiques situées plus loin n'avaient rien enregistré, indiquant que si l'objet avait survécu à la rentrée atmosphérique et frappé le sol, l'impact dû être relativement faible. Comme à l'accoutumée la presse invoqua un impact météoritique, mais sans disposer de la moindre preuve.


Par chance, le Département de la Défense américain (DoD) avait suivi la chute de l'objet entre 62 et 30 km d'altitude. Il a estimé son énergie à 200 tonnes de TNT, soit 100000 fois inférieure à l'énergie libérée dans l'événement de la Tunguska. L'information ne fut publiée dans la presse qu'en juillet 2003 car ce n'est qu'au mois de mai de l'année suivante qu'une équipe scientifique de l'Académie des Sciences de Moscou constituée d'une dizaine de personnes, y compris des médecins, a pu localiser et atteindre l'épicentre de la zone située dans une région semi-montagneuse et boisée. "Sur une superficie d'environ 100 km2, rapporte le chef d'expédition Vadim Tchernobrov, les arbres sont cassés d'une manière caractéristique d'effets de souffle très puissants. Pour donner un ordre d'idée, l'explosion de la météorite, qui s'est désintégrée avant de toucher le sol, et dont les fragments n'ont laissé pour cette raison, selon nos observations, qu'une vingtaine de cratères ayant jusqu'à vingt mètres de diamètre, équivalait à la puissance d'une bombe atomique de taille moyenne".


La nature de l'objet ainsi que son origine demeurent inconnus. L'objet pourrait être un astéroïde de la famille des NEO ou tout simplement un astéroïde isolé un peu plus gros que les bolides ordinaires...


Dr Valery Mikhailovich Uvarov, traductions A. Dufour, Voltair.free.fr (merci)


Simulation du bolide qui est tombé dans la région de Bodaibo (09-2002). Crédit: Vincent Jacques 








Yves Herbo, S-F-H, (A suivre 04-2012), up 2018









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