lundi 10 février 2014

2010 : Un cratère engloutit une voiture en Allemagne

2010 : Un cratère engloutit une voiture en Allemagne et fait des dégâts en pleine zone résidentielle


Les Dolines : La présence de lentilles de gypse facilement dissoutes par l'eau (forme de calcaire) engendre des cavités pouvant provoquer des effondrements de surface. Cas allemand résolu.

le 01/11/2010

Selon les premières informations, il n’y a pas de blessé mais une voiture a été engloutie par le cratère.

Un cratère de près de 40 mètres de long sur 15 mètres de large et d’environ 20 mètres de profondeur s’est formé dans la nuit de dimanche à lundi à Schmalkalden, en Thuringe en Allemagne, au milieu d’un quartier résidentiel. Selon les premières informations, il n’y a pas de blessé mais une voiture a été engloutie par le cratère. Il n’est pas encore clairement établi comment le cratère a pu se former, a déclaré un porte-parole de la police. Plusieurs maisons ont été évacuées. La police et les pompiers sont présents en nombre.


Allemagne : un cratère de 30 mètres se forme dans la nuit.

(Maxisciences), publiée le 02 novembre 2010

Pas moins de 25 habitants de cette zone résidentielle ont dû être évacués. Dans la nuit de dimanche à lundi, un cratère de 30 mètres de diamètre et de 20 mètres de profondeur s’est formé à Schmalkalden, dans l’est de Allemagne. Le trou a surpris les habitants dans la nuit et a englouti une voiture. C’est un habitant de cette zone résidentielle qui a alerté les secours, vers 3 heures du matin hier. Il raconte avoir entendu des bruits étranges à l’extérieur. Au total, six maisons et 25 personnes ont dû être évacuées. Il n’y a eu aucun blessé. L’agence allemande DAPD a pu avoir des précisions auprès de Lutz Katschmann, du service de géologie et de l’environnement du Land de Thuringe. Il précise que la raison de cet effondrement de terrain n’était pas connue dans l’immédiat. Personne ne s’attendait à ce qu’un cratère vienne engloutir une partie de la ville. Les autorités comptent combler le trou avec du gravier.

cratère allemagne

La Presse Canadienne Photo : Jens Meyer / The Associated Press

Une photo prise en hauteur, la profondeur est impressionnante. Le peu de débris et de matière surprend…


Les images sont spectaculaires. Dans la nuit de dimanche à lundi, les habitants de la ville allemande Schmalkalden ont été surpris par un cratère qui venait de se former. Le trou de 30 mètres de diamètre et de 20 mètres de profondeur qui a grignoté la zone résidentielle, a englouti une voiture. Si l’effondrement n’a pas fait de blessés, 25 personnes ont quand même dû être évacuées.

Nous pouvons voir dans cette vidéo la largeur et profondeur du trou. La boue a envahi le fond, mais on remarque un trou circulaire plus petit, comme un siphon. Le Maire de la ville de Schmalkalden affirme que tout le terrain avoisinant est considéré comme très stable et est très surpris de cette apparition. Cette déclaration n’est pas surprenante en soit, venant d’un politique, elle l’est moins provenant des géologues.

Maintenant, en se renseignant sur la géologie de la région de Thuringe, on constatera que la sédimentation et le volcanisme y sont étroitement liés, et un aperçu via les images satellites convaincra que toute cette région est parsemée d’effondrements de terrains, et de failles, dont plusieurs en forme de cratères ou de cercles. Les nombreuses et célèbres forêts cachent les faits vu du sol, mais les images satellites semblent claires. Il s’agit de grès recouvert par endroit de calcaire, qui a permit sur ces sédiments de calcaires (souvenir d’un fond marin datant de millions d’années) une culture agronomique et une biodiversité importante, bien que limitée par la forêt imposante, en saillie sur le grès. Le calcaire, comme on le sait, devient trop friable sous l’action de l’eau, et il suffit d’un petit séisme parfois pour fissurer le grès en profondeur, créant un vide par lequel la craie et le calcaire (comme du sable ou de la boue) s’enfonce… Des terres imbibées d’eaux ou boueuses peuvent se liquéfier totalement (et donc disparaître dans les fissures) suite à des micros-séismes : le plafond qu’elles soutenaient plus ou moins s’effondre dans le trou créé (c’est l’une des meilleures probabilités à mon avis).

Cette source confirme que cette région fait partie de l’Arc magmatique de subductions entre le Nord-Est de la France et l’Allemagne (Extrait free) :


Geophysical constraints and model of the "Saxothuringian and Rhenohercynian subductions – magmatic arc system" in NE France and SW Germany

par Jean-Bernard Edel and Karel Schulmann de l’Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre, UMR 7516, 5 rue Descartes, 67084 Strasbourg cedex, France

Correlation of geophysical and geological data with the western margin of the Bohemian massif, re-interpretation of the ECORS-DEKORP deep seismic sections, transformations and 3 D modelling of gravimetric and magnetic maps allow to define sequentional Saxothuringian and Rhenohercynian Paleozoic subduction systems in NE France and SW Germany where only 10% of the Early Paleozoic basement is outcropping. Two 35 km spaced and NE-SW trending gravity highs associated with SE dipping reflectors are interpreted as the western continuation of the Teplá Devonian paleo-subduction zone of the Saxothuringian ocean and Early Carboniferous underthrusting of the Saxothuringian passive margin, thereby defining the Saxothuringian subduction system in west Europe. South-eastwards dipping reflectors beneath the Moho are interpreted as witnesses of the Early Carboniferous subduction of the Rhenohercynian ocean. The suture is marked by the gravity high in the phyllite zone of the southern Rhenish Massif. Gravity lows in the SE of gravity highs and weak ondulating reflectors are interpreted in terms of crystalline bulges in the hangingwalls of sutures. The numerous highly magnetic anomalies correspond to magmatic bodies emplaced in the time-range 335–330 Ma, along NW dipping and sinistral normal faults. Located in the hangingwall of the Rhenohercynian subduction zone, this wide magmatic arc trends obliquely with respect to the Saxothuringian subduction system, which is almost obliterated by the wide front of magmatic bodies.

Autres possibilités, autres images et lieux : 

Guatemala

Explosion minière : Tous les plateaux du Nord de l’Europe, des Ardennes, Vosges, Forêt Noire et Saxo-Thuringeoise, composés de différents Grès, Basalte, Minerais volcaniques ont été exploités par des millénaires de générations d’humains. De nombreuses galeries et mines doivent être ensevelies et oubliées depuis des générations, à des profondeurs diverses. Les exploitations récentes sont souvent associées à des pompages. (Les environ 500 millions de tonnes de charbon extraites de 1801 à 1989 ont été associées au pompage d’environ 3 milliards de tonnes d’eau). Certains forages sont associés à des injections d’eau ou boue sous pression qui génèrent des cavités et/ou des décompressions de roche. Elles font aussi parfois que des compressions (crassiers, terrils) suivies de « rééquilibrages » peuvent se traduire par des effondrements ou lents affaissements. Ces affaissements sont parfois capables de modifier le paysage, avec par exemple des « descente de sol » atteignant 20 m dans le nord de la France, 17 m sur des zones habitées dans la région de Douai, qui seraient aujourd’hui sous le niveau de la nappe phréatique si celle-ci n’était pas pompée). De même en Lorraine où des quartiers ont du être évacués.

Des gaz s’accumulent, de la pression, et ces gaz réussissent sur la durée à repousser le grès et à créer un vide. Le poids du calcaire finit par crever cette bulle de gaz, qui s’échappe en faisant un bruit de sifflement (bruits bizarres mentionnés ?), ou un bang sonore et une forte vibration. (qui expliquent certaines détonations, vibrations, ressenties dans beaucoup de régions minières (comme cet été dans le Nord de la France). Le calcaire n’a plus qu’a s’enfoncer dans le vide créé, et a reboucher provisoirement la source de gaz magmatiques... Le manque de bruit contredit cette explication (une seule personne a dit avoir été alerté par des bruits anormaux) mais peut indiquer que la "fuite" des gaz miniers (souvent inodores mais dangereux, d’où l’utilisation d’animaux-détecteurs dans les mines) s’est produite sous la couche de calcaire, qui n’est sûrement pas très profonde à cet endroit. L’heure de l’évènement a peut-être sauvé des vies, et les habitants ont peut-être le sommeil lourd.


Les séismes induits sont des séismes déclenchés directement ou indirectement par des activités humaines qui ont modifié le jeu des forces et contraintes visco-élastiques et poro-élastiques géologiques (via des modifications géographiques, tridimensionnelles et temporelles de poids, tensions, fronts de pression, points de compression, déplacement des seuils de rupture mécanique des roches, etc.).

Ils peuvent être induits par une explosion intense (ex : essai nucléaire souterrain effectué dans des régions très isolées), des rééquilibrages micro-géologiques faisant suite à des chantiers de grande ampleur (mines profondes à ciel ouvert, canal de Suez), ou à l’extraction, à l’injection ou au déplacement ou à l’accumulation locale de « fluides géologiques » (gaz, pétrole, eau) dans les mécanismes de rupture de la croûte superficielle.


Les séismes induits ont généralement des effets très locaux, et le plus souvent imperceptibles pour l’homme. Mais ils sont parfois significatifs et peuvent agir sur des objets géologiques à des échelles de dizaines de kilomètres. L’activité minière étant de plus en plus productive et profonde, ce risque pourrait être croissant.

Il est probable que dans la plupart des cas, sans l’activité humaine en cause, un séisme serait néanmoins apparu, mais sa localisation, sa date d’expression et/ou sa magnitude sont modifiées. Certaines activités humaines ont inversement peut-être empêché ou reporté des séismes en atténuant des tensions locales qui se seraient autrement peut-être libérées plus brutalement sous forme d’un séisme.


Le système de détection des séismes royaux de Belgique a indiqué une probable explosion minière souterraine en profondeur le 02/11/2010, proche de Liège, mais rien pour le 1er novembre en Allemagne...


L’explosion en sous-sol d’une antique conduite d’eau inconnue de nos jours est toujours possible.


Yves Herbo-ArchivesSFH-11-2010-sauvegarde 2014.

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