samedi 10 mai 2014

La liaison entre la Sibérie et les Amériques

La liaison entre la Sibérie et les Amériques

Grottedyuktai
La grotte de Dyuktai

Des fouilles menées au site de la grotte de Dyuktai dans le nord-est de la Sibérie ont révélé un assemblage incluant des pointes de lance en pierre similaires aux pointes Clovis, des petits outils en pierre connus sous le nom de microlames, ainsi que les restes d’un gros mammouth et d’un bœuf musqué. Une série de sites similaires ont par la suite été découverts dans la région et certains archéologues ont suggéré que ce sont les groupes de la culture Dyuktai qui ont traversé le pont terrestre de la Béringie et peuplé les Amériques.

Cependant, quoique les sites Clovis et Dyuktai aient tous deux fourni des témoignages de chasse au gros gibier, il existe d’importantes différences entre eux. Par exemple, les pointes Dyuktai ne possèdent pas la ”cannelure” typique des pointes Clovis. De plus, les outils sur microlames qui sont communs sur les sites Dyuktai n’ont pas été retrouvés sur les premiers sites archéologiques des Amériques.

Les partisans de l’hypothèse d’une route côtière suggèrent que l’on ne retrouve pas la technologie Clovis ancestrale en Sibérie parce que la technologie des pointes Clovis n’a pas été développée là-bas. Elle se serait plutôt développée en Amérique du Nord après que des groupes côtiers d'adaptation maritime se soient déplacés à l’intérieur des terres et aient développé leur propre outillage pour la chasse.

L'archéologue occidental Frederick Hadleigh a suggéré que la technologie d'instrument de microlame du complexe Denali dans le sud-ouest de l’Alaska ait partagé des traits semblables avec la culture de Dyuktai de Sibérie. Le paléontologiste Dale Guthrie a interprété l'utilisation de microlames pour la chasse au renne et affirme davantage que la propagation de la technologie représente une adaptation aux conditions environnementales de la toundra.

Tandis que les liens entre les microlames d'Alaska et de la Sibérie sont encore non prouvés, nous savons vraiment que l'utilisation de la technologie de microlame était étendue dans l'Extrême-Orient de l'Asie. Par exemple, les sites de l'archipel japonais et de la péninsule coréenne démontrent clairement la présence de ces instruments il y a 20,000 ans et d'autres sites tant de Mongolie que de Chine occidentale ont des traits technologiques semblables.

L’archéologie de la vaste région sibérienne est encore peu connue, mais jusqu’à présent on n’y a retrouvé aucun témoignage archéologique incontestable qui démontre catégoriquement un lien entre les anciens habitants de la Sibérie et les premiers arrivants en Amérique.

Autre preuve pour les origines des premiers colons

La question d'où exactement les premiers colons sont venus, et le moment où ils se sont déplacés de l’Asie vers l’Amérique du Nord et du Sud, a inspiré une immense quantité de recherches, pas toutes archéologiques. La preuve de l'antropologie physique, des données génétiques et des études linguistiques a entièrement été employée afin d'essayer de comprendre ces questions.

L'analyse des similitudes biologiques entre les Sibériens modernes et les groupes indigènes Nord-Américains a soutenu un mouvement des gens hors de la Sibérie à la fin de la dernière période glaciaire. Les formes distinctes de certaines dents appelées Sinodonty ont été trouvées dans des fréquences beaucoup plus élevées, dans l’une et l’autre des populations amérindiennes et du nord de l'Asie. L'analyse de la distribution de ce trait menée par l'anthropologue physique Christy Turner suppose une migration de la Sibérie orientale, le long du détroit de Bering et en Amérique du Nord.

Le support pour cette étude vient de l'analyse des marqueurs génétiques des populations indigènes modernes. La distribution des ‘haplotypes’ distincts suggère un point d'origine en Sibérie orientale, quoique la direction de mouvement, ou le délai de la migration demeure peu évidente.

L'évidence de l'étude de la langue des groupes dans le Nouveau Monde est encore moins claire. Dans la plupart des conclusions, il y avait trois groupes de langue distincts dans le Nouveau Monde. L'analyse des différences entre ces groupes suggère qu'un groupe unilingue soit entré dans l’Amérique du Nord d’abord, en s’étendant dans l'Amérique du Sud. Deux groupes supplémentaires semblent être entrés plus tard, et s’être seulement installés dans différentes régions de l'Amérique du Nord. Cependant, ce type d'analyse est entravé par le manque de renseignements sur combien de temps ça prend pour changer de langue.

L'utilisation de données linguistiques, biologiques ou génétiques doit encore de façon concluante répondre à plusieurs questions; cependant la recherche essayant de combiner l'évidence non-archéologique avec la preuve physique fournie par les données archéologiques solides a le potentiel de répondre à ces questions avec plus de détails.

Beringia

Le terme "Béringie" fait référence à une aire géographique du nord du Canada, de l’Alaska et de la Sibérie qui est demeurée libre de glace lors de la dernière glaciation. C’était une énorme bande de terre qui s’étendait environ du fleuve Mackenzie au Canada jusqu’au fleuve Lena en Sibérie, et qui incorporait ce qui est aujourd’hui l’Alaska, le Yukon, l’est de la Sibérie et pratiquement tout ce qui est maintenant submergé sous le détroit de Béring et la mer de Chukchi.

L’environnement de la Béringie était très sec, et cette aridité a fait en sorte que la région est demeurée sans glace durant toute la glaciation. La végétation de la Béringie comprenait des graminées et des plantes herbacées à larges feuilles, et était assez productive pour supporter d’importantes populations de mammouths laineux, de chevaux et de bisons. Pourtant, il y a une discussion concernant quand les masses continentales Bering pourraient avoir supporté ce type d'environnement.

Dr yuri mochanov cimeti remammouths
Cimetière de mammouths-Sibérie

Le botaniste Paul Colinvaux a argumenté en faveur de Béringie comme un endroit froid et inhospitalier. Sa recherche indique que la vie a été concentrée dans les vallées près des rivières depuis qu’elles étaient les seuls endroits où de petites plantes végétatives auraient pu croître jusqu'à il y a 14,000 ans. D'autres chercheurs, comme le paléoécologiste Steve Young, ont rassemblé et ont interprété l'évidence de la cueillette des coeurs de pollen. Young suggère que le paysage était plus habitable et semblable à la steppe. Ces pâturages étendus auraient eu une grande variété de végétation et peut-être même des marais, en étant plus attrayants pour de grands herbivores.

Combinant ces deux idées, le géologue J.V. Matthews a utilisé des données de plusieurs différentes sources, y compris les restes fossilisés des insectes suggérant que Béringie ait inclus des secteurs d’environnements steppiques et de toundra. Sans tenir compte de comment l'environnement était clairsemé dans la Béringie, il est clair que c'était grandement déboisé et pourrait soutenir, en quantité, une vraie population d'animaux pour encourager des premiers humains à entrer sur cette terre à la recherche de nourriture.

Le pont terrestre de la Béringie

Le pont de terre qui connectait jadis la Sibérie à l’Alaska se trouvait au centre de la Béringie. Le pont terrestre de la Béringie était un segment du plateau continental qui a émergé lors des périodes glaciaires, alors que les niveaux marins avaient diminué considérablement à travers le monde. Il a été ouvert de façon intermittente au cours des phases inférieure et moyenne de la glaciation Wisconsinienne (il y a 75,000 à 25,000 ans) et est ensuite demeuré ouvert pendant toute la glaciation du Wisconsinien supérieur (25,000 à 10,000 ans A.A.).

Le concept d’un pont terrestre pourrait évoquer un passage étroit et restreint, mais le pont terrestre de la Béringie était en fait une vaste bande de terre, environ de la taille de la Colombie Britannique et de l’Alberta réunis, et jusqu’à 1,000 kilomètres de large par endroits. Il s’agit probablement de la route empruntée par les premiers habitants des Amériques, alors qu’ils cheminaient de la Sibérie à l’Alaska, et de là au reste de l’Amérique du Nord et du Sud. C’était également une route migratoire pour certains mammifères terrestres tels les lemmings, les bœufs musqués et les mammouths.

Avec la fin de la glaciation, les glaciers ont commencé à fondre et les niveaux marins ont commencé à s’élever partout dans le monde. Vers environ 15,000 ans A.A., le pont terrestre de la Béringie avait disparu, et les continents de l’Amérique du Nord et de l’Asie étaient de nouveau séparés par les eaux du détroit de Béring et de la mer de Chukchi.

Par terre ou par mer ?

Entre environ 25,000 et 10,000 ans A.A., presque tout le continent nord-américain était enfoui sous des tonnes de glace. Comment des gens ont-ils traversé ou contourné cette barrière massive pour s’établir dans les régions sans glace au sud des glaciers? Quelle route ont-ils empruntée pour se rendre en Amérique? Plusieurs hypothèses, de la plus plausible à la plus absurde, ont été proposées pour répondre à ces questions, mais celles du corridor libre de glace et de la route côtière sont les deux hypothèses ayant reçu le plus d’appui de la communauté archéologique.

Les partisans de la théorie du corridor libre de glace soutiennent que les premiers habitants de l’Amérique du Nord étaient des chasseurs de gros gibier qui ont suivi les troupeaux de bisons et de mammouths de la Sibérie jusque de l’autre côté du pont terrestre de la Béringie et le long d’une route intérieure libre de glace à l’est des montagnes Rocheuses, jusque dans la portion centrale du continent. D’un autre côté, les partisans de la théorie d’une route côtière suggèrent que les gens ont migré par bateau le long de la côte nord-ouest du Pacifique, s’installant dans de petites zone de terre sans glace le long de la côte extérieure, et dépendant de ressources marines telles les poissons, les mollusques, et les mammifères marins.
La route du corridor libre de glace

Au cours du Wisconsinien supérieur (environ 25,000 à 10,000 ans A.A.), deux énormes glaciers, l’inlandsis laurentidien dans l’est et l’inlandsis de la Cordillère dans l’ouest, recouvraient presque tout le Canada et le nord des États-Unis. Les partisans de l’hypothèse du corridor libre de glace proposent qu’une bande de terre entre les inlandsis, sur le versant est des montagnes Rocheuses, soit demeurée sans glace et ouverte à une occupation et une migration humaines pendant la totalité ou une partie de la glaciation. Selon cette hypothèse, les ancêtres des chasseurs Clovis ont traversé le pont terrestre de la Béringie à partir de la Sibérie, franchi des régions sans glace en Alaska et au Yukon, pour ensuite suivre le corridor libre de glace et s’établir dans les terres au sud des glaciers autour de 11,500 ans A.A.

L’hypothèse du corridor libre de glace a été proposée pour la première fois dans les années 1930, et fut pendant plusieurs années acceptée de la majorité comme étant la voie d’entrée la plus plausible des premiers nord-américains. On croyait que le corridor avait été ouvert et accessible pendant la totalité, ou quasi-totalité, de la glaciation du Wisconsinien supérieur, permettant aux premiers arrivants de faire le voyage même à l’apogée de la glaciation. Des données plus récentes indiquent toutefois que le corridor libre de glace ne s’est ouvert qu’après le début du retrait des glaciers, vers environ 12,000 ans A.A, une date trop tardive pour expliquer l’arrivée des premiers habitants.

Deuxroutes

La route côtière

L’hypothèse d’une route côtière repose sur la prémisse que les premiers arrivants en Amérique du Nord ne sont pas venus à pied en suivant une route intérieure, mais qu’ils ont plutôt voyagé par bateau, descendant la côte du Pacifique et occupant de petites zones de terre libres de glace, appelées refuges, le long de la côte extérieure. Une fois arrivés au sud des glaciers, certains groupes se seraient ensuite dirigés vers l’intérieur des terres, possiblement en empruntant d’importants réseaux hydrographiques comme celui du fleuve Columbia. Ces groupes étaient les ancêtres des populations qui ont plus tard fabriqué et utilisé les pointes de lance Clovis.

Cette hypothèse fut proposée pour la première fois dans les années 1960 quand l’étude de restes végétaux anciens a démontré que certaines portions extérieures de la côte nord-ouest du Pacifique avaient échappé à l'inlandsis de la Cordillère, fournissant des zones habitables, ou refuges, pour les plantes, les animaux et possiblement les humains. L’archéologue Knut Fladmark a développé et perfectionné cette hypothèse à la fin des années 1970, mais ce n’est que bien plus tard qu’elle recevra l’approbation d’une partie importante de la communauté archéologique.

Si la côte du Pacifique fut le point d’entrée des premiers Américains, nous devrions y retrouver :

-des témoignages de sites archéologiques suffisamment anciens pour avoir pu accueillir les premiers arrivants en Amérique du Nord

-des données prouvant que des zones de terre libres de glace capables de supporter des populations humaines existaient le long de la côte pendant la glaciation

-des données prouvant que les premiers habitants étaient caractérisés par ce que les archéologues appellent une adaptation maritime – en d’autres mots, qu’ils avaient les outils et les compétences nécessaires pour exploiter les ressources de la mer, tels les poissons, les mollusques et les mammifères marins, et pour fabriquer et utiliser des moyens de navigation.

Les archéologues, les géologues et d’autres chercheurs sont à la recherche de tels témoignages, mais les changements du niveau marin depuis ces temps reculés et de mauvaises conditions de conservation rendent cette tâche difficile.

L’identification d’anciens littoraux est un processus complexe. Quoique les niveaux marins aient généralement été plus bas au cours de la glaciation, ils étaient en fait plus élevés qu’aujourd’hui dans certaines régions de la côte du Pacifique. Ceci est dû à un phénomène connu sous le nom de dépression isostatique, qui se produit quand le poids des glaciers enfonce le continent, entraînant une hausse des niveaux marins relatifs. Quand la glace fond, le continent rebondit vers le haut. Quoique plusieurs anciens sites côtiers puissent aujourd’hui être submergés sous plusieurs mètres d’eau de l’océan, d’autres peuvent être cachés loin à l’intérieur des terres dans la forêt humide côtière.

Pour surmonter ces difficultés, les géologues ont créé des chartes détaillées du niveau marin local pour plusieurs régions de la côte, et ces données sont utilisées pour reconstruire les anciens littoraux. La télédétection du fond marin au large de Haida Gwaii Haida Gwaii a permis d’identifier d’anciens lits de rivière et des planchers forestiers, fournissant des indices supplémentaires quant à la localisation possible de sites archéologiques.

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© Renée Hetherington, J. Vaughn Barrie, Roger MacLeod, and Michael Wilson,
2004. Quest for the Lost Land. Geotimes 49 (2): p. 20-23.

La recherche sur ces anciens littoraux est incroyablement difficile. Les reconstructions mettent la profondeur de certains de ces drainages de fleuve et des anciennes terrasses à 50 mètres au-dessous de l'océan moderne. La profondeur et l'eau froide rendent n'importe quelle fouille sous-marine presque impossible, mais on peut apercevoir ce qui s'étend juste au-dessous des anciens lits de rivière. Utilisant les cartes reconstruites du paléoenvironnement et du paysage, Daryl Fedje et une équipe d'archéologues du Service des Parcs Nationaux Canadiens ont laissé tomber un seau de coquilles de palourdes à plus de 50 mètres de la plate-forme d'un navire de la Garde Côtière. Quand le seau a été retrouvé, l'équipe a méticuleusement trié la collecte des résidus du lit de l’océan, découvrant un unique évident artefact. Bien que cela ait été un essai, la récupération d'une lame d'ardoise à 50 mètres au-dessous de la surface démontre la probabilité que les humains occupaient ces anciens littoraux.

Ces techniques ont circonscrit la recherche, mais il reste encore beaucoup de travail à faire avant que des témoignages archéologiques concluants supportant la route côtière soient retrouvés.

L’archéologie de la côte nord-ouest du Pacifique

Il est difficile de trouver des sites archéologiques anciens sur la côte nord-ouest du Pacifique, et aucun site assez ancien pour retracer le premier peuplement des Amériques n’a encore été découvert. On peut toutefois chercher dans les données archéologiques de sites plus récents des indices d’une occupation ancienne de la côte.

La datation par le radiocarbone a révélé une occupation humaine au site de la grotte On Your Knees, sur l’île du Prince-de-Galles au large de la côte méridionale de l’Alaska, vers 9,800 ans A.A. Des outils en obsidienne ont été trouvés sur le site, et des chercheurs ont relié cette obsidienne à des sources sur la terre ferme de la Colombie-Britannique et dans le sud-est de l’Alaska. Ceci suggère que vers 9,800 ans A.A., des populations vivant sur la côte étaient capable de parcourir des distances considérables, et peut-être qu’elles étaient présentes dans la région depuis assez longtemps pour avoir établi des réseaux d’échanges à longue distance.

Le site de Namu sur la côte centrale de la Colombie-Britannique était occupé autour de 9,700 ans A.A. Les types d’outils retrouvés à Namu sont semblables à ceux retrouvés sur les sites associés au complexe Nenana en Alaska, indiquant que les descendants des populations qui produisaient ces outils en Alaska pourraient avoir descendu la côte, emportant leurs outillages avec eux.

Les sites de l’île de Richardson et de Kilgii Gwaay attestent que des gens occupaient les îles d’Haida Gwaii au minimum vers 9,300 ans A.A. Ils y exploitaient les ressources marines, et utilisaient fort probablement des bateaux pour se déplacer d’île en île. Ces sites ont livré une grande quantité d’artefacts et de restes animaux, suggérant une occupation bien organisée et de longue durée. Quoiqu’il n’y ait aucun témoignage d’un peuplement plus ancien à Haida Gwaii, il est peu probable que ces sites représentent la première occupation humaine de l’archipel.

Plus loin en bas de la Côte Ouest, l’archéologue Rudy Riemer a découvert une caverne daté d’il y a plus de 9000 ans. Cependant, pas assez tôt pour être la preuve directe d'une migration de la Côte Ouest, le site montre que les populations étaient étendues le long de cette région de Nord-Ouest du Pacifique vers ce temps-là. Des artefacts de ce site ont été chimiquement analysés provenant des sources de matériel en pierre de la plus haute vallée de la rivière Squamish et des secteurs élevés de la chaîne Coast Mountain.

Dans la région de la Péninsule Olympique, le site de Manis contient la preuve d’une grosse partie chasse sur la côte ouest. D'un niveau daté il y a 12,000 ans, un os de mastodonte a été récupéré avec le bout d’une pointe d’os cassé logé dans lui, démontrant clairement la chasse aux gros animaux sur la côte ouest. L'autre évidence d'une grotte en Orégon montre très tôt l’occupation humaine, mais pas sous forme d’artefact ou de chasse. Au lieu de cela les chercheurs ont découvert quelques exemples de matières fécales fossilisées, appelées coprolites, dans les plus bas niveaux de la grotte de Paisley. La recherche d'ADN sur ces coprolites suggère qu'ils soient humains, bien que d'autres chercheurs aient remis en cause cette analyse, due à la ressemblance de ces échantillons avec d’autres matières fécales des grands herbivores et à la récupération de l'ADN canine des mêmes échantillons; menant aux questions de la contamination.

Ces données, ainsi que celles provenant d’autres sites côtiers, fournissent des témoignages indirects de populations humaines présentes le long de la côte du Pacifique à des temps très reculés. Cependant, aucune preuve archéologique définitive, suffisamment ancienne pour expliquer la présence de populations Clovis dans le centre du continent nord-américain vers 11,500 ans A.A., n’a encore été retrouvée sur la côte.
Si les gens se sont déplacés en bas de la Côte Ouest, et ensuite vers l'intérieur, où et quand ce mouvement s'est-il produit? Y a-t-il quelque archéologie suggérant que les populations sur la côte aient commencé à se déplacer vers l’intérieur ?

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© Daryl Fedje

Quelques sites des régions intérieures de l'état de Washington, L'Orégon et l'Idaho peuvent démontrer ceci. Des pointes de tiges de projectile ont été trouvées sur un site le long de Snake River dans l'état de Washington, datant de 8,800 à 10,800 ans. Un autre site dans le sud-central de l’Orégon, La grotte Fort Rock a contenu une couche de gravier qui a eu deux pointes d'obsidienne à cet endroit. Les dates de cette couche sont aussi vieilles que 13,000 ans A.A. La grotte Wilson Butte de l'Idaho contient aussi des artefacts fabriqués par les humains datant entre 14,500 et 13,000 ans. Peut-être ces sites sont des exemples des premières personnes se déplaçant vers l’intérieur; cependant le petit nombre de sites découverts jusqu'ici, fait qu’il est difficile de déterminer définitivement quand les premiers colons sont venus de la côte, ou à partir de l'est.

La grotte de Port Eliza

La grotte de Port Eliza est une grotte marine émergée située sur la côte ouest de l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Les restes de plantes et d'animaux conservés dans cette grotte ont donné aux scientifiques un aperçu unique du climat et de l'environnement de cette région côtière il y a 18,000 à 16,000 ans.

La grotte s'est formée à un moment où les niveaux marins relatifs étaient plus hauts que ceux d'aujourd'hui. L'action des vagues a érodé la falaise et créé la grotte. Lorsque les niveaux marins se sont abaissés, la grotte est devenu un abri sec à l'intérieur des terres pour les animaux qui vivaient dans la région. Il y a un peu moins de 16,000 ans, les glaciers ont recouvert l'entrée de la grotte, et des sédiments glaciaires à grain fin ont été déposés dans la grotte par l'eau de fonte. Ces sédiments ont recouvert et protégé les restes d'animaux et de plantes qui se trouvaient sur le plancher de la grotte.

Cape Ball

Des recherches effectuées sur un promontoire au bord de la mer à Cape Ball, sur le côté est de l'île de Graham, au large de la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique, ont fourni des preuves que cette région côtière est demeurée libre de glace durant la glaciation du Wisconsinien supérieur.

L'île de Graham fait partie de l'archipel des Îles de la Reine-Charlotte. Les chercheurs ont cru pendant longtemps que les îles étaient complètement recouvertes de glaciers durant le Winconsinien supérieur. La découverte d'anciens fossiles de plantes à Cape Ball a cependant confirmé que cet environnement était en fait habitable, et supportait une vie végétale variée.

Extraits de http://www.sfu.museum/journey/an-en/primaire1er-primary

L'aventure des premiers hommes - Ep05 - Les Amériques



Les scientifiques sont quasiment unanimes pour affirmer que nous descendons tous d'une seule et même femme, qui a vécu en Afrique de l'Ouest (Ethiopie). Que cinq grandes migrations ont peuplé le monde. Que notre espèce, l'Homo sapiens, a rencontré les néandertaliens et les Homo erectus, et s'est probablement mélangée avec eux. Mais bien des questions subsistent. Comment les premiers chasseurs-cueilleurs ont-ils réussi à survivre dans des régions hostiles ? Comment l'apparence physique de nos ancêtres s'est-elle modifiée pour s'adapter aux changements de climat et de milieu ? Comment ces groupes tiraient-ils parti de leur environnement et du cycle des saisons ? Comment ont-ils, au fil des années, maîtrisé la nature ? Aujourd'hui, de récentes découvertes climatologiques, archéologiques et même génétiques permettent de comprendre plus précisément la fabuleuse histoire de l'espèce humaine et de mieux connaître les routes qu'elle a empruntées pour conquérir la planète.

Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 08-05-2014

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