lundi 10 octobre 2016

Madère, des ruines englouties au seamount Ampere ?

Madère,  des ruines englouties au seamount Ampere ?

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Archipel volcanique entre les Canaries, l'Afrique du Nord et les Açores, Madère a très probablement été connu des Phéniciens dès l'antiquité, tout comme les Canaries et probablement les Açores aussi, étant donné les récentes découvertes dont j'ai déjà parlé. Cet article fait bien sûr également partie de mes recherches sur les découvertes archéologiques de la zone Atlantique médian au large de l'Europe et de l'Afrique de l'ouest. Après les Canaries donc plusieurs, fois, les îles du Cap Vert, et les Açores dont j'ai aussi parlé il y a peu ici...


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(Wikipedia)


Géographiquement parlant, Madère (en portugais: Madeira) est un archipel situé dans l'Atlantique à environ 660 km de la côte africaine (Maroc), 980 km de Lisbonne, 400 km de Gran Canaria (Canaries) et 880 km de Santa Maria, l'île la plus proche des Açores. Notons aussi que cet archipel fait partie de ce qui est appelé la région de Macaronésie, dont voici la carte :

Macaronesie


D'après certains textes et données historiques anciennes, ce sont des Phéniciens de Carthage qui, vers le 8e siècle avant JC, après avoir été chassés de la Mer Egée par les Helènnes (Grecs), auraient établi des comptoirs au nord de l'Afrique (Tingis/Tanger), (Kerné/île d'Arguin) et dans les îles de l'Atlantique (Canaries, Madère, Açores), ils auraient même commencé à préparer Madère pour un refuge éventuel, dont aucune trace n'a été retrouvé jusqu'à présent (possiblement à cause des séismes survenus localement). On sait aussi que les Berbères ou Arabes connaissaient très tôt Madère et qu'il y avait déjà des moutons sur place, car l'île est appelée : «djazirat al ghannam» («île aux Moutons») dans des textes... Et très récemment (2014), la découverte de fossiles de souris domestiques à Madère, identifiées aux régions de scandinavie/nord allemagne et datées d'avant l'an 1036, semble également prouver que des Vikings ont débarqué à Madère vers cette époque (tout comme il a été découvert des artefacts (épées) vikings aux Canaries)... on sait également que cet archipel apparaît déjà sur des portulans dans les années 1300, et sur une carte nautique Florentine en 1351, bien avant la redécouverte officielle par les Portugais vers 1418...


C'est le 4 mars 1935 que Jean Danton, ingénieur du service des câbles sous-marins, chargé du côté français d'établir les jonctions des communications avec les USA et les îles de l'Atlantique via le cablage sous-marin qui découvrit une montagne sous-marine située à environ 400 km au large des côtes du Portugal, sur l'élévation du banc Ampère. Par 35° 34' latitude nord et 12° 54' longitude est, le banc en question se trouve dans une région de fonds particulièrement tourmentés, de fosses et failles volcaniques et d'élévations du même type, comprenant le socle des îles Madère, Déserta et Porto Santo, les bancs de la Seyne (-148 m), Joséphine (-150 M) et Gorringe (-42 m). Le sommet de cette montagne, de faible dimensions, se trouve à seulement 60 m au-dessous du niveau de l'océan mais sa caractéristique principale est qu'il était plat : il avait donc probablement été assez longtemps en surface et avait été érodé, comme une île...

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Carte des fonds sous-marins, les chiffres entre parenthèse indiquent l'âge estimé de l'apparition des îles volcaniques - Madère il y a 5 millions d'années par exemple, le mont Ampere il y a 31 millions d'années : les montées et baisses du niveau de l'océan selon les diverses glaciations/déglaciations connues l'ont faits apparaître/disparaître probablement plusieurs fois, tout comme d'autres terres environnantes... (la dernière fois entre -12000 et - 7000 ans à priori, la fonte des glaces sur les montagnes espagnoles et françaises a également probablement accentué le phénomène (comme cela se passe actuellement en Scandinavie), faisant remonter ou descendre les fonds sous-marins sur de grandes surface par effet de balancier et créant des failles, cassures... il existe une profonde faille au large de Madere, qui pourrait être bien plus récente qu'estimé par la simple tectonique des plaques...). L'endroit indiqué "ODP sites" est au sujet d'une des expéditions de l'organisation Ocean Drilling Program américain, qui effectue de nombreuses plongées et observations des fonds marins partout dans le monde et dont les scientifiques établissent de nombreux rapports...


Voici une des nombreuses preuves que, dans le proche Atlantique et entourant tant les Canaries, que les Açores et Madere, de nombreuses montagnes maintenant sous-marines ont été des îles à l'air libre dans un passé plus ou moins lointain selon les endroits ! : Une étude du banc et seamount de Gorringe, situé sur la faille des Açores/Gibraltar http://oceana.org/sites/default/files/reports/seamounts_gorringe_bank_eng2.pdf


Vous pouvez lire en page 11 de ce document (en anglais), que le mont de Gorringe a été hors de l'eau durant la dernière période glaciaire, grâce à la découverte de différents coquillages le prouvant. Ils sont en lien avec les différentes variations glaciaires causées par les transgressions et regressions marines dans le haut Pleistocène, entre il y a 75.000 et 18.000 ans environ... et il y a des montagnes sous-marines qui sont plus hautes encore (Ampere par exemple)...


Ce document comporte également une carte des nombreuses montagnes sous-marines de la région, dont la plupart ont été immergées dans le passé. Encore plus étonnant est une mention récente, de juin 1811, qui mentionne l'apparition puis la disparition d'une île au large des Açores : une éruption volcanique provoqua l’apparition de cette île au large de l’archipel des Açores, en plein océan Atlantique. Elle fut baptisée l'île Sabrina, mais quelques mois après, elle disparut dans la mer...



À plusieurs reprises, des expéditions océanographiques russes mirent en évidence des vestiges surprenants - vraisemblablement des restes d'anciens murs et de dallages - dans le voisinage de ce mont Ampère.

Atlantis zhirov

Historiquement, c'est en 1964 que le Dr Nicolai Zhirov, membre de l'Académie des Sciences Soviétique, et qui est aussi connu comme le "père de l'Atlantologie russe", examine dans son livre "Atlantis" les références historiques et le matériel géographique sur Atlantis, et sa probable localisation dans l'Atlantique. Il écrit au sujet de disques de pierre calcaire, connus comme des "sea biscuits" qui ont été originellement découverts sur le fond marin au large des Açores, et trouvés également plus tard dans la zone de Bimini. Ces disques ont 6 inches de diamètre (15,24 centimètres) et 1,5 inche (3,8 cm) d'épaisseur, avec une depression en leur centre sur une face, comme un petit plateau. Ils ont une surface lisse et des tests ont déterminé qu'ils étaient âgés de 12.000 ans et s'étaient formés à l'air libre...

Petrified sea biscuit

Les "sea biscuits" sont la plupart du temps des fossiles d'animaux marins préhistoriques, découverts dans beaucoup de mers chaudes, et qui font l'objet de collections d'ailleurs. On ne trouve pas de photos de ceux invoqués par  Zhirov dans son études.


" Une expédition russe menée par Boris Asturua affirma avoir découvert une cité engloutie à 645 km des côtes portugaises. Il affirma que les constructions étaient faites d'un béton très dur et de plastiques. Il affirma également avoir vu les vestiges de ce qui ressemblait à un monorail de transport et récupéra une statue" ... Cette phrase est reprise dans beaucoup d'ouvrages sur le sujet... mais difficile d'en trouver l'origine, et une réelle trace... l'une des nombreuses sources : "Sunken Realms: A Complete Catalog of Underwater Ruins" Par Karen Mutton... et l'inévitable Charles Berlitz qu'elle cite.


En 1973, un sous-marin américain photographiait des colonnes antiques (romaines, grecques ou égyptiennes, ou Atlantes !) au niveau de la grande faille au milieu de l'Atlantique, à 6000 pieds de fond (1,8 km). Plutôt que de se retrouver dans une revue scientifique ou débattue sur un campus universitaire, la photo a été publiée dans un livre sur le continent perdu de l'Atlantide supposée... 

Deepcolumns

On voit très mal sur cette vieille photo, mais les colonnes et ruines reposent sur ces grands rochers effondrés (socle continental ?), dans le cercle tracé au stylo en bas à droite...


Source Unexplained:News  + "Atlantis Rising" by Brad SteigerYH : en fait, cette photo est identique (mais disposée "allongée" au lieu de "debout", à celle contenue dans le "cruise report" du navire R/V Anton Bruun, prise le 29-10-1965 au large du... Pérou, dans le Pacifique, par 2000 mètres de fond, et montrant des colonnes debout dans la vase (d'autres gisent sur place). Un inscription semble apparaître sur l'une des colonnes, et des spéculations ont été faites par le scientifique Dr. Robert Menzies à l'époque, sur des colonnes fabriquées par l'homme et se retrouvant au fond du Pacifique suite à un glissement de terrain... ce rapport fera l'objet d'un prochain article, la documentation étant rare...


Dès 1962, le navire soviétique Sedov étudiait avec attention le banc de Gorringe et surtout le seamount Gettisburg au large de Madere. Voici une étude française sur le même endroit, datée de 1979, cette étude conclue entre autres que " Cette étude a mis en évidence l'importante surrection au Miocène. Une terrasse d'abrasion marine est datée Miocène moyen, ce qui signifie que le sommet du mont Gettysburg était à cette époque à 400 m au moins au-dessus du niveau de la mer. Ceci impose une subsidence moyenne de l'ordre de 3 cm/IOOO ans, ce qui est faible mais pourrait s'expliquer par le fait que Gorringe se trouve dans une région soumise à la compression depuis cette phase tectonique intra-miocène. Aucun phénomène de tectonique récente n'a été observé; ceci est une anomalie dans une région tectonique active; le manque d'observations pourrait expliquer cette absence. :




Ne pas oublier surtout que les problèmes de mauvaises datations géologiques et de recalibrations récentes du Carbone 14 au 21ème siècle (par exemple) n'étaient pas du tout connus ni même envisagés (et envisageable) par la science du 20ème siècle...


Tout au long des années 1970, les russes multiplient les expéditions dans la région, explorant l'archipel englouti Horseshoe, incluant les bancs et seamounts Ampere, Josephine, Gettysburg, Dacia, Concepcion, Corall et Sen. En 1974, une équipe scientifique de biologistes et de géologues sont sur le navire de recherche "Moskowsky Universitet" pour étudier les fonds marins et bancs de sable des Açores jusqu'en Méditerranée. A bord de ce navire, en 1974 (et non pas en 1977), se trouvait Vladimir Marakuyev, un spécialiste de la photographie sous-marine, et une caméra sous-marine fut utilisée tout au long des recherches, de façon routinière. Les eaux des environs de Gibraltar étaient remarquablement claires et la caméra fut donc disposée afin qu'elle puisse photographier le fond sous-marin à une distance de trois mètres, suspendue à un câble. Le navire commença sa campagne de recherches en janvier 1974 du côté de l'archipel englouti Horseshoe, à 300 miles (483 km) à l'ouest de Gibraltar. Alors que le scientifique américain Dr Maurice Ewing venait d'affirmer (aussi pour des raisons militaires ?) " thirteen years exploring the Mid-Atlantic Ridge but found no trace of sunken cities ", un groupe de photographies inattendues furent prises. Mais cette découverte ne fut réelle qu'un an plus tard, en 1975, lorsque Marakuyev arriva à ces séquences parmi les centaines de photographies prises (c'est un peu comme quand vous voyez les immenses données spatiales recueillies par le robot WISE utilisant l'infrarouge pour repérer des astres invisibles ou cachés : il faut de nombreuses années pour les humains pour les collecter et les analyser... et encore, ces données ne sont pas complètes car en fonction de la technologie employée à l'époque, qui ne peut que s'améliorer !).


Leur but, selon les responsables russes, " était d'étudier les bancs de sable dans les eaux peu profondes de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique, non loin de l'Afrique nord-ouest ". A bord du navire et faisant partie de l'équipe se trouvaient des géologues et des biologistes de la mer. L'origine, la structure et la population animale des bancs de sable, les sommets des montagnes sous-marines et des bas-fonds constituaient le principal intérêt scientifique des spécialistes. " Mais leur " intérêt scientifique " cachait aussi des opérations secrètes. Parmi les «spécialistes», à l'intérieur  des 922 tonnes du navire de l'Académie soviétique des sciences se trouvaient des membres de la Marine Rouge, opérant sur une instrumentation de détection pour la surveillance de la flotte sous-marine de l'Amérique. Ils soupçonnaient qu'une particulière, stratégiquement située en contrebas, montagne pouvait offrir des opportunités naturelles, avec un sommet plat, pour l'installation d'une base sous-marine de l'ennemi: les parties supérieures du banc étaient à moins de deux cents pieds sous la surface de l'eau. Les responsables soviétiques avaient été alertés d'une éventuelle signification militaire du site lors de la décennie précédente, lorsque le RV Vema de l'Observatoire géologique Lamont de New York avait été observé rôder aux alentours.


Mais le système de balayage électronique des ingénieurs radio sur le navire n'ont ramassé aucune transmissions associées à l'Ampere Seamount, mais un sonar à balayage latéral a en fait révélé ce qui aurait pu être des caractéristiques possibles de constructions là, et aussi un "appareil photo" sous-marin avec des capacités directionnelles sur les côtés.

Vladimir marakuyev

Ce qui apparaissait être un mur et un escalier de pierre, localisé à une profondeur de 60 mètres. En fait, il y avait huit pierres dont quatre étaient carrées et quatre rondes. Elles étaient longues d’un mètre environ. Une autre photographie montrait trois pierres régulièrement espacées qui semblaient former une partie d’escalier. Marakuyev a observé que ces structures avaient été photographiées au sommet du seamount Ampere, qui est à seulement 200 feet (60 m) de la surface. Il affirma "Nowhere have I seen anything so close to traces of the life and activity of man in places wich could have once been dry land ". " Nulle part je n'ai rien vu de si près comme traces de la vie et de l'activité de l'homme dans des lieux qui pourraient avoir été autrefois la terre ferme ".


Les choses en restèrent là car, en fait, les autorités soviétiques n'avaient aucun intérêt à ce que ce genre de chose s'ébruite : les missions étaient aussi militaires et devaient permettre l'établissement de cachettes pour les sous-marins nucléaires russes, en cas de conflit, ainsi que l'espionnage de l'occident, les Açores et les bancs de Madère étant un endroit considéré comme stratégique tant par les russes que par l'OTAN et les américains. 


Ce ne fut qu'en 1979 qu'un savant soviétique réputé, le Pr Andrei Aksyonov, directeur adjoint de l’Institut d’océanographie de l’Académie des Sciences d’URSS, prétendit lors d'une interview qui se déroula à Moscou et qui fut d'ailleurs publiée le 21 mai 1979 dans le New York Times, que les structures étaient bien le fait de la main de l’homme et constituaient de parfaits exemples d’une ancienne maçonnerie. Aksyonov ne prit pas position quant à l’origine des ruines, il n’en déclara pas moins : « Je crois que les objets qui apparaissent sur les clichés se trouvaient autrefois à la surface. ». Le professeur parle aussi de sa nouvelle expédition sur les lieux avec le navire Vityaz... notant les moqueries et scepticisme de collègues européens (un classique malheureusement de la part des sceptiques qui retardent des progrès de l'Humanité avec une fausse justification de lutte contre l'obscurantisme), il affirme " Heinrich Schliemann, the great 19th‐century German archeologist, found the ruins of Troy in Turkey by studying the poetry of Homer very attentively,” he said. " Mr. Schliemann, too, got a skeptical reception at first ". " Heinrich Schliemann, le grand archéologue allemand du 19e siècle, a trouvé les ruines de Troie en Turquie en étudiant attentivement le poème de Homère. Il a aussi reçu une réception sceptique en premier...". (Que se serait-il passé s'il avait écouté les sceptiques  et abandonné ?).


En avril 1979, l'agence de presse AP émettait un autre bulletin au sujet des "recherches d'un navire russe qui aurait pris des photos de ce qui pourraient être des ruines". (Il s'agit ici d'une autre expédition russe, celles du navire Vityaz se situant de 1979 à 1984).


Un rapport dans le magazine soviétique, Znanie-Sila («Knowledge Is Power»-"Le savoir est le pouvoir"), paru le 08 novembre 1979, avec un éditorial de M. Barinov, a enfin raconté comment le "matériel d'éclairage et des caméras spéciales ont été abaissées à une profondeur de trois mètres et demi [11,5 pieds] du fond, au-dessus du sommet du mont sous-marin, après quoi les lumières avaient été allumées, et une série de photographies avaient été prises avec un appareil automatique, simplement. Chaque série a été prise sur environ une heure et demi. " Les résultats de plusieurs centaines d'images ont été assemblées en un panorama complet du sol de la montagne sous-marine par « un spécialiste de la photographie sous-marine de l'Institut URSS d'océanographie, " Vladimir Ivanovitch Marakuyev.


" Bien que toujours sur l'expédition, quand j'avais commencé à développé les photographies et ai fait les premières impressions," a-t-il dit, " je me suis aperçu que je ne avais jamais vu quelque chose comme ça avant. L'Institut océanographique de l'URSS a une énorme archive de photographies sous-marines qui ont été prises sur d'innombrables expéditions depuis de nombreuses années dans toutes les régions des océans du monde. Nous avons également des copies de plusieurs milliers de photographies prises par nos collègues américains. Nulle part je n'ai rien vu de si près comme traces de la vie et de l'activité de l'homme dans des lieux qui pourraient avoir été autrefois la terre ferme ". Marakuyev faisait principalement référence à un mur de pierre avec des blocs découpés et ajustés,  couverts par des mauvaises herbes et de la boue, une partie de ses sections supérieures dépassant de cinq pieds au-dessus de la couche de limon. L'analyse comparative a déterminé que la section dégagée était de "légèrement plus ou moins" de six pieds et trente pouces de large (un mur de 1,5 mètre de hauteur visible et 75 centimètres de largeur environ).


Photos ampere marakuyev

" Sur la première photo," observe Alexander Nesterenko, directeur du Département de la Flotte de l'Institut océanographique, " nous pouvons voir sur le côté gauche de la photographie ce mur. Les blocs de pierre sur le bord supérieur de la masse sont clairement visibles. Tenant compte du raccourcissement de la photographie et de la hauteur du mur, il est curieux d'examiner de plus près la bande de maçonnerie verticale. Bien que l'objectif pointait presque verticalement vers le bas, les zones de maçonnerie peuvent être vues très clairement. On peut compter cinq de ces zones, et si l'on tient compte de la déformation de l'échelle causée par la proximité de la lentille par rapport à l'objet, on peut suggérer que les blocs de maçonnerie du mur sont d'environ soixante-quinze centimètres [29,5 pouces]. Les blocs de maçonnerie sont clairement visibles sur les deux côtés de la paroi. L'herbe de mer est visible sur toutes les photos, épaisse, de couleur brun rougeâtre... "


" Les spécialistes qui ont consulté la page ", a ajouté Andrei Aksyonov, directeur adjoint de l'Institut d'océanographie de l'Académie soviétique des sciences, " disent que c'est un mur typique de l'antiquité ".


D'autres photographies ont révélé de larges surfaces lisses comme une chaussée, plus les sommets régulièrement espacés de marches en pierre évoquant un grand escalier. " Sur une zone sur laquelle de la lave a coulée peut être vu quelque chose qui semble descendre par trois marches. Si l'on compte les bords supérieurs et inférieurs à peine visibles, en tout nous pouvons voir cinq niveaux. Elles sont espacées, bien sûr, et envahies par les éponges et végétation ". Il a déclaré que les structures " se trouvaient autrefois sur la surface de la terre, au-dessus du niveau de la mer. Je crois que les objets dans les images se trouvaient autrefois sur la surface. Le tremblement de terre catastrophique de Lisbonne, en 1755, a provoqué un raz de marée et une inondation qui a laissée une partie de la ville à jamais sous la mer. Quelque chose de semblable peut-être arrivé à une île dont l'Ampere Seamount serait le reste sous-marin ".


Après des essais répétés de l'équipement et des consultations avec des scientifiques de retour en terre de Russie avec l'appareil photo du Moskovsky Universitet, Marakuyev a confirmé que l'imagerie des structures apparemment artificielles ne résultait ni du cinéma, ni d'anomalies de l'appareil ou des dysfonctionnements, pas plus que des cibles inhabituelles naturelles, des formations géologiques confondues avec des caractéristiques artificielles. Le Dr. Sofia Stepanovna Barinova, de l'Académie soviétique de l'Institut des Sciences de la biologie, a cité l'immense manteau de limon qui recouvre les ruines comme une cape d'obscurcissement, cachant presque toute trace de preuves matérielles. Un dépôt constant de décomposition micro-organique de matériaux a été en descente en continu sur les ruines, et non pas pendant des siècles, mais des millénaires, accumulant les sédiments sur une épaisseur mesurée. Par conséquent, les photographies de Marakuyev n'ont révélé qu'une infime fraction de leurs parties supérieures. Sous la vaste couverture de suintement du Mont Ampere pourrait se cacher une ville entière. Mais l'intérêt russe sur la montagne en contrebas n'était pas passé inaperçu.


Une nouvelle fois, les choses en restèrent là et plus aucun commentaire des russes n'atteignit l'occident à ce sujet. Ce ne fut qu'en 1982 puis en 1984, que des photos sous-marines prises par l'équipe du plongeur Nicolaï Rizenkov, embarquée sur le navire océanographique Vityaz, révélèrent les restes d'un mur d'environ 2 mètres fait de pierres assemblées et de dalles rectangulaires...


En 1982, un éminent Atlantologue, Egerton Sykes, était interviewé sur le silence entourant ces découvertes et concluait " Cela doit avoir une importance considérable pour eux ". Il supposait que les photographies avaient été prises proche des Açores, entre Santa Maria et Sao Jorge, près de Formigas Rock. Comme les russes n'étaient pas supposés être à proximité de cet endroit, ils ne pouvaient révéler la correcte position. Au sujet des pierres et terrasses photographiées (par Nicolaï Rizenkov), Sykes a commenté " Ils sont très intrigant. L'escalier de pierre qui est distinctement visible a été avec évidence découpé dans la base pierreuse. C'était probablement une pente de 100 marches ou plus sur la face... comme les marches des pyramides Maya. L'une des photographies montre une terrasse de pierre élevée en conjonction avec les marches d'un autre escalier, comme une pyramide à degré... "


L'expédition de l'année 1984 recueillit, en outre, des données géologiques prouvant que les plateaux supérieurs et le sommet du mont Ampère se trouvaient à l'air libre dans un passé lointain.


Malheureusement, les Russes ne purent revenir facilement sur les lieux, les autorités portugaises de Funchal (Madère) leur en interdirent l'accès, pour des raisons de sécurité militaire. Et c'est sûrement pour cette raison que les expéditions et découvertes furent longtemps cachées : elles étaient interdites selon les conventions avec l'Europe...


L'Académie soviétique des sciences a lancé un nombre indéterminé d'expéditions de suivi dans l'Atlantique Est au début des années 1980, peut-être une au cours de chaque saison de voile chaque année depuis la découverte initiale de la Moskovsky Universitet expédition en 1974, mais rien de leurs résultats n'a été rendu publique depuis 1979 et jusqu'au milieu des années 1980. Leur dernier survivant en vie, le Dr Alexander Moiseevich Gorodnitsky, qui a présidé le laboratoire de géophysique marine à l'Arctique Institut de recherche en Géologie de Leningrad, a décrit les dernières entreprises, officiellement connues par lui.


" En 1984 et 1986, " a-t-il déclaré au magazine Pravda, « notre expédition a travaillé sur les pentes du mont Ampere, quand nous avons trouvé des constructions très étranges à la profondeur de seulement une centaine de mètres [trois cent vingt-huit pieds]. Ils ressemblaient à des chambres et des murs. Je suis allé sous l'eau [dans un mini sous-marin] pour le voir moi-même, ai fait quelques croquis. D'autres géologues ont admiré des autels ou des murs. Voilà ce qu'ils avaient vu. Nous ne pouvions pas prendre de photos à ce moment-là [pourquoi, Gorodnitsky ne l'a pas expliqué]. Au début, il me semblait que ces pièces et ces murs avaient été créés par la nature, mais les chambres étaient de taille égale. "


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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8


En Septembre 1985 ses collègues à bord d'un autre navire de recherche, l'académic Boris Petrovsky, ont récupéré un grand bloc sculpté de 14,764 pieds (4,5 mètres) sur 9,84 pieds (3 mètres) au-dessus du sommet de Ampere. " Les côtés de l'artefact de marbre ont été lissés ", a-t-il rapporté à la Pravda. " Sa couleur était jaunâtre. Son schéma [design] trahi une origine artificielle. Les scientifiques soviétiques ont mentionné qu'il était certainement fait par l'homme. Par analyse chimique, ils ont produit des résultats paléo-chronologique, montrant que ce morceau de marbre était couché au fond de l'océan depuis des milliers d'années. Les résultats paléo-chronologique n'ont pas été expliqués à la Pravda, mais ont peut-être fait référence à une ancienne, peut-être une échelle de temps du Paléolithique ("âge de pierre").

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8


Les profondeurs beaucoup moins profondes au niveau desquelles le Dr Gorodnitsky a observé des "chambres" creuses sur Ampere sont révélatrices, parce que les niveaux des mers se tenaient à une centaine de mètres plus bas jusqu'à la fin du dernier «âge de glace» ou époque glaciaire. Il y a onze mille sept cent ans, le seamount était une île de taille imposante entre 300-350 pieds (+ 100 mètres) au-dessus de l'océan, alors les structures qu'il a vu auraient été, de façon assez appropriée, sur la terre ferme, à proximité de résidences sur la rive avant une plage.

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8


Comme ses collègues, il a été choqué par la cessation officielle de toutes les navigations et des recherches futures à Ampere avant la fin de leur saison d'expédition de 1986. Le Directeur Aksyonov avait péremptoirement déclaré que le réexamen des relevés photographiques avait prouvé que toutes les fonctionnalités des monts sous-marins étaient tout à fait naturelles, et qu'aucune enquête similaire ne serait parrainé par le gouvernement. Il a refusé de divulguer toute preuve contraire présumée et était le seul scientifique qui a renversé sa position de longue date disant que les éléments sous-marins étaient artificiels.

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8





Inexplicable comme volte-face du professeur Aksyonov semblait l'être au premier abord, ses origines étaient moins scientifique que politique. L'arrêt brutal de la recherche sur Ampere a été publié quelques jours après le pire accident de la centrale nucléaire de l'histoire, quand Tchernobyl a explosé le 26 Avril 1986. Trente et une personnes ont été tuées sur le coup, puis trois cent quarante morts de cancers induits par la radioactivité directe et la leucémie, tandis que des centaines de milliers d'autres à travers la Russie et l'Europe ont souffert d'horribles séquelles et de décès prématurés. La réputation internationale de la science soviétique était irrévocablement endommagée, et tous les universitaires en Russie ont été ordonnés par des responsables du Kremlin de sortir de la scène publique jusqu'à ce que la catastrophe soit suffisamment reculée dans le passé pour pouvoir ré-émerger. En cinq ans, après, l'URSS s'est effondrée, a causé au moins en partie de Tchernobyl.


Au cours de l'exposition qui a suivi sur les assassinats de masse, les incarcérations massives, la corruption et l'incompétence qui caractérisait la tyrannie communiste des soixante-quatorze années précédentes, une frénésie véritable de destruction de documents a consommé la société post-soviétique. Les fonctionnaires et les bureaucrates du gouvernement, désemparés, cherchaient désespérément à effacer toute trace de leur complicité avec le régime déchu. Avec les avocats d'enquêtes du président Boris Eltsine qui ont poursuivi agressivement les anciens politiciens de carrière criminelle, des bibliothèques de fichiers entiers ont été déchiquetées ou incinérées pour couvrir leurs traces. Il n'y avait pas de temps pour faire soigneusement la distinction entre des documents écrits incriminés ou inoffensifs, et, dans la fureur générale pour échapper à la détection et la poursuite, toutes les archives des rapports originaux, documents, films, photographies et objets, y compris le bloc de marbre récupéré par l'académic Boris Petrovsky - accumulés sur neuf ans dans l'Atlantique - ont été perdus. Depuis lors, les chercheurs de la Société russe pour étudier les problèmes sur l'Atlantide (à Moscou) ont tenté de rassembler minutieusement ensemble ce qu'il reste des découvertes tardives du XXe siècle de leurs compatriotes qu'ils peuvent trouver.

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8



" Après avoir raconté étrange voyage de la Moskovsky Universitet expedition au cours d'une conférence en octobre 1999 à l'Association pour la recherche et des Lumières, à Virginia Beach, en Virginie, ma femme, Laura, a été approchée par un membre de l'auditoire. L'homme âgé de presque 60 ans, lui a sincèrement confié qu'il a vérifié personnellement les structures sous-marines décrites dans mon exposé. Il lui a dit que, à l'époque, il était à bord d'un sous-marin de la Marine des Etats-Unis en patrouille dans le milieu de l'Atlantique, lorsque les ordres ont été reçus d'aller immédiatement à l'Ampere Seamount et de déterminer les intentions d'un navire soviétique persistant là. Les Soviétiques étaient tellement absorbés par leur découverte qu'ils ont été pris par surprise et pris avec leurs lumières, sondant le sommet boueux de la montagne en contrebas. Bien qu'abordé dans les eaux internationales, le Moskovsky Universitet a brusquement hissé les câbles de la caméra et de l'ancre, puis navigué au loin avec aucun signal de reconnaissance, ni un mot d'explication transmis ".

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8


" Les Américains ne l'ont pas poursuivi, mais ont tourné leur attention sur tout ce que les Russes étaient tellement occupés à faire quand ils ont été interrompus par le sous-marin. En peu de temps, ils ont trouvé le même mur en pierre, escalier, place et d'autres caractéristiques de l'homme que Marakuyev a documenté. Après avoir fait leur propre enquête photographique de ces découvertes inattendues, le commandant a annoncé à l'équipage du navire qu'il ne devait en discuter avec personne, à moins d'être interrogé par des officiers supérieurs, cela a été interdit par un serment de sécurité que chaque homme a juré après son enrôlement. Après que le vétéran anonyme de ces événements a partagé ses souvenirs avec Laura, il a disparu. Je ne l'ai pas rencontré. Que ce soit ou non cru, les Soviétiques pensaient assez de bien de leurs photographies du fond marin pour lancer une seconde expédition sur le Mont Ampere ".


En 1986, le magazine russe Наука и жизнь (Science et vie), nº 8, de l'année 1986 publie tout de même quelques photos, cartes et croquis sur les expéditions évoquées plus haut.


N 8 - Ampere schémas - 1986n-8-1986.pdf (2.22 Mo)

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Des photos et schémas publiés en 1986 dans le "Science et Vie" russe N°8


Mais est le mont Ampere est-il vraiment le candidat le plus crédible pour la civilisation perdue de Platon, comme ils le prétendent ? Nommé d'après le mathématicien français, physicien, et père de l'électrodynamique, André-Marie Ampère (1775-1836), il est l'un des neuf volcans inactifs formant les Seamounts Horseshoe, " dentelée comme une couronne, " dans les mots de l'océanographe allemande Jörn Hatzky, et correspond à la description de Platon de l'Atlantide comme une grande île (nesos dans l'original grec, et non pas un «continent»), annelée avec de hautes montagnes, " en dehors des piliers de Heracles," détroit d'aujourd'hui de Gibraltar. « Ces monts sous-marins," explique Hatzky, " font partie de la structure Açores-Gibraltar, qui marque la frontière entre deux plaques tectoniques majeures: l'Eurasie et l'Afrique. Le volcanisme sous-marin qui a formé la Horseshoe Seamounts appartient à la zone de propagation du fond marin de la dorsale médio-atlantique ".

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En tant que tel, le mont Ampere est sujet à des accès irréguliers de subsidence provoqués par l'instabilité sismique de la faille sur laquelle il est assis. Ces épisodes tectoniques ont combiné au cours des cent dix-sept derniers siècles, avec la fonte des glaciers et par conséquent l'élévation du niveau de la mer à la fin de la dernière ère glaciaire pour réduire Ampere d'une île importante, dont la base d'un diamètre de trente et un miles dépasse la taille du massif du Mont Blanc en France/Suisse, à un "guyot", banc peu profond. Sa géologiquement récente existence en tant que territoire sec a été gravée dans les flancs de la montagne en contrebas par des traces d'érosion par le vent, en outre soulignés à différents niveaux par d'importants dépôts de sable survivant, potentiellement déposé sur une plage, généralement le résultat de l'action des vagues côtières dans des conditions d'air sec.

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" Des terrasses de ces « différents niveaux de plages ? » Se demande le géologue américain, John T. Parks. " Si oui, alors elles pourraient représenter encore des peuplements de niveau de la mer lorsque les niveaux de la mer ont augmenté. Celles-ci pourraient être en mesure d'être datées et corrélées à des étapes spécifiques dans les cartes de niveau de l'océan. Les courbes de niveau de la mer indiquent que, en fonction de l'emplacement, et de tout ajustement isostatique (non inclus), la crête du seamount aurait été noyée entre 10.250 et 12.750 Avant le Présent, faisant ces structures, si elles sont là, très anciennes. Bien sûr, si le seamount a chuté en raison de la force des mouvements des plaques tectoniques , alors les courbes de niveau de la mer ne seraient pas représentatives. "

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Combinés, ces derniers points et les considérations citées ci-dessus ont tendance à identifier la montagne sous-marine comme l'endroit le plus probable pour Atlantis. Mais une confirmation supplémentaire est nécessaire avant que toute décision finale puisse être faite.


" Tout ce que vous avez à faire," avait conseillé le professeur Aksyonov, " est de prendre un bateau avec l'équipement adéquat pour l'Ampere Seamount, descendre de soixante mètres, trouver les pierres et les ramener pour voir si elles sont d'origine humaine ou non ".




Conférence d'Alexandre Gorodnitsky, chercheur en chef à l'Institut d'océanologie de Russie (ИО РАН), sur les anomalies du mont Ampère


Sources :






Frank Joseph : « Did the Russians Find Atlantis ? », in Atlantis Rising Magazine, nº 116, 2016​

http://atlantisrisingmagazine.com/wp-content/uploads/2016/05/116_Hidden_Chambers_in_Egypt_Sampler.pdf

(Anonymous; "Undersea Discovery May Be Atlantis," Baltimore Sun, April 5, 1981. AP item.)

From Science Frontiers #15, Spring 1981. © 1981-2000 William R. Corliss

http://www.inmysteriam.fr/enigmes-historiques/atlantide-les-enigmatiques-expeditions-sovietiques-des-annees-70.html

magazine russe Наука и жизнь (Science et vie), nº 8, de l'année 1986

Charles Berlitz, L’Atlantide retrouvée. Le huitième continent, Le Rocher, 1984

"Sunken Realms: A Complete Catalog of Underwater Ruins" Par Karen Mutton.





Yves Herbo et Traductions, Sciences et Fictions et Histoireshttp://herboyves.blogspot.com/, 09-10-2016