Les secrets de la légendaire cité perdue d'Héracléion révélés par des photos sous-marines
Autrefois la cité de Thonis-Héracléion, connue aujourd'hui comme le royaume oublié de Cléopâtre, était la porte d'entrée vers l'Égypte. De nos jours, cette mystérieuse cité légendaire est submergée dans la baie d'Aboukir, près d'Alexandrie. (un peu à l'ouest du delta du Nil)
La cause de la submersion de la cité est toujours un mystère, mais elle fut avalée par la mer Méditerranée et elle s'est ensablée et envasée pendant plus de 1200 ans.
De nouvelles découvertes sous-marines permettent aux archéologues de rassembler des indices et de créer une image de ce à quoi ressemblait la vie dans l'ancienne cité.
Connue sous le nom d'Héracléion chez les anciens grecs et celui de Thonis chez les anciens égyptiens, la cité a été redécouverte en 2000 par un archéologue sous-marin français, le Dr Franck Goddio et l'équipe de l'Institut Européen d'Archéologie Sous-Marine (IEASM) après une étude géophysique qui a duré quatre ans.
" Avant sa découverte en 2000 par l'IEASM, on n'avait trouvé aucune trace de Thonis-Héracléion. Son nom était presque rayé de la mémoire de l'humanité, préservé uniquement dans d'anciens textes classiques et de rares inscriptions découvertes sur terre par les archéologues.
Le grand historien grec Hérodote (5ème siècle avt J-C) nous parle d'un grand temple qui avait été construit à l'endroit où le fameux héros Héraklès (Hercule) avait débarqué en Égypte.
Il rapporte aussi la visite d'Hélène à Héracléion avec son amant Pâris avant la guerre de Troie. Plus de quatre siècles après la visite d'Hérodote en Égypte, le géographe Strabon observa que la cité d'Héracléion, avec son temple d'Héraklès, était située juste à l'est de Canope à l'embouchure de la branche canopienne du Nil," écrit Franck Goddio sur son site web.
Les scientifiques pensent que la cité toute entière a été complètement submergée avec tous ses objets, statues, colonnes et autres merveilles du palais de Cléopâtre.
Plusieurs artefacts sont restés en grande partie intacts. Parmi les découvertes figurent les fondations du palais, des épaves, des colonnes de granit rouge et des statues de la déesse Isis et deux sphinx.
Parmi les énormes blocs de calcaire effondrés au quatrième siècle il y avait un immense bloc de quartzite avec des inscriptions gravées concernant un pharaon. L'une d'elles indique qu'il s'agit de Séthi Ier, père de Ramsès II.
Les plongeurs ont aussi découvert une tête en pierre colossale qu'on pense être celle de Césarion, le fils de Cléopâtre et de son ancien amant, Jules César, et deux sphinx, l'un des deux représentant probablement le père de Cléopâtre, Ptolémée XII.
Les chercheurs pensent que la cité était une zone centrale qui servait de plaque tournante commerciale par laquelle les marchandises venant de Grèce et d'autres endroits méditerranéens entraient en Égypte.
" Le site est étonnamment préservé. Nous commençons maintenant à en explorer les zones les plus intéressantes pour essayer de comprendre la vie à l'époque ", a dit le Dr Damian Robinson, qui travaille sur le site et directeur du centre d'Oxford pour l'archéologie maritime à l'université d'Oxford. " Nous obtenons une riche description de choses comme le commerce qui avait cours ici et la nature de l'économie maritime de la dernière période égyptienne. Des marchandises venaient de Grèce et de Phénicie ".
"C'est une grande cité que nous exhumons", a dit Robinson.
Celui qui trouve l'archéologie sous-marine un sujet fascinant peut maintenant regarder plus loin le nouveau documentaire du Dr Goddio qui met en lumière les découvertes majeures qui ont été désensablées à Héracléion pendant 13 ans de fouilles.
Étant restés intacts et protégés par le sable sur le fond marin pendant des siècles, les éléments du site sont brillamment préservés. Parmi les trouvailles il y a la plus grande statue connue du dieu égyptien gardien de l'inondation du Nil (Hapi) et l'une des plus grandes concentrations de bateaux antiques. De plus, on trouve des autels bien préservés au cœur du temple, des objets votifs et des bijoux, des pièces et des inscriptions officielles finement gravées sur la pierre qui décrivent la vie dans la cité et les échanges avec d'autres cultures.
Le documentaire retrace les diverses étapes d'années d'enquête minutieuse et de travail de fouille. À l'aide d'une animation en 3 D, les structures de l'ancienne cité redeviennent visibles : édifices et temples, bateaux, quais et jetées et systèmes de canaux remontent à la surface. Mais le travail est loin d'être terminé : " Nous n'en sommes qu'au début de notre recherche ", dit Franck Goddio, " il faudrait probablement continuer le travail pendant encore 200 ans pour que Thonis-Héracléion soit complètement révélée et comprise ".
De nombreuses anciennes civilisations avancées ont fini en raison de séismes, tsunamis ou autres catastrophes naturelles et nous regardons maintenant les artefacts qui leur appartiennent".
Il existe de nombreux secrets oubliés au fond des océans et nous pouvons en apprendre davantage sur nos ancêtres à l'aide des technologies émergentes qui nous fournissent l'opportunité d'explorer les profondeurs comme jamais auparavant.
Les photos de l'article proviennent de l'institut européen d'archéologie sous-marine, présidé par Franck Goddio.
ARTE diffuse en ce moment les reportages consacrés à cette découverte (et d'autres), les voici (probablement provisoirement) grâce aux liens proposés par Arte, plusieurs dates de rediffusion prévues :
Yves Herbo-SFH-05-2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ne pas hésiter à commenter, donner votre avis, faire part de votre propre expérience... Ce site et une sauvegarde ancienne, à mettre à jour, du blog https://www.sciences-faits-histoires.com/