Archéologie : la montée des eaux a englouti une partie de la préhistoire française... et elle continue...
C'est
un fait indéniable de nos jours, les océans étaient beaucoup plus bas,
alors que les hommes modernes avaient déjà largement envahi toute
l’Europe et au-delà et s'y étaient installés. Et tout comme de nos
jours, une grande majorité des humains de l'époque s'était installée en
bord de mer et y a prospéré des millénaires... avant que le climat ne
change et que les eaux montent... les preuves de cette occupations des côtes disparues de France
(et de celles d'une grande partie de l’Europe à la même période
évidemment) sont non seulement évidentes maintenant (bien qu'assez
limité et les recherches sous-marines d'envergure manquent) mais les
quelques traces trouvées sont pratiquement toutes en danger à cause de
la poursuite et même accélération des montées des eaux.
C'est
ainsi le cas d'une très ancienne nécropole préhistorique qui a été
découverte dans les années 1970, située sur un îlot au large de Santec,
en Armorique, sur l'îlot Roc'h-Kroum (ou Croum)
précisément. Et des outils de pierre datés de 50.000 ans, engloutis,
sont découverts régulièrement par les bretons attentifs...
Santec se situe à quelques kilomètres à l'Ouest de Saint Pol de Léon (Coordonnées Lambert I X = 1132,40 Y = 131,50 ; Carte I.G.N. au 1/25 000 St Pol de Léon)
Cette
commune présente une côte très découpée dont la plus grande partie est
orientée face aux vents d'Ouest. L'îlot de Roc'h Croum se trouve devant
la plage du Theven, à quelques centaines de mètres de la côte. Dépassant
de 3 à 4 m au-dessus du niveau des plus hautes mers, il reste le seul rocher ayant gardé un plateau végétal. La surface de cet îlot, aujourd'hui d'environ 1500 m²,
cède peu à peu aux assauts combinés de la mer et des vents, mais aussi
d'une sur-fréquentation estivale. C'est ainsi qu'au cours des marées
d'équinoxes, la micro-falaise perdant quelques mètres de profondeur,
laissait apparaître des constructions en maçonnerie de pierres sèches.
Ce qui pouvait faire penser à des fours de goémoniers était très vite
reconnu par M. LE GOFF, Instituteur, demeurant à
proximité, comme des sépultures très anciennes. Surveillant le site, au
fil des jours, de nouvelles découvertes confirmaient cette hypothèse.
Des ossements humains furent même arrachés par la mer à la falaise. La destruction du site étant irréversible, une fouille de sauvetage était décidée sur le programme F.I.A.S. La fouille fut entreprise le 21 août 1978
pour une période de deux semaines. Ont participé à ce travail 14
bénévoles dont MM. LE PROVOST et GAUTIER, Correspondants du Directeur
des Antiquités Préhistoriques de Bretagne, ainsi que M. LE GOFF,
inventeur du site.
Prospection
Dans
un premier temps, nous avons effectué un inventaire de toutes les
structures archéologiques apparaissant sur le pourtour de l'île dans la
micro-falaise. Ce nettoyage nous permettait de découvrir les restes ou les amorces de huit sépultures. Toutes situées dans la partie Est et Sud de l'île. Le versant Nord laissait paraître les restes
d'un four à augets de la période du Fer. Nous récoltions également
quelques éclats de silex dans la coupe de la falaise Ouest.
Fouilles
Ce
travail terminé, nous décidions d'ouvrir une zone de fouille par la
surface, dans la partie Sud de l'île. Il nous fallait dans le même temps
entreprendre de dégager une tombe située à l'Est dans laquelle des
ossements humains encore visibles semblaient être conservés. Les couches
de végétation enlevées, nous nous trouvions dans une dune dont la
hauteur dans la zone fouillée variait de 0,40 à 0,80 mètre.
Interstratifié dans cette dune, nous avons découvert un dépot de coquilles de patelles. Parmi ces coquillages, quelques grosses
pointes en fer de 7 à 10 cm de longueur se trouvaient associées avec
des dents de porcs et des fragments de céramique gauloise. La
présence de ce dépôt à mi-hauteur dans la dune ne nous a cependant pas
permis de suivre ce niveau d'occupation trop flou. Nous avons, pour ces
deux zones de travail, décapé une surface voisine de 80m² mettant ainsi
au jour 12 tombes. Ce nombre ajouté à celui des restes de structures de
maçonnerie encore en place dans la micro-falaise, nous autorise à
inventorier 16 sépultures. Seules les douze sépultures
des décapages Est et Sud ont été fouillées. Très vite, nous avons
constaté que toutes les sépultures avaient une orientation commune. Leur axe longitudinal étant placé Est - Sud-Est - Ouest -Nord-Ouest. Cette
orientation reconnue pour d'autres nécropoles de cette période semble
être un impératif dans l'organisation des cimetières préhistoriques.
Les techniques de construction employées pour cette nécropole sont bien
évidemment dictées par le matériau disponible. Sept sépultures sont
montées en maçonnerie sèche, deux autres ont leurs parois formées de grandes plaques de granite posées sur chant, alors que deux caveaux paraissent avoir été aménagés de blocs placés jointivement. Les couvertures, quand elles étaient encore en place, se composaient le plus souvent de plusieurs éléments. Parfois placées jointivement, dans un autre cas se chevauchant, elles étaient recouvertes d'un dôme de terre argileuse très compacte.
Ce dôme de terre, d'une quarantaine de centimètres de hauteur, devait être aménagé avec l'excédent des déblais de la fosse destinée à recevoir la sépulture. L'aspect
bosselé que pouvait avoir ce site semble très vite avoir été nivelé par
un placage dunaire venu se déposer à cet endroit. Le niveau gaulois aperçu à mi-hauteur de la dune, c'est-à-dire vingt centimètres au-dessus du sommet des dômes tend à prouver cette hypothèse. Le mobilier découvert dans les coffres est semblable à celui des autres tombes de ce type fouillées précédemment. A la fois très pauvre et très rare
dans les sépultures, il ne permet que peu de conclusion. Les quelques
tessons et silex retrouvés confirment bien l'appartenance de ce
cimetière à la période de l'Age de Bronze sans qu'il nous soit actuellement possible d'une plus grande précision.
Au
cours de cette fouille, nous avons pu constater certains détails
techniques dans la construction qui ont cependant leur importance. Les
sépultures n°9 et n°11 sont des caveaux d'enfants ou de jeunes
adolescents. Le coffre n°10 ainsi que le n°14 sur lequel nous reviendrons surprennent par leur longueur (2,20 mètres). La "tombe n°13"
peut être une sépulture plate, la dalle couvrant juste une fosse
aménagée dans l'argile du substratum. Sous cette dalle, le décapage
soigneux n'a cependant pas permis de suivre avec certitude les contours
d'une fosse, aussi nous paraît-il prudent de garder l'appellation "tombe" entre guillemets. Seules les sépultures n°1 de la zone Sud et de la zone Est ont donné des restes d'ossements humains.
Une mâchoire inférieure en très mauvais état a été découverte dans le
coffre n°1. Cette mâchoire semble avoir appartenu à un individu de
taille adulte. La partie haute du corps ayant été emportée par la mer.
Nous nous sommes appliqués à dégager de la gangue argileuse les fémurs,
tibias, péronés et métatarsiens. Ce travail nous a permis de constater
que le corps avait été placé sur le côté gauche, la tête à l'Est, les jambes très légèrement fléchies. Le coffre épousait d'assez près la forme du corps, une pierre placée devant les chevilles confirme cette impression.
Le coffre n°14, monté en maçonnerie de pierres sèches, se trouve inscrit dans un entourage de dalles plantées sur chant.
Sa position excentrée dans cette construction permet d'envisager
l'hypothèse de l'attente d'une seconde sépulture. Les dalles formant la
couronne sont de tailles variables et placées jointivement. L'intérieur est bourré d'un lœss très compact. La tombe est couverte d'une grande dalle dont les dimensions n'ont cependant pas été suffisantes pour couvrir toute sa longueur (2m20).
Aussi a-t-on rajouté une petite dalle sur l'extrémité Ouest-Est de ce
grand caveau. L'intérieur, rempli d'un sable d'infiltration non compact,
nous a laissé voir deux poutrelles en bais. Placées
longitudinalement dans le coffre, elles sont dans la partie médiane
assez bien conservées. Posées parallèlement avec un écart de 35 cm, elles peuvent être les restes de parois longitudinales d'un cercueil.
Cet écart minime peut être expliqué par la pression des terres de
remplissage sur l'extérieur du coffre en bois, obligeant les "planches"
des côtés à fléchir sous une pression qui n'est plus compensé de
l'intérieur. Le couvercle et le fond étant lors de la fouille non
visible, on a cependant pu reconnaître sur le fond de la tombe de
grandes traces noires prouvant une décomposition de matière organique. (YH
: un personnage de très grande taille donc si on suit la logique des
cercueils qui étaient très ajustés en dimension... et la tombe 10 est
escamotée non ?)
Ce
travail qui a consisté dans un premier temps a sauver ce que l'érosion
était en passe de faire disparaître a été poursuivi par une
consolidation des sépultures et du front de mer. Cependant, il sera
nécessaire de reprendre rapidement ce travail sur les secteurs non
stabilisés afin d'essayer d''enrayer et stopper si possible le processus
destructeur. Cette nécropole qui présente un intérêt certain
pour la connaissance des coutumes funéraires de la période du Bronze
mérite que l'on s'y attarde encore un peu.
FINANCEMENT
Le financement à peine suffisant de cette fouille a été pris sur les crédits F.I.A.S. (3.000 F) et complété par des subventions départementales (2.000 F).
Le total des crédits a été employé à la subsistance des fouilleurs nous
imposant un régime spartiate pas toujours compatible avec un travail
d'efforts. (YH : étonnant la différence de coût avec nos jours et l'euro
! : les fouilles et découvertes ont bien eu lieu tout de même... de nos
jours on parlerait de 30000... euros minimum... cherchez l'erreur...
même si bien sûr les sommes allouées (par l'Etat toujours autant
impliqué comme on voit ^^) étaient largement insuffisantes, l'impossible
financier à tout de même eu lieu grâce à la volonté de passionnés...
l'argent bloque les volontés, en voilà une nouvelle preuve...)
RAPPORT SCIENTIFIQUE
SUR
LA FOUILLE DE SAUVETAGE D'UNE NECROPOLE DE TOMBES EN COFFRES DE L'AGE
DE BRONZE SUR L' ILOT DE ROC’H CROUM COMMUNE DE SANTEC (FINISTERE) 2ème
Campagne - Août-Septembre 1979 (Extraits très intéressants ici, voir la
totalité de l'article en cliquant sur le lien source). :
Le sauvetage des sépultures de la nécropole entrepris en 1978 sur le programme F.I.A.S. a été repris au cours de l'été 1979
sur ce même programme. Cette opération a pour but de stabiliser la
falaise de l'îlot et consolider les sépultures menacées. C'est pourquoi
nous avons continué nos explorations entreprises l'année dernière sur la
bordure Sud et Sud-Ouest de l'ilot. Dans ce secteur, nous
voyons apparaître quelques-unes des constructions en pierres sèches dans
la falaise qui immanquablement finiront lors de rochaines tempêtes sur
la grève.
ORGANISATION PRATIQUE
La campagne de fouilles du 20 août au 4 septembre 1979
a été menée avec le concours de 14 bénévoles dont M. LE PROVOST,
Correspondant des Antiquités Préhistoriques de Bretagne. Le financement
du chantier a été assuré sur un crédit F.I.A.S. (7.000 F (!)).
L'hébergement de fouilleurs ayant été organisé sous tente à proximité
du site, la totalité des crédits a été utilisé à la subsistance des
fouilleurs (!).
(extraits)
: " Une extension du décapage de 1978 est simultanément entreprise,
ceci afin de mieux comprendre ce qui était apparu comme un muret dans le
coin Ouest du sondage de 1978. Ce carré est positionné de façon à
recouper le front de taille de la fouille précédente.
Zone Est
Un carré de 5 m x 5 m est délimité. Dés les premiers coups de pioches nécessaires pour enlever le matelas d'herbe très dense des
tessons de poterie sont découverts ainsi que des objets métalliques,
très corrodés, indéterminables. (...) Presque simultanément, environ 40
cm sous le sol actuel, la dalle de couverture du caveau n°1 se dessine.
Au même niveau, 2 m à l'Est de cette première sépulture, une autre dalle
signale la présence de la tombe n°3. Le décapage est alors arrêté au
niveau de la base des couvertures des caveaux, ce qui correspond à un
changement de nature du sol ; nous sommes sur une terre argileuse de
couleur marron.
Tous les tessons recueillis au-dessus de cette zone sont d'époque gauloise
et certains même plus récents. Dans la partie Sud du décapage,
vingt-cinq centimètres sous le sol actuel un ustensile métallique est
découvert, il pourrait être un peigne à carder ou un peigne à chevaux.
Son état de corrosion rend l'identification malaisée. Cet objet peut
être de la même période que les tessons découverts dans la partie
sableuse, sans doute époque gauloise. Toujours dans la partie Sud de ce carré, une construction de pierres sèches se conforme comme étant le chevet d'une tombe orientée Ouest
(tombe n°2). Les restes d'un squelette (fragments de boite cranienne,
os longs des bras et jambes) nous montrent un individu inhumé en
position allongée sur le dos, la tête à l'Ouest. Les restes d'un crâne de grande taille, aux soudures très bien fermées permettent d'y voir un individu de sexe masculin d'âge assez avancé.
Au cours du dégagement de cette sépulture, nous avons constaté la présence de clous et de fragments de bois protégeant ceux-ci de la corrosion. La disposition régulière de ces restes ne laisse aucun doute sur la présence d'un cercueil.
Les ossements reposent sur deux dalles placées transversalement à l'axe
longitudinal de la tombe. Ces deux dalles posées sur chant sont les
parois longitudinales d'une quatrième sépulture (tombe n°4) dont la
couverture a été démontée au moment de l'aménagement de la sépulture
n°2. Cette tombe, dont la construction et l'orientation, nous apparaît
comme très différentes des autres caveaux ainsi que la position du squelette placé dans un cercueil nous amène à situer cette inhumation postérieurement à l'ensemble de la nécropole. Les pierres nécessaires à sa construction sommaire ont été récupérées à la tombe n°4. Hélas aucun élément ne nous permet de dater avec précision la période de réutilisation de cette nécropole.
Les cinq autres caveaux ne laissent aucun doute quant à leur origine. Leur orientation
et leur type de construction correspondent totalement à ceux que nous
avions mis au jour lors de la campagne de 1978 et sont donc bien de la période du Bronze. Le mobilier découvert à proximité ou dans les terres infiltrées confirme bien cette période.
Par
contre nous n'avons pas constaté de dôme de terre compact sur les
sépultures enfouies dans un vieux sol jaune argileux. Il nous a été
nécessaire d'étendre notre fouille d'un mètre du Nord du caveau n°3
constatant de ce fait la présence d'un fossé. Passant à
l'extrémité de cette tombe, il suit le bord de la fouille d'Est en
Ouest. Du pied de la coupe Est, nous avons creusé un puits (0,50 x 0,5
cm) afin de voir à quel niveau se trouvait la roche en place. Après
avoir traversé une zone argileuse marron de 25 cm nous avons creusé un
lœss jaune sur 55 cm de profondeur pour arriver ensuite à une arête
granitique de 5 à 7 cm d'épaisseur. La roche saine est un granite qui se
trouve à cet endroit à 1,60 m du sol actuel et à 1,10 m du vieux sol de
la période du Bronze.
Zone Ouest
C'est
dans cette partie de l'îlot que trois tombes apparaissent dans la coupe
de la micro-falaise ; aussi s'avérait-il urgent d'entreprendre la
fouille et la consolidation de ce secteur.
Dans cette zone qui s'allonge le long de front de mer, onze sépultures ont été mises au jour, cinq de très petite taille et six de dimensions normales. Sur cette partie de l'île où le rocher affleure par endroit, les sépultures sont pour la plupart directement posées sur le granite.
Ici non plus nous n'avions pu constater la présence de dôme de terre
compacte au-dessus des couvercles des coffres. Les petites sépultures
sont fermées par des petites dalles surchargées de blocs de pierres de
natures diverses; alors que les grands caveaux sont couverts de
plusieurs dalles placées jointivement et complétées par des adjonctions
de plaques et petits blocs. Les tombes n°4 et n°5 présentent un véritable dôme construit de blocs de petites tailles calé par une large couronne de pierres.
L'orientation de ces tombes est sensiblement constante et très proche
des sépultures de la zone Est ainsi que des tombes mises au jour lors de
la campagne de 1978. La couche de sable blanc dans laquelle de nombreux
tessons de poterie ont été recueillis est dans ce secteur de l'île la
moins épaisse : sous le chevelu racinaire elle n'est profonde que d'une
vingtaine de centimètres et se trouve directement en contact d'un sol
marron argileux où apparaissent les couvertures des caveaux.
Dans le coin Nord-Est du décapage, nous avons découvert des ossements de fort diamètre qui ne paraissent pas être humains. Deux
fragments de poterie de type campaniforme reconnaissables à leur décor
particulier et leur galbe ont été trouvés l'un près de la tombe n°5,
l'autre au Sud-Est de la tombe n°6, dans le vieux sol, de même qu'un
fragment de rebord d'un vase à cordon saillant portant de petites
empreintes digitales typiques de la période du bronze.
Dans
ce secteur, trois sépultures avaient gardé des ossements humains. La
tombe n°2 traversée longitudinalement par une traînée brune livre deux
os longs provenant des membres inférieurs, des dents (molaires,
incisives et canines) et le crane non récupérable est nettement visible
dans le coin Nord-Ouest du caveau. Les dimensions réduites de cette
tombe et l'état des molaires qui ne présentent aucune usure permettent
de conclure à la présence d'un sujet jeune. Les ossements et leur trace
blanchâtre sur le fond de la sépulture n° 5 ne permettent aucune
identification possible tant leur état de conservation est mauvais.
Nous pensons d'après la taille du caveau et les empreintes d'ossements
visibles au fond de la tombe, à un adulte couché sur le côté gauche,
dans la position foetale la tête à l'Est. La tombe n°11, sans
nul doute la plus petite de toutes les sépultures découvertes sur cette
nécropole nous pose un problème. En effet, sa taille et la position
anarchique des ossements dans ce coffre font penser à une inhumation
secondaire, à une réduction de corps à moins qu'on ait laissé l'individu
se décharner avant de lui construire cette petite tombe. La
tombe n°3 elle aussi a perdu deux de ses côtés alors qu'une seule dalle
manque à la tombe n°4. De la sépulture n°9 il ne restait accroché à la
falaise que la paroi longitudinale Nord construite en maçonnerie de
pierres sèches...
CONCLUSION
Les décapages des deux années successives s'étendent sur 150 m2 environ.
Ces zones de fouilles ayant été ouvertes aux endroits où le danger de
la destruction par la mer se faisait le plus menaçant. Les
renseignements que nous avons tirés de ces fouilles sont précieux quant à
la technique de construction, mais sont encore trop partiels pour se
faire une idée d'ensemble de l'organisation de ce cimetière. L'îlot dont
la surface totale voisine 1500 m² garde encore de nombreuses
sépultures. Les orientations des sépultures ne contredisent pas les
constatations que nous avons pu faire sur d'autres sites ou pour des
sépultures isolées.
Les faits tangibles que nous avons pu constater permettent de croire que nous sommes ici en présence d'une des plus grandes nécropoles de sépultures en coffres du Bronze Armoricain. Malgré l'absence de charbons de bois,
il nous est permis au regard du mobilier découvert à l'intérieur et à
l'extérieur de tombes de situer l'utilisation de ce vaste ensemble
funéraire de la première moitié de l'Age du Bronze.
Venant compléter cette hypothèse, nous avons été surpris par le volume
de blocs mis en oeuvre pour la construction de certaines tombes laissant apparaître de temps à autre une tradition mégalithique.
Sans doute seront-nous amené à intervenir de nouveau sur ce site très
menacé par les tempêtes et la mer. Seul un enrochement sérieux du
pourtour de l'îlot pourrait ralentir l'érosion de cet îlot qui de toute
évidence est condamné à longue échéance.
La nécropole préhistorique de Roc'h-Kroum : au péril de la mer - Santec
L'une
des sépultures en coffre, sur le bord de l'îlot de Roc'h-Kroum, menace
ruine du fait de l'érosion conjuguée des effets des vagues et de
l'action éolienne. Une fois par an, une visite est organisée sur le
site, accessible par marée basse.
Située sur un îlot peu distant de la côte, Roc'h-Kroum (la roche courbée)
recèle une nécropole remontant à l'âge du bronze armoricain. C'est
l'érosion marine, accentuée par l'érosion éolienne, qui a fait
apparaître dans la falaise, côté sud-est, des structures en pierre
sèches, œuvres de la main de l'homme. Des fouilles, entreprises suite à
cette découverte ont mis à jour une trentaine de sépultures en coffre,
disposées sur le pré de deux ares. Tout cet ensemble à caractère
funéraire était proposé à la visite guidée, samedi, sous la conduite de Jean-Claude le Goff et Daniel Roué.
L'îlot, de quinze ares environ, garde encore à ce jour secrètes de nombreuses sépultures,
que seule une étude systématique du site permettrait de mettre en
évidence, l'aspect historique privilégiant les rythmes des inhumations
et les groupages de restes osseux. « Il est avéré que Roc'h-Kroum
constitue l'une des plus importantes nécropoles de sépultures en coffre
de l'âge du bronze armoricain, remontant à 35 ou 40 siècles avant l'ère chrétienne. Par chance, elle a été préservée jusqu'à ce jour. Pas de doute : il s'agit d'une persistance de tradition du mégalithisme. »
Preuves
à l'appui, les guides ont montré que la frange littorale ancienne,
différente de celle d'aujourd'hui, était habitée, comme en attestent les
fouilles qui ont mis à jour des outils, des bifaces en silex, datant
d'environ 50 000 ans, sans compter les haches, les racloirs, les pierres
polies. Autant de preuves qui témoignent d'une civilisation que l'on
peut qualifier d'évoluée, honorant ses morts et cultivant leur mémoire
selon des rituels bien précis.
Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-La-necropole-prehistorique-de-Roc-h-Kroum-au-peril-de-la-mer-_29192-avd-20130730-65654420_actuLocale.Htm
Sources : http://www.sherry29.com/article-ro-ch-kroum-97254378.html + http://www.sherry29.com/article-roc-h-kroum-101450673.html
Yves Herbo-SFH-08-2013