Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur
Les Guilgaa sont les représentants d’une race apparue +5.55 milliards d’années après « Big Bang », elle a donc plus de sept milliards d’années d’existence. Elle est loin d’être la plus ancienne race de l’univers, mais c’est l’une des rares à avoir été suffisamment aidée et contactée par le Créateur de Toute Chose (CTC), pour se consacrer entièrement à sa mission universelle. Après avoir subit une évolution très lente et être passée par tous les stades d’organisations sociales connus, son intelligence a pu la sauver de ses propres erreurs et des cataclysmes naturels, cycliques ou non. Leur évolution, tant physique que mentale, a continué très longtemps, leurs vies et intelligences ont atteint une certaine immortalité, leur donnant la possibilité d’accomplir pleinement leur mission sacrée : faire en sorte d’aider à l’apparition et au développement plus rapide, sécuritaire de civilisations intelligentes qui les rejoindront dans leur mission sans fin…
Les documents apparaissant ci-dessous, ou à venir, concernent principalement les rapports transmis par l’Observateur Naar-Loor qui est en charge depuis la découverte du système solaire par les Guilgaa il y a environ 4 milliards d’années. Il sera fait aussi mention des traductions de vieux parchemins, retrouvés principalement en Asie (Chine, Tibet, Inde…) ou même gravés dans la pierre ou des tablettes (Aratta, Sumer…). Tous ces documents sont classifiés être « religieux », ou « mythes et légendes », ou encore poèmes lyriques… tout sauf de simples témoignages ou rapports, ce qu’ils sont en réalité, même déformés…
Attention, ces rapports ne seront pas diffusés dans leur ordre chronologique (certains étant classés « réservés » aux seuls Guilgga) mais uniquement pour révéler en partie certaines vérités importantes que la race humaine à besoin de connaître d’urgence, le cycle actuel de son environnement temporel devant se renouveler sous peu, comme il le fait naturellement.
Naar-Loor se réserve lui-même la possibilité de répondre ou de faire répondre aux éventuelles demandes d’éclaircissement ou de confirmation de la part des humains. Les Guilgga possèdent de gros moyens scientifiques et agissent dans les différents plans de l’univers (appelés univers parallèles par les Terriens) qui sont en fait différents plans temporels et de quantum d’un seul univers pouvant coexister ou non sur un seul plan. L’utilisation de ces mécanismes par les Guilgaa (et d’autres races) lui permettant d’agit aussi bien dans l’Espace physique d’un plan mais aussi son ou ses Temps cycliques, l’organisation, les prévisions, la mémoire des événements sont entre autres des données primordiales accumulées au cours de l’histoire de l’Univers pour aider les Intelligences créées a se développer suffisamment pour s’intégrer d’elles-mêmes au CTC, qui est en final l’Univers lui-même…
Naar-Loor, rapport 1, Secteur Sol
* note : La langue étant traduite pour être compréhensible à l’être humain, les lieux, temps et appellations connues de ces derniers seront également traduits si connus des humains. Les unités de mesures temporelles ou géographiques humaines seront également utilisées.
Voici le premier rapport concernant le secteur Sol de la galaxie « Voie Lactée », année + 0.8 milliard d’année après la naissance de Sol (+ 9.17 milliards après « Big Bang »). :
« Découverte du système Sol, étoile naine jaune banale de type G2, accompagnée d’un cortège intéressant de matières planétaires en concentration finale : plusieurs planètes telluriques et gazeuses formées ou en cours de formation… Le système gravitationnel est encore fortement instable et de nombreuses collisions sont encore à prévoir après seulement 800 millions d’existence. Sol a subit une légère « expulsion » de l’amas stellaire de sa création et s’éloigne de sa nébuleuse moléculaire, située dans le bras d’Orion, à la vitesse de 54 km/seconde relatifs, supérieure donc pour l’instant à la vitesse de révolution de la galaxie (nommée la Galaxie ou Voie Lactée) qui est de 238 km/s en ce moment, vitesse à laquelle tourne le plan dans lequel se trouve le Soleil. Cette vitesse actuelle du système solaire, à 292 km/s devrait se réduire assez vite pour rejoindre la stabilité orbitale de cette galaxie géante spirale-barrée en phase de ralentissement de sa révolution sur elle-même. Un Observateur va rester sur place, nous proposons un retour avec moyens d’interventions techniques sur ce système vers années + 1.5 milliard. Naar-Loor, ici l’auteur, s’est porté volontaire pour cette mission d’observation prometteuse, surtout dans ce secteur assez éloigné des plans spatiaux centraux de la plupart des races de ce cadran cosmique. Des 16 boules de matières concentrées présentes dans le système (phase c dans photo ci-dessous), il devrait en subsister un grand nombre, le vaisseau Vala standard de l’Observateur restera au point le plus stable du système actuel, le Point de Lagrange situé entre le système et ses « jumeaux » stellaires, nés en même temps que lui, et encore proches. Il effectuera bien sûr des incursions de contrôles de stabilisation du système pour pouvoir s’en approcher et y rester par la suite… »
(Rapport 1 : 01/07/2011)
Ceci est une oeuvre de fiction-réalité (ou l'inverse ?) sans début ni fin confirmée..., comme une sorte de puzzle a reconstituer...
Les rapports de Naar-Loor, l'Observateur
Naar-Loor, rapport 2, Secteur SolVoici le deuxième rapport concernant le secteur Sol de la galaxie « Voie Lactée », année + 1,10 milliard d’années après la naissance de Sol (+ 9.17 milliards d’années solaires après « Big Bang »).
« Comme prévu, l’instabilité et les forces gravitationnelles entre le Soleil et la plus grosse masse de matières créée en même temps que lui dans son voisinage, et par sa propre énergie, a forcé un changement d’orbite de cette dernière masse principale (qui sera nommée plus tard Jupiter). Un changement d’orbite c’est effectué et cette masse s’est considérablement rapprochée du Soleil durant intervalle de notre dernier rapport, attirant à sa suite les trois autres masses gazeuses (plus tard Saturne, Uranus et Neptune). Comme prévu également, les masses planétaires plus petites à l’intérieur du système ont eu fortement à souffrir de ce passage de la masse la plus puissante du système (après le Soleil et son compagnon lointain) et il ne reste plus qu’un anneau de rochers plus ou moins grands là où se trouvait précédemment l’énorme masse. L’intrusion a provoqué la collision et fusion de plusieurs planétoïdes, dont l’un est aller déstabiliser une autre grosse masse gazeuse du système (Uranus dans le futur) en se satellisant autour. Ce gros nouveau satellite, créé par la collision de planétoïdes lors du voyage de Jupiter, s’est satellisé et agrégé autour de la masse gazeuse et a mis quelques millions d’années à la faire basculer sur son axe par rapport au plan orbital. Du côté des planètes telluriques internes, il ne subsiste plus que quatre mondes « solides », les cinq autres planétoïdes ou masses souvent ferreuses ont disparu, absorbés, éclatés lors de collisions ou éjectés hors du système.
Des quatre planètes telluriques observées, toutes, avec quelques modifications, pourraient un jour donner la vie et une biodiversité intéressante. Nos calculs et incursions (légères et peu poussées à cette étape) dans certains plans temporels futurs du système nous montrent que la priorité va être donnée à la troisième planète du système, cette dernière c’étant stabilisée sur un plan presqu’idéal concernant la température et le magnétisme du soleil. Jupiter, par effet de ressort, rebondit à l’heure actuelle, et va à nouveau s’éloigner et normalement se stabiliser à une orbite plus lointaine que précédemment. Les autres masses gazeuses ou telluriques plus lointaines s’éloignent également, repoussées par Jupiter par effet mécanique de son orbite assez rapide pour sa masse. Les nombreux débris de roches, de particules et glaces encore présents dans ces secteurs du système sont balayés également à cette occasion, et un nuage de ces débris se forme aux confins du système, dans lequel des réactions chimiques et énergétiques ont encore lieu, formant des comètes et astres glacés.
La première intervention pour aider la troisième planète (la Terre plus tard) à pouvoir accueillir assez facilement la vie est décidée très vite. Il y a urgence car cette première étape, à elle toute seule, va mettre plusieurs millions d’années à se concrétiser : Il s’agit de donner un satellite à cette planète encore en train de se refroidir de la fournaise de sa création. Le candidat est tout désigné : Ce satellite sera celui qui a déstabilisé Uranus. Trop gros par rapport à la Terre, nous allons le « remorquer » sur une orbite excentrique afin qu’il se satellise le moment venu autour de la Terre, et il perdra de la masse lors de ce long voyage. Les différents chocs gravitiques et collisions vont y engendrer une chaleur et volcanisme interne, mais c’est sans grande importance pour l’instant, nous avons juste besoin d’une masse. La satellisation sera effective vers +1.2 Milliards d’années après Sol, ce qui stabilisera d’autant l’orbite de la planète, même si le choc sera important pour les deux masses. Les effets devraient être rapides, ce sera l’objet du prochain rapport. »
Les rapports de Naar-Loor, l'Observateur-3
Naar-Loor, rapport 3, Secteur Sol
« Presque 95 millions d’années après le rapport 2, les conditions orbitales et gravifiques sont optimales. Les grandes planètes se sont éloignées comme prévu pendant que nous faisions en sorte que le satellite d’Uranus ne suive pas le mouvement, et au contraire se stabilise sur une orbite excentrique le menant au bon endroit, au bon moment. Pendant ce temps, les débris balayés par les grandes planètes se retrouvent en partie dans un large anneau commençant au niveau de l'orbite de la petite Pluton, et plus loin encore dans une vaste sphère de milliards de débris rocheux ou gazeux qui entoure tout le système. Une protection minimale contre les objets filant dans l'espace, mais indispensable en ce qui concerne les nuages de poussières. Un agréable cadeau nous attend à proximité de la 3ème planète : elle s’est elle-même dotée de deux petits satellites, qui tournent très vite et assez prêt de l’atmosphère, composée d’une bonne proportion de CO², suite au dégazage des roches et à la précipitation des matières lourdes vers le centre de la planète, créant et alimentant le noyau, puis les manteaux et les croûtes terrestres qui se forment avec le refroidissement.
Agréable cadeau car la planète s’est déjà suffisamment refroidie pour précipiter son surplus de vapeur d’eau d’origine volcanique sous forme de pluies continues, et que ces petits satellites (qui ne survivront pas à l’arrivée de la Lune) ont déjà commencé à créer des mini marées dans l’océan d’eau en train de se créer… Nos sondes sont affirmatives : les acides aminés amenés par les comètes et débris déjà cités ont déjà pu assembler des premières molécules autoreproductrices : ces dernières ne quitteront plus jamais cette terre accueillante. Petite aide du CTC ou hasard relativiste, cette présence des briques de la vie déjà en phase d’interactions chimiques va d’autant accélérer notre but. De plus, la présence des deux petits satellites, créés au voisinage et en même temps que la Terre, va permettre d’éviter un choc (qui aurait ralentit par contre notre processus) direct entre les deux gros corps principaux.
Nos calculs sont très précis et offrent peu de chance au hasard : le moment venu, nos créateurs de puits gravifiques ralentissent la Lune (qui a perdu un tiers de sa masse pendant son voyage glacé, ses rencontres de matières, a à peu près la taille de Mars maintenant) pour qu’elle se fasse « capturer » par l’attraction terrestre. Nous nous arrangeons pour que ce satellite ne frappe pas la Terre, mais la frôle seulement, ce qui suffit à lui arracher suffisamment de matières, issues de la croûte jeune et du premier manteau terrestre qui, avec l’aide de l’impact des deux satellites, eux-mêmes constitués en grande partie des mêmes matériaux que la Terre, va pouvoir très rapidement reconstituer un corps solide (le satellite originel d’Uranus étant disloqué par le choc) de la taille que nous jugeons intéressante pour l’avenir de la planète. La mécanique céleste et l’orbite donnée à cette lune devraient stabiliser la Terre sur son orbite actuelle. Cette lune va d’ailleurs se synchroniser d’elle-même avec le temps pour ne plus présenter qu’une face à la Terre, ce qui facilitera beaucoup nos observations futures. La rotation de la Terre, sur elle-même et autour du Soleil, qui est très rapide à l’heure actuelle, va ralentir et l’inclinaison légère de la planète va créer des saisons, alors que la Lune va brasser avec plus de puissance que les deux petits satellites l’océan d’eau, et pouvoir y accélérer les processus chimiques nécessaires à la vie.
Les premières traces de possibles future vie biologique ont déjà été repérées car nous avons détecté un vaisseau d’origine indéterminée aux abords du Soleil, les premières études semblent montrer qu’il s’agit d’un vaisseau-robot d’une civilisation de scientifiques que nous connaissons. C’est un peu trop tôt à notre avis pour une propagation des coordonnées de Sol, nous avons décidé d’effacer à distance les mémoires du vaisseau-robot et de le renvoyer en perdition d’où il venait
En ce qui concerne notre mission, c’est un succès car nous estimons que les premiers organismes vivants et unicellulaires naîtront d’ici 100 à 200 millions d’années après ce rapport. La Lune va se reconstituer très rapidement, en moins d’une centaine d’années terrestres et va petit à petit s’éloigner de la planète pour alléger son influence gravifique, créatrice de marées puissantes, certes, mais aussi de séismes et perturbations tectoniques, et la pesanteur terrestre. Nous installerons une base sur un astéroïde présent sur la même orbite que la Terre, situé dans l’un de ses points de Lagrange, ainsi que sur la Lune, dès qu'elle sera stabilisée et refroidie. - Fin transmission»
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-4
Naar-Loor, rapport 4, Secteur Sol
" 180 millions d’années environ après le rapport 3. Comme prévu la Lune a absorbé la majeure partie des deux petites lunes (qui sont composées des mêmes matériaux que la Terre puisque nées localement et au même moment que la planète) présentes à son arrivée : vu leurs proximités, les petits astres sont entrés en collision avec le plus grand à une vitesse relative très faible. Le mouvement d’éloignement de la Lune a balayé toute son orbite, déstabilisant tous les corps s’y trouvant ou passant à proximité, et le premier petit astre (un quart de la Lune environ) s’est écrasé lentement sur la face cachée, formant une sorte de crêpe épaisse sur presque tout l’hémisphère, le deuxième, plus petit que le premier, était un peu plus rapide mais plus éloigné et est arrivé alors que la croûte formée par la chute du premier se refroidissait déjà fortement : il y créa un assez gros cratère, encore visible maintenant dans le sud de la face cachée. Parallèlement à ces chocs énormes sur la face cachée, une forte poussée de matières en fusion vers la face visible de la Terre eu lieu, formant les « mers » de laves solidifiées visibles actuellement, et les quelques astéroïdes encore présents dans les environs y tombèrent tous, et aussi sur la Terre.
Comme prévu également, la Vie était toujours présente sur la Terre, déjà plus tout à fait les premières « briques » observées précédemment, mais bien des premiers organismes unicellulaires vivants et se reproduisant. La chimie de l’atmosphère allait évoluer, d’abord lentement puis de plus en plus vite au fur et à mesure que la Vie se répandrait et qu’une certaine biodiversité se produirait. La pluie tombait maintenant en abondance sur la planète dont l’atmosphère était saturée de vapeur d’eau et de CO2 : elle durera des siècles et formera lentement un immense océan recouvrant toutes les terres. Les premières vies organisées naîtront évidemment dans ce fluide idéal brassé par des marées encore importantes et chauffé par un sous-sol dont le volcanisme est important.
Une base a été installée sur la face visible de la Lune, un point d’observation de la Terre idéal caché au fond d’un cratère, bien que la Lune n’ait pas encore perdu toute son atmosphère issue des poussières et dégazages consécutifs aux collisions. L’autre base consiste en un vaisseau-mère posé sur l’un des astéroïdes « troyens » de la Terre situé dans l’un des points de Lagrange stable du système Terre-Lune. Cet astéroïde qui a une orbite en forme de haricot restera longtemps difficile à observer de la Terre car caché en permanence par la lumière solaire.
En juillet 2011, un amateur terrien a pris ces images de nos renforts arrivant vers notre base lunaire en vue des événements locaux à venir prochainement. Comme tous les témoignages de ce type, il n'a eu aucune conséquence sur la compréhension humaine limitée par sa propre société...
Il n’y aura pas lieu à intervenir dans ce système pendant plusieurs millions d’années locales : les forces gravitiques et magnéto-électriques locales vont se développer et les perturbations cycliques n’apparaîtront pas avant cet important délai. Une surveillance automatique est mise en place pour les perturbations aléatoires toujours possibles, la région dans laquelle se trouve le Soleil étant encore très perturbée par les panaches d’étoiles jeunes.
Les planètes géantes ont continué à s’éloigner lentement du Soleil, attirant les restes du grand disque d’accrétion des planètes telluriques (d’où sont issus Mercure, Vénus, la Terre et Mars et d’autres astres disparus depuis) là où se tenait Jupiter au tout début, formant ainsi la ceinture d’astéroïdes toujours présente. Une planète se créera un jour à cet endroit, lorsque Jupiter se sera encore éloignée de cette ceinture d’accrétion future et cessera (presque) d’en empêcher la cohésion… Fin Transmission "
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-12
Ce rapport fait suite à la Grande Assemblée de l’Amas Galactique Agrath qui s’est tenue récemment. La Voie Lactée se trouvant dans cet Amas, le sort de Sol a été étudié en même temps que les problèmes de ses voisins sectoriels. Ce rapport n’a pas ambition de conter ni commenter les multiples débats de l’Assemblée concernant les attributions de systèmes stellaires aux multiples races peuplant nos Galaxies. Des règles, qui ne concernent pas les Guilgaa dans la mesure où ils se sont par eux-mêmes défaits des contraintes « raciales » ou « ethniques », mais qui concernent avant tout l’égalité de représentation des races composantes de l’Assemblée.
Effectivement, les nouveaux systèmes habitables ou en cours de « terraformations », donc dénués de vies naturelles locales, sont attribués à tour de rôle aux différentes races, à charge à leurs représentants de la prendre en charge et de la faire évoluer afin qu’elle rejoigne un jour à son tour l’Assemblée. A contrario, si de nouvelles races intelligentes sont trouvées (ou nous trouvent), une adhésion sera proposée après longue étude du mode de civilisation, ou tout au moins un suivi discret sera effectué en cas de non compatibilité de niveau de civilisation. Après délibérations et votes, le système Solaire a été attribué à la Race Adamite , au grand dam des Dimonons, qui affirment avoir découvert en premier le système intéressant. Neutres mais honnêtes, les Guilgaa admettent que c’est tout à fait vrai, mais leur avis est que les Dimonons recherchent un peu trop de systèmes stellaires alors que ce n’est pas leur tour d’en conquérir un nouveau…
Néanmoins, les Guilgaa, connaissant de par leur grande ancienneté les tenants et aboutissants, les conséquences toujours inéluctables ont émis une grande réserve concernant l’avenir de ce système suite aux interventions des Dimonons. Les Adamites sont prévenus mais n’ont pas du tout la même façon de voir que la race dite reptilienne des Dimonons : nous entrevoyons de nombreuses futures difficultés, y compris pour l’Assemblée…
Sur la Terre , la pluie a cessé de tomber en continu, même si l’atmosphère est encore très dense, l’activité volcanique s’est réduite et l’air devient nettement plus respirable par le vivant. En cette période, l’activité tectonique n’existe pas encore, ou plutôt plus du tout. En effet, par gravité, tous les éléments les plus lourds d’un astre s’enfoncent vers son centre : on peut considérer ça comme une tectonique de base. Le noyau de la Terre , très lourd et composé de fer, s’est très vite constitué et stabilisé. Les Adamites vont donc découvrir ce nouveau territoire à coloniser assez tôt dans l’histoire de ce jeune monde, ce qui est évidemment un atout supplémentaire concernant sa valeur. A l’heure actuelle, seules quelques grandes îles émergent de l’océan qui couvre la planète entière, mais ça sera suffisant pour les premiers colons Adamites…
Notre propre participation consistera à ajuster les taux de gaz atmosphériques pour les Adamites et à accélérer avec eux les processus de vies animales et végétales, indispensables pour les débuts de la colonie.
Je transmets ici également les coordonnées de trois vaisseaux-mondes Dimonons en approche lente d’un système stellaire très proche de celui de Sol : dans la mesure où aucune planète tellurique n’y existe, nous pensons à une manœuvre d’espionnage ou d’intimidation de leur part. Nous aviserons s’ils décident d’y rester, ce qui est peu probable.
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-26
Naar-Loor, rapport 26, Secteur Sol 4,2 Milliards d’années après création – 600 millions d’années avant le Présent pour Sol
Mars-Hubble
Les Dimonons ont continué leurs quêtes aux ressources de part l’Univers et ont conquis de nouveaux mondes non développés, modifiant souvent sans vergogne les conditions atmosphériques ou climatiques pour les adapter au mieux à leurs conditions. A nouveau attirés par le système Solaire, je les ai détecté à l’approche des limites du bouclier final de Sol, aux limites du Système, visant nettement celle qui deviendra Mars… Cette planète a connue dans son passé une période de plusieurs millions d'année de chaleur, d'eaux de compositions diverses et d'une atmosphère plus dense. Des bactéries du même type, unicellulaire, que la Terre y sont apparues à cette période. Ces organismes sont en état "suspendu" et pourront se réactiver en cas de modifications des conditions climatiques de la planète, par "terraformation" par exemple, ou dans quelques milliards d'années, quand Mars aura prit la place de la Terre dans cette zone plus chaude...
J’ai donc enclenché immédiatement la priorité définie par les codex primaires et immuables afin de protéger les intérêts légitimes des Adamites, héritiers désignés de la Terre. Ceci nécessite une accélération du processus de colonisation par cette race, mais en maintenant les conditions nécessaires à son adaptation propre et au développement d’une vraie culture locale, nouant le lien de la l'humanité à sa planète par un apprentissage commun de leurs existences plus ou moins longs suivant les expériences acquises (et les mutations biologiques). Les Adamites se préparent tranquillement à leur future colonisation en établissant des liens commerciaux et comptoirs dans les systèmes de l’Alliance les plus proches de Sol et commencent à définir de nouvelles routes spatio-temporelles en étudiant les fluctuations dimensionnelles par secteurs. Ils ont des millions d’années encore pour organiser cette grande aventure si on se base sur les données de cette dimension. Beaucoup moins ou plus de temps suivant les autres… il s’agit évidemment d’en profiter, comme toujours.
Autrement dit, nous ne pouvons attendre la venue (aléatoire mais néanmoins certaine dans la durée) d’une comète ou d’un astéroïde provenant d’une autre nébuleuse, chargé de matières lourdes spécifiques, ou encore d’un gros caillou survivant du nuage primordial de Sol, chargé en quantité suffisante de ces matières lourdes…
Comme je l’ai dit dans un précédent rapport, les premières « briques » de la vie (pour reprendre un terme terrien) sont apparues très tôt sur ce monde (dès Rapport 3-Système Sol). Il s’agit de bactéries unicellulaires, immuables et éternelles, et se reproduisant juste en se divisant en deux mais qui peuvent muter par accident. Cet accident ne peut être provoqué par l’apport soudain et d’en assez grandes quantités de matières lourdes non présentes à la surface de la planète : toute la matière lourde primordiale, issue du nuage qui a créé Sol (et qui a lui-même été créé à l’origine par une étoile explosive (supernovae), a été absorbée par le Soleil et le cœur des planètes, par simple gravité. Les seules matières lourdes subsistant à la surface ou proche de la surface sont des débris issus des dernières météorites chargées en matières lourdes du système (de l’or, du tungstène, de l’uranium, etc…) et qui sont toujours exploitées. Ces rochers sont évidemment de plus en plus rares, car plus lourds et plus facilement attirés par le Soleil ou les grosses masses, il va néanmoins en subsister des millions de tonnes dans la région appelée « la Ceinture », entre Mars et Jupiter. Le premier processus va donc être de détourner certains types d’astéroïdes (ici c’est le métal appelé or qui est visé) et de provoquer un bombardement suffisant de cette matière aux bons endroits sur la planète. Chose assez aisée à produire grâce aux rayons tracteurs, et avant l’arrivée des Dimonons sur Mars (qui vont être mieux placés pour exploiter éventuellement la Ceinture et ses matières lourdes…).
Ce bombardement stratégique de matières lourdes toxique, à des endroits immergés mais proches de la surface de l’eau (et qui émergeront plus tard) va provoquer la mutation de certaines bactéries, qui parviendront au processus de multiplication cellulaire, puis de l’algue sécrétant du calcaire, des premiers invertébrés et « crabes » de la planète. Cette première étape permettra aussi, toujours dans cette stratégie d’accélération des processus naturels due à la présence Dimonienne, d’aider à la modification atmosphérique et à un apport en oxygène.
algue-multicellulaire
Me fiant à mes méditations sur les probabilités des différentes réalités disponibles, je sais que les Dimonons vont s’installer dans ce système contre l’avis de l’Assemblée et entamer le pillage de ressources normalement destinées aux Adamites… je peux même déjà entrevoir le pire, ceci est donc déjà un premier avertissement à l’Assemblée… Naar-Loor, rapport 27, Secteur Sol
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-27
L’intervention des Forces de l’Assemblée, suite au rapport 26, a été un succès : les Dimonons, surpris, ont dû se réfugier sur l’une des planètes très excentriques du système Sol, une planète qui s’approche même de très près des limites d’influence du Soleil et assez instable dans son orbite. Néanmoins, ils ont les capacités techniques pour modifier certaines caractéristiques de la planète et s’y installer. Nous avons gagné un temps considérable, mais les pilleurs ont mis les pieds dans le système et n’en repartiront plus, chacun sait que leur culture le leur interdit et que leurs objectifs mènent à prendre le contrôle total du système et de l’intégrer dans son immense empire, par tous les moyens. L’Assemblée a mis des millions d’années pour que les Dimonons acceptent un simple principe de dialogue et une représentation matérielle de leur existence auprès de l’Assemblée. Chacun sait également que le Créateur, et assurément avec raison, a accordé aux Dimonons un espace spirituel particulier, une couche particulière de l’espace spirituel de l’univers dans lequel la majorité des créations éternelles demeurent, entre leurs missions dans la couche matérielle. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas, mais ils sont les seuls à notre connaissance à rejeter la totalité des réalités matière-essence spirituelle, malgré leur très grande ancienneté, intelligence technique et évolution réussie.
Sur la Terre, l’énorme chaleur résiduelle engendrée par sa concrétion originelle a mis pratiquement 700 millions d’années pour diminuer assez pour permettre l’apparition prochaine d’une vie plus complexe. La convection de grosses masses de matières lourdes, inégalement réparties sur le globe, a provoqué logiquement une rupture de la croûte solidifiée qui entourait la totalité de la planète : l’immense océan, gelé en partie, qui recouvrait toute la planète s’est enfoncé dans d’immenses failles et créé d’immenses mers souterraines, la planète s’est couverte de vapeur d’eau, provoquant d’abord un réchauffement climatique important dû à un effet de « serre » , avant une inversion et des successions de cycles de glaciations. La composition chimique de l’atmosphère s’est modifiée, des terres solides et froides ont émergé pour la première fois et commencé à dériver à cause de l’enfoncement/émergence de matières de l’intérieur de la planète.
Ce processus qui dure des millions d’années provoque le regroupement de la matière solide en continents qui se regroupent et se divisent plusieurs fois.
La planète Sedna, découverte par l'homme en 2004.
Vers 600 millions d’années avant maintenant, la planète excentrée sur laquelle se sont réfugiés les Dimonons est de retour au plus près du Soleil (mais son approche maximale se situe au niveau de l’orbite de Pluton). Ce qui est redouté se produit évidemment : les Dimonons tentent d’ensemencer tout le système solaire avec leur propre chimie : des millions de petites sphères s’échappent de leur planète en direction de toutes les planètes du système.
J'ai réussi à en aspirer une assez grande partie réservée aux petites planètes telluriques, mais malgré tout, plusieurs milliers de sphères sont tombées sur toutes les planètes du système, y compris la Terre. L’Assemblée est prévenue aussitôt et la décision d’accélérer encore plus la possession de la Terre par l’Homme est prise. Le déclenchement du processus est fixé à 100 millions d’années terrestres plus tard, le temps de voir si l’ensemencement dimonien a de son côté enclenché une réaction chimique et d’adapter nos propres semences… © Yves Herbo, 04-2015 Regroupement des rapports de Naar-Loor également ici : http://www.sciences-faits-histoires.com/pages/ecrits/les-rapports-de-naar-loor-l-observateur.html Ou ici : http://herboyves.blogspot.fr/p/les-rapports-de-naar-loor-lobservateur.html
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-31
Naar-Loor, rapport 31, Secteur Sol
" L’adaptation semble réussie en ce qui concerne nos dernières semences. Bien que celles des Dimonons aient pu commencer à s’assimiler aux conditions locales dès -590 millions d'années, aidées par le taux important de souffre, de dioxyde de carbone et silicates volcaniques dans l’atmosphère et océans acides, nos contre-mesures – semences et briques de vie relâchant de l’oxygène entre autres – ont pris le dessus définitivement vers -560 millions d’années terrestres. Les premiers champignons et organismes sont déjà dotés d’organes évolués avec division des cellules. Néanmoins, en certains lieux, nous constatons toujours une sorte de lutte naturelle entre quelques organismes issus des génomes dimoniens et les nôtres. "
" Notons que les biologistes Wattu aimeraient observer de près ces interactions afin d’y déceler d’intéressantes éventuelles tentatives de mutations ou symbioses partagées naturellement entre ces organismes utilisant des matières à priori incompatibles totalement. J’appuie personnellement cette étude, considérant qu’il pourrait être important de savoir si cette présence incompatible avec son milieu pourrait malgré tout perturber, voir même détruire sur la durée l’implantation forte de l’Humain sur cette planète. "
" Nous accélérons encore le processus de multiplication des cellules dans certaines régions bénéficiant de conditions climatiques idéales, ainsi que dans les régions volcaniques sous-marines : les flux internes de la Terre, la chaleur de sortie aux cheminées et l’acidité des océans au bon ph à ces endroits favorisent beaucoup plus le génome que nous avons implanté que celui des dimoniens. Nous avons effectivement « injecté » au cœur même de la planète les matériaux biologiques nécessaires à la croissance de la vie liée au carbone, alliés au génome humain, qui est le plus compatible dans l’univers jusqu’à présent : c’est un apport continu fait durer jusqu’à ce que la planète meure, quoiqu’il se passe en surface… c’est une fabrique de diversité biologique basée sur le carbone : tant qu’un taux minimal de carbone-oxygène existe sur la planète, la vie et les mêmes organismes – adaptables et diversifiables – reviendront. "
" La surveillance active du Système Sol doit continuer, la présence des Dimonons n’est pas écartée et ils peuvent probablement tenter d’autres manœuvres d’implantations ou d’altérations de la vie carbonée… "
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-5835
Naar-Loor, rapport 5835, Secteur Sol - Année terrestre 1859 après JC. « Assemblée exceptionnelle de l’Amas Galactique Agrath à l’initiative de la Race Dimonon » Shraati, l’ambassadeur permanent dimonien fait une déclaration officielle concernant le Système sol.
« Personne ici n’ignore le fort différent qui nous oppose à la majorité des représentants de cette noble Assemblée en ce qui concerne l’implication des Guilgaa et le système Sol. Cette implication a causé de nombreuses pertes parmi les diverses missions d’observations pacifiques ou aides que nous avions envoyé nous-mêmes. Les Guilgaa se situant eux-mêmes au-delà des responsabilités et décisions de cette Assemblée, nous nous insurgeons donc en toute légalité envers ces ingérences inadmissibles non contrôlées ou contrôlables par cette Assemblée ou par ses représentants – dont nous sommes.
Certes, nos anciens dirigeants ont commis quelques erreurs regrettables sous la pression de la démographie alors très développée de notre Race en envoyant de nombreux colons pour découvrir et conquérir de nouvelles planètes aptes à les recevoir, en particulier vers le système Sol, injustement attribué aux Humains à leur avis. Malgré un conflit perpétuel depuis entre nos colonies implantées dans ce secteur et les Observateurs Guilgaa, qui sont censés ne pas intervenir, mais le font tout de même, nous avons refréné et tempéré nos exigences depuis des temps bien trop longs au regard du Temps local.
En effet, nous avions fini par admettre et respecter le développement de l’Humain sur cette unique planète aux conditions de pouvoir nous-mêmes nous implanter sur toutes les planètes et lunes du Système Sol, avec des bases permanentes sur la Terre. L’Assemblée n’avait pas exprimé clairement une opposition à ces conditions que nous avions donc mises en œuvre.
Rappel : Une première intervention des Guilgaa a pratiquement anéanti la moitié de la flotte de nos colons à son arrivée : 172351 Dimonons ont été détruits et leurs consciences ont rejoint le Grand Bylzib dans sa dimension. Le coût matériel n’a jamais été remboursé non plus. Pire, les Guilgaa ont presque réussi à éradiquer toutes nos tentatives d’implantations, non seulement sur Terre, mais aussi sur la majorité des planètes envisageables. Nous rappelons ici que nous avions réussi a implanter directement des sources biologiques améliorées sur Terre, et que leur développement était largement dominant, tout en sachant que l’Humain sortirait toujours, mais plus tard, après, des implants biologiques donnés aux Guilgaa par l’Assemblée et les Humains et étant en développement lent. Vous n’êtes pas sans savoir que les tous premiers Dimonons terrestres venaient enfin d’apparaître sur la Terre lorsque les soi-disant sages Guilgaa ont eux-mêmes failli détruire la planète à l’aide d’une pluie de météorites dirigée. Ils ont littéralement anéanti nos souches et nos ancêtres terrestres, ou tout espoir de réapparition naturelle sur la planète. Encore pire, ils se sont arrangés pour détruire ou chasser les survivants de cet holocauste, y compris ceux qui étaient arrivés à « maturité » intelligente évidente, quelques millions terrestres plus tard…
---- interruption brutale par un représentant Humain adamite…
- Pause ordonnée par Fratssh, le Contrôleur des Débats. Reprise des débats le lendemain... Fin Transmission "
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-2216
Naar-Loor, rapport 2216, Secteur Sol
- Année terrestre - 119.250 Avant JC.
" Magga s'est éloignée du camp provisoire pour tenter de trouver les herbes qui soignent dans les sous-bois. Paghi a précisé ce dont il avait besoin mais elle sent sa présence bienveillante qui la suit. Les bois sont sombres, comme le ciel qui bourgeonne de nuages noirs, marrons et ocres, avec des teintes oranges et même parfois rouges, toute la journée parfois... Paghi est inquiet à ce sujet, tout le monde le ressent et nos pensées reviennent souvent aux Temps Dorés, il y a à peine quelques années, mais qui paraissent des siècles après tous les événements. Il parait bien loin, le temps où ils cherchaient encore les endroits frais et humides, pour y séjourner dans le bonheur simple de la communion avec Mère Nature. En ce temps, nos ondes (uma, traduction la plus proche) étaient souvent partagées avec les animaux, et beaucoup d'entre eux savaient lesquels nous pouvions aider par nos soins, les autres, primitifs et sans ondes, servaient de nourriture. Paghi avait aussi appris à tous comment faire pousser la vigne et les champignons, aux endroits où nous revenions chaque saisons. Au moment où Magga pénétrait dans la clairière où elle savait que des plants de pavot étaient continuellement entretenus par toutes les tribus qui suivaient le Chemin de Raghan, un bruit effrayant déchira le zénith. Juste à sa verticale, elle regarda sans bien comprendre ce qu'elle voyait, un énorme oiseau des Atztlas. Comme toujours, cet animal effrayant avançait sans ailes en crachant une déjection blanche par son anus et avec un grondement qui raisonnait partout. Comme souvent, il se dirigeait au loin, vers l'eau infinie et l'île des Ancêtres. Elle sorti sa veste en renne de son sac et en couvrit sa nudité car elle commençait à frissonner. Elle était inquiète aussi : il n'avait jamais fait si frais, de mémoire d'homme, dans cette région. Le ciel c'était encore assombri après le passage de l'Oiseau-Atz, et un vent frais c'était levé. Cela l'incita à accélérer le mouvement, à prendre son couteau vert (obsidienne) et à commencer à remplir une sacoche de plantes fraîches. Elle avait à peine fini d'en remplir une qu'un éclair illumina la clairière, suivi immédiatement de la secousse énorme du tonnerre. Elle sanglait son sac lorsque la glace se mit à tomber d'un seul coup, et de plus en plus. Elle se releva en mettant son sac sur la tête et couru sous les arbres, en direction des autres. En même temps, elle prévenait de toutes ses pensées possibles la tribu, et elle les accompagna même d'un cri d'alerte qui l'effraya elle-même, tant elle utilisait peu sa voix. " J'arrive ! Abritez-vous ! " leur transmettait-elle de toutes ses émotions. " Déjà à l'abri ! " Comprit-elle de la part de Paghi, qui était le plus fort comme émetteur. " Je viens t'aider ". " Non ! Inutile ! " fit-elle en baissant la tête en voyant une branche tomber devant elle sous le poids d'un grêlon de la taille d'un crâne de chien. Elle avait l'impression d'entendre les détonations répétées et crépitements quand Paghi jetait sa poudre de pierre dans les flammes, sauf que là, c'était le bruit assourdissant d'une tempête de grêle. Ses pieds nus glissaient souvent sur de l'eau glacée, elle regrettait d'avoir enlevé ses chausses en cuir de bison, trop confiante avec la chaleur retrouvée de l'après-midi. Heureusement, l'épaisse peau dure de ses pieds de coureuse lui rendait bien service en ce moment, où elle devait courir entre les branches et les cailloux et bondir par-dessus des roches et souches. Paghi ne s'était pas abrité et l'attendait tranquillement au milieu de l'allée dégagée qui menait au Camp. Mais il avait prit deux grands boucliers de roseaux et lui en tendit un, tout en maintenant le sien sur sa tête. Elle ralentit à peine sa foulée, saisit les roseaux de sa main droite pendant que sa main gauche repoussait son sac sur son épaule gauche et continua vers le Camp, à 800 mètres de là. Elle ne comprit pas comment, mais elle eut l'impression qu'il l'avait rattrapé en deux foulées aériennes, et il lui prit le bras. " Demi-tour, petite Magga ! " Elle le regarda, surprise, les yeux et la bouche grands ouverts et s'arrêta net. Les grêlons faisaient un bruit étrange sur les roseaux, blonk, blonk, et étaient moins gros maintenant. Elle se retourna et regarda Paghi qui se détachait dans la descente toute blanche de glace. Son visage s'illumina et elle envoya des images de la montagne enneigée qu'ils avaient escaladé il y a deux cycles, pour pouvoir toucher de la vraie neige éternelle et découper de la glace. " Beaux souvenirs, Magga. Mais tu n'as pas pris assez de plantes..." Elle jeta un œil vers le Camp et les toits des cabanes en bois et jonc, et les fumées qui s'élevaient des âtres puis haussa les épaules, dans un geste qui fit s'interroger Paghi. Et ils repartirent en petites foulées précises vers la clairière qu'elle avait abandonnée si précipitamment. Elle se demandera longtemps si Paghi n'avait pas tout prévu, comme il le faisait parfois, car, comme toujours, il resta paisible et ne montra aucun signe de surprise quand ils arrivèrent dans la clairière. L'Oiseau-Atz était posé au fond du grand cercle formé par les arbustes, et un grand Atztla de trois mètres prenait des plants dans une sorte de corbeille brillante comme de l'or. Il resta à genou et calme quand ils s'approchèrent. Magga plongea tout de même sa main préférée sous sa veste pour maintenir son grand couteau en silex affûté. Elle sentit aussitôt les émotions de l'être qui la dominait encore, bien plus puissamment que tout ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'à présent. Elle en laissa retomber son bras contre sa cuisse de surprise. Une bonté infinie et une paix absolu émanait de l'Atztla et elle compris parfaitement ce qu'il voulait faire ressentir. " je voudrais échanger ces quelques ressources naturelles contre mon aide devant les mauvaises forces de la nature " " ces ressources appartiennent à tous les peuples qui suivent les Chemins de l'Origine. Elles ne sont à personne et elles sont à tout le monde. Celui qui prend s'engage à refaire pousser ou à rendre un service similaire." Paghi avait émit les vérités simples pratiquées et ce n'était ni un refus, ni une acceptation. Le géant se releva et recula légèrement, pour ne pas les effrayer. C'est à ce moment que Magga s’aperçut qu'il ne tombait plus de glace et qu'elle tenait encore ses roseaux inutiles sur la tête. " Vous ne pouvez savoir, bien sûr. Essayez de bien me comprendre : cette région va bientôt être envahie par un grand froid, que vous n'avez jamais connu. Coupons toutes ces plantes et je vous emmènerai à l'abri de la chaleur, plus loin. " Paghi baissa la tête et saisit deux sacoches vides dans son sac à dos. " Je dois remplir ces deux sacoches pour les soins de ma tribu ". " Noble Atztla, tu peux prendre ce qui reste car je sais que ton cœur est pur. " . Je dois prévenir ma tribu et l'emmener vers la chaleur, car je te crois et je vois aussi les mauvais événements qui se préparent. " Le géant baissa le cou en signe de reconnaissance mais insista : " Le danger est imminent : je peux vous emmener tous les deux très vite en sécurité et envoyer des plus grands vaisseaux pour ta tribu : nous avons déjà évacué plusieurs hommes-libres des régions dangereuses... " " La providence est vraiment avec toi, noble Atztla, mais je ne quitterai pas mes familles et amis. Je les guiderai plutôt dans la direction que tu voudras bien m'indiquer pour un abri. " L'être vêtu tout de blanc brillant baissa à nouveau la tête et émit d'un ton triste : " Si c'était la providence, j'en serait ravi. Mais malheureusement, les Atztlas sont en partie responsables de ce qui arrive maintenant, à cause des guerres contre les Anuns et de la recherche de puissance. Voici ce que je propose : j'emmène Magga avec moi chercher des se cours et toi, Paghi, tu emmènes ton peuple vers les grottes dont je t'indique l'endroit en ce moment même ". Magga aussi perçu les images d'une grande falaise rocheuse et herbeuse percée de diverses ouvertures, ainsi que le Chemin de Raghan qu'ils suivaient, une bifurcation et un autre Chemin caché dans un canyon menant à la falaise. Elle regarda Paghi, étonnée de comprendre au même moment qu'il voulait qu'elle accompagne le géant sur l'Oiseau. Il la regarda droit dans les yeux, et elle vit en même temps qu'elle ressentait ses demandes, ses assurances et ses interrogations. Ses exigences et devoirs envers sa communauté, aussi, et le bénéfice d'alliés si puissants que les Dieux déchus Atztlas. D'ailleurs, ce dernier, très puissant spirituellement, avait intercepté sans vouloir les conversations silencieuses des deux humains et approuvait pacifiquement les choses. " Je m'appelle Posido " émit le géant en leur montrant son Oiseau ". " Coupons vite ces plantes et je vous faits visiter mon vaisseau-compagnon ? " Paghi acquiesça et ils se dépêchèrent de couper toutes les plantes des quelques mètres qui étaient plantés. L'orage c'était éloigné et une fraîcheur encore plus marquée c'était installée, augmentée par un vent glacial qui soulevait les feuilles par rafales. Quand ils s'approchèrent de l'Oiseau posé au fond de la clairière et immobile, Magga s’aperçut combien les rumeurs sur le pelage ou les plumes d'or de l'Oiseau étaient fausses : la chose étrange qui volait n'était pas un animal du tout. Le problème était que ce n'était rien de définissable, à part une analogie vague avec l'image d'un grand rocher rond et plat à la fois, avec ce qui ressemble à une petite queue-épine (une grande antenne rétractable en fait) à l(arrière et un visage formé par des symboles apparemment tatoués. Rien de bien compréhensible pour les pauvres chasseurs-cueilleurs. Elle sursauta quand l'Oiseau posé sur six jambes se mit à émettre un petit son... d'oiseau, alors qu'un orifice se dessinait sur sa peau. Elles regarda un peu effrayée et dégoûtée Paghi, qui lui sourit avec une pensée apaisante. L'orifice ne suintait pas et c'était élargi en ovale, jusqu'à atteindre une hauteur accessible pour eux via un rebord bien dur et, lui sembla-t-il, osseux. Elle n'avait jamais vu une telle luminosité dans Mère Nature. Elle en avait la bouche tombante et dû retenir sa salive, eut l'impression de l'avaler bruyamment dans ce lieu divin, gênée. Douce et émanant de toutes les parois chatoyantes, elle ressentait littéralement en elle la lumière, comme une chose bienfaisante et guérisseuse aussi. " Bien ressenti, Magga," intervint Posido : " mon vaisseau est bien-sûr équipé de tout un laboratoire chargé d'empêcher en permanence toute contamination ou maladie, via cette luminosité et les ondes sonores que seul ton récepteur interne perçoit. Il soigne en ce moment ta petite blessure au pied et a supprimé les deux poux qui se cachaient dans tes beaux cheveux... " Magga eut une pensée pour Riddy, le petit singe qu'elle avait laissé dans sa case en bambou et auquel elle destinait ces deux poux qui ne se cachaient pas du tout... Ils suivirent le géant sur un chemin tout en courbe assez court, entouré par des parois lumineuses, un peu comme dans uns petite grotte, mais avec des parois lissées parfaitement. Magga connaissait le travail de ceux qui allaient sous la terre chercher les bonnes pierres, et leur façon de lustrer la pierre pour l'aplanir, mais l'intérieur de cette chose était trop parfait pour ne pas être divin. Mais si loin de Mère Nature qu'elle ne pu s'empêcher d'émettre une prière vers la Mère de tous. Elle ne compris plus du tout ce qu'elle vit par la suite : un mélange de surfaces colorées recouvertes de champignons inconnus lumineux ou pas, clignotant des yeux comme des hiboux par endroits, de parois ressemblant à la surface de l'eau, mais dures, et à travers lesquelles on pouvait voir tout le paysage environnant de façon surélevée. De fait, la vision semblait provenir de la cime des arbres... et elle s'accrocha au bras de Paghi quand le paysage se mit à bouger. " Nous avons aussitôt décollé car j'ai repéré trois ours et deux mammouths se dirigeant par ici, repoussés du nord par la fraîcheur qui descend. J'emmène Paghi à votre Camp vite, je dévie ces animaux de votre Camp et nous allons rejoindre un endroit où je peux émettre un signal d'assistance de plusieurs façons. Ici, les tempêtes magnétiques limitent mes appareils... " " Nous ne saisissons pas tellement le sens de certaines de tes pensées, mais nous te faisons confiance ", assura Paghi en voyant déjà le Camp apparaître, près de la rivière. Quand l'Oiseau apparut subitement au-dessus du Camp, les sentinelles disposées autour lancèrent les signaux d'alerte et la tribu se déploya, armée, très rapidement, sortant des cases ou de la Maison Commune aménagée avec des rocs. Paghi, fier de sa tribu, émit aussitôt le plus puissant message de paix et de calme qu'il pouvait. Posido lui assura que son labo amplifiait aussi les capacités de ses visiteurs et de fait, ils virent la tribu baisser les armes et commencer à battre les bras pour faire des signes. A ce moment, Posido leur montra une autre paroi, et Magga y distingua nettement, vu de haut, d'abord trois ours filant à quatre pattes, littéralement les pattes au cou et effrayés et, à quelques centaines de mètres derrière eux, deux énormes mammouths, un mâle et une femelle en fureur, défonçant arbres et arbustes sans ralentir. Le tout se dirigeant tout droit vers le Camp via une ravine un peu encaissée dans lesquels les animaux étaient un peu coincés presque jusqu'au bout. Les compagnons de Magga et Paghi s'écartèrent précipitamment quand l'Oiseau se posa le long de la rivière en silence et se tinrent respectueusement à l'écart, jusqu'à ce que Paghi apparaissent, comme accouché via un orifice de l'Oiseau qui disparut aussitôt derrière lui. Paghi ressenti le sentiment de grandir et de ressembler à un Dieu, transmis par toute la tribu en le voyant ainsi apparaître. Il se dépêcha de les détromper et de ne pas commettre cette erreur : la connaissance ne faisait pas de lui un Dieu, ni ses relations... Mais surtout, il transmit les images des animaux qui arrivaient, et transmis des ordres de préparation, au cas où Posido échouait à détourner les monstres de leur course. Il faudrait tuer si les animaux passent la sortie des bois, et être prêts à les affronter. Les hommes s'étaient armés des lances durcies au feu, les femmes et enfants en âge avaient les arcs et les armes de poing à donner aux hommes en cas de besoin. L'Oiseau redécolla aussitôt, accompagné par les pensées de reconnaissance et d'amitiés envers le géant et Magga à bord. Il était temps : les ours allaient débouler des sous-bois, alors que les monstres de plusieurs tonnes les rattrapaient tout en continuant à ravager la forêt sur leur passage. L'Oiseau s'immobilisa devant le chemin des ours, a à peine deux mètres du sol, entre les ours et la tribu déployée devant le Camp. Il fallait tenter de faire fuir les ours, à la sortie de la ravine boisée vers la gauche de préférence, ce qui les amènerait à s'éloigner du froid menaçant, la ligne droite leur étant absolument interdite. L'Oiseau se déplaça légèrement sur la droite et, à peine les ours jaillirent de la ravine, toujours baveux de frayeur et part leur course effrénée, qu'une lumière rouge intense jailli de l'Oiseau, comme un éclair. Une ligne de feu rouge se traça sur le sol, en oblique de la droite jusqu'au centre de la ligne de course des animaux. Ces derniers freinèrent des quatre pattes en même temps, l'un fit même un tourné-boulé tellement il allait vite, se ramassa dans la foulée et s'enfuit à toute vitesse avec ses compagnons vers la gauche. Ils rejoindront la rivière plus bas. L'attention se porta aussitôt vers la fureur même qui arrivait de la jungle, que l'on pouvait suivre en voyant les arbres craquer, éclater et tomber dans leur direction. Posido était resté au même endroit est attendait calmement l'apparition des bêtes. Plus nerveux, les hommes de la tribus sautaient sur place pour apercevoir ce qu'il se passait. Le scénario fut presque identique au début, sauf que les deux énormes bêtes, au lieu de se détourner dans leur foulée comme les ours, rechignèrent, barrirent et finirent par s'arrêter, hésitant devant les flammes, se dirigeant parfois à droite, parfois à gauche, hésitant à traverser le mur de flammes. Posido dû réitérer la même manœuvre, plus prêt d'eux cette fois, quand les deux animaux décidèrent de passer rapidement par-dessus les flammes rabattues par le vent. Cela fut efficace cette fois car la femelle se détourna directement du nouveau mur de flammes pour s'enfuit par la gauche, suivant le même chemin que les ours et suivi elle-même par son mâle déjà moins furieux. Ils les suivirent d'ailleurs du regard un bon moment et constatèrent que l'environnement les calmaient et qu'ils allaient probablement sous peu oublier les raisons même de leur fureur et fuite... L'Oiseau-Aztl se replaça un moment au-dessus du Camp provisoire pour que chacun puisse dire à bientôt à Magga par la pensée, celle-ci promit de revenir vite avec de l'aide et l'Oiseau parti d'un seul coup, comme un flèche, d'abord dans un silence total, jusqu'à ce qu'une sorte de détonation ou rugissement se fasse entendre dans le ciel. Paghi commença à donner ses instructions pour le voyage jusqu'aux grottes protectrices indiquées par le géant. Ils n'avaient pas fini de rassembler tout leur nécessaire lorsque la neige se mit à tomber doucement. Ils n'en savent rien, mais la période considérée est le mois d'août, et l'endroit est l'actuelle Suède... " " Ce rapport 2216, suite du 2125 dans lequel l'humaine Magga a reçu l'implant modèle G-74, est le premier du suivi de la période critique des débuts de la dernière période glaciaire terrestre. Il nous permet d'avoir l'heureuse surprise d'un rapport circonstancié sur les rares survivants Atztlas de l'époque et leur activité avant leur mystérieuse disparition. Nous espérons en obtenir d'autres grâce à ce proche contact entre une humaine et un géant Atztla, descendant des colons de cette race arrivée lors des premières victoires des Dimonons... "
Fin Transmission. " Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-5650
Naar-Loor, rapport 5650, Secteur Sol - Année terrestre 1758 après JC
C’est un événement exceptionnel qui s’approche du système solaire en ce moment même. Car ils ne sont plus revenus dans ce secteur depuis 70 millions d’années. A l’époque, j’avais profité de leur proximité spatio-temporelle pour leur demander une aide concernant à la fois la lutte contre les dimonons et pour le lancement d’un cycle suivant.
A cette époque donc, comme souligné dans mes rapports, les gènes répandus sur la Terre par les dimonons avaient pris le dessus sur les gènes réservés à l’origine pour la planète depuis 350 millions d’années environ. La situation n’était pas irréversible comme je l’ai souligné aussi plusieurs fois grâce au soutien permanent envers les bons organismes terrestres choisis et les limitations génétiques transmises aux organismes dimoniens.
Ce long labeur de manipulations génétiques accompagné de chocs climatiques provoqués commençait à porter ses fruits vers -70 millions d’années avec les premières disparitions de chaînons dimoniens et la diminution progressive des dinosaures hérités des gènes ennemis.
Le gigantesque vaisseau-planète des Yekhova avait aidé le mien, minuscule à côté, à détourner et propulser une pluie d’astéroïdes, en morcelant l’un des plus gros astéroïdes croiseur de la Terre. Les anti-gènes dimoniens injectés dans les roches de l’astéroïde, le changement climatique brutal et les pluies acides eurent l’effet escompté encore plus rapidement que supposé et le cycle préparant le renouveau des gènes terrestres pu commencer à rattraper son retard.
Les Yekhva étaient une race très ancienne, l’une des plus proches des Guilgaa en âge et étaient les premiers à avoir créé le concept de vaisseaux-mondes pour leurs milliards de citoyens. En effet, tout comme les Guilgaa, les Yakhova avaient épuisé toutes les ressources de leur petite planète et étaient allés au bout de la vie de leur nid natal et même de leurs soleils. Armés d’une technologie d’anti-gravité très performante, ils avaient alors construit des mondes artificiels imitant les vrais pour se répandre dans l’espace.
Le vaisseau, légèrement inférieur en taille à Saturne mais léger comme une bulle avec son système propulseur à anti-gravité se satellisa autour du Soleil, invisible pour la technologie des terriens de l’époque et lui permettant en même temps un échange d’énergies et de matières nécessaire au maintien de la cohésion de leur vaisseau.
En regardant un vaisseau Yakhova, vous vous posez en fait la question de savoir si c’est artificiel ou naturel – il ne ressemble pas du tout aux vaisseaux-mondes des Tuutis, plus petits et hérissés de villes et défenses. Non, vous voyez juste une grosse planète constellée de cratères, de glaces et ayant une atmosphère de méthane. Les Yakhova sont devenus depuis des milliards d’années une race souterraine et c’est l’intérieur de la sphère qui est entièrement construit, avec un contrôle permanent de la pression et gravité.
Le modèle de civilisation des Yakhova est devenu l’un des plus répandu actuellement dans l’univers connu et est donné en exemple à la plupart des jeunes civilisations encore instables politiquement. Moi-même, j’ai enseigné aux premiers humains les premiers concepts de cette organisation égalitaire basée sur le partage, la communauté et la spiritualité, la constante volonté d’améliorations.
Bien sûr, avec les guerres et attaques des dimonons, ce système n’a pu s’améliorer comme prévu et au contraire, l’action dimonienne a inversé le processus et entraîné l’humain vers l’individualisme, la division, les langues multiples et les tribus-nations et surtout le matérialisme destructeur…
On se rappelle que plusieurs races ont tenté d’intervenir, malgré l’interdiction formelle de révéler trop tôt aux humains leur vraie nature et que cela n’a fait qu’empirer les choses pour l’humain en final. L’entrée tardive des dimonons au sein du Conseil Galactique a légèrement amélioré la situation mais cela ne les a pas empêché d’intervenir directement sur Terre pour y créer une chose qui fait encore souffrir les Hommes : la monnaie artificielle d’échange.
Relativisons tout de même : ce processus de civilisation est à peu près le même pour toutes les civilisations connues, influencées ou non par les dimonons ou d’autres races. Toutes les civilisations passent tôt ou tard par un processus économique qui mène à sa propre destruction, exacerbé par la notion de domination sur l’autre psychologiquement gravé dans les cerveaux par la notion de possession. La notion de propriété individuelle temporelle est ce qu’il y a de plus destructeur pour une civilisation qui se revendique (par hypocrisie) comme communautaire. Cette notion est bien sûr facile à ancrer quand les individus sont persuadés de n’avoir qu’une courte existence matérielle : ils jugent normal d’en profiter, au détriment d’une communauté qui se ment à elle-même.
Pouvoir renouer avec une réelle évolution positive et communautaire serait facile si on révélait et prouvait aux humains que la mort n’est pas ce qu’ils croient. Qu’ils misent une petite partie de leur vraie vie sur une accumulation de biens matériels locaux très inutiles pour leur vie réelle et future. Pendant leurs multiples vies, les humains passent donc leur temps à collectionner des richesses matérielles locales et temporelles sans évoluer spirituellement, mais développent leur technologie matérialiste, sans en profiter d’ailleurs dans leur vie suivante où ils recommencent bêtement tout.
Ce processus à la fois créateur de technologies et destructeurs d’amour et de spiritualité a duré des milliers d’années et dure encore. La venue des Yakhova, dans la mesure où c’est leur domaine d’intervention privilégié a pour but d’engranger le processus suivant : l’emballement de l’économie liée à la monnaie artificielle et sa destruction en final. Comme déjà précisé, la maîtrise de l’économie d’une civilisation jeune permet son contrôle total et l’assurance de ressources gratuites. Au lieu de commercer avec les terriens ou d’autres civilisations et d’échanger des ressources, les dimonons ont toujours cherché à prendre le contrôle – discret de préférence – d’une planète à ressources intéressantes. Quand ce n’est pas par la force, c’est par la ruse : religions, chantages aux catastrophes et prise de contrôle de l’économie sont les bases de l’appropriation d’une planète par les dimonons.
Le prochain rapport décrira en détail l’organisation de la société des Yakhova. Cette organisation a été choisie pour la Terre car c’est celle qui a pu le mieux aider toutes les civilisations (humaines et d’autres) du même type et âge que celle présente sur la planète. C’est bien sûr une société sans monnaie d’échanges, comme la plupart des mondes civilisés de l’univers, et ce n’est que par ce processus que les humains quitteront leur préhistoire (où ils sont toujours de l’avis de la majorité du Conseil Galactique).
Le rapport suivant concernera directement la mission des Yakhoca en 1758 après JC et ses objectifs.
Transmission en cours…
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-5651
Naar-Loor, rapport 5651, Secteur Sol
- Année terrestre 1758 après JC
L’arrivée des Yakhova dans le secteur Sol fait donc suite à ma demande et à mes premières interventions directes dans la société bourgeoise européenne, dès la fin du 17ième siècle. Plus précisément, j’ai pu influencer directement, grâce à quelques implants psychotropes et mes études de l’Histoire des Yakhova, les Confréries de Métiers les plus prometteuses, en Ecosse et en Angleterre. Mes précédents élèves, Euclide en Egypte, qui a été en quelque sorte le premier diffuseur, jusqu’à Pythagore pour l’Europe et reste du monde civilisé, avaient pu ensemencer et entretenir les bases d’une spiritualité « modérée » et « ouverte », tolérante et pas trop sectaire, bien que secrète en ce qui concerne ses connaissances sur les Métiers et sa Spiritualité profonde. Ces confréries, devenues assez fermées et assez intolérantes avec le temps et les guerres, se sont donc enfin ouvertes à « l’étranger », avec pour but de répandre plus largement ses connaissances des Métiers et spiritualité, mais aussi d’en apprendre d’autres, de confréries et hommes différents, ne possédant pas obligatoirement l’initiation du « Métier », mais l’imagination, la curiosité et approches nécessaires au bouleversement escompté. Mes implants firent merveille dans la diaspora intellectuelle mi-bourgeoise, mi-aristocrate britannique, qui se cherchait déjà naturellement d’autres concepts et renouveau devant une royauté divisée et ruinée par ses interminables guerres inter-dynasties et religieuses. Les Ecossais, notamment, étaient « à point » devant les affronts subits face à un pouvoir (y compris religieux) qui reniait sa culture particulière et son passé glorieux.
Mes hommes ont infiltré donc, assez nombreux, les quelques confréries écossaises et anglaises, commençant assez rapidement à faire évoluer les règles maçonniques locales, les « Anciens Devoirs », issus de Pythagore, et toujours appliqués. Tout commence réellement en 1717, lorsque, grâce à l’influence devenue majoritaire de mes « troupes » implantées, quatre loges maçonniques fusionnent et qu’il est créé, à Londres, la Grande Loge de Londres et Westminster. L’un de mes aides inconscients (mais ravis de leur existence) est le Huguenot français Jean-Théophile Désaguliers qui, à l’aide de fidèles de Newton et de la Royale Society, commence à théoriser les premières constitutions et nouvelles Règles des Loges, qui seront écrites par la plume du Pasteur James Anderson, Ecossais et influant. Discrètement, c’est bien le français qui créé l’appellation « free-mason – franc-maçon » à l’époque. L’une des principales nouvelles règles (qui seront publiées dès 1723) permet un fort démarquage d’avec la religion locale, permettant ce qu’on appelle « la liberté de conscience ». En effet, jusqu’à présent, les Maçons étaient astreints à épouser les religions locales où ils se trouvaient. Ces nouvelles règles leur permettaient tout simplement d’adopter individuellement le choix d’une religion selon sa propre opinion : « aujourd’hui il a été considéré plus commode de les astreindre seulement à cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord, laissant à chacun ses propres opinions, c’est-à-dire d’être des hommes de bien et loyaux ou des hommes d’honneur et de probité ».
A partir de 1723, le nombre des loges augmente dans toute la Grande-Bretagne, jusqu’à ce que la Grande Loge d’Ecosse soit créée en 1736 et même qu’une deuxième Grande Loge concurrente soit créée en Angleterre en 1751, celle « des Anciens ». Elles sont toutes sous influence de mes troupes implantées et les premières théories libérales, anti-royales mais mettant l’accent sur l’Initiation Rituelle sont émises.
Parallèlement, mes premiers envoyés britanniques en France ont commencé à créer des loges maçonniques dans ce pays, dès 1725, essentiellement dans la couche aristocratique, fortement dominée sous la Régence anglophone du jeune roi Louis 15. Parallèlement, le franc-maçon caché Law, dès 1719, avait créé la Compagnie d’Occident qui, liée à l’État et à la Banque, contrôle l’ensemble du système fiscal et du commerce extérieur français (par la mise en valeur de la Louisiane, dans le Nouveau Monde, surtout), puis a prit le contrôle des compagnies françaises du commerce extérieur et des Colonies, ainsi que des monnaies, des fermes générales, etc… Il sera contrôleur général des finances de France début 1720. L’un de ses principaux objectifs (inconscient) sera la déstabilisation économique du régime royal français, voir sa faillite, en prémisse notamment des tentatives britanniques (profitant ainsi de son influence sur le gouvernement français) sur le Nouveau Monde où la France est un peu trop implantée à son avis… tout ceci prépare déjà la prochaine création des premières loges maçonniques en Amérique du Nord, indispensables pour la prochaine distribution de nouvelles cartes d’influences dans le jeu économique mondial futur (et déjà prévu)… Il y réussira en partie, historiquement…
Caricature économique sur Law (1720)
En France, les nouvelles Grandes Loges, dispersées, centralisent néanmoins le droit de patentes aux nouveaux ateliers des Métiers, se créant petit à petit ainsi plusieurs « loges-filles ». Les premiers Grands-Maîtres sont écossais et anglais, jusqu’à 1738 (l’année où le Pape réagit aux nouvelles règles Maçonniques et tente d’excommunier tous les francs-maçons, à coups de bulles papales, en vain d’ailleurs car les parlements ne les votent pas, et nombre de religieux sont déjà dans les rangs francs-maçons. Malgré quelques autres tentatives pour assimiler les francs-maçons aux Jansénistes hérétiques, l’Ordre se répand dans toute la France en 1740 et en 1743, le comte de Clermont, est élu Grand-Maître, sans trop intervenir dans la gestion de l’Ordre, c’est avant tout un protecteur de haut-rang nécessaire, et il le demeurera jusqu’à sa mort en 1770 d’ailleurs. Pour augmenter l’influence de l’Ordre et recruter, une partie de ses « secrets » et de ses cérémonies sont dévoilées au public et même publiées. Même les petites villes se créent à l’époque leur petite loge maçonnique, où la bourgeoisie, le commerçant et l’artisan célèbrent « la vertu et l’égalité » conviviales.
Lorsque le vaisseau des Yakhova arrive, en 1758, la première Grand Loge des Maîtres de l’Orient de Paris, dite de France et tenue par les « Vénérables » est née, mais n’arrivera jamais à imposer une unité aux Loges françaises, à cause de divisions internes et de luttes de pouvoirs constantes (cela a été souvent le propre des loges françaises, dans la continuité selon certains des tribus gauloises en perpétuelles batailles… jusqu’à leurs propres défaites et trahisons devant les romains…). Le premier travail d’influence des Yakhova sera donc en France, car le caractère particulièrement difficile des français, qui a toujours été un peuple difficile à gouverner globalement, préférant souvent des influences et dirigeants locaux (même en vain et au prix de la ruine, destruction) pas toujours inspirés d’ailleurs, est un challenge intéressant, et même attrayant pour eux. La première Grande Loge française ratera son objectif d’unification des loges françaises et abandonnera même en 1766, mais, à partir de 1773, leurs implants particulièrement efficaces, ainsi que plusieurs enlèvements de personnalités et de séances poussées dans leur propre vaisseau réussiront au-delà de toute espérance (je n’aurai pu arriver à un tel résultat en aussi peu de temps moi-même).
Toutes les loges provinciales sont convoquées à Paris et, après 17 séances plénières et officielles et autant de non officielles mais toutes autant influentes, Le Grand Orient de France est créé. Sous la tutelle du Grand Maître, le Duc de Chartres, et sous la réelle autorité de l’Administrateur Général, le Duc de Montmorency-Luxembourg, la Grande Loge est gérée par trois chambres où siègent les représentants élus des différentes loges. Comme l’affirme une circulaire de 1788 : « le fonctionnement du Grand Orient est essentiellement démocratique ». La quasi totalité des loges françaises se rallient à cette nouvelle structure, juste à temps pour influencer fortement la Révolution Française de 1789 et ses importants enjeux économiques, car les dirigeants y sont des nobles libéraux et des bourgeois intelligents mais influençables…
Entre-temps, l’énorme vaisseau et sa propre influence gravifique avait provoqué volontairement une certaine déstabilisation climatique et, surtout, tectonique… l’explosion subite d’un volcan islandais avait recouvert beaucoup de contrées de cendres, fait se refroidir le climat pour quelques années, entraînant à l’époque famine et épidémies, qui allaient accentuer les sentiments de révoltes des peuples européens déjà exacerbés par des problèmes économiques difficiles… en plus de l’émission d’influences sonores non détectables à l’ouïe humaine mais accentuant la colère d’un côté, la manipulation de masse de l’autre… techniques d’ailleurs maintenant connues de certains services secrets (et organismes terroristes ) des terriens…
Attention, à ce passage, je dois prévenir les Terriens que les Yakhova ont bel et bien non seulement envisagé toutes les possibilités sur l’avenir de la Terre mais sont allés y voir, ont ramené des preuves « filmées » selon vos normes de ces différentes probabilités de futurs suivant les événements qui se sont déjà produits : leurs actions sont certes contraignantes et mortelles pour certains humains et animaux, végétaux et roches-vives, mais ce sont les actions les moins coûteuses en vies locales et provisoires qui ont été choisies, avec un objectif atteint avec sécurité dans les siècles suivants… n’oubliez pas que la situation économique mise en place par les Dimonons sur la Terre mène inéluctablement par une domination totale de leur race sur la vôtre, rendue inconsciemment en esclavage total et éternel dans vos multiples plans d’existences locales… et de vous libérer de leur influence en vous laissant la seule direction des choses ne mène qu’à votre propre auto-destruction, ainsi que celle de la planète, ce que nous ne pouvons permettre de toute façon…
La suite historique de l’influence des Yakhova, en lutte contre les Dimonons, avec les Guilgaa, ainsi que la description de la civilisation et de l’économie des Yakhova dans les prochains rapports, en cours de transmission…
Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-5652
Début du 21ème siècle de Sol : retour des Yakhova (images NASA)
Naar-Loor, rapport 5652, Secteur Sol - Année terrestre 1763 après JC
1763. La très jeune Félicité du Crest, 17 ans, se promène seule en ce beau soir de mai 1763. Elle est dans les jardins du château familial, le château de Champcery, près d'Issy-l'Évêque en Bourgogne. Il est déjà tard et la nuit tombe mais la journée a été tellement chaude, presque orageuse et lourde qu'elle se sent bien dans cette agréable fraîcheur nocturne et n'a pas envie de rentrer dans la demeure familiale déjà assoupie. De naissance anoblie, elle était fille d'un capitaine qui portait le titre de marquis de Saint-Aubin. Elle-même, de par sa naissance, avait été placée chanoinesse et avait étudié les encyclopédies et la harpe. Très douée pour cet instrument de musique délaissé depuis la Renaissance, elle donnait assez souvent des concerts publics et était invitée à des dîners bourgeois, avec sa mère, la veuve Marquise de Saint-Aubin... une vie provinciale calme et heureuse, jusqu'à ce soir de mai 1763...
Soudain, alors qu'elle s'était immobilisée pour admirer le reflet des étoiles déjà apparues dans les eaux du petit étang que bordaient ses magnifiques hortensias, elle fut surprise par l'apparition d'une lumière de couleur orangée à la surface. Elle leva la tête, étonnée car il n'y avait pas de Lune cette semaine d'après les éphémérides et ses amies astrologues et ouvrit grand la bouche en voyant ce qu'elle prit d'abord pour une montgolfière, là, à moins de cinquante mètres d'elle, à sa verticale pratiquement.
(cette photo est un exemple réel : Ovni en forme de sphère rouge au-dessus de la Belgique à Chapelle Lez Herlaimont, 02/11/2013)
Non, décidément, ce n'était pas une montgolfière car il n'y avait pas de nacelle... et le ballon était comme une boule de cristal contenant une bougie à l'intérieur. Mais une bougie sans flammes ou mouvements, étrangement fixe et surnaturelle... et qui descendait vers elle. Comme hypnotisée, la bouche ouverte, elle ne se rendit même pas compte que c'était elle qui s'élevait vers la sphère...
Quand elle pénétra silencieusement dans sa chambre, tard cette nuit-là, ce n'était plus vraiment la jeune chanoinesse de Bourgogne qu'elle était quelques heures plus tôt. C'était maintenant une jeune femme très ambitieuse, qui avait une mission...
A peine quelques jours plus tard, elle parvient à convaincre sa tante, la Marquise de Montesson, à lui présenter un homme très précis qui pourra lui ouvrir, avec son nom, les relations nécessaires à l'accomplissement de la mission dont elle ignore encore elle-même d'ailleurs l'exacte teneur... elle se marie l'année même avec Charles-Alexis Brûlart, comte de Genlis, l'héritier d’un ancien ministre d’État, Louis Philogène Brûlart de Sillery, marquis de Puisieulx, qui ne va pas tarder à devenir le marquis de Sillery...
Dès 1765, à 19 ans, Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin, par son mariage Comtesse de Genlis, Marquise de Sillery, est présentée à la Cour du Roi... Son érudition et son talent de harpiste la fait grandement apprécier...
1770. Elle est près du Grand Trianon, à Versailles, quand un hasard calculé la fait rencontrer pour la première fois un homme que son influence discrète va changer le destin : le Duc de Chartres... ce dernier tombe mystérieusement sous son charme dès cette première rencontre... il est aussi marié, avec la jeune Marie-Adélaïde, mais il ne peut s'empêcher de revoir Félicité discrètement, dès que possible.
Mais le duc de Chartes n'était pas n'importe qui... c'est Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, descendant en ligne masculine du régent Philippe d’Orléans et du roi Louis XIII, et qui vient de se marier, l'année précédente, avec Marie-Adélaïde de Bourbon dite « Mlle de Penthièvre », très riche petite-fille du comte de Toulouse, bâtard légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan... et futur père du dernier roi des français, au 19ème siècle, Louis-Philippe...
C'est sous l'influence de Félicité que le duc de Chartres décide en 1771 de se lancer en politique. En tant que Bourbon, il a ses préférences logiques pour les Parlements royaux issus du Moyen-âge et contre le nouveau « parlement Maupeou », mais surtout, et c'est là une partie de la mission de Félicité, il se fait élire Grand Maître de la franc-maçonnerie, qu'il réorganisera en Grand Orient de France deux ans plus tard...
En 1772, les relations du mariage arrangé du duc de Chartres d'avec sa femme ne sont pas au beau fixe : le couple a perdu leur premier enfant mystérieusement, mort-né, et ils restent ensembles pour les convenances et affaires. Ce qui ne les empêchera pas d'avoir tout de même 5 enfants dans les sept années suivantes... Le duc cède tout de même aux désirs de sa maîtresse, Félicité : elle est engagée comme « dame pour accompagner » sa femme, la duchesse de Chartres, belle-fille du duc d’Orléans, tandis que le comte de Genlis, le mari de Félicité, est nommé capitaine des gardes du duc de Chartres, futur Duc d'Orléans et futur "Philippe l'Egalité"... les relations du duc de Chartres et de Félicité se font moins discrètes et deviennent encore plus passionnels...
Elle devient très littéraire assez soudainement et développe des idées très modernes sur l'éducation, qu'elle appliquera sur les enfants de son amant d'ailleurs, dont le futur roi, qu'elle a plus tard l'ambition de transformer en une sorte de Saint-Louis... Dès la naissance de Louis-Philippe en 1773, elle proposa au duc de Chartres divers gouverneurs possibles, mais, celui-ci les ayant tous rejetés, elle proposa d'éduquer les enfants elle-même. Cette proposition fut acceptée, évidemment, alors que c'était vraiment très inhabituel dans la noblesse d'alors : l’usage était que les princes « passent aux hommes » pour être confiés aux soins d’un gouverneur assisté d’un sous-gouverneur dès l'âge de sept ans. Il n'eut jamais de gouverneur masculin et ce fut elle qui se chargea non seulement de sa totale éducation, mais aussi de celles de tous les enfants suivants, avec un autre garçon, Louis-Antoine-Philippe d'Orléans né en 1775, deux jumelles nées en 1777 et le dernier, Louis-Charles d'Orléans né en 1779... mais elle a aussi une fille illégitime avec le duc de Chartres, Pamela Brûlart de Sillery, dont elle accouche en 1777, presque simultanément que les jumelles du duc de Chartres d'avec Marie-Adélaïde !
Mais la mission de Félicité n'est pas finie, loin de là. Elle saisie l'occasion d'une grosse déception du Duc de Chartres concernant sa carrière militaire, pour en faire un opposant acharné du Roi Louis le seizième... En effet, le père de sa femme était le Grand Amiral de la Flotte française, et il avait reçu l'assurance à son mariage, que cette charge lui incomberait le moment venu... chose à laquelle il dû renoncer en 1778, à cause d'une étrange manœuvre du Capitaine de son navire, alors que les britanniques ennemis étaient vaincus et à portée lors d'une bataille près de Ouessant... des circonstances amenées grâce à l'influence d'un implant bien placé...
Non seulement Louis XVI, son cousin donc, accepta son renoncement à la Marine, mais il refusa aussi sa demande de faire partie du corps expéditionnaire de Rochambeau qui partait pour l’Amérique en 1780...
... Ce soir-là, Félicité attendait avec impatience son cher Duc dans sa chambre douillette du Faubourg St Honoré. Comme d'habitude en cette période froide, elle avait demandé au majordome d'allumer la cheminée et s'était fait servir son vin préféré de sa belle région. Et elle l'attendait, nue et languissante, allongée à moitié sur le grand lit à baldaquin que lui avait offert son riche amant, son verre de vin à la main droite et le livre de Jean-Jacques Rousseau qui ne la quitte plus et qui l'inspire : "Emile, ou De l'éducation", l'un des livres interdits du grand philosophe qui vient de mourir subitement. Lui-même, sans le savoir, a fortement contribué aux événements qui vont se dérouler 10 ans après son décès...
Mais Louis-Philippe est de mauvaise humeur : il vient de recevoir la réponse négative du roi sur sa demande de participer à l'expédition Rochambeau en Amérique du Nord : sa seule possibilité pour lui de faire acte de bravoure militaire. Il prend ça pour un affront et jure devant sa maîtresse, qui encourage ses velléités de hochements vigoureux de la tête, de se venger dès qu'il le pourrait. Tout en tentant de lui défaire son ceinturon, elle lui murmure à l'oreille que sa forte position comme Grand Maître de la franc-maçonnerie française, devrait lui en donner l'occasion un jour ou l'autre, qu'il lui fallait être patient mais vigilant...
Philippe d’Orléans en grand maître du Grand Orient de France, la seule franc-maçonnerie française de l'époque.
Elle ne le sait pas non plus elle-même, mais sa mission est loin d'être finie. Elle ne fait même que commencer...
Yves Herbo (c) pour les textes 2012-2015
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