samedi 27 juin 2015

La légende des sept cités de Cibola

La légende des sept cités de Cibola
Coronado expedition peinture 1898 remington mini
En 1539, le frère Marcos de Niza, un prêtre franciscain, a raconté aux fonctionnaires coloniaux espagnols, à Mexico, qu'il avait vu la ville légendaire de Cibola dans ce qui est aujourd'hui le Nouveau-Mexique. C'était l'un des explorateurs espagnols, à moitié convertisseur religieux et aventurier, qui hantaient le Nouveau Monde pour le trésor amérindien et il avait entendu des contes persistants sur la richesse fantastique des soi-disantes Sept Cités de Cibola.
" Elle est située sur un tronçon nivelé du sommet d'une colline arrondie ", a dit le moine. " Elle semble être une très belle ville, la meilleure que j'ai vu dans ces régions. " Le prêtre a reconnu, cependant, qu'il avait seulement vu la ville à distance et n'y était pas entré, parce qu'il pensait que les habitants indiens Zuni le tueraient si il approchait.
Mais quand une grande et coûteuse expédition espagnole, partie en 1540, avec 340 Espagnols, 300 alliés indigènes et un millier d'esclaves indiens et africains, et est retournée dans la région en 1541, ils ont trouvé seulement un modeste village d'indiens qui n'était pas quelque chose ressemblant à ce que le prêtre avait décrit. L'expédition s'est avérée être une mésaventure ruineuse pour ceux qui s'y sont impliqués, y compris le célèbre conquistador Francisco Vazquez de Coronado, qui l'a dirigé.
" Presque tout le monde, y compris le leader, est retourné à Mexico massivement endetté ", dit l'auteur du Nouveau-Mexique Richard Flint, qui, avec son épouse, Shirley Cushing Flint, a écrit cinq livres sur Coronado. " Un certain nombre de ces personnes ne s'en sont jamais remis financièrement."
Coronado expedition
L'expédition de Coronado et de Hernando de Alarcón à travers l'Ouest américain (1540-1542) - Wikipedia.org
Qu'est-ce que le Frère a bien pu voir ?
Pendant cinq siècles, les érudits ont débattu de ce que de Niza avait vu quand il avait affirmé qu'il avait trouvé Cibola, ou si il a simplement dit aux fonctionnaires espagnols ce qu'ils voulaient entendre...
La grande richesse que les Espagnols ont pris quand ils ont conquis les Aztèques d'Amérique centrale et les Incas de l'Amérique du Sud n'a fait qu'alimenter les croyances que toujours plus de richesses se trouvaient quelque part à l'intérieur de ce qui est maintenant aux États-Unis. Alors, quand le Frère de Niza a dit qu'il avait vu Cibola, les fonctionnaires espagnols étaient impatients de le croire...
" Nous ne savons pas ce qu'il a vu ou pourquoi il l'a fait ", a déclaré Denise Shultz, un ranger du parc à Coronado National Memorial à Hereford, Arizona. " Une interprétation généreuse de la vision de Niza est qu'il a vu le pueblo, à l'aube ou au crépuscule et a été dupé par la lumière du soleil, flatteuse à ce moment de la journée, qui baignait le village dans une lueur qui lui faisait penser que les bâtiments étaient en or ", dit-elle .
Flint est moins charitable à propos de la déclaration de de Niza. " Il n'a probablement pas vu [la ville]," dit Flint. " Au lieu de cela, dit-il, le prêtre a probablement raconté un long récit (faux ou vrai), qu'il a entendu des Indiens ".
Les hommes de Coronado étaient furieux quand ils ont vu le village des Zuni. " En voyant cela, l'armée éclata de malédictions envers le Frère Marcos de Niza, " dit l'un des hommes de Coronado. " Dieu veuille qu'il ne rencontre aucun d'entre eux...". Le Frère Marcos de Niza fut d'ailleurs renvoyé en Espagne pour le punir de sa fausse histoire...
Au lieu de retourner à Mexico, Coronado a incisté. Pendant des mois, son expédition a suivi un guide indien sur des centaines de kilomètres dans ce qui est de nos jours le Kansas. Ils se sont fait attaquer des dizaines de fois par les indiens des régions traversées avant d'abandonner la recherche de Cibola...
Coronado expedition peinture 1898 remington
Une peinture de 1898 par Frederic Remington dépeint l'explorateur espagnol Francisco Vazquez de Coronado dans sa quête malheureuse de 1541 pour trouver les légendaires Sept Cités de Cibola. L'expédition, qui comprenait des centaines de soldats et de guides amérindiens, a duré deux ans et a traversé quelque 4.000 miles (6.400 kmde l'Ouest américain. En fin de compte, aucune ville dorée n'a été trouvée, et Coronado est retourné les mains vides et endetté... Photograph by MPI/Getty Images
« Il est très difficile de dire qu'une autre personne aurait fait quelque chose de différent », dit Flint. " Mais les gens ont perdu beaucoup d'argent, donc ils n'étaient pas heureux. "
" Selon les normes espagnoles, ils avaient besoin d'un bouc émissaire ", dit Shultz. " Il était le capitaine, il était celui qui a été liquidé en prenant le poids de la faute. Voilà mon interprétation. Il a lamentablement échoué... "
Néanmoins, Coronado retourne au Mexique en 1542, par là où il était venu, mais avec seulement 100 hommes. Même si cette expédition a été un désastre, il a découvert tout de même le Grand Canyon et il reste gouverneur de Nouvelle Galice jusqu'en 1544, puis il se retire à Mexico où il meurt en 1554...
Sources : un texte de Willie Drye (traduction Yves Herbo) et wikepedia.fr

Yves Herbo, Sciences, Fictions, Histoires, 17-06-2015

vendredi 26 juin 2015

La mystérieuse civilisation de l'Indus

La mystérieuse civilisation de l'Indus - 2012 - MAJ 06-2015
inde-corps-calcin200po-1.jpg Mohenjo-Daro, Inde : plusieurs corps calcinés ont été retrouvés enfouis, reposants tels quels dans les anciennes rues.
Ce site constitue un véritable mystère, affirment les archéologues, qui auraient juré, avant la découverte de Mohenjo-Daro, qu’aucune véritable civilisation n’avait pu exister dans la vallée de l’Indus, au Pakistan, il y a environ 4 500 ans. Depuis 1921, une succession de découvertes dont la cité d’Harappa puis celle de Mohenjo-Daro ont prouvé l’existence d’une culture jusqu’alors inconnue.
La civilisation de la vallée de l’Indus a inventé une écriture à ce jour indéchiffrée (YH : mais plus ou moins traduite maintenant sous les dénominations "phonétique archaïque" ou "proto-sanscrit") et a manifestement marqué la culture indienne. Mais, le plus grand mystère reste l’abandon de ces cités et la disparition de cette civilisation.
harappa-pierreindustrielle.jpgHarappa-Pierre industrielle
En 1921, des fouilles débutèrent à Harappa. Les archéologues mirent au jour les maigres vestiges d’une grande cité.
En 1922, un archéologue indien qui cherchait les vestiges d’un ancien temple bouddhiste, mis au jour à 640 km d’Harappa les ruines d’une civilisation protohistorique. C’est une véritable métropole qui sortit de terre. Mohenjo-Daro, la « colline des morts », fait toujours l’objet de recherches mais aussi de vives controverses. Mais qui était cette civilisation restée si longtemps dans l’ombre ?
harappa.jpgHarappa
Il faut imaginer un peuple qui a vécu sur un immense territoire. Ce peuple parlait une langue qui nous est inconnue et utilisait une écriture que nous n’avons toujours pas réussi à déchiffrer.
Cette civilisation a construit de grandes villes divisées en quartiers mais avec une logique qui nous échappe.
En effet, nous n’avons retrouvé ni temples, ni palais. Les premiers habitants de la vallée de l’Indus ont commencé à édifier des villages vers le VIIe millénaire avant notre ère.
Puis, entre 3 200 et 1 800 ans avant notre ère, de grandes villes s’épanouirent. C’est entre 2 700 et 2 600 ans avant notre ère que furent édifiés les imposants murs d’enceinte d’Harappa.
harappa-2.jpgHarappa
Les chercheurs ont d’abord pensé que cette civilisation était constituée de colonies provenant de Mésopotamie. Mais, les fouilles ont révélé que ce peuple avait ses caractéristiques propres. Pour l’instant, faute de nouveaux indices, officiellement la plus ancienne civilisation indienne est née sur les rives de l’Indus tout comme l’Egypte s’est développée sur les rives du Nil.
harappa5.jpgHarappa-citadelle
Depuis la découverte de Mohenjo-Darod’autres cités antiques de l’Indus ont été retrouvées comme Dholavira ou Ganweriwala.
Apparemment, ce peuple était un peuple de marchands. Tout porte à croire qu’ils ne disposaient d’aucune supériorité militaire. Tout atteste le caractère pacifique de ce peuple qui possédait une supériorité culturelle.
mohenjo-daro.jpgMohenjo-Daro-reconstitution
On se perd en hypothèses sur leur système social et sur leur religion. Il ne s’agit nullement comme c’est le cas pour la civilisation égyptienne d’avancée technologique subite. L’évolution semble avoir été progressive.
Après près de 100 ans de recherches, on commence à mieux comprendre l’évolution de cette civilisation. Schématiquement, les périodes sont les suivantes :
 Entre 8 000 et 5 000 ans avant notre ère : les techniques de la métallurgie se diffusent dans toute l’Eurasie. L’agriculture et le commerce apportent la richesse. Les villages croissent et deviennent de véritables villes.
 Entre 4 000 et 2 600 ans avant notre ère : les archéologues parlent d’une « époque de rationalisation ». Les régions du bassin de l’Indus commencent à constituer une identité culturelle spécifique.
A cette époque apparaît un nouveau modèle d’urbanisme. Les agglomérations sont divisées en deux secteurs. Il est probable que les secteurs étaient habités par des classes sociales distinctes.
mohenjo-daro-13.jpgPlusieurs représentations d'un homme barbu ont été retrouvés : peut-être un Roi inconnu (YH : mais on peut aussi s'interroger sur une représentation proche (homme barbu) par les tout premiers égyptiens !)
 Entre 2 600 à 1 900 ans avant notre ère : c’est « l’époque de l’intégration ». Cette période désigne la manière dont les cultures régionales ont conflué en une seule grande civilisation.
Toutes les villes dispersées dans un rayon de milliers de kilomètres utilisent la même écriture et les mêmes sceaux en stéatite. Ils décorent leurs vases avec les mêmes dessins et les poids utilisés sont les mêmes partout.
Ce processus d’unification sur un territoire aussi immense reste inexpliqué.
mohenjo-daro-12.jpgMohenjo-Daro-reconstitutions
 Entre 1 900 à 1 600 ans avant notre ère : c’est « l’époque de la localisation ». Au cours de ces deux siècles, les villes sont progressivement abandonnées, l’écriture est négligée et des techniques tombent en désuétude.
Mohenjo-Daro : une cité très évoluée
Le caractère le plus stupéfiant des villes harappéennes est la complexité de leur urbanisme. Ces villes s’étendaient sur un périmètre de 100 à 200 ha au minimum.
Mohenjo-Daro est très bien conçue. On peut la comparer aux grandes villes américaines. D’ailleurs, les archéologues ont surnommé cette cité« le Manhattan de l’âge de bronze ».
mohenjo-daro-2.jpgMohenjo-Daro-reconstitution
En effet, on peut voir une douzaine d’artères tracées au cordeau traverser la ville du nord au sud, coupées d’est en ouest par des rues plus étroites qui délimitaient des pâtés de maisons. Cela évoque le quadrillage du prestigieux quartier new-yorkais. Les rues étaient pavées avec des centres administratifs imposants. Il y avait des rangées de petites maisons en briques dotées de toilettes privées et d’égouts. Au centre de Mohenjo-Daro se dressait la citadelle, vaste édifice abritant des salles de fêtes et des bureaux.
mohenjo-daro-4.jpgMohenjo-Daro-reconstitution
A proximité, des bains publics avaient été construits. Mohenjo-Daro abritait également ce qu’on a baptisé le « Grand Bain ». C’est une piscine de 12 m de long sur 7 de large et 2,40 m de profondeur. On pense qu’elle servait pour des cérémonies d’immersion car on retrouve les bains rituels dans la religion de l’hindouisme.
mohenjo-daro-9.jpgMohenjo-Daro-reconstitution-piscine
Les rues étaient bordées de magasins. A l’intérieur des maisons, il y avait généralement un puits et même quelque fois une salle de bain avec un bac à douche.
En l’absence de canalisations, ces maisons ne disposaient pas bien sûr de l’eau courante. Par contre, il existait un système d’évacuation des eaux usagées utilisant des conduits d’argile.
Ces tuyaux rejoignaient les égouts amovibles, en pierre, à chaque croisement, facilitant l’entretien du système.
mohenjo-daro-11.jpgMohenjo-Daro-reconstitution-vêtements et coiffes
Ce peuple était apparemment épris d’ordre et d’hygiène. Dans les ruines du site de Mehrgarh, les archéologues ont découvert l’équivalent de nos décharges industrielles. On y mettait les rebuts du travail des peaux, du cuivre, du talc, des coquillages etc…
D’autres bâtiments restent énigmatiques. A Harappa et Mohenjo-Daro, il existe deux édifices étranges avec un socle divisé en blocs, qui supportait probablement une construction en bois. On a cru qu’il s’agissait de greniers mais finalement ils restent un mystère.
mohenjo-daro-5.jpg
Mohenjo-Daro-reconstitution-plan
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De même, n’ayant retrouvé aucun édifice religieux, on suppose que cette civilisation adorait ses divinités en plein air. Pourquoi une civilisation aussi évoluée a-t-elle abandonné ces villes ?
Des cités abandonnées
A partir de 1 600 ans avant notre èreles villes étaient à l’abandon. De nombreuses théories ont été émises pour expliquer ce déclin. On a tout d’abord pensé que la civilisation de l’Indus avait été renversée par une invasion indo-européenne. Mais aucune preuve n’est venue étayer cette théorie. L’eau est peut-être la cause de cet abandon. En effet, des recherches archéologiques ont révélé que la civilisation de l’Indus devait lutter constamment contre les inondations. Certains quartiers de Mohenjo-Daro auraient été reconstruits huit foisMais, il n’y a aucune trace d’une catastrophe naturelle qui aurait touché l’ensemble des cités.
harappa3.jpgHarappa
Parallèlement à ce problème, des squelettes portent la trace de blessures à l’arme blanche. Il y aurait donc bien eu un conflit. Les fouilles relatives à cette époque ont révélé des destructions, des incendies et des squelettes sans sépulture. (YH : en l'absence d'armes, il peut s'agir ici de suicides collectifs, de pillages, etc...)
On constate en parallèle un retour en arrière dans la technique de céramique par exemple. Cependant, les squelettes sont fort peu nombreux et on n'a retrouvé aucun fragment d’armes.
Une explosion nucléaire ?
Plus récemment, une théorie assez révolutionnaire a été énoncée. Les scientifiques Davenport et Vincenti ont déclaré que la ville de Mohenjo-Daro avait été ravagée suite à une explosion nucléaire.
Ils ont trouvé de grosses strates de glaise et de verre vert. Les archéologues supposent qu’une très forte température a fait fondre de la glaise et du sable qui ont durci immédiatement après.
De semblables strates de verre vert ont été retrouvées dans le désert du Nevada après chaque explosion nucléaire.
L’analyse moderne a confirmé que des fragments de la ville avaient fondu au contact d’une très haute température. Les douzaines de squelettes qui ont été trouvés dans la région de Mohenjo-Daro présentent une radioactivité excédant la norme de presque 50 fois.
Ces analyses scientifiques nous ramènent à la grande épopée indienne, le Mahabharata. Elle contient des mentions d’une arme prodigieuse aux effets dévastateurs. Un des passages parle d’une « coquille », qui étincelait comme le feu, mais sans dégager de fumée.
« Quand la coquille a touché le sol, le ciel est devenu obscur, les tornades et les tempêtes ont ravagé les villes. Une horrible explosion a brûlé des milliers de gens et d’animaux, les réduisant en cendres. »
inde-harappa1.jpgMohenjo-Daro- centre
Bien sûr, on a du mal à imaginer qu’à une époque aussi lointaine des armes nucléaires ont pu être utilisées. Le texte est troublant quand on le met en parallèle avec les dernières découvertes. Pourrait-il s’agir d’un phénomène naturel qui aurait provoqué un cataclysme ? L’épicentre du choc a été détecté au centre de la villeA cet endroit, toutes les maisons ont été nivelées. A la périphérie, les destructions sont moins importantes.
L’énigme de Mohenjo-Daro reste entière pour le moment. Cependant, si l’on suppose qu’une catastrophe s’est abattue sur cette cité, cela n’explique pas l’abandon des autres villesMohenjo-Daro et Harappa sont les métropoles les plus connues mais il existait au moins trois autres villes aussi importantes. Il y en avait d’autres mais de moindre importance.
inde-bombay-crater-lonar.jpgInde-Bombay-cratère Lonar
Eléments de réflexion
 Il existe quelques rares cas de réacteurs nucléaires naturels : Article sur ce phénomène
 À ce jour, sur les 1052 sites qui ont été découvertsplus de 140 d'entre eux se trouvent sur les rives du cours d'eau saisonnier Ghaggar-Hakra.
En fait, le peuple indusien n'a pas disparu.
Au lendemain de l'effondrement de la civilisation de l'Indusdes cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d'une partie de sa population vers l'est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n'est pas un peuple, mais une civilisation : ses villes, son système d'écriture, son réseau commercial et, finalement, la culture qui en était son fondement intellectuel.
 Une des causes de cet effondrement peut avoir été un changement climatique majeur. Autour de 1800 av. J.-C., nous savons que le climat s'est modifié, devenant notablement plus frais et plus sec. Mais cela ne suffit pas pour expliquer l'effondrement de la civilisation de l'Indus. Une catastrophe tectonique pourrait avoir détourné les eaux de ce système en direction du réseau gangétique. 
Source : Wikipedia
 Une autre cause possible de l'effondrement de cette civilisation peut avoir été l'irruption de peuples guerriers au nord-ouest de l'Inde, qui auraient provoqué la rupture des relations commerciales avec les autres pays.
Plusieurs facteurs sont sans doute intervenus et ont conjointement provoqué ce déclin. A vrai dire, la raison de la chute de ce peuple et ce qu’il est devenu ensuite est très floue et sujet à polémique. Cependant, le fleuve et les changements climatiques ont certainement joué un rôle dans le déclin de cette civilisation.
La civilisation de la vallée de l’Indus a en tout cas marqué l’Inde. Bien des aspects de l’Inde d’aujourd’hui puisent leurs racines dans la civilisation de l’Indus. V.Battaglia.
MAJ 06-2015 : Rakhigarhi : l'énorme ville de 2 240 000 mde la civilisation de l'Indus se dévoile
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Les restes sont presque imperceptibles près du petit village de Rakhigarhi dans le nord de l'Inde. Les caractéristiques les plus visibles sont constituées de monticules bien ordonnés de galettes de bouse de vache, l'engrais naturel pour les exploitations agricoles des villageois d'aujourd'hui...
Sous la surface, cependant, se trouvait un vaste réseau de ruines et d'objets, autant d'indices d'une ancienne ville. Elle devait rivaliser, et probablement dépasser, l'énorme site archéologique le plus connu de la civilisation de l'Indus : Mohenjo-Daro.
Avec 224 hectares (2 240 000 m²), le site de Rakhigari peut se vanter d'être le plus grand site Harrapéen connu (civilisation de l'Indus ou Hindus) en Inde.
Depuis 1997, l'Archaeological Survey of India a entrepris une fouille minutieuse du site, révélant non seulement sa taille, mais aussi de nombreux objets, y compris des routes pavées, un système de drainage, un grand système de collecte des eaux pluviales, un système de stockage, une fabrique de briques en terre cuite...
Ils ont aussi trouvé des métaux finement travaillés, des bijoux, des coquilles de conque, de l'or, des pierres semi-précieuses, des cachets, des autels, et au moins un site funéraire.
rakhigarhi-hindus2.jpg
Certains des artefacts et éléments ont plus de 5000 ans. Les restes sont dispersés parmi cinq tertres, dont trois peuvent être fouillés. Les deux autres sous-tendent des zones peuplées et des parcelles agricoles.
La culture Harappéenne, dont Rakhigari faisait partie, était l'une des premières civilisations les plus avancées et était un important partenaire commercial de l'Egypte antique et de la Mésopotamie.
Néanmoins, on en sait relativement peu sur celle-ci. C'est la raison pour laquelle Rakhigari est un site clé pour la recherche et la conservation.
La plupart de la superficie du site reste à fouiller, et son intégrité archéologique est confrontée à un certain nombre de menaces graves, dont l’empiétement urbain, l'agriculture et l'érosion.
Pour faire face à ces menaces et protéger et préserver le site (pour des fouilles supplémentaire et pour le tourisme), des équipes d'experts, ainsi que des participants de la communauté locale, vont mettre en œuvre un certain nombre de mesures de conservation et de planification pour assurer sa pérennité.
Ainsi, le Fonds du patrimoine mondial (Global Heritage Fund - GHF), une organisation américaine à but non lucratif, espère mettre en place une approche holistique pour la protection et l'aménagement du site en intégrant la planification, la conservation, le développement communautaire et des partenariats stratégiques.
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Comme les anciennes structures ont été construites avec des briques de boue, l'érosion peut survenir rapidement après la mise au jour, il est donc impératif de commencer la conservation de suite.
Jusqu'à présent, le GHF et ses partenaires ont déjà terminé les sondages au géoradar et à la résistivité électrique du site. Ils ont effectué des relevés d'échantillons en surface pour identifier les zones d'activité et orienter les fouilles.
Pour la communauté scientifique, il s'agit d'un véritable trésor de nouvelles information et de données qui peuvent apporter un éclairage précieux sur la compréhension d'une ancienne grande civilisation.
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Les tertres de Rakhigarhi tels qu'ils apparaissent aujourd'hui. Notez l'utilisation extensive pour le stockage du fumier; Photo Credit: Sourav De, courtesy Global Heritage Fund
"Par sa taille, sa dimension, son emplacement stratégique et l'importance unique de la colonie", rapporte GHF ", Rakhigari correspond aux grandes villes harappéennes de Dholavira, Harappa et Mohenjo-Daro. Par ailleurs, les phases anciennes, mature et tardives de la culture Harappéenne sont toutes représentées à Rakhigari, offrant un excellente et rarissime endroit où étudier le développement et le déclin de cette civilisation antique énigmatique".
Source:
Popular Archaeology: "Little-Known Archaeological Site Could Answer Questions About The Enigmatic Indus Valley Civilization"
2012 à 2015 : Autres articles en liens : 

Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 2012, 06-2015