vendredi 9 septembre 2016

Civilisations disparues - vidéos 1

Civilisations disparues - vidéos 1



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étonnante stèle trouvée à Catal Hoyuk, - 9000 ans minimum... cette ville, l'une des plus anciennes du monde, située en Anatolie, détient les premiers mystères de l'Humanité, y compris cette stèle que je pourrai bien interprêter moi-même comme étant la représentation du fondateur de la ville... Noé lui-même, dans son Arche, le tout formant la toute première croix, qui sera reprise et déformée par divers cultes par la suite...



Voilà une série de vidéos en français ou en Version Originale sous-titrée en français qui concernent l'un de mes principaux sujets récurrent, et qui constituent déjà de nombreux articles parmis les 2000 présents sur ce site : les Civilisations disparues...

Les écrits sont nécessaires et même agréables pour mieux mémoriser, refléchir et discuter de tels sujets, mais il faut bien dire que les photographies et les vidéos apportent un + non négligeable, la vision étant largement complémentaire aux images générées par nos cerveaux à travers les écrits...

Certains de ces documentaires appuient parfois des affirmations (pas toujours prouvées en fait ou encore largement discutées) sur certaines explications ou interprétations d'auteurs divers. Je n'appuie pas toujours ces affirmations, préférant encore le point d'interrogation et le questionnement aux fausses certitudes, mais ces documentaires ont tout de même l'avantage de montrer les paysages, les artéfacts découverts et de proposer des idées alternatives à celles d'une science officielle trop facilement portée à se défausser sur des religions mal comprises, des poteries pas obligatoirement fabriquées sur les lieux (mais pillées ailleurs par exemple) ou elle-même à interpréter et affirmer des choses sans beaucoup de preuves !

















Conférence donnée en mars 2014 par Graham Hancock à Alternatives London - Saint James’s Church - Piccadilly.

Traduction de Jean Joseph Charlier.

Les différents lieux visités :

Ur

Edfou

Mohenjo-daro 

Harrapa

Dhola Vira

Dwarka

Golfe de Cambay

Kanyakumari

Rameswaram

Poompuhar et Mahabalipuram

Tiruvanamalaï

Sukuh

Gunung Padang

Nan Madol

Borobudur

Gizeh

Ponape

Angkor Wat

Alexandrie

Gobekli Tepe

Mnajdra

Bimini

Paracas

Nazca

Saqsaywaman

Naupa Huaca

Cusco

Tiahuanaco

Cutimbo

île de Pâques

La Venta - Mexico

Oaxaca




Les vestiges de Teotihuacán, au centre du Mexique, demeurent l'une des plus grandes énigmes de l'archéologie. Découverte par les Aztèques au XIVe siècle, la métropole mésoaméricaine, où s'élevaient pyramides, temples et bâtiments à plusieurs étages, était depuis longtemps abandonnée. Sa perfection est telle que les Aztèques la nommèrent "cité des dieux". Selon les historiens, cette ville de 200 000 habitants aurait été fondée par des populations ayant fui par dizaines de milliers une éruption du volcan Popocatépetl.

Mais quels étaient les dirigeants de cette nouvelle civilisation qui, à la différence des Mayas, ne laissa pas de trace écrite ? Pourquoi ce peuple disparut-il mystérieusement vers le VIIe siècle ? Des découvertes archéologiques récentes - notamment un passage souterrain sous la pyramide principale de la ville - livrent de passionnants éclairages sur cette civilisation perdue. Ce documentaire exceptionnel suit les archéologues dans leur exploration des galeries souterraines, qui recèlent des secrets vieux de mille huit cents ans.




L’une des plus mystérieuses civilisations est sans doute celle de l’Indus, découverte seulement vers 1920. Considérée comme l’un des fleuves les plus puissants du monde, l’Indus développe un débit annuel deux fois supérieur au Nil et trois fois supérieur à ceux de l’Euphrate et du Tigre. Son trajet impressionnant permettra le développement d’une voie de communication fluviale considérable et en même temps l’ascension d’une civilisation prospère, celle des Harappéens. Quelle fut l’histoire de cette civilisation récemment découverte et quelle explication peut-on donner à son déclin ?

A travers les fouilles de deux gigantesques citées, Mohenjo-Daro et Dholariva, le documentaire montre la vénération des habitants pour l'eau. Le plan de Dholariva, en particulier, a été conçu pour recevoir l'eau issue des crues dévastatrices dans seize gigantesques réservoirs situés autour de la ville, constituant ainsi un véritable exploit technique. Les habitants cultivaient principalement le blé et l'orge, les artisans étaient maîtres dans le travail du bois et de la cornaline.









FIN Civilisations disparues - vidéos 1



Yves Herbo, Sciences et Fictions et Histoireshttp://herboyves.blogspot.fr/, 04, 09-09-2016

dimanche 4 septembre 2016

Le mystère des tunnels de la cité engloutie de Baïes

Le mystère des tunnels de la cité engloutie de Baïes



Antrum entrance mini

Baïes (Baia de nos jours) est le nom d'une ancienne cité romaine, située en Italie, plus précisément au nord du golfe de Naples, dans une anse sur la rive est du cap Misène, entre la pointe de la Lanterne au sud et la pointe de l'Épitaphe au nord. Elle est proche de la base navale romaine de Misène, et fait face à Pouzzoles, de l'autre côté de la baie donc.

Plutôt qu'une ville, Baïes était un regroupement de villae de villégiature étagées sur la pente intérieure d'un ancien cratère (l'endroit est une caldeira volcanique, suite à une éruption explosive vers - 35000), en partie submergé par la mer, Baïes devait son succès à la douceur de son climat et surtout à la présence de sources thermales engendrées par le volcanisme actif des Champs Phlégréens. Ces sources chaudes, sulfureuses ou salines, sont vantées comme les plus curatives et les plus abondantes d'Italie par Pline l'Ancien, Strabon, Florus, Fronton et aussi Flavius Josèphe.


Baia italie

Baïes dans la Baie de Naples, photo aérienne

Le site antique est de nos jours en partie submergé, en raison de l'affaissement du terrain causé par des phénomènes bradysismiques (Le bradyséisme désigne une remontée ou une baisse lente du niveau du sol, d'origine volcanique. Ce phénomène a été observé dans des caldeiras sur trois continents différents : les champs Phlégréens en Italie, dans la Long Valley aux États-Unis et au Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée).

Selon la légende rapportée par Strabon, Baïes tirerait son nom de la présence de la sépulture de Baios, compagnon d'UlysseSilius Italicus confirme cette tradition, et indique que Hannibal Barca visite ce site peu après la reddition de Capoue...

Vitruve et auparavant Pline l'Ancien, signalent les intéressantes propriétés de la terre pulvérulente du lieu (il s'agit ici de cendres volcaniques). Mêlée à la chaux et aux moellons, elle forme un béton résistant à l'eau, et permet de construire des môles et des piscines d'eau de mer. Le thermalisme se perfectionne à Baïes, où l'on capte les vapeurs chaudes qui montent du sol dans un bâtiment qui forme ainsi une étuve naturelle...

Le site devient l'endroit privilégié des riches romains à la fin de la République de Rome et devient le lieu des orgies des notables et de leurs résidences d'été. l'Empereur Auguste fini par y construire un vaste palais, qui sera utilisé par tous ses successeurs. Et c'est à la fin de l'Empire que les vibrations dues au bradyséisme font s'affaisser le rivage, d'abord entre le 3e siècle et le 5e siècle, puis du 7e siècle au 8e siècle. Les terres les plus basses, entre la pointe Castello et la pointe Epitaffio, se sont donc retrouvées immergées. Aujourd'hui, entre trois et huit mètres de fond, gisent la rue Herculanea, le complexe thermal de la villa dei Pisoni, les mosaïques de la villa Protir. L'éruption du Monte Nuovo à 2 km au nord de Baïes en 1538 recouvre des sites romains d'un cône de scories de 800 mètres à la base et provoqua d'importantes variations de niveau marin (gonflement de 6 mètres suivi d'un tassement de 4 mètres observé à Pouzzoles).

Baies italie

Il est intéressant de noter que, autant à Baïes que dans la ville d'en face, à Pouzzoles, des ruines et des temples s'enfoncent dans les eaux avant de ressortir régulièrement à l'air libre, suivant les mouvements du sol... Par exemple, les colonnes du temple de Sérapis à Pouzzoles, ancien marché romain, portent les traces de ces mouvements, le temple se retrouvant soit au-dessus soit en dessous du niveau de la mer. Leur analyse a permis d'identifier les différentes phases du phénomène depuis l'ère romaine :

du 2e siècle av. J.-C. au 9e siècle : subsidence ; du 10e siècle au 16e siècle : remontée du sol, avec apparition du volcan monte Nuovo (1538) ; du 17e siècle à 1970 : subsidence ; de 1970 à 1985 : deux crises marquées, entre 1970 et 1972 puis entre 1983 et 1984, conduisent à une élévation du sol d'environ 3,5 m. par jour ; de 1985 à 2005 : subsidence, entrecoupée de brefs épisodes de remontées (1989, 1994, 2000) ; depuis 2005 : remontée du sol, toujours en cours...

L'événement le plus important après celui de -35000 est daté autour de -3400 avant JC et a provoqué un soulèvement de 40 mètres des rivages...



Greco romain baiae baies

Baïes du temps des Romains, reconstitution (http://jeanclaudegolvin.com/baies/)

Voici donc un endroit très intéressant pour l'archéologie, y compris l'archéologie sous-marine... Les importants vestiges archéologiques, dégagés à partir de 1923 par Amedeo Maiuri, puis lors d'une intense campagne de fouilles en 1941, ont révélé une stratification des constructions, de villas et de complexes thermaux, appartenant à une période historique allant de la fin de l'époque républicaine à l'époque d'Auguste, d'Hadrien et des Sévères. La découverte en 1969 près de la pointe de l'Épitaphe de statues de marbre représentant Ulysse et son compagnon Baios a été suivie d'une campagne de fouilles sous-marines, qui ont fait découvrir un nymphée daté de l'époque de Claude. Le nymphée découvert lors des campagnes de fouilles sous-marines de 1980-1982 sous les eaux de la pointe de l'Épitaphe a été reconstitué au musée dans une grotte artificielle. Il figure l'épisode de l'Odyssée dans lequel Ulysse, aidé d'un de ses compagnons, identifié ici à Baios, apporte un récipient plein de vin au Cyclope Polyphème, dont la statue n'a pas été retrouvée. Les niches, sur les côtés du nymphée représentaient des statues de membres de la famille impériale à l'époque de Claude.

Une tombe samnite datée de 300/290 av. J.-C., dont les parois intérieures sont décorées de fresques, représente le banquet funèbre du couple défunt.

Les vestiges les plus remarquables sont échelonnés sur le flanc de la colline sur un front de 450 mètres. Qualifiés de façon impropre de temples par la dénomination populaire, ils ont été identifiés comme un vaste ensemble thermal, puis comme un palais impérial, en raison de l'ampleur des constructions.






Mais, en plus de l'intérêt que nous portons ici pour les cités englouties (partiellement ici) ou disparues, il y a un autre mystère lié aux lieux (et d'autres si on considère que Néron par exemple a possédé aussi sa villa ici et que sa mère Agrippine la Jeune (sœur de Caligula, épouse de Claude) a été assassinée sous ses ordres à proximité, par exemple...) car on y a découvert une multitude de souterrains et tunnels qui posent des questions ayant trait à certaines légendes romaines... dont celles sur Hadès et les Enfers...

Hormis le fait que la cité a été un endroit de débauches et luxures, d'orgies et de crimes, il a été aussi, en même temps, un endroit de guérisons et de soins liés aux sources thermales nombreuses et aux exploitations des boues, sables et vapeurs diverses attachés à la chaleur du volcanisme sous-jacent. 

Les Champs Phlégréens qui se trouvent sur la rive nord de la baie de Naples n'ont rien d'attrayant si on cherche de la verdure et un rapport avec des champs et la campagne. Ils font partie de la caldeira d'un volcan, jumeau du Mont Vésuve, le destructeur de Pompéi et de Herculanum, à quelques kilomètres à l'Est. Le volcan est toujours actif, avec une dernière éruption en 1538, et possédait autrefois un cratère qui mesurait 12,9 kilomètres de diamètre, mais dont la plus grande partie est sous l'eau maintenant. La partie qui est toujours accessible sur la terre se compose d'un plateau stérile jonché de décombres. Des éclats de feu sortant des rochers sur les lieux et des nuages ​​de gaz sulfureux serpentant sur les vents sortant du sous-sol profond.

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Les Champs Phlégréens



Les Champs, en bref, sont infernaux, et il est pas surprenant que, dans les mythologies grecque et romaine, ils ont été associés à toutes sortes de contes étranges. Le plus intéressant, peut-être, est la légende de la Sibylle de Cumes, qui a pris son nom de la ville voisine de Cumes, une colonie grecque datant d'environ 500 Avant JC. Une époque où les Étrusques régnaient encore sur une grande partie de l'Italie centrale et où Rome n'était qu'une ville-état gouvernée par une lignée de rois tyranniques.

Dans la mythologie grecque, la sibylle est une prêtresse d'Apollon qui personnalise la divination et prophétise, fait des oracles. Elles le faisaient dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l'abri de toute contestation ultérieure. Fameuse est sa prophétie orale pour un soldat « Ibis redibis non morieris in bello ». Si une virgule est placée avant le « non », la phrase devient «Tu iras, tu reviendras, tu ne mourras pas en guerre », mais si la virgule était placée après le « non », la phrase est « Tu iras, tu ne reviendras pas, tu mourras en guerre ».

Cette pratique, ainsi que l'ambiguïté de leur apparence, a donné le qualificatif de « sibyllin » qu'on attribue à des écrits ou des paroles obscures, énigmatiques, mystérieuses ou à double sens. La sibylle figure l'être humain élevé à une dimension surnaturelle, lui permettant de communiquer avec le divin et d'en livrer les messages, tels le possédé, le prophète, l'écho des oracles, l'instrument de la révélation. Les sibylles furent considérées comme des émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive : elles seraient à ce titre le symbole même de la révélation. Aussi n'a-t-on pas manqué de rapprocher le nombre des douze sibylles de celui des douze apôtres et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises. Mais il faut noter, et c'est important pour les origines profondes, que l'éthymologie nous indique que le grec "sibylla" dériverait du sanscrit "shramana" = "être éclairé", ce mot a aussi donné "chaman"...



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Les représentations des douze sibylles d'Apollon et des prophètes de l'ancien testament de la chapelle de Saint Herbot (en Bretagne). YH : je ne peux que m'étonner encore une fois d'une certaine synchronicité dans mon existence quand on considère que mes recherches sur les Sibylles m'amènent à la chapelle Saint-Herbot, qui contient une rare représentation des-dites Sybilles en lien avec les 12 Apôtres, mais aussi une consécration à Saint Yves : je m'appelle Yves Herbo !...)

La Sibylle de Cumes, comme le dit la mythologie grecque, était une femme nommée Amalthaea (Amalthée), qui rôdait dans une grotte sur les Champs Phlégréens. Elle était jeune et assez belle pour attirer l'attention du dieu du soleil, Apollon, qui lui a offert un souhait en échange de sa virginité. Montrant un tas de sable dans sa main, Amalthée a demandé une année de vie pour chaque grain de la pile. Cependant, elle n'honora pas sa promesse. Malheureusement pour elle, elle avait omis de formuler son vœu de manière à conserver toujours la fraîcheur de ses vingt ans et sa main contenait un millier de grains au moment de son vœu... Apollon l'exauça à la lettre, changeant ainsi le souhait en malédiction. Elle se mit donc à vieillir progressivement au fur et à mesure de son interminable existence de mille ans, jusqu'à demeurer toute recroquevillée dans une bouteille suspendue au plafond de sa cave. Aux enfants qui lui demandaient ce qu'elle désirait, elle répondait : « je veux mourir ». Ce qui va nous mener aux mystérieux souterrains découverts (ci-dessous) est que Virgile décrit comme la descente d'Énée aux Enfers, accompagné par la Sibylle de Cumes ; elle lui avait montré où cueillir le rameau d'or, dans les bois sur les bords du lac d'Averne, rameau qui devait lui permettre de pénétrer dans le royaume d'HadèsVirgile dépeint son griffonnage de l'avenir sur des feuilles de chêne qui se trouvaient dispersées à l'entrée de sa grotte, et déclare que la grotte cache une entrée au monde souterrain...

Le plus connu et l'un des plus intéressants de tous les contes associés à la Sibylle de Cumes est censé se dérouler sous le règne de Tarquin le Superbe. Il était le dernier des rois mythiques de Rome, et certains historiens, au moins, concèdent qu'il a vraiment existé et régné vers le sixième siècle av JC. Selon la légende, la Sibylle a voyagé vers le palais de Tarquin, portant neuf livres de la prophétie qui énonce l'ensemble de l'avenir de Rome. Elle a offert l'ensemble au roi pour un prix si énorme qu'il a sommairement refusé, sur ce, la prophétesse est partie, a brûlé les trois premiers des livres, et est revenue, offrant le reste des six livres à Tarquin au même prix. Encore une fois, le roi a refusé, bien que moins arrogant cette fois, et la sibylle a donc brûlé trois autres des volumes précieux. La troisième fois, lorsqu'elle a approché le roi, il crut sage de consulter un conseil de prêtres, les Augures, qui déplorèrent la perte des six livres et lui conseillèrent d'acheter ceux qui restaient, même au prix fort.

Ce qui rend cette histoire intéressante pour les historiens, ainsi que les folkloristes, c'est qu'il y a de bonnes preuves que trois rouleaux grecs, connus collectivement comme les livres sibyllins, ont vraiment été maintenus, étroitement gardés, pendant des centaines d'années après le temps de Tarquin le Superbe. Protégés dans un coffre de pierre, dans une voûte sous le temple de Jupiter Capitolin, les rouleaux ont été ressortis à des moments de crise et utilisés, non pas comme un guide détaillé de l'avenir de Rome, mais comme un manuel qui établissait les rituels nécessaires pour éviter d'imminentes catastrophes.

Les livres sibyllins ont par exemple été consultés durant l'année 194 av. J.-C. en raison de tremblements de terre. Ces livres, confiés à la garde de deux prêtres particuliers appelés duumvirs, étaient consultés lors des grandes calamités, mais il fallait un décret du sénat romain pour y avoir recours, et il était défendu aux duumvirs de les laisser voir à quelqu'un sous peine de mort. Ils ne contenaient pas de prophéties, mais des remèdes expiatoires à appliquer lorsque surviennent des « prodiges », événements exceptionnels particulièrement redoutés par les Romains. En réalité, le texte des Livres sibyllins était d'une obscurité telle que des siècles plus tard, Cicéron, peu enclin à la crédulité, dira qu'on pouvait en tirer ce que l'on voulait au gré des circonstances.


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"Baiae and the Bay of Naples", peinture de J.M.W. Turner en 1823, bien avant que la modernisation ait effacé en grande partie les ruines romaines à l'extérieur. Image: Wikicommons.



Ils ont bien servi la République jusqu'à ce que le temple ait brûlé en 83 avant JC, et il étaient si vitaux que d'énormes efforts ont été faits pour rassembler à nouveau les prophéties perdues, en envoyant des ambassadeurs vers toutes les grandes villes connues du monde pour trouver des fragments qui pourraient provenir de la même source. Contrôlés et expurgés par Auguste et Tibère, ils furent finalement détruits par des fanatiques chrétiens quelques siècles plus tard, en l'an 406, sous l'empereur Honorius (395-423), en raison de la prédiction imputant à ces derniers la destruction de l'humanité, ou par le général Flavius ​​Stilicon (nous ignorons la vérité à ce sujet car c'est Rutilius Namatianus, préfet de Rome en 417, qui dénonce Stilicon comme l’instigateur de cette action sacrilège. Comme il l’accuse aussi de trahison et d’avoir introduit les barbares dans le Latium, reproches historiquement injustifiés, les historiens modernes sont dubitatifs sur cette responsabilité... YH : mais une grande partie de notre Histoire est bien de toute façon constituée de simples témoignages écrits et non objectifs la plupart, car participants eux-même à cette Histoire, d'un côté ou d'un autre...).

Quoiqu'il en soit, l'existence des livres sibyllins suggère certainement que Rome a pris la légende de la Sibylle de Cumes au sérieux, et même le géographe Strabon, écrivant à ce propos à l'époque du Christ, indique clairement qu'il y avait en réalité un "Oracle de la Mort" quelque part dans les Champs Phlégréens. Donc, il est à peine surprenant que des archéologues et des chercheurs de légendes romantiques aient parfois passé du temps à la recherche d'une grotte ou d'un tunnel, qui pourrait être identifié comme la véritable maison d'une véritable sibylle, ni que certains ont espéré qu'ils allaient découvrir une entrée, sinon vers Hadès, du moins vers certaines cavernes souterraines spectaculaires...

Au fil des ans, plusieurs endroits, dont le plus connu se trouve à proximité du lac Averne, ont été identifiés comme " l'antro della sibilla ", la grotte de la Sibylle. Aucun, cependant, ne conduit à nulle part qui pourrait raisonnablement être confondu avec une entrée au monde souterrain (Enfers ou autre Agartha). De ce fait, la quête continue, et peu à peu les chercheurs restants concentrent leur attention sur l'ancienne station romaine de Baïes (Baia), qui se trouve dans la baie de Naples, à un endroit où les Champs Phlégréens disparaissent sous la mer Tyrrhénienne. Il y a deux mille ans, Baiae était un spa florissant, renommé à la fois pour ses cures de minéraux et pour l'immoralité scandaleuse qui y a prospéré. Aujourd'hui, c'est un peu plus qu'une collection de ruines pittoresques, mais c'était là, dans les années 1950, que l'entrée d'une antre inconnue jusqu'alors a été découverte par l'archéologue italien Amedeo Maiuri. Elle avait été cachée pendant des années sous une vigne; Les travailleurs de Maiuri devaient enlever une accumulation de 15 pieds (4 m 60) d'épaisseur de terre et de vigne.



Antrum entrance

L'entrée étroite telle qu'elle a été dégagée dans les années 1950

L'antre de Baïes s'est avérée difficile à explorer. Un dédale de tunnels, de toute évidence anciens et d'origine humaine, disparaissait dans une colline près des ruines d'un temple. Les premiers spectateurs curieux, qui pressaient leurs têtes dans son étroite entrée, découvraient un passage noir qui était trop chaud et auréolé de fumées; ils pénétrèrent seulement de quelques mètres à l'intérieur avant de battre en retraite. Là, le mystère s'est reposé, et il n'a pas été relancé jusqu'à ce que le site soit venu à l'attention de Robert Paget, au début des années 1960.



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Un plan en coupe et en perspective du système de tunnels de Baïes

Paget n'était pas un archéologue professionnel. C'était un Britannique qui travaillait dans une base aérienne de l'OTAN à proximité, qui a vécu à Baïes, et fouillé la plupart du temps comme un hobby, une passion du dimanche. En tant que tel, ses théories doivent être considérées avec prudence, et il est intéressant de noter que lorsque les académiques Papers of the British School at Rome ont accepté de publier les résultats de la décennie pendant laquelle lui et un collègue américain nommé Keith Jones ont passé à creuser dans le tunnel, une distinction nette a été établie entre l'approbation d'une description simple des conclusions et le refus de l'école de laisser des commentaires sur les théories où Paget était parvenu pour expliquer ses découvertes troublantes. Ces théories finalement font leur apparition sous forme d'un livre, mais qui a attiré peu d'attention, de façon surprenante, car la paire d'auteurs a prétendu avoir trébuché à travers rien de moins qu'une réelle "entrée du monde souterrain"...

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Robert Paget



Paget a été l'un des rares hommes qui espéraient encore localiser la "grotte de la sibylle» décrite par Virgile, et ce fut cette obsession qui l'a rendu prêt à se risquer à l'intérieur inhospitalier. Lui et Jones tracèrent leur chemin par l'ouverture étroite et se trouvèrent à l'intérieur d'un tunnel haut mais étroit, de huit pieds de haut, mais seulement 21 pouces de large (2m45 sur 53 cm). La température à l'intérieur était inconfortable mais supportable, et même si l'atmosphère intérieure était encore teintée de fumées volcaniques, les deux hommes se pressaient dans un passage qui, selon eux, n'avait probablement pas été utilisé depuis 2000 ans.

En suivant le tunnel vers le bas, Paget et Jones ont calculé qu'il est descendu de seulement environ 10 pieds (3 m.) dans les 400 premiers pieds (122 m.) de sa longueur, avant de se terminer dans un mur solide de décombres qui a bloqué le chemin. Mais malgré les preuves rares, que les deux hommes avaient réussi à rassembler au cours de cette première phase de leur enquête, elles les ont persuadées que cela valait la peine de s'appuyer dessus. D'une part, l'énorme quantité de pierres qui avaient été transportées dans les profondeurs suggère un degré considérable d'organisation : des années plus tard, lorsque l'excavation du tunnel fut complète, il serait estimé que 700 yards cubes de décombres (640 mètres cube), et 30.000 jours/homme, ont été nécessaires pour le combler. Pour un autre, en utilisant une boussole, Paget a déterminé que la terrasse où le système de tunnel commençait a été orientée vers le lever du soleil du plein été, et donc le solstice, tandis que le passage mystérieux courait exactement d'est en ouest et est, par conséquent, sur la ligne équinoxiale du lever du soleil. Cela suggère qu'il a servi un but rituel.



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Un plan général dessiné par Paget



Il a fallu à Paget et Jones, travaillant dans des conditions difficiles avec un petit groupe de bénévoles, la plus grande partie d'une décennie pour déblayer et explorer ce qui s'est avéré être un système de tunnels très ambitieux. Sa fonction cérémonielle semblait être confirmée par l'existence d'un grand nombre de niches pour des lampes à huile; elles sont produites chaque yard (ou 92 cm) dans les niveaux inférieurs des tunnels, beaucoup plus souvent que ce qui aurait été nécessaire pour fournir simplement un éclairage. Les constructeurs ont également bien réfléchi à la disposition du complexe, qui semble avoir été conçu pour dissimuler ses mystères.

Dans la partie des tunnels obstrués par des gravats, Paget et Jones ont trouvé, caché derrière un coude en S, un second blocage. Ceci, les explorateurs l'ont découvert, a marqué le lieu où deux tunnels ont divergé. Fondant sa pensée sur les restes de quelques pivots anciens, Paget a suggéré que l'endroit avait, à un moment, supporté une porte dérobée. Le pivot fermé, cela aurait masqué l'entrée d'un second tunnel qui était utilisé comme un raccourci vers les niveaux inférieurs. Ouvert partiellement, il aurait pu être utilisé (l'explorateur l'a suggéré) comme un système remarquablement efficace de ventilation; l'air vicié chaud serait aspiré hors du complexe du tunnel au niveau du plafond, tandis que les courants d'air de refroidissement de la surface étaient constamment attirés en bas, le long de la chaussée.

Mais c'est seulement quand les hommes sont allés plus loin sous la colline que le plus grand mystère des tunnels s'est révélé. Là, caché au fond d'un passage beaucoup plus raide, et derrière un second coude en S, qui empêchait quiconque en approche de le voir jusqu'au dernier moment, courait un ruisseau souterrain. Une petite "plateforme d'atterrissage", projetée au-dehors des eaux sulfureuses, qui passait de gauche à droite dans le tunnel et disparaissait dans l'obscurité. Et la rivière elle-même était chaude au touché approchant du point d'ébullition.


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Une photo d'époque de la "rivière Styx" trouvée au fond du dédale de souterrains



Les conditions à ce point bas dans le complexe de tunnels étaient certainement stygiennes (eaux stygiennes, venant du Styx, des eaux acides rongeant les métaux...). La température avait atteint 120 degrés Fahrenheit (49° C); l'air puait le soufre. Ce fut un soulagement de trouver un chemin à travers le cours d'eau et un passage ascendant raide de l'autre côté, qui s'est finalement ouvert dans une antichambre, orientée cette fois vers le coucher du soleil, que Paget a surnommé le «sanctuaire caché». À partir de là, plusieurs escaliers cachés montent vers la surface pour émerger derrière les ruines des réservoirs d'eau qui avaient nourri les spas de l'ancien temple.

Qu'était cette «Grande Antre», comme Paget l'a surnommée ? Qui l'avait construite et dans quel but ? Et qui l'avait arrêtée jusqu'à nos jours ? Après une décennie d'exploration, lui et Jones avaient formulé des réponses à ces questions.

Le système de tunnel, ont proposé les deux hommes, avait été construit par des prêtres pour imiter une visite au milieu des myths Grecs. Dans cette interprétation, le courant d'eau représentait le légendaire fleuve Styx, que les morts devaient traverser pour entrer dans le séjour des morts; un petit bateau, ont spéculé les explorateurs, aurait été en attente à l'embarcadère pour transporter les visiteurs à travers. De l'autre côté, ces initiés auraient grimpé les escaliers jusqu'au sanctuaire caché, et parvenus là, ils auraient rencontré ... qui ? Une possibilité, pensait Paget, serait que c'était une prêtresse posant comme la Sibylle de Cumes, et c'est pour cette raison qu'il a pris la décision d'appeler le complexe du nom de "Antre de l'Initiation."

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Paget a trouvé un fragment de graffitis de 30 cm de haut, peints assez près de l'entrée des tunnels. Il a interprété la première ligne comme disant "Illius" ("de cette, de ceci"), et le second comme un symbole raccourci représentant une prière à la déesse grecque Héra.



Les tunnels, alors, de l'avis de Paget, pourraient avoir été construits pour permettre à des prêtres de persuader leurs clients ou peut-être tout simplement de riches voyageurs, qu'ils avaient réellement voyagé à travers le monde souterrain. Les températures caniculaires du sous-sol et les dérives épaisses de vapeurs volcaniques auraient certainement donné cette impression. Et si les visiteurs étaient fatigués, embrouillés ou peut-être tout simplement drogués, il aurait été possible de créer une expérience puissamment surnaturelle, capable de convaincre même les plus sceptiques...

En faveur de cet argument, a poursuivi Paget, a été la planification minutieuse des tunnels. La «division des chemins», avec sa porte cachée, aurait permis à un groupe de prêtres, et à la «Sibylle de Cumes", peut-être, un accès rapide au sanctuaire caché, et la rencontre avec le "fleuve Styx" aurait été renforcée par la construction des tunnels ayant une voie avec des coudes en S pour cacher sa présence aux nouveaux initiés. Le système, en outre, suivait de près les anciens mythes concernant les visites au monde souterrain. Dans l'Eneide de Virgile, par exemple, le héros, Enée, traverse le Styx une seule fois sur son parcours souterrain, ressortant de l'Hadès par un autre itinéraire. Le complexe de tunnel à Baïes semblait avoir été construit pour permettre un tel voyage et Virgile, dans l'argumentation de Paget, avait vécu à proximité et pourrait lui-même avoir été initié aux mystères de Baïes...

Dater la construction du complexe était un plus grand défi. Les explorateurs ont trouvé peu de preuves à l'intérieur des tunnels qui pourraient pointer vers l'identité des constructeurs, juste un fil à plomb de maçon dans l'une des niches et des graffitis anciens. Mais, en travaillant sur l'hypothèse que les passages avaient fait partie du complexe du temple environnant, ils ont conclu qu'ils ne pouvaient être datés que de la période archaïque tardive, vers 550 avant JC, à peu près au temps où la Sibylle de Cumes a été dit avoir vécue. Si oui, le complexe a été presque certainement le travail des colons grecs de Cumes eux-mêmes. Quant à savoir quand les tunnels avaient été bloqués jusqu'ici, Paget a pensé que cela a du avoir eu lieu après le temps de Virgile, au cours de la période impériale du début de l'histoire romaine. Mais qui exactement a ordonné le travail, ou pourquoi, il ne pouvait pas le dire...

Avec le temps, Paget et Jones ont résolu au moins quelques-uns des mystères de la Grande Antre. En 1965, ils ont persuadé un ami, le colonel David Lewis de l'armée des Etats-Unis, et son fils d'enquêter sur le Styx pour eux, en utilisant un appareil de plongée. Les deux plongeurs ont suivi le cours d'eau dans un tunnel considérablement profond et ont découvert la source de sa chaleur mystérieuse: deux sources d'eau bouillante, surchauffées par les chambres volcaniques du Champs Phlégréens.


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Photo d'époque d'une des sources bouillantes de la "rivière Styx" (One of the two boiling springs that feed the “Styx,” photographed in 1965, 250 feet beneath the surface, by Colonel David Lewis, U.S. Army)

 

Que les théories élaborées de Paget et Jones soient correctes reste un sujet de débat. On ne peut guère douter que ce complexe de tunnel ait servi un but rituel, si les mesures de la boussole des explorateurs sont correctes, et les spécificités de sa construction remarquable semblent soutenir une grande partie de ce que dit Paget. Des explications alternatives, une seule, que les tunnels faisaient partie d'un système conçu pour fournir des eaux chaudes riches en minéraux pour les bains au-dessus, semble plausible, mais elle ne peut certainement pas expliquer des fonctionnalités telles que les coudes en S conçus pour cacher les merveilles avant que s'approchent les visiteurs. La question centrale pourrait bien être de savoir s'il est possible de voir le canal d'eau bouillante du sous-sol profond de Paget, comme autre chose qu'une représentation délibérée d'une des rivières légendaires que ceinturaient Hadès, sinon le Styx lui-même, alors peut-être le Phlegethon, la mythique " rivière de feu " qui, dans l'Enfer de Dante, contient les âmes des défunts. Les historiens du monde antique ne contestent pas que de puissants prêtres étaient parfaitement capables de monter des tromperies, et ont élaboré un rapport géologique récent sur le site de l'Oracle grec bien mieux connu à Delphes, démontrant que des fissures dans les rochers à proximité amenaient des gaz enivrants et anesthésiques à la surface à cet endroit, ce qui suggère qu'il pourrait avoir été sélectionné et utilisé dans un but très semblable à celui que Paget a proposé à Baïes.

Pourtant, beaucoup de mystères restent sur la Grande Antre, pas seulement la question controversée de savoir comment les constructeurs anciens, travaillant avec des outils primitifs à la fin de l'âge du bronze, pourraient éventuellement avoir eu connaissance de l'existence de la "rivière Styx," encore moins en creusant un tunnel si nettement interceptant. Il n'y a aucune trace de la rivière en ébullition à la surface et il a fallu attendre les années 1970, après la mort de Paget, que ses collaborateurs aient finalement découvert, en injectant des colorants de couleur dans ses eaux, qu'elle se jette des miles marins plus loin, sur le nord du côté du Cap Miseno.

Peu de choses semble avoir changé à Baia depuis les jours de Paget. Ses découvertes ont fait remarquablement peu d'impact sur le tourisme dans l'ancienne station, et aujourd'hui encore, le réseau de tunnels, qu'il a travaillé si longtemps à dégager, reste verrouillé et à peine visité. Un guide local peut être embauché, mais le complexe reste difficile, chaud et inconfortable à visiter. Il y a eu des petites tentatives pour exploiter l'idée que c'était autrefois considéré comme une entrée du monde souterrain, des Enfers, et, dans l'attente d'une nouvelle enquête par des archéologues professionnels, il n'y a pas beaucoup plus à dire sur l'origine et le but des tunnels. Mais, même parmi les nombreux mystères du monde antique, la Grande Antre sur la baie de Naples reste sûrement parmi les plus intrigantes...

Sources :

C.F. Hardie. “The Great Antrum at Baiae.” Papers of the British School at Rome 37 (1969); Peter James and Nick ThorpeAncient Inventions. London: Michael O’Mara, 1995; A.G. McKayCumae and the Phlegraean Fields. Hamilton, Ont: Cromlech Press, 1972; Daniel OgdenMagic, Witchcraft and Ghosts in the Greek and Roman Worlds: A Sourcebook. Oxford: Oxford University Press, 2002; R.F. Paget. “The ‘Great Antrum’ at Baiae: a Preliminary Report. Papers of the British School at Rome 35 (1967); R.F. PagetIn the Footsteps of Orpheus: The Story of the Finding and Identifications of the Lost Entrance to Hades, the Oracle of the Dead, the River Styx and the Infernal Regions of the Greeks. London: Robert Hale, 1967; H.W. ParkeSibyls and Sibylline Prophecy in Classical Antiquity. London: Routledge, 1988; P.B. Wale. “A conversation for ‘The Antrum of Initiation, Baia. Italy’.” BBC h2g2, accessed 12 August 2012; Fikrut Yegul. “The Thermo-Mineral Complex at Baiae and De Balneis Puteolanis.” The Art Bulletin 78:1, March 1996, 
Mike Dashhttp://www.smithsonianmag.com/history/the-unsolved-mystery-of-the-tunnels-at-baiae-56267963/?no-ist, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ba%C3%AFes, http://pickland.chez-alice.fr/sybilles1.htm, http://www.oracleofthedead.com/the-oracle-site-plan/#


Une rapide visite de l'entrée et du premier tunnel de la Grande Antre...



Yves Herbo et Traductions, Sciences et Fictions et Histoireshttp://herboyves.blogspot.fr/, 31-08-2016, 04-09-2016