vendredi 7 mai 2021

Importante excursion magnétique il y a 42 000 ans

Importante excursion magnétique il y a 42 000 ans


Magnetosphere rendition

Notre bouclier magnétique nous protège des vents solaires et rayons cosmiques, sauf s'il diminue trop. Domaine publique.


Connue sous le nom d'excursion de Laschamp - d'après le nom du village français dans lequel elle a été mise au jour, une importante tentative d'inversion magnétique est survenue. Elle s'est produite il y a entre 41.000 et 42.000 ans avant le présent. Les pôles magnétiques terrestres se sont alors déplacés pendant environ 800 ans avant de reprendre finalement leur place initiale.

C'est en étudiant les cernes d'un kauri, un arbre endémique de la Nouvelle-Zélande, que les chercheurs ont pu estimer les changements dans les niveaux de radiocarbone pendant cette demi-inversion géomagnétique. Ils ont pu ainsi établir une échelle de temps détaillée de la façon dont l'atmosphère a évolué au cours de l'événement d'Adams. Une sorte de pierre de rosette qui leur a permis de relier entre eux diverses observations passées et parfois géographiquement éloignées.

Jusque à présent, les scientifiques s'étaient concentrés sur les changements survenus au moment de l'inversion. Le champ magnétique de la Terre s'est alors trouvé affaibli d'environ 28 % en moyenne par rapport à ce qu'il est aujourd'hui. Mais les chercheurs de l'université de Nouvelle-Galles du Sud nous apprennent que la période la plus sensible s'est déroulée au moment de la préparation de l'excursion. « L'intensité du champ magnétique terrestre était alors inférieure à 6 % de ce qu'elle est aujourd'hui», remarque Chris Turney. Une boussole à l'époque, si elle existait, n'aurait plus du tout trouvé le nord, s'affolant sans arrêt.

Le bouclier qui protège notre Planète des rayonnements cosmiques avait-il presque entièrement disparu à cette période ? Par chance, notre Soleil connaissait alors une phase d'activité moins intense que celle que nous expérimentons aujourd'hui. Moins intense, mais plus instable aussi. Ainsi, selon les scientifiques, « le rayonnement solaire non filtré a ionisé l'atmosphère de notre Terre et "frit" la couche d’ozone stratosphérique, déclenchant une vague de changements climatiques à travers le monde. »

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mercredi 5 mai 2021

Néandertal et ses mystérieuses structures en cercle

Néandertal et ses mystérieuses structures en cercle


Homme neandertal mammouth 5

reconstitution de structures en ossements de mammouths


Les données étant plus nombreuses, il est temps de parler des mystérieuses structures bâties par les Néandertaliens en forme de cercle, à base d'ossements de mammouths. Pour rappel, j'ai déjà parlé et relayé la découverte du CNRS, en France, d'une étrange structure en cercle, découverte dans la grotte de Bruniquel, mais faite en stalagmites, et datée d'environ 180 000 ans. Une structure pouvant d'ailleurs rappeler celles faites en ossements de mammouths ailleurs, les stalagmites rappelant éventuellement des défenses de mammouthhttps://www.sciences-faits-histoires.com/blog/preuves-autre-histoire/des-constructions-en-cercle-de-presque-180-000-ans-en-france.html


En fin d'article, je ferai aussi mention de la découverte récente, en Russie du sud, au-dessus de la Mer Noire et face à l'Ukraine, d'une structure identique en os de mammouth, mais à priori bâtie par Homo Sapiens (Homme moderne) il y a environ 26 000 à 19 000 ans, une éventuelle réutilisation ou imitation donc, par une culture encore mal connue, qui a utilisé parfois des techniques uniques au monde, mais aussi d'autres plus répandues, comme des statuettes du type "Venus", dont environ 250 exemplaires ont été trouvées dans de nombreux pays, et datées de 40 000 à 15 000 ans environ pour les fourchettes hautes et basses (c'est dire la longueur temporelle de cette pratique !). Voir liens en bas. Cette pratique traverserait donc l'aurignacien jusqu'au magdalénien en passant par le gravettien, se moquant bien des différentes "cultures" créées par la science moderne...


En raison de son nomadisme, Néandertal a adopté des modes d’habitat variés, du campement en plein air pour quelques jours de chasse au camp de base dans un abri-sous-roche. Néanmoins, ces lieux de vie, sensibles à l’érosion, n’ont souvent laissé que des traces ténues et difficiles à interpréter. Les Néandertaliens choisissaient leur lieux d’habitat en fonction des ressources disponibles à proximité : eau, gibier, bois, gîtes de roche, ainsi qu’en fonction des avantages offerts par le site : vue, protection, ensoleillement… Les campements répondaient, en outre, à des nécessités diverses : camps de base pour une saison (ou plusieurs), campements temporaires pour acquérir des ressources, haltes où était découpé le gibier d’une journée de chasse…

Quand Néandertal habitait une grotte, il en occupait de préférence l’entrée, pour bénéficier de la lumière naturelle. Il privilégiait également les abris-sous-roche (cavités naturelles d’une paroi rocheuse). Les campements en plein air devaient certainement être plus nombreux que ne le laissent supposer les traces archéologiques. Ils prenaient des aspects variés : tente (structure démontable et transportable, formée d’une armature en bois recouverte de peaux, de nattes…) ; hutte (abri simple constitué avec les matériaux trouvés dans l’environnement immédiat et abandonné ensuite) ; écran de protection (en pierre, en bois, en végétaux…) ; habitation en os de pachydermes (telle la célèbre cabane du site de Molodova I, en Ukraine).

 

Neandertal habitat

Reconstitutions d’habitats en plein air de l’époque néandertalienne : de gauche à droite, une tente conique composée de perches en bois couvertes de peaux, une hutte conique en branchages, la cabane de Molodova construite en ossements de mammouths. © Pascale Galibert, Inrap


Les habitats néandertaliens livrent parfois des traces d’aménagements intérieurs. Les sols ont pu être pavés de pierres ou de galets, voire couverts de litières végétales. Des aires d’activité semblaient clairement délimitées : aires de taille de la pierre, de boucherie, de couchage, de préparation culinaire… Mais peu de traces de combustion (foyers, aires de chauffe) ont été découvertes.

Le site de la Folie, au nord de Poitiers, en France, a été fouillé avant la construction d'une station d'épuration. Les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une structure circulaire de type coupe-vent. Cet aménagement aurait servi de campement provisoire à un groupe de Néandertaliens à la recherche de gibier, il y a 55 000 à 60 000 ans.


Neandertal montmaurin france

Structure néandertalienne trouvée en France (INRAP)


Sur les 180 m² du site fouillé, les archéologues ont ainsi repéré la chambre à coucher près du foyer, presque vierge de vestiges ; l'atelier de façonnage des outils et ses nombreuses pointes racloirs, couteaux de pierre et enfin la « déchetterie », qui a livré une accumulation très importante de restes animaux. Une fosse a également été retrouvée qui servait à faire bouillir de l’eau, certainement pour la cuisson des aliments et peut-être pour la toilette.


LA PRATIQUE OU NON DE LA CHASSE AUX MAMMOUTHS PAR LES NÉANDERTALIENS POUR SE PROCURER DE LA NOURRITURE EST PARTICULIÈREMENT DISCUTÉE. UNE ÉTUDE RÉALISÉE DANS LE CADRE D’UN PROJET FRANCO-UKRAINIEN IMPLIQUANT LE CNRS, LE MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ET L’ACADÉMIE NATIONALE DES SCIENCES D’UKRAINE, VIENT DE PROPOSER L’HYPOTHÈSE QUE L’HOMME DE NÉANDERTAL UTILISAIT ÉGALEMENT LES OS DES MAMMOUTHS COMME MATÉRIAU DE CONSTRUCTION POUR LEURS HABITATIONS, ET CE BIEN AVANT L’HOMME ANATOMIQUEMENT MODERNE. LES RÉSULTATS DE CETTE ÉTUDE, RÉALISÉE PAR LAËTITIA DEMAY ET STÉPHANE PÉAN, ET COORDONNÉE PAR MARYLÈNE PATOU-MATHIS ET LARISSA KOULAKOVSKA VIENNENT D’ÊTRE PUBLIÉS DANS LA REVUE QUATERNARY INTERNATIONAL (2013).


Homme neandertal mammouth 4

Couche 4 de Molodova I. Vue sur l’accumulation circulaire en ossements de mammouths © I. K. Ivanova


L’hypothèse selon laquelle l’Homme de Néandertal aurait utilisé des mammouths comme matériau de construction est basée sur l’analyse du matériel faunique du site de Moldova I situé dans la vallée du Dniestr en Ukraine, en particulier du niveau 4 riche en vestiges archéologiques du Paléolithique moyen. Datant de l’époque inter-pléniglaciaire du Dernier Glaciaire (MIS 3) 2, elle a livré 40 000 artefacts lithiques attribués à la culture moustérienne 3 et environ 3 000 ossements de mammifères, essentiellement de mammouth laineux (Mammuthus primigenius).

Plusieurs zones ont été dégagées : une fosse remplie d’ossements, différentes zones d’activités (de boucherie, de production d’outils), 25 foyers et une accumulation circulaire composée d’ossements de mammouths décrite initialement comme étant une structure d’habitat confectionnée par les Néandertaliens. Les structures d’habitat en ossements de mammouth avérées au Paléolithique supérieur, en Ukraine et en Russie, ont été (aussi) réalisées par les Hommes anatomiquement modernes (Homo sapiens) en particulier de culture épigravettienne 4.

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mardi 4 mai 2021

ADN de plus d'un million d'années de mammouths congelés

ADN de plus d'un million d'années de mammouths congelés - des surprises

Le passage de Béring présent il y a environ 1,5 million d'années, et à nouveau présent il y a environ 100 000 ans.

 

Mammouthsteppes

Vue d'artiste fournie par la revue Nature, le 17 février 2021, représentant des mammouths de steppes, qui ont précédé les mammouths laineux  - Beth Zaiken/Centre for Palaeogenetics./AFP - Handout


Des scientifiques extraient de l'ADN de plus d'un million d'années de mammouths congelés. Premier choc de l'analyse génétique de trois mammouths anciens: la Sibérie avait deux lignées de mammouths des steppes. Deuxième surprise: le mammouth nord-américain était un hybride.

Les scientifiques ont récupéré l'ADN de mammouths qui se trouvaient dans le pergélisol sibérien depuis plus d'un million d'années, dans un bond en avant éléphantin pour l'étude de l'ADN ancien.

Le record précédent était détenu par un cheval qui vivait il y a trois quarts à un demi-million d'années, dont le génome a été récupéré et analysé en 2013.

L'analyse de l'ensemble des génomes de deux mammouths datant de plus de 1,2 million d'années, et d'un qui est mort «seulement» il y a 900 000 ans, a montré qu'il y avait eu deux lignées de mammouths distinctes dans le nord de la Sibérie il y a plus d'un million d'années, Tom van der Valk et Love Dalén du Centre suédois de paléogénétique avec des collègues a rapporté mercredi dans NatureLes deux lignées de mammouths peuvent même ne pas avoir été la même espèce.

C'était un choc. La science avait pensé qu'il n'y avait qu'une seule lignée de mammouths des steppes en Sibérie à cette époque, explique van der Valk.

L'âge des mammouths a été estimé à l'aide de données géologiques et de «l'horloge moléculaire» génétique. Certaines données indiquent que le mammouth surnommé Krestovka a vécu il y a aussi longtemps que 1,65 million d'années, mais la date la plus fiable semble être d'environ 1,2 million d'années, selon les scientifiques.

Le corps de Krestovka peut s'être déplacé dans les sédiments pendant ses éons dans la glace, au cours desquels les périodes glaciaires allaient et venaient. Cela pourrait être la raison de la divergence entre les résultats de l'horloge géologique et moléculaire, suggèrent les scientifiques.

La lignée de mammouths surnommée Adycha a également vécu il y a plus d'un million d'années, et la lignée Tchoukochya a parcouru la planète il y a environ 900 000 à 700 000 ans.

Le plus ancien, Krestovka, était une lignée inconnue de mammouths des steppes, qui a divergé des autres mammouths il y a plus de 2 millions d'années. La lignée Krestovka n'était pas ancestrale des mammouths laineux.

Le n ° 2, Adycha, était aussi un type de mammouth des steppes - quoique différent - et était ancestral des mammouths laineux.

N ° 3, Tchoukochya, était soit un précurseur laineux, soit un véritable mammouth laineux précoce. Nous notons que les proboscides à poils longs ont commencé à apparaître dans les archives fossiles il y a environ 700 000 ans.

Krestovka et Adycha / Chukochya étaient-ils non seulement des lignées différentes mais des espèces différentes ? Nous ne sommes pas sûrs, dit van der Valk. Mais il est maintenant plus clair que le mammouth des steppes - pas la lignée Krestovka mais la lignée Adycha - a engendré le mammouth laineux.

Ce ne sont pas les premiers génomes mammouths à être publiés, mais ils sont de loin les plus anciens. Il convient d'ajouter que la réalisation est extraordinaire. Les mammifères ont dû rester congelés partout, et même ainsi, leur ADN s'était dégradé. La glace ralentit la décomposition, mais ne l'arrête pas complètement.

Une question que la nouvelle étude a résolue est de savoir quand les espèces de mammouths se sont adaptées aux conditions de l'Arctique, et la réponse est: tôt. « Nous voulions savoir à quel moment les adaptations ont eu lieu Jusqu'à présent, c'était spéculatif », dit van der Valk: Cela s'est-il produit avec le mammouth ancestral des steppes, ou plus tard avec le mammouth laineux ?

Maintenant nous savons. « Nous avons découvert que de nombreuses adaptations étaient présentes dans le mammouth des steppes vieux d'un million d'années », dit-il. « Nous ne pensons pas qu'il y ait eu une brève et rapide vague d'adaptations, mais plutôt un processus graduel d'adaptation à l'environnement froid de l'Arctique. Une autre grande surprise a été que le mammouth qui a colonisé l'Amérique du Nord il y a environ 1,5 million d'années, le mammouth colombien ( Mammuthus columbi ), était un hybride

YH : Le passage de Béring existait donc, pour permettre cette colonisation, lors de la période glaciaire (il y en a eu beaucoup) de cette période.

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