vendredi 17 novembre 2017

Grèce : Une découverte remet en cause une mythologie antique ?

Grèce : Une découverte remet en cause une mythologie antique ?


Sceau agatepylos2 1


C'est une découverte extraordinaire qui a été faite en mai 2015 avec l'excavation du tombe intacte, supposée mycénienne au début et datée de plus de 3500 ans. Après deux ans et demi de fouilles et de publications déjà très instructives, avec des artefacts rares, le nettoyage et étude d'autres objets révèlent un art unique et un lien étonnant avec la mythologie de la Grèce antique...

Ces chercheurs, qui étudient donc les artefacts découverts dans la tombe d'un roi-guerrier de l'âge du bronze, dans le sud-ouest de la Grèce, expriment avec confiance le fait que cette trouvaille remet en cause l'Histoire des Arts grecs, mais aussi leur mythologie, après avoir nettoyé l'argile de quelque chose qui s'est avéré être une pierre de sceau complexe...

La découverte a été faite à l'Université de Cincinnati en Ohio où des objets trouvés en 2015 dans ce qu'on appelle maintenant le tombeau du "Griffin Warrior" ont été emmenés. Les restes dans la tombe étaient censés appartenir à un guerrier ou prêtre mycénien et ce surnom a été donné parce qu'une plaque d'ivoire montrant un griffon - la créature mythique avec le corps d'un lion et la tête et les ailes d'un aigle - a été enterrée avec lui.


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Au centre de cette plaque en ivoire, un griffon a donné son nom au guerrier enterré

Mais revenons un peu en arrière d'abord pour l'historique de la découverte :

jeudi 16 novembre 2017

Kurdistan/Irak : découvertes antiques en Sulaymaniyah

Kurdistan/Irak : découvertes antiques en Sulaymaniyah


Kurdistan irak mini


J'en avais déjà parlé récemment, les reculs de la guerre de religions en Irak permettent aux archéologues de revenir et de s'intéresser à des régions très peu explorées et fouillées jusqu'à présent, notamment dans le nord du pays et les provinces irako-kurdes : http://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/kurdistan-decouverte-de-tablettes-cuneiformes-de-l-empire-assyrien.html

Une nouvelle publication fait état du retour d'une équipe d'archéologues basés à Francfort dans la province irako-kurde de Sulaymaniyah, avec de nouvelles découvertes très intéressantes. La découverte d'un métier à tisser daté du 5ème ou 6ème siècle en particulier a déclenché beaucoup d'enthousiasme. Les récentes fouilles sur le site de Gird-ı Qalrakh sur la plaine Shahrizor font déjà état de la découverte d'une occupation et même probablement d'une refortification remontant au début du premier millénaire avant JC et aussi un mur en terrasse massif en pierre du nouvel empire Assyrien (entre le 9ème et 7ème siècle Avant J.-C.), mais également une succession de céramiques amenant jusqu'à la présence locale d'une grande fabrique de tissus utilisant notamment ce métier à tisser Sassanide et ses accessoires (entre le 4ème et 6ème siècle Après J.-C.) qui sont décrits ci-dessous...


Khurdistan irak

le site de Gird-ı Qalrakh sur la plaine Shahrizor (vous pouvez cliquer pour agrandir l'image) - Vue aérienne du site depuis le sud montrant les zones d'excavation sur le versant et le versant sud-ouest ainsi que la petite fosse d'essai sur le versant sud-est. Crédit: Philipp Serba

mardi 14 novembre 2017

Cambodge : Un message sur le Temple de Preah Vihear ?

Cambodge : Un message dans les sculptures du Temple de Preah Vihear ?


Preah vihear0 mini


Si on suit la description par l'UNESCO de ce temple très isolé de Preah Vihear, dédié à Shiva, il se trouve au bord d’un plateau qui domine la plaine du Cambodge et même au sommet d'une colline des Monts Dângrêk, à plus de 500 mètres d'altitude. Composé d'une série de sanctuaires reliés par un système de chaussées et d'escaliers s'étendant sur un axe nord-sud de 800 m, le temple daterait de la première moitié du XIe siècle, construit donc à l'apogée de l'Empire Khmer. Son histoire complexe remonte cependant au IXe siècle, époque à laquelle un ermitage a été fondé. Ce site est particulièrement bien préservé, essentiellement en raison de sa situation reculée. L'ensemble est exceptionnel pour son architecture, adaptée à la fois aux contraintes naturelles du site et aux fonctions religieuses du temple, ainsi que pour la qualité des ornementations de pierre sculptée. L'un des principaux problèmes au niveau de ce complexe religieux est qu'il se trouve sur une frontière mal définie entre la Thaïlande et le Cambodge... deux nations très liées historiquement (l'ex Siam, maintenant Thaïlande, ayant été dans le passé un puissant royaume ayant profité de la chute de l'Empire Khmer pour dominer toute la région...) et qu'il y a un conflit depuis 1953 au sujet de la province qui a pris le nom du Temple d'ailleurs. Notons que des conflits armés de frontières, avec tirs, ont encore eu lieu aux abords du Temple très récemment et que, décidément, ce Temple est toujours de nos jours très difficiles à visiter, ces abords étant considérés comme dangereux par les autorités cambodgiennes, alors que des troupes thaïlandaises n'en sont qu'à quelques centaines de mètres... De plus, il y aurait encore des endroits minés selon certaines zones. La situation est complexe car le Temple faisait partie d'un parc protégé thaïlandais, contenant plusieurs ruines datant de l'Empire Khmer, le Parc national Khao Phra Wihan, mais que la partie contenant le Temple en lui-même a été attribuée au Cambodge par la cour internationale de justice en 1962... ce qui n'empêche pas la Thaïlande de revendiquer les 4,6 km² de la zone régulièrement, et encore plus quand l'Unesco l'a inscrite au patrimoine mondial en 2008... Notons que des images, des gravures et des bas-reliefs ont été sculptés dans la falaise nommée Pha Mo I Daeng, à 500 m de la frontière et dans ce parc et que ceux-ci n'ont été découverts qu'en 1987 par Thahan Phran, une unité paramilitaire de soldats thaï qui protège la dite frontière...


Mo i daeng rock art

On peut noter la gravure d'un étrange animal au long cou, gravé au-dessus de personnages plus classiques, mais l'image étant incomplète et la paroi très abîmée, il n'est pas facile de conclure. Le dragon faisant partie des mythes khmers (et plus anciennes cultures), nous en avons peut-être ici une représentation... CC BY-SA 3.0 - File:Mo I Daeng rock art.JPG - Création : 3 mars 2005 - Pawyilee 

Preah (en khmer) ou phra (en thaï), signifie "sacré". Vihear (en khmer) ou viharn (en thaï), signifie "sanctuaire". Ces mots dérivent tous deux du sanskrit vihāra, mot qui est à l'origine des toponymes Bihar et probablement Boukhara. Et Prasat voulant dire Chateau/Temple en khmer, nous avons donc ici le Temple du Sanctuaire Sacré...


Preah vihear0

En ce qui concerne les datations de l'Ermitage au 9ème siècle (vers l'an 800 donc), elles ne reposent que sur des écrits gravés : " Les premières constructions sur le site sont attestées par des éléments gravés qui font état d’un ermitage bâti au début du IXe siècle depuis un lingam (le lingam est une pierre dressée, souvent d'apparence phallique, représentation classique de Shiva), rapporté de Vat Phou au Laos. À ce moment-là et dans les siècles qui suivront, le temple est dédié au dieu hindou Shiva. Les inscriptions attribuent la fondation de cet ermitage à l'un des fils de Jayavarman II, le prince Indrâyadha, agissant sur l'injonction de Shiva lui-même... (« Preah Vihear », Archéologia, n° 532,‎ au nord du Fou-nan, sur la rive droite du Mékong, l'actuel plateau de Korat (!), 
Ecole d'Art Graphique Pivaut de Nantes), mais qui précise bien que cela demande a être vérifié sur place par plusieurs personnes et même comparé à d'autres temples de la civilisation khmer. Il pense aussi que des mathématiciens (géométrie) peuvent aussi y trouver des choses intéressantes. Une civilisation très riche en arts et architectures et qui a duré donc des siècles, avec un immense empire englobant pendant des siècles les actuels Cambodge, Thaïlande, Laos et Vietnam...