GEIPAN 2010-2012 : Un nouveau budget ?
En comparant les déclarations du responsable du GEIPAN en 2010, Yvan Blanc, et de son remplaçant récent, Xavier Passot, nous pouvons constater que si les chiffres sur les cas totalement inexpliqués sont pratiquement identiques en 2012 (22% en 2011 pour 21% en 2009), le total des observations semble en nette augmentation (plus d'1 par jour citée en 2010 (800) contre 2 par jour en 2012), le nombre de cas inexpliqués a donc aussi monté mathématiquement en proportion. Les motifs invoqués pour ces cas inexpliqués sont par contre différents, bien que tous deux très valables (soulignés en gras dans les articles) et coexistants. La version 2012 du GEIPAN annonce tout de même un meilleur budget avec l'installation d'ici 2014 d'un réseau d'une centaine de caméras automatiques pour surveiller le ciel français jusqu'à 50 km d'altitude... YH
Ovnis : les étranges dossiers du Geipan (mai 2010)
"Leur quotidien est passionnant, souvent étrange, quelque fois inquiétant. Dans de petits bureaux situés dans les locaux de la direction du CNES, Yvan Blanc et son équipe ne scrutent pas les étoiles mais tentent plutôt d'expliquer ce qui se passe parfois entre elles et… certains terriens. Phénomènes extraterrestres inexpliqués, ovnis, apparitions… dans les dossiers qui s'accumulent ici depuis plus de trente ans, on trouve de tout. Bienvenue dans le monde des hommes et femmes du Geipan (1) ! Ils sont… deux, quatre parfois. Ils n'ont pas le look de Mulder ou de Scully mais leur bureau ressemble fort à celui des enquêteurs de la série culte X-Files. Une fusée là, un petit homme vert ici, et des photos accrochées partout. Elles constituent la majorité des témoignages qui atterrissent ici. Donner une explication, rassurer, c'est tout l'enjeu de ce service public unique au monde où l'équipe d'Yvan Blanc perce bien des mystères. Réponse, par exemple, à cet habitant de Langon qui découvre un cercle noir immense dans son jardin : « Il s'agissait en fait de ronds de sorcières… de simples champignons », explique Yvan Blanc. En revanche, quid de ce rond gris dans le ciel de Paris qu'un photographe amateur a capturé ? « Un pigeon bien gras », expliquera-t-on au Geipan après avoir reproduit… 10 fois la même photo. Plus complexe, ce rond blanc encore dans le ciel de Marseille. Enquête, essais d'images, recoupement..au final ce n'est que le reflet d'un néon visible seulement sur image numérique.
12 cas étranges par an
Mais alors, n'y a-t-il aucune trace de soucoupes volantes ou d'extraterrestres chez nous ? En vrai ingénieur, Yvan Blanc hoche la tête : « Tant qu'on ne l'a pas confirmé, mystère… » Malgré tout, le scientifique n'écarte aucune hypothèse. Comme il mesure l'impact psychologique de ces phénomènes sur les témoins convaincus de ce qu'ils ont vu. « Sur 800 témoignages par an, 21 % restent inexpliqués à ce jour. Toulouse est peu concernée. Moins que Paris ou Marseille, des zones plus denses. Mais le plus difficile pour nous reste lorsqu'un même phénomène est observé par différentes personnes qui ne se connaissent pas. Nous en avons une douzaine par an, à caractère très étrange. Mais ici, on communique sur tout ! », confie Yvan Blanc. Puis il y a ces dossiers classés qu'un jour on ressort du passé. Comme ce dessin adressé par un habitant de Saint-Alban. C'était il y a trois ans, Yvan Blanc a décidé de rouvrir l'enquête. L'homme se rendait à son domicile avec un ami lorsqu'il a vu cette chose devant lui. Il l'a alors dessinée et adressée au Geipan. Comme un dessin d'enfant, un vaisseau coloré apparaît sur l'écran de l'ordinateur. Et si la vérité était vraiment ailleurs… ?"
Le Geipan face à 22% d'observations inexpliquées
"2012 marque le 35 e anniversaire d'une exception française méconnue : notre pays est le seul à posséder un groupe d'étude national, mais civil, des PAN, les phénomènes aérospatiaux non identifiés, plus présents dans l'esprit du public sous le sigle ovni. Le responsable de ce groupe a fait le point des recherches cette semaine.
Xavier Passot, 58 ans, est le responsable du GEIPAN (Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés).
À l'heure actuelle, c'est deux fois par jour, en moyenne, que le GEIPAN reçoit un témoignage d'observation d'un phénomène aérospatial non identifié (PAN). Par rigueur scientifique, les chercheurs préfèrent ce terme à ovni (objet volant non identifié), car la notion même d'objet leur apparaît trop précise, au départ d'une enquête.
La structure qui traite ces témoignages est « marginale » au sein du CNES (Centre national d'études spatiales), prévient son chef, Xavier Passot. De fait, les permanents ne sont que quatre, mais ils peuvent compter sur un réseau d'une centaine de personnes dans l'Hexagone et en Outre-mer, « qui interviennent au coup par coup » pour mener des enquêtes, ainsi que sur la gendarmerie, « un partenaire très actif, avec les meilleures archives, très antérieures à celle du GEIPAN ».
Ce travail au sein d'un centre scientifique public, mais civil, est unique au monde. Il débute en 1977, quand le CNES crée le... GEPAN, avant de lui ajouter un I, soulignant un rôle d'information, à côté des études.
En 35 ans, plus de 6500 témoignages, liés à quelque 2200 phénomènes, ont été traités par la petite structure. Sur ce total, quelque 1400 études ont été achevées et publiées. Depuis 2005, elles sont d'ailleurs sur le net. « Signe de l'intérêt du public, le trafic de notre site est aussi important que celui du reste du CNES », s'amuse M. Passot.
Premier constat : la répartition géographique des observations est – banalement – « fonction de la population et de la clarté du ciel ». L'Alsace n'est pas plus une terre prolifique en PAN (32 cas traités, mi-Bas-Rhin, mi-Haut-Rhin : pas de jaloux) que la Franche-Comté (35), contre 127 cas en région Paca, ou 80 en Aquitaine.
Des ovnis de Thaïlande
« Les analyses font apparaître quatre catégories de PAN, explique Xavier Passot. La catégorie A (phénomènes parfaitement identifiés, c'est-à-dire qu'on a toutes les preuves) représente 9 % du total. La B (phénomènes probablement identifiés), 28 %. La catégorie C, celle où l'on manque de données pour conclure, sans qu'apparaissent des faits d'une étrangeté particulière, totalise 41 %. »
Dans ce domaine expliqué, les retombées de satellites et d'étages de fusées, les halos, des anomalies sur les photos elles-mêmes, voire des objets célestes aussi banals que la Lune, tiennent une place éminente, tandis que « les lanternes thaïlandaises connaissent une véritable vogue », explique M. Passot.
Reste la catégorie D : « 22 % des cas étudiés depuis 1977, mais environ 10 % seulement des cas récents, résistent », rapporte le responsable du GEIPAN. À l'impossibilité de conclure, il y a souvent des causes banales, comme « un témoin unique, des témoignages peu consistants, l'absence d'image ». Mais il y a bel et bien des phénomènes intrigants, tels les changements de forme ou de couleurs, dont la moitié est rapportée par des pilotes, de ligne ou militaires.
Alors, interventions extérieures, que le GEIPAN doit cacher ?
« Je ne peux pas écarter a priori des facteurs extérieurs, mais ce n'est qu'une hypothèse. On arrive dans un domaine de croyance, car il n'y a aucun élément matériel, aucune évidence scientifique », répond Xavier Passot, qui se dit « extrêmement sévère avec ceux qui répandent la théorie du complot ».
Fin 2014, le GEIPAN compte disposer d'un réseau d'une centaine de caméras automatiques, observant les phénomènes lumineux en dessous de 50 km d'altitude, pour parfaire sa traque.
Yves Herbo 02-2012
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