Un monde sans argent 1
Cette série d'articles montrera l'essentiel des reflexions humaines sur ses systèmes économiques passés et présents, le constat évident d'une fracture entre les "réalités" commerciales qui exhibent les élites et "ceux qui ont réussi" grâce au système (quelle que soit la manière " d'y être arrivé " d'ailleurs, qui n'est pas toujours très reluisante), faisant croire à une possibilité générale d'une telle réussite pour chacun (ce qui détruirait ce système - si tout le monde "réussi" dans son talent et métier, ça devient la norme banale et il n'y a plus de raison d'admirer ou d'imiter "les meilleurs" puisqu'on ne distingue plus la différence en fait avec la moyenne...). C'est d'ailleurs un peu ce qu'il se passe actuellement (à mon avis) en ce qui concerne les arts en général, qui sont le plus touchés par ce système basé sur la consommation au détriment de la recherche et l'innovation : on surexploite ce qui existe déjà et a fonctionné en multipliant les dérivés d'un seul produit (une chanson par exemple) pendant des générations en investissant au minimum sur les créations et inconnus : on investit deux fois plus sur une vieille chanson à succès a remixer que sur une chanson inconnue : la simple notion d'argent évoque bien un risque au détriment de la culture. Ce n'est qu'un exemple bien sûr.
Ce système (comme d'ailleurs tous les systèmes d'organisations politiques et économiques connus à ce jour) repose donc avant tout sur l'illusion donnée à la "masse populaire" qu'elle peut elle-même accéder à des conditions identiques qu'elles voient chez les riches nantis avec leurs anciens châteaux ou leurs modernes buildings, ou tout au moins s'en approcher afin de "grandir" en possessions matérielles et trouver le bonheur dans l'opulence... le système exploitant donc ceux qui "veulent y arriver" par ceux qui "y sont arrivés" ou ont hérité, gagné de x façons des moyens de le faire sans passer par la case "il faut ou je veux y arriver" car déjà fait (à la naissance ou après). On voit donc que ce système est déjà biaisé d'entrée par l'existence de la notion d'héritage de pouvoirs (financiers, de successions, de titres...) qui créée automatiquement une élite dont une grande partie dure longtemps dans l'histoire humaine - les gens ne pensent pas que des familles puissent concerver un pouvoir au-delà de quelques années, ils se trompent et n'ont aucune idée des réelles dynasties qui régissent le monde pendant des générations entières d'humains - et influent sur celle-ci pour leur seul intéret.
Tout en n'oubliant pas que ces quelques familles qui influent et dirigent même discrètement le monde par leur poids financier n'ont aucun intérêt à ce que quoi que ce soit change en ce qui concerne ce système, en faisant en sorte d'ailleurs qu'il devienne (ou donne l'illusion) totalement indispensable et compréhensible à la majorité. La création de la monnaie scripturale - monnaie virtuelle - dématérialisée et la "délégation" du pouvoir des Etats sur cette monnaie vers le privé a aidé et aide évidemment cette élite à maintenir sa mainmise sur le réel pouvoir grâce précisémment à la possession de ces grandes banques privées mondiales qui crééent l'argent pour les Etats !
Premier constat : si vous interrogez quelqu'un dans la rue sur les necessités réelles de l'argent, il vous regardera en général avec des yeux ronds et vous répondra invariablement : " Heu comment faire sans ? Tu veux pas retourner à l'antiquité et au troc quand même ? Comment s'échanger les marchandises ? Pourquoi le meunier amènerait sa farine au boulanger s'il ne veut pas de pain par exemple ?... etc ". On constate donc tout d'abord que la notion "d'échange" est immédiate et que la société, assez rapidement et dès l'antiquité, a "formaté" les mentalités et raisonnements humains dans ce sens (et à l'avantage des premières élites bien sûr). Si je fabrique, cultive ou créé quelque chose, je veux l'échanger contre quelque chose que je veux ou qui m'aidera à fabriquer, cultiver, créer... logique incontestable d'ailleurs, mais est-ce bien la seule logique possible ? Nous verrons que non et que, contrairement aux idées réçues et même à certains "postulats" bien établis (notamment sur l'impossibilité d'un système sans argent autrement que très localisé), un tel système peut exister mondialement (il est même seulement optimal qu'au niveau mondial, tout comme le capitalisme l'est et tout comme l'économie marxiste devait l'être pour exister réellement un jour, ce qui n'a jamais été le cas.
On peut tout de même aussi noter que, depuis les Anciens Grecs et leur invention de pratiquement tous les régimes de gouvernement, encore pratiqués et adaptés de nos jours, en partant de la démocratie (très peu de pays concernés à ce jour sur Terre par ce type d'organisation, (et c'est pourtant celui sur lequel il faut travailler le plus à priori), l'olligarchie (le régime le plus pratiqué à ce jour sur Terre, y compris par des dictatures déguisées ou non, la tyrannie (et monarchies diverses, régime également bien pratiqué dans plusieurs régions, sous couvert ou non d'olligarchie détournée, l'anarchie (non-régime ayant existé avant les mêmes anciens grecs d'après eux, mais "réactualisé" au 19ème siècle. On peut considérer le marxisme économique allié au régime communiste, historiquement, comme étant la principale avancée de l'humanité depuis 2000 ans en matière "d'idées" concrètes sur une nouvelle société ou un nouvel idéal de vie communautaire, depuis les anciens Grecs (qu'on aime ou non l'idée, il faudrait tout de même que l'humanité en prenne conscience quelque part). Génie de Marx (que le monde considérerait probablement à l'heure actuelle comme le Einstein de l'organisation sociétaire si ses idées avaient été dans le sens des banquiers) que Staline a bien sûr trahi tôt ou tard, puis ses successeurs. Tout comme d'ailleurs toutes les olligarchies - élections de dirigeants rarement issus du peuple ou souvent corrompus, ont également toutes mené tôt ou tard à la tyrannie... (attention, je ne suis pas marxiste, mais il faut quand même voir certaines bonnes idées quand elles existent et ne pas détourner les yeux sur de faux principes hérités et dépassés...).
Tout est une question d'organisation et une telle organisation peut parfaitement se passer des intermédiaires (les commerçants qui ne produisent rien et jouent sur les plus-values) mais aussi régler le problèmes des échanges entre producteurs-consommateurs (un producteur EST aussi un consommateur et inversement). Dans ce système, le meunier remet sa farine au transporteur de l'Etat qui la répartie dans les différentes boulangeries locales qui en ont fait la demande. Quand le meunier a besoin de grains, il en fait la demande à l'Etat qui a prévu l'organisation en conséquence, et en fonction de chaque métier. Le principe est de répondre à la demande en temps réel et de prévoir en amont les fluctuations des marchandises, etc... chose qui est déjà faite à l'heure actuelle, mais par une multiplicité de gérants privés. Le principe est donc bien que l'Etat se rende maître de toutes les chaînes de fabrications ET de distributions, mais se rendre aussi maître par la suite réellement de son propre territoire (l'idéal étant un Etat mondial pouvant répartir les ressources mondiales selon les besoins locaux, et fabriquer à la demande, et non "pour grossir et devenir plus fort que d'autres"), pour régler les problèmes de logements et égaliser vers le haut les conditions d'existence de chacun. Autrement dit, la priorité doit être donnée dès la naissance à la sécurité et à la possibilité de s'épanouir dans la société, en éliminant toute notion d'argent préalable à cette possibilité. Autrement dit, si la société (représenté par l'Etat souvent) veut qu'un citoyen participe à la collectivité et utilise ses capacités, il doit tout d'abord lui assurer un logement et la nourriture nécessaire à son maintient sur son territoire. C'est à mon avis un préalable a l'engagement d'un citoyen envers l'endroit où il est (la naissance n'est pas un acte volontaire de l'individu mais de ses parents - à priori et hors notions religieuses) mais il est vrai que la notion d'un seul Etat mondial arrangerait tout de même sérieusement les choses...
Comme on le verra aussi par la suite (et que j'ai déjà mentionné dans un autre article sur l'économie des civilisations d'Amérique centrale), cette notion d'impossibilité d'une société sans argent sur de grandes distances - dont on parle dans les vidéos ci-dessous aussi - a été battue en brêche par les études sur les économies mayas, incas, toltèques : ces civilisations se sont bien étendues sur des milliers de kilomètres, sur des territoires immenses, très longtemps et pendant de nombreuses générations, sans aucun argent, ni même troc à leur apogée. Oui, bien que les scientifiques soient en discorde là-dessus apparemment (certains ne veulent pas admettre que les systèmes de comptages trouvés ne concernent pas des listes de troc de marchandise, mais seulement des listes de "demandes" de marchandises servant à l'entreposage dans les magasins de l'Etat). A l'époque, les producteurs ne troquaient pas leurs marchandises : ils la déposaient ou la faisaient déposer (plusieurs métiers liés à la distribution) dans les magasins/entrepôts de la communauté désignée, récupérait sa propre liste de marchandises demandées au même endroit (ou ailleurs) et tout cela "gratuitement", sans autre démarche et travail à faire que de répondre aux demandes affichées et à faire les siennes. Certes, cette organisation était stabilisée par une organisation menée par une élite alliant religion et pouvoir armé, mais c'est indéniablement une organisation viable pour une organisation de style oligarchique (la majorité des pays actuels, à commencer par la France et les USA ne sont pas des démocraties (terme détourné depuis les "révolutions" du 18ème siècle) mais des oligarchies - il n'y a pas d'élections dans une vraie démocratie), ou démocratique.
Nous allons commencer naturellement par les dernières idées sur la question , les SEL ou les partages de temps comme échanges de services, mais aussi bien sûr les grandes idées dites "utopistes" (que certains voudraient évidemment qu'elles le demeurent et ne font rien pour trouver d'autres solutions), avec quelques vidéos explicatives selon les groupes de réflexions qui les ont produites (et qui sont plus assimilables pour le commun des mortels que des centaines de textes existants) - cette" liste" de vidéos et de groupes de réflexions n'est pas exhaustive ni exclusive et d'autres groupes complètent certainement et évidemment ce panel, notamment les groupes de Mr Mondialisation, Objectif Terre, Les créatifs culturels, etc... :
un monde sans argent ? from Al Autre on Vimeo.
L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo.
SFH 06-2012 - part 1
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