lundi 30 juillet 2012

Climat : Réactions aux prévisions alarmistes pour 2100 - Groenland bientôt vert ?

Climat : Réactions aux prévisions alarmistes pour 2100 - Groenland bientôt vert ?

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Après l'incrédulité, la panique. Les prévisions alarmistes d'une équipe internationale de chercheurs publiées en juin dans la revue « Nature » commencent maintenant à enflammer la Toile : « La fin du monde est pour 2100 », relaient nombre de blogs, sites et forums. Sous l'intitulé « Approaching a state-shift in Earth's biosphere » (un état de décalage dans la biosphère terrestre), l'étude cosignée par une vingtaine de chercheurs appartenant à une quinzaine d'institutions scientifiques internationales n'est, il est vrai, pas optimiste. Elle pointe « l'imminence d'un effondrement irréversible des écosystèmes terrestres ».

Pour poser leur diagnostic, les auteurs ont analysé les travaux décrivant les bouleversements biologiques intervenus lors de sept grandes crises planétaires : l'explosion cambrienne, il y a 540 millions d'années, les cinq extinctions massives qui ont anéanti pour certaines jusqu'à 90 % de la vie sur terre et le passage de la dernière période glaciaire à notre époque, il y a 12.000 ans. « Toutes ces transitions ont coïncidé avec des contraintes qui ont modifié l'atmosphère, l'océan et le climat à l'échelle mondiale », résument les auteurs.

Le même phénomène se produit actuellement : selon les chercheurs, presque la moitié des climats rencontrés aujourd'hui sur la Terre pourraient avoir bientôt disparu, laissant place à des conditions qui n'ont jamais été rencontrées par les organismes vivants sur 12 % à 39 % de la surface du globe. Surtout, cette transition radicale pourrait se faire avec une brutalité jamais vue. « Le dernier bouleversement planétaire a fait apparaître des changements biologiques extrêmes en seulement mille ans, souligne un des coauteurs de l'étude, Arne Moers, professeur en biodiversité à la Simon Fraser University de Vancouver. A l'échelle géologique, c'est comme passer du stade de la tendre enfance à l'âge adulte en moins d'une année. Or ce qui se produit aujourd'hui va encore plus vite. »

Pis : l'inertie pourrait très rapidement emballer le système. « La planète n'a pas de mémoire de son état précédent, soulignent les auteurs. Nous prenons un énorme risque à modifier le bilan radiatif de la Terre : faire basculer brutalement le système climatique vers un nouvel état d'équilibre auquel les écosystèmes et nos sociétés seront incapables de s'adapter. »

Les émissions massives de gaz à effet de serre ne sont pas les seules responsables. Les pressions exercées par l'espèce humaine vont de la « fragmentation des habitats naturels » à « la croissance démographique » et « la consommation à outrance des ressources », listent les chercheurs. Déjà 43 % des écosystèmes terrestres sont utilisés pour subvenir aux besoins de 7 milliards d'habitants sur la Terre. Le seuil qui peut saturer les capacités d'endurance et d'adaptation de l'espèce humaine, voire la précipiter dans le vide est proche : « 7 % de plus et nous aurons atteint un point de non-retour », pensent les scientifiques.

Les travaux de la plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco-systémiques (Ipbes), le « GIEC de la biodiversité » qui devrait tenir sa première réunion en 2013, ne les contrediront pas. Ils constatent déjà qu'une espèce disparaît de la planète toutes les vingt minutes, et que le rythme s'accélère. Ces deux cents dernières années, depuis le début de l'ère industrielle, il a déjà été, selon les espèces, de 10 à 100 fois au rythme naturel d'extinction constaté par les scientifiques sur une période de 500 millions d'années (en gros, une espèce sur un million chaque année). Il pourrait être bientôt 10.000 fois supérieur. Considéré à l'échelle géologique, c'est une disparition quasi instantanée.

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Nos enfants pourront-ils échapper à cette « supernova écologique » ? Depuis l'appel poignant de la jeune Severn Cullis-Suzuki, qui enjoignait aux adultes de « cesser de casser ce qu'ils ne savent pas réparer » il y a vingt ans lors du premier sommet de la Terre à Rio, l'« écodiplomatie » marque certes quelques discrètes avancées. Mais le rythme lent de sa musique s'accommodera-t-il du tempo prestissimo de l'effondrement biologique ? Saura-t-elle aussi sortir de la zone d'influence gravitationnelle des lobbys qui dispersent son efficacité ?

Pas moins de 500 conventions internationales et multilatérales sur l'environnement sont nées des petites et grand-messes politiques de la biodiversité, du climat et des sciences de la vie : sur les zones humides (Ramsar, 1971), la conservation de la vie sauvage, le commerce des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (Cites, 1973), la protection du patrimoine mondial (Unesco, 1972), la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe (Berne, 1979), les espèces migratrices, les cétacés, les couloirs écologiques, les zones d'exclusion de chasse, la diversité biologique, la lutte contre la désertification, les bois tropicaux... Mais faute d'une organisation mondiale pour les chapeauter, leur efficacité se dilue.

Alors que faire ? Les scientifiques, qui ne s'embarrassent généralement pas de politique, suggèrent des réponses tranchées pour sauver ce qui peut l'être, comme associer les paradoxes « décroissance » (aligner les niveaux de vie planétaires sur des modes de consommation plus raisonnés des ressources) et « innovation » (développer de nouvelles technologies permettant de produire et de distribuer de nouvelles richesses alimentaires et énergétiques sans consommer davantage de territoires).

Un courant plus radical suggère de forcer l'humilité de l'espèce humaine. Les signataires de l'article anxiogène de « Nature », qui se disent non pas inquiets mais « terrifiés à la vue de leurs propres résultats », estiment que l'homme n'a désormais plus d'autre choix que d'opérer une vraie révolution dans son style de vie : il doit réduire sa pression démographique, repenser ses structures sociales et concentrer ses populations dans les zones déjà denses pour donner à la Terre les moyens de retrouver ses équilibres naturels.

par Paul Molga, correspondant des « Echos » à Marseille.
http://www.lesechos.fr/opinions/analyses/0202171668454-la-fin-du-monde-en-2100-347602.php

La calotte glaciaire du Groenland montre une fonte record

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Selon la NASA, la surface gelée du Groenland a fondu comme jamais en juillet. C’est la première fois qu’une telle réduction de la calotte glaciaire est observée en plus de trente ans d'observations par satellite.

Selon les données collectées par trois satellites de la NASA et des scientifiques universitaires, environ 97% de la surface de la calotte glaciaire du Groenland avait dégelé à la mi-juillet, a indiqué l'Agence dans un communiqué. Un chiffre tellement préoccupant que les chercheurs ont eu du mal à y croire. " C'est tellement sans précédent que je me suis d'abord interrogé sur le résultat : était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données ? ", a ainsi indiqué Son Nghiem, de la NASA.

Cet expert précise avoir une première fois remarqué la disparition de la majorité de la glace de la surface du Groenland au 12 juillet en analysant les données d'un premier satellite. Ce sont ensuite les résultats des deux autres satellites qui ont confirmé la découverte. Plus exactement, les cartes satellitaires montrent que la surface de la calotte glaciaire avait fondu à 40% au 8 juillet et à 97% quatre jours plus tard. Plus inquiétant encore, ces résultats n’ont été connus que quelques jours après qu'un immense bloc de glace de deux fois la superficie de Paris s'est détaché d'un glacier du Groenland. " Cet événement, combiné à d'autres phénomènes naturels mais rares, comme le monumental décrochage la semaine dernière sur le Glacier Petermann, font partie d'un ensemble complexe", a ajouté Tom Wagner, responsable de la NASA.



Un gigantesque iceberg s'est détaché d’un glacier au Groenland par Maxisciences : Un iceberg faisant deux fois la taille de Manhattan s’est détaché du glacier Petermann, au Groenland le 17-7-2012. Selon les scientifiques, cela pourrait accélérer l’avancée de la glace dans les eaux de la région.


C’est en comparant avec le fonctionnement habituel de la fonte des glaces au Groenland qu’on prend conscience de l’ampleur du désastre. En principe, au cours de l'été, la moitié de la surface glaciaire fond naturellement. Généralement, la plupart de l'eau issue de cette fonte regèle rapidement en altitude ou alors est retenue par les glaces des régions côtières. Le reste s'écoule dans l'océan. "Mais cette année, l'ampleur de la fonte à la surface ou près de la surface a connu une hausse brutale", indique la NASA. Or, selon l’Agence, même le point le plus haut de la calotte glaciaire, situé à plus de trois kilomètres au-dessus du niveau de la mer, montrait des signes de dégel.

Les chercheurs doivent maintenant déterminer si cet événement, qui coïncide avec une forte pression inhabituelle d'air chaud au dessus du Groenland, va contribuer à une hausse du niveau des océans. Toutefois, la glaciologue Lora Koenig a expliqué que ce type de fonte intervient tous les 150 ans en moyenne. " La dernière ayant eu lieu en 1889, cet événement est bien au rendez-vous ", a-t-elle confirmé avant d'ajouter : "mais si nous continuons à observer ce type de fonte au cours des prochaines années, ce sera angoissant ".





Rappel 2009 : " La calotte glaciaire du Groenland a réagi plus rapidement au réchauffement climatique au cours des 10.000 dernières années qu'on ne le pensait jusque là, selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique britannique Nature. Les résultats suggèrent que des hausses de températures correspondant à un scénario moyen de réchauffement au cours de ce siècle pourraient entraîner une fonte des glaces du Groenland à un rythme alarmant.

" Il est tout à fait possible qu'une future hausse de température de quelques degrés Celsius au Groenland entraîne une perte de la masse de la calotte glaciaire et une contribution plus importante que prévu à l'élévation du niveau de la mer ", conclut l'étude. Il est important de se préoccuper du destin des blocs de glace du Groenland, préviennent les scientifiques, parce qu'il contient assez d'eau pour faire grimper d'environ sept mètres le niveau de la mer. Même une augmentation plus modeste mettrait sous les eaux d'importantes villes côtières et obligerait des centaines de millions de personnes à migrer. Jusqu'à récemment, les experts estimaient que les deux calottes glaciaires de la planète - au Groënland et en Antarctique - resteraient globalement stables au cours des siècles à venir malgré le changement climatique. Mais des études plus récentes ont montré que le rythme auquel les blocs de glace se détachent s'est accru rapidement au cours des dernières décennies. La nouvelle étude utilise une technique de mesures des changements de la calotte glaciaire au cours des derniers 10.000 ans qui permet de résoudre un paradoxe. Pour des raisons restées inexpliquées, les mesures antérieures laissaient entendre que le Groenland avait défié pendant trois millénaires ayant débuté voici 9.000 ans la tendance générale au réchauffement dans l'hémisphère nord

Le réchauffement du Groënland durant cette période semblait varier d'un endroit à l'autre, sans tendance claire, selon ces études. Les nouvelles recherches, conduites par Bo Vinther, de l'université de Copenhague, expliquent qu'il s'agissait d'un problème de mesures, et que la calotte glaciaire a répondu plus uniformément - et plus vigoureusement- à l'élévation des températures.

Vinther et ses collègues ont examiné des carottes de glace prélevées à quatre endroits différents de la calotte glaciaire, qui atteint des profondeurs allant jusqu'à plus de trois kilomètres. Les résultats se sont avérés hétérogènes comme dans les précédentes études.

Mais deux nouvelles carottes prélevées juste à côté de la calotte glaciaire ont permis de comprendre que les variations inégales, qui semblaient ne donner aucune tendance précise, étaient en fait dues à des changements de l'altitude à laquelle la glace s'est formée. "


SFH 07-2012

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