Sur Mars, Curiosity étudie une roche en forme de pyramide et photographie une éclipse
Avec une trentaine de mètres parcourus chaque jour sur Mars, le rover Curiosity trace sa route à destination de Glenelg. Il a marqué un arrêt pour analyser en détail une roche en forme de pyramide, qu’il vient de découvrir.
Le rover Curiosity en route vers Glenelg a découvert une roche en forme de pyramide de 25 cm de haut et large de 40 cm. Une cible de choix pour l’instrument franco-américain ChemCam. Si d’autres instruments seront utilisés, ce n’est pas cette fois-ci que la Nasa a décidé de se servir de la foreuse. Sa première mission s'effectuera lorsqu'il sera à Glenelg.
En route vers Glenelg, Curiosity a croisé cette roche en forme de pyramide. Baptisée Jake Matijevic, elle est en cours d'analyse. © Nasa/JPL-Caltech
Cette roche a été nommée Jake Matijevic en hommage à Jacob Matijevic (1947-2012), un des ingénieurs en chef de la mission Mars Science Laboratory décédé le 20 août dernier à l'âge de 64 ans.
Sur Mars, Curiosity fait un petit détour
L’engin, qui se trouve sur la surface martienne depuis le 6 août 2012, a pour objectif principal le mont Aeolis, un grand massif constitué de couches sédimentaires qui s'empilent depuis plus de 2 milliards d’années. Avant de s'y rendre, la Nasa lui fait effectuer un petit détour qui s'apparente à un galop d'essai vers Glenelg, un carrefour de trois types de terrain qu’il devrait atteindre d’ici moins de 10 jours.
À mesure que le rover s’en approche, les scientifiques commencent à se faire une idée plus précise de ce site, qu’ils qualifient de très intéressant. En effet, un des terrains apparaît avec des tons plus clairs que les autres. Des images acquises par Curiosity montrent des bandes fines et foncées d’origine inconnue, ce qui fait dire à la Nasa que ce site aurait la faculté de retenir la chaleur du jour tout au long de la nuit.
En pointant ses yeux vers le Soleil, Curiosity a photographié une éclipse du Soleil provoquée par le passage de Phobos, une des deux lunes de Mars. © Nasa/JPL-Caltech/MSSS
Phobos-NASA
Fabriquée entièrement à Toulouse par une équipe mixte du CNRS et de l'université Paul-Sabatier, la ChemCam (Chemical Camera) jouera un rôle primordial dans cette quête. Juché sur le mât de Curiosity, cet instrument révolutionnaire sera capable en effet d'analyser jusqu'à une distance de 9 mètres les roches environnantes et de sélectionner les spécimens les plus intéressants. Le tout grâce à un laser ultrapuissant conçu par le CEA et fabriqué par Thales Laser, qui a la faculté de volatiliser littéralement la roche en la chauffant à plus de 10.000 °C pendant un milliardième de seconde. « En quelques secondes, nous serons en mesure de connaître la composition élémentaire de l'échantillon », se réjouit Sylvestre Maurice, le chercheur responsable de cet instrument financé par le Centre national d'études spatiales (Cnes). De quoi optimiser la mission de Curiosity en lui évitant de parcourir de nombreux kilomètres inutiles.
MAJ 13-10-2012 : Analyses de la roche en forme de pyramide étonnantes :
La roche a finalement été analysée les 21 et 24 septembre 2012 grâce au laser de la ChemCam et à l’Alpha Particle X-Ray Spectrometer (APXS). Les résultats de ces analyses viennent d’être annoncés et ils sont quelque peu étonnants selon les membres de la Nasa.
Sur cette image de la roche baptisée « Jake Matijevic », les points rouges représentent les points d'impact du laser de la ChemCam et les zones claires (en noir et blanc) montrent les régions qu'elle a observées. Les cercles violets sont les zones étudiées avec l’Alpha Particle X-Ray Spectrometer (APXS). © Nasa/JPL-Caltech/MSSS
Edward Stolper, l’un des membres principaux de la mission Curiosity a déclaré en parlant de « Jake Matijevic » : « Cette roche a une composition chimique très similaire à celle d’un type de roche ignée rare, mais bien connu, trouvé dans de nombreuses régions volcaniques sur Terre. Avec seulement un spécimen martien de ce type à ce stade, il est difficile de savoir si c’est le même processus que celui connu sur la Terre qui a produit cette roche. Mais c’est une bonne hypothèse de départ pour expliquer son origine ».
Toujours est-il que sur la Terre, des roches identiques se forment généralement sous la croûte, dans le manteau, à partir de la cristallisation de magma relativement riche en eau sous de très fortes pressions. En se basant sur les centaines de roches martiennes déjà analysées par d'autres missions, les planétologues ne s'attendaient pas à trouver une telle roche volcanique. Cette découverte devrait nous donner des renseignements sur la structure interne et l'histoire de la Planète rouge.
Source (extrait) : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/curiosity-a-analysac-la-pyramide-martienne_41852/#xtor=RSS-8
SFH 10-2012
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