jeudi 27 septembre 2012

Un monde sans argent 4

Un monde sans argent 4

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Une publication récente sur l'effondrement de la civilisation Maya apporte certains éléments intéressants tant du point de vue historique que celui de l'économie qui est ici le sujet principal... Jusqu'à présent, la théorie la plus acceptée pour expliquer l'effondrement apparemment rapide de la civilisation maya et de sa disparition politique et économique est celle de catastrophes volcaniques et séismiques assorties de sécheresses répétitives, mais les preuves décelées dès la période du 9ème siècle après J.C. (les Mayas n'étaient déjà plus une civilisation dominante quand les Conquistadores sont arrivés au 16ème siècle) montrent déjà un changement négatif assez important, suite aux bouleversements des routes commerciales de l'obsidienne notamment :

Le succès du livre de Jared DiamondEffondrement, montre à quel point la précarité des civilisations humaines intrigue. Un exemple : les Mayas. Après avoir occupé pendant plusieurs millénaires une vaste portion de l'Amérique centrale, du Sud du Mexique jusqu'au Honduras, ils ont disparu avec l'arrivée des conquistadors espagnols au cours du XVIe siècle. Mais bien avant cette invasion, vers 900, la civilisation maya a connu un grave déclin qui a touché en premier lieu les cités des Basses-Terres. Des anthropologues de l'université de l'Illinois et du Muséum Field, basés à Chicago (États-Unis), s'intéressant à cette période de transition brutale, ont reconstruit les routes de commerce de l'obsidienne, une roche volcanique très utilisée par les Mayas (qui ne maîtrisaient pas la métallurgie). À partir de procédés utilisés pour l'analyse des réseaux sociaux, ils ont suivi l'évolution des échanges de cette pierre : elle indiquerait des changements économiques et politiques plus profonds, allant à l'encontre de la théorie selon laquelle cet effondrement serait dû uniquement à des bouleversements écologiques.

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Cette roche volcanique noire, l'obsidienne, nous renseigne sur la chute de la civilisation maya.

L'étude américaine se fonde sur des échantillons d'obsidienne retrouvés sur une centaine de sites mayas, datant de 250 à 1520. La composition chimique des roches (obtenue par spectrométrie de fluorescence X ou analyse chimique par activation neutronique) permet de remonter au lieu de leur extraction. Les archéologues ont notamment identifié trois gisements mayas à San Martín Jilotepeque, El Chayal et Ixtepeque, dans les hauteurs guatémaltèques, qui auraient irrigué une grande partie du marché de l'obsidienne pendant les périodes dites classique et postclassique.

Pour chaque période, les archéologues ont déterminé les relations commerciales entre les différents sites en mesurant la similarité des approvisionnement en obsidienne via un indice, le coefficient de similarité de la matrice Brainerd-Robinson, utilisé en archéologie pour comparer deux ensembles de données (ici les proportions d'obsidienne des différentes carrières). Le graphe reliant les sites entre eux fait ainsi apparaître des "factions" rassemblant les sites s'approvisionnant aux mêmes sources, selon une représentation très visuelle utilisée pour l'étude des réseaux sociaux.

Il apparaît que, si pendant la période classique (250/300–800), la quasi totalité de la zone est arrosée par l'obsidienne extraite dans les mines d'El Chayal, le marché se diversifie à la période classique terminale (800–1050), avec l'apparition de différentes "factions" commerciales. Parmi elles, une filière mexicaine, témoignant de l'ouverture d'une route commerciale au nord du Yucatán , et l'émergence du gisement d'Ixtepeque qui irrigue principalement les régions côtières, comme au niveau de la baie de Chetumal . "La fréquence de l'obsidienne d'Ixtepeque augmente de façon significative sur les sites occupés pendant les périodes classique et terminale, détaille l'étude. À San José (au Belize), par exemple, la fréquence de l'obsidienne d'Ixtepeque est passé de 13 % à 27 %." Cette distinction entre les régions intérieures, qui dépendent des routes partant des mines d'El Chayal, et les zones côtières, alimentées par un réseau de transport fluvial depuis Ixtepeque, se poursuit pendant la période postclassique ancien (1050–1300), alors que certaines cités mayas ont déjà périclité. Enfin, la situation commerciale pendant la période postclassique tardif (1300–1520) devient plus éclatée, avec cinq "factions" d'approvisionnement distinctes, avant l'effondrement définitif de la civilisation maya.

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Le site de Copán, situé à l'ouest du Honduras actuel, a été abandonné vers 820.

Pour les anthropologues américains, le résultat marquant est que " l'essor du commerce côtier aux dépens des routes intérieures a commencé avant la chute urbaine et démographique des Basses-Terres mayas ". Sans suggérer que le changement des routes commerciales ait causé à lui seul l'effondrement de la civilisation maya, il précède nettement ces transformations plus globales. Ce bouleversement de la structure économique régionale a donc pu, en toute hypothèse, contribuer à la réorganisation interne entre les centres urbains des Hautes-Terres et les régions côtières du Yucatán qui a suvi. L'étude des réseaux commerciaux de l'obsidienne, qui doit être confirmée par une analyse similaire des échanges de chaille ou de jade, met ainsi à mal la théorie selon laquelle un changement climatique soudain serait responsable du déclin démographique de cette civilisation mésoaméricaine. Reste, pour percer le secret des Mayas, à comprendre maintenant pourquoi ils ont modifié leurs réseaux commerciaux...

Source : M. Golitko et al.Complexities of collapse: the evidence of Maya obsidian as revealed by social network graphical analysis , Antiquity, 23 mai 2012.
via : http://blog.science-infuse.fr/post/Effondrement-maya-sur-la-route-de-l-obsidienne

Personnellement, en me fiant aux autres faits historiques et aux autres découvertes concernant les Mayas (et encore très récemment à Calakmul !), je dirai qu'il me paraît évident qu'un évènement important s'est passé au 9ème siècle et que les premières routes déservant certaines cités Mayas en denrées importantes ont été coupées, obligeant ces dernières à tenter de se débrouiller localement (cultures en terrasses étendues) ou à entrer en guerre contre d'autres cités (alliées ou non) pour survivre. Ces coupures de routes ou arrêts de livraisons ont perduré et augmenté avec le temps jusqu'à l'éclatement et la division totale d'une civilisation qui étaient composées de Cités-Etats créées par la même tribu d'origine, solidaire et unie tant que les circuits commerciaux étaient assurés par une faction (ou des "spécialistes"), qui a tenté de diversifier ses entrées de matières (ou y a été obligée) mais de ce fait à créé une ou plusieurs autres factions de "spécialistes" (se concurrençant ? - nouveau en économie pour les mayas !). La localisation de ces nouvelles mines (détenues donc pas de nouvelles factions) et la facilité pour le transport des pierres par eau fait que les régions côtières sont privilégiées par rapport aux régions intérieures, un déséquilibre inexistant avant se créé entre régions... 

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Calakmul

L'explication paraît logique mais bien des questions demeurent : si une Cité voit soudainement son circuit d'approvisionnement disparaître ou diminuer, on imagine que les responsables de celle-ci vont tâcher de s'arranger pour aller chercher eux-mêmes ce qu'on ne leur livre plus... ce qu'aucune n'a réussie si on regarde la suite... mystère donc sur ces coupures de routes ou de non livraisons de matières premières, alors précisémment qu'il y a une augmentation (à priori !) des-dites matières premières... dans d'autres régions. Juste une décision d'une faction commerciale qui a décidé de ne plus livrer certaines régions, ou d'un roi local ? Ou est-ce la disparition de ceux qui pouvaient transporter régulièrement et facilement ces matières premières très lourdes (l'obsidienne !) des mines côtières jusqu'aux hautes montagnes ?

Certains archéologues disent autre chose : les mayas, à leur arrivée dans la région, auraient apparemment rencontré un peuple venu des étoiles, installé depuis un moment sur les lieux (et imprégnant de leur savoir les précédents peuples rencontrés) et ils auraient passé des accords avec ce peuple. Ce seraient eux qui leur auraient appris les mathématiques, l'astronomie et l'architecture, et les aidaient à transporter les lourdes pierres faites pour durer le long des routes pavées construites. Ils leur ont aussi appris comment créer une économie vraiment commune et dans l'intérêt de tous sans exacerber la notion de propriété privée. Une société sans monnaie locale mais juste ses ressources et son esprit de partage au début, initiée par cette rencontre. Ces données sur la rencontre avec cette civilisation probablement extra-terrestre ont réellement été écrites par les mayas, découvertes il y a peu et décrites dans un rapport des archéologues Adriana I. Sanchez Lopez et José Agustin Anaya Cancino

Que s'est-il passé ensuite ? Si on suit ce qu'il s'est passé en Mésopotamie et en particulier à Sumer, on a des traces indiquant qu'une civilisation ou des "dieux" nouveaux a inspiré les Sumériens, les Annunakis, et a assez probablement influencé l'humanité pour que soit créé un moyen d'échange facile à contrôler : l'argent, la monnaie, apparu comme par hasard juste en-dessous des ruines de Sumer... a l'inverse donc de cette civilisation d'Amérique Centrale qui connaissait le principe de la monnaie (les échanges avec d'autres civilisations sont prouvées et ils se faisaient à l'aide de bijoux ou de denrées et pierres rares) mais ne l'appliquait pas chez elle... d'après les gravures découvertes et leurs amis des étoiles, les mayas devaient être les guides de l'humanité pour des millénaires... mais une suite d'évènements inconnus fait que la civilisation maya disparue presque d'elle-même avant d'être achevée par les Espagnols... et l'arrivée de l'argent imposé de force très rapidement aux Incas et Mayas survivants... la victoire des Annunakis sur un autre peuple de l'espace ou d'une autre dimension (les deux théories se sont rejointes question possibilité scientifique à mon avis), celui qui aidait le mieux l'Humanité ?... quoiqu'il en soit, les amis des Mayas sont partis (en guerre contre les Annunakis, qui avaient déjà été chassés par Guilgamesh (le précédent "Jésus") 3000 ans plus tôt, et qui avaient alors pris la direction de l'Egypte ?) et ne sont jamais revenus, contrairement à leurs dires... 

La civilisation des mayas a survécu à ce départ (prévu et des robots/aliens sont peut-être restés sur place pour continuer à aider les mayas) mais elle s'est transformée en olligarchie aristocratique, privilégiant ceux qui  étaient en rapport direct avec les frères de l'espace (devenant des "dieux" avec le temps et leur non-retour), créant des honneurs sanguins et des rois d'un côté, des prêtres de l'autre, issus de ceux qui étaient les étudiants des aliens, un peuple mi-soldat mi-paysan pour le reste. Néanmoins, l'idée générale enseignée par les aliens perdurera jusqu'au bout quant à l'organisation commune de la société maya : travailler en commun pour un objectif et des bénéfices communs, et non individuels (sauf pour l'Elite rendue individualiste, et c'est ce qui provoquera tôt ou tard l'écroulement de l'édifice). Autrement dit, la défection de cette société, si elle a un responsable, ne peut être dûe qu'à une rupture de ce contrat par une de ces élites, et non par le peuple dans lequelle cette idée de partage est demeurée. On peut imaginer qu'au 9ième siècle, les dernières machines servant au transport  (je rappelle que les mayas connaissaient le principe de la roue, voir les jouets trouvés dans plusieurs tombes...) sont tombées en panne (ou que les derniers aliens sont partis ou sont morts) et que l'alimentation des cités en denrées ont chuté complètement... les stocks amassés éventuellement en prévision et en attendant le retour des alliés a été épuisé, le peuple a douté des "dieux", ils avaient perdu certaines connaissances avec le temps, etc...

Cette notion de circuits de distributions est très importante donc pour la survie d'une civilisation à long terme, en voici une preuve éclatante. On constate même qu'une économie utilisant un seul contrôle de tous les circuits de distribution a pu survivre des millénaires (et la civilisation des Incas est encore plus explicite on le verra, puisque encore plus centralisée que celle des Mayas), alors que l'ajout de plusieurs autres centres de décision (y inclus individuel probablement) à entraîné sa chute sur quelques centaines d' années... Je signale que notre propre civilisation a suivi le même processus de "libéralisation" des circuits de distributions, plus lentement, mais on peut considérer que l'avènement du capitalisme moderne, puis du libéralisme correspond au même type de choc négatif que celle qui a mené à sa fin celle des mayas : la perte de la maîtrise des circuits de distributions par un pouvoir (démocratique, olligarchique ou tyranique, peu importe) entraîne obligatoirement la perte du bénéfice commun du service rendu, ce bénéfice revient à celui qui maîtrise le ou les circuits en question... c'est la même chose d'ailleurs en ce qui concerne la maîtrise de la monnaie ou tout autre service... les Etats représentent les peuples, et bien, dites-vous bien que les français, comme la grande majorités des peuples de la planète, ont accepté depuis longtemps de ne plus gérer l'argent qui leur sert à vivre, mais ont délégué cette gestion à d'autres, dont ils n'ont pas le contrôle... quant aux circuits de distributions ? regardez l'Energie - primordiale pour le peuple français comme tous les autres, qui a déjà payé de ses impôts depuis des dizaines d'années la création de ces circuits (EDF-GDF, etc...), achats de terrains, recherches, etc pour posséder une sécurité et, en tant que propriétaire, voir logiquement les coûts et mêmes bénéfices tomber un jour... mais étrangement, ces circuits de distributions importants sont également revendus au privé (bientôt à la Chine ? - je plaisante à peine), il y a à peine quelques dizaines de mois...  A méditer donc sur les réels objectifs de vos chers "dirigeants" quels qu'ils soient d'ailleurs...

A suivre pour l'Economie Inca dont nous connaissons mieux l'organisation.

Yves Herbo pour SFH 09-2012

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