Le satellite nord-coréen va-t-il survivre longtemps ?
Visiblement, les Etats-Unis surveillaient les préparatifs Nord-Coréens et ont eu largement le temps de préparer cette troisième mission ultra-sercrète... lancée donc la veille du lancement par la Corée du Nord de son premier satellite...
Inutile de dire que ce drône est immédiatement parti à la chasse de ce petit satellite pour repérer précisémment son orbite... et qu'il a probablement aussi les capacité de le détruire si l'ONU exige un respect stricte des règles appliquées à la corée du Nord... Le fait que la Chine joue son rôle de diplomate local en signalant à son voisin et allié qu'il enfreignait une règle importante (comme si elle l'ignorait plus que les américains !) ne signifie pas qu'elle tolèrerait une destruction de ce satellite (qu'elle estime de son côté tout à fait légitime)...
En préparation depuis plusieurs semaines, les États-Unis ont finalement effectué le lancement de leur mystérieux drone spatial X-37B pour une troisième mission, mardi 11 décembre au soir.
Le drone spatial X-37B qui avait volé une première fois en 2010 a de nouveau été envoyé dans l’espace, pour une mission dont ni les détails des objectifs ni la durée n’ont été précisés. Selon l'armée de l'air des États-Unis, il s'agit d'un programme de test visant à « expérimenter des technologies destinées à une plateforme spatiale de l'armée de l'air qui sera fiable, réutilisable et non habitée ».
On suppose que ses objectifs vont de la surveillance de l’espace à l’espionnage de satellites en passant par des essais spatiaux de nouvelles technologies. On pense à la réutilisabilité, mais également à de nouvelles technologies voire à l'utilisation d'instruments d'observation ou de mesure, car cet engin dispose d'une soute que l'on peut ouvrir dans l'espace.
Des mois en orbite pour X-37B avec ses panneaux solaires
Conçu par Boeing avec l’US Air Force, ce drone ressemble à une navette spatiale miniature. Il mesure 8,9 m de long pour une envergure de 4,5 m et une masse au lancement de 5,5 tonnes. Il diffère des Discovery et autres Atlantis, aujourd'hui dans des musées, sur de nombreux points. Même si sa façon de voler est similaire aux navettes, le drone spatial X-37B a besoin d’un lanceur pour rejoindre l’espace. Des panneaux solaires lui permettent ensuite de rester plusieurs mois en orbite contre seulement deux semaines pour les navettes.
L’engin qui a été lancé est celui qui avait effectué la première mission du programme en volant dans l’espace pendant 220 jours. La deuxième mission (impliquant un autre engin) avait duré bien plus longtemps et révélé un programme bien plus abouti qu’on ne le pensait. Lancé le 5 mars 2011, cet autre drone spatial était revenu se poser sur Terre après une mission de 469 jours...
Le lanceur nord-coréen Unha-3 a mis un satellite en orbite :
Après plusieurs tentatives malheureuses, le premier satellite nord-coréen, Kwangmyongsong-3, tourne actuellement autour de la Terre, au grand dam de nombreux pays, qui y voient le test d’un lanceur de missiles nucléaires.
Cette nuit, à 0 h 49 TU (1 h 49 heure française), le lanceur Unha-3, tiré depuis Sohae, dans le nord-ouest de la Corée du Nord, a satellisé un engin baptisé Kwangmyongsong-3. La télévision l’a annoncé officiellement et, source plus fiable, le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (Norad) a confirmé ce succès. En avril 2012, une fusée Unha avait explosé en vol peu après le tir (et les autorités avaient mis du temps à reconnaître cet échec), comme lors de la précédente tentative de satellisation de Kwangmyongsong-1, en avril 2009. La Corée du Nord tente la mise en orbite d’un engin depuis 1998, avec un premier échec cette année-là. Il sera suivi de deux lancements ratés, en 2005 et 2006.
La communauté internationale s’alarme à chaque tir car, malgré la présentation qu’en font les autorités nord-coréennes (une étape de la conquête de l’espace), le reste du monde y voit les essais d’un missile balistique intercontinental capable de porter une charge nucléaire. Le lanceur Unha ne serait que le missile Taepodong-2, dont la première version a été testée en 1998. Taepodong-2 est un lanceur à deux étages, pesant 85,6 t et long de 30 m (18 pour le premier étage et 12 pour le second). Sa portée serait de 6.000 à 9.000 km.
Le satellite Kwangmyongsong-3 présenté à la presse internationale début 2012, avant le tir du lanceur Unha, en avril, qui s'est soldé par un échec. L'image est extraite d'un reportage de France 24. © France 24
Unha-3, lanceur « hautement provocateur »
Or, les résolutions du conseil de sécurité de l’Onu interdisent à la Corée du Nord de lancer des missiles balistiques. Même la Chine, alliée du régime de Kim Jong-eun, a cru bon de le rappeler aux autorités nord-coréennes après le tir de cette nuit. Les États-Unis avaient déployé plusieurs navires de guerre dans la région, avec des capacités d’interception de missiles, et parlent d’« acte hautement provocateur ». Le Japon et la Corée du Sud ont observé le lancement, et constaté le survol de l'île japonaise d'Okinawa, largement au sud de l'archipel nippon. Les trois étages du lanceur ont rejoint l'Océan sous l'œil de nombreux radars, deux retombant au large de la péninsule coréenne, en mer de Chine orientale, et le troisième non loin des Philippines.
Sur le plan technique, ce lancement réussi est incontestablement un succès après 14 ans d’efforts. Mais on ignore quelles sont les véritables ambitions spatiales du pays, et même s’il en a. Sur le plan diplomatique, cette aventure spatiale risque de conduire à des sanctions renforcées de la part de la communauté internationale.
Yves Herbo SFH 12-2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ne pas hésiter à commenter, donner votre avis, faire part de votre propre expérience... Ce site et une sauvegarde ancienne, à mettre à jour, du blog https://www.sciences-faits-histoires.com/