La comète Panstarrs se fragmente
Prise le 15 mars 2013 quelques heures après une nouvelle éjection de masse coronale, cette image de la comète Panstarrs traitée en fausses couleurs révèle la présence d'un point à l'avant de la comète. Il s'agit sans doute d'un morceau qui s'est détaché du noyau. © Peter Rosen
La traque de la comète Panstarrs se poursuit avec de nouvelles images prises au sol, mais également depuis l'espace par la sonde Stereo B. Une mobilisation qui porte ses fruits : on a peut-être assisté en direct à la fragmentation du noyau.
Tous les télescopes de l'hémisphère nord sont désormais pointés sur la comète Panstarrs, vedette des soirées de cette fin d'hiver. Si la belle voyageuse reste difficile à repérer pour les néophytes dans les lueurs du crépuscule, les astronomes amateurs et professionnels se régalent et accumulent les images. La Nasa a par exemple présenté la vidéo du déplacement de la comète entre le 9 et le 12 mars depuis l'un de ses observatoires spatiaux, Stereo B. Lancées en octobre 2006, les sondes Stereo A et B sont des engins de 620 kg installés sur l'orbite terrestre de part et d'autre de la planète. Ceci permet de surveiller la totalité de la surface du Soleil avec l'appui de la sonde SDO. Les sondes Stereo ont pu également observer par le passé un transit lunaire devant notre étoile, ainsi que la queue gazeuse de Mercure.
Sur la vidéo présentée par la Nasa du déplacement de Panstarrs pendant quatre jours (et sur l'image ci-dessous), le Soleil est à gauche en dehors du champ de vision de Stereo B, et la Terre est le point brillant à droite. La comète Panstarrs est tellement lumineuse qu'elle sature le capteur de la caméra de la sonde. En outre, des images réalisées au sol semblent révéler que la queue de cette comète est principalement constituée d'atomes de fer, comme celle de la comète McNaught en 2007. Mais l'observation la plus excitante est sans doute celle d'une possible dislocation du noyau de la comète Panstarrs.
Cette image a été prise le 13 mars 2013 par la sonde Stereo B. La comète Panstarrs est au centre, le Soleil (en train d'éjecter de la matière coronale) à gauche et la Terre à droite. Les deux bandes noires verticales sont provoquées par la forte luminosité de la Terre et de la comète qui sature le capteur de la caméra. © Nasa, Stereo
Panstarrs perd un peu la tête
Le 15 mars 2013, comme bon nombre d'astronomes, l'astrophotographe Peter Rosen a réalisé des images en haute résolution de la comète Panstarrs. En leur appliquant différents traitements informatiques, il a eu la surprise de découvrir un point brillant à l'avant du noyau de la comète. Il ne peut s'agir d'une étoile, puisque le télescope suivait le mouvement de la comète et que les étoiles ont donc laissé de petits traits sur le cliché. Les astronomes pensent plutôt que la comète Panstarrs a perdu un morceau de son noyau, un phénomène qui s'observe de temps en temps lorsqu'une comète s'approche un peu trop près du Soleil. Pareille mésaventure était arrivée en 2006 à la comète 73P/Schwassmann-Wachmann 3, et un an plus tard à la comète 17P/Holmes. Dans ce dernier cas, la belle voyageuse avait vu son éclat multiplié par un million en quelques heures, devenant parfaitement observable à l’œil nu sous la forme d’une petite tache floue dans la constellation de Persée.
Panstarrs a donc sans doute été victime du Soleil qu'elle a approché le 12 mars, et dont l'activité est à son maximum, comme le prouve la nouvelle éjection de masse coronale observée le 15 mars, quelques heures avant que Peter Rosen ne réalise ses images. Personne ne sait encore ce que nous réserve cette comète dans les jours qui viennent. En attendant, vous pouvez continuer à suivre les aventures de cette belle voyageuse sur notre forum d'astronomie.
source : NASA, http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/la-comate-panstarrs-victime-dun-coup-de-soleil_45296/#xtor=RSS-8
Yves Herbo : Pour bien observer la comète jusqu'en avril (avec du matériel), voilà un site vous expliquant bien les choses. Mais si la comète se fragmente, elle pourrait devenir encore plus brillante et visible donc, à surveiller. On ne nous dit rien non plus des débris peut-être assez gros qui risques de dériver à différentes vitesses en orbite autour du Soleil et le long de la trajectoire de la comète en cas d'importante fragmentation... la dislocation l'année dernière de la comète Levine n'a-t-elle pas été suivie quelques mois plus tard de nombreuses météorites sur la Terre ? N'y a-t-il pas renouvellement et augmentation des roches, débris et astéroïdes en permanence près des petites planètes telluriques comme la notre, grâce aux comètes précisémment ? Comment prévoir les dangers que représentent les astéroïdes s'il s'en ajoute sans arrêt (voir le nombre de comètes visiteuses cette année...) de toutes les dimensions et sur de nouvelles orbites changeantes ? La question est posée... :
MAJ 21-03-2013 : La comète a bien survécu à son passage près du Soleil malgré une petite dislocation et un dégazage important, une importante queue pleine de débris la suit :
" La comète s'éloigne maintenant de la terre. Elle s'obscurcira lentement pendant qu'elle se dirigera de nouveau dans l'espace lointain. Ironiquement, en contradiction, sa visibilité s'améliorera pendant un moment alors qu'elle se dirige dans des cieux plus foncés en s'éloignant du soleil. Dans les dernières semaines de mars, elle pourrait devenir un objet facile à voir à l'oeil nu. " d'après le Dr Phillips de la NASA
Panstarrs sur l'Océan Indien le 06-03-2013 - Photograph by John Goldsmith, TWAN
Yves Herbo SFH 03-2013
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