Des cordages de 90.000 ans trouvés en Ardèche
Rhizome
cortex: A) plant fragment on artifact I8 10, O.M. 225×; B) rhizome
cortex of burr-reed (Sparganium erectum), O.M. 225×; PT = plant tissue,
shows distribution of plant residues on artifact surface.
Des
fibres végétales tordues sur des outils de pierre ont été déterrées
dans l'Abri du Maras, en Ardèche, France. Cet endroit avait abrité des
néandertaliens il y a 90.000 ans minimum, et de nombreux artéfacts et
ossements d'animaux y ont été trouvés.
Ces
artéfacts, des pierres et os percés d'un trou, sont souvent trouvés sur
des sites qui ont été occupés par des hommes de Neandertal. Ces
preuves, ainsi que les traces d'usures dues à des frottements suggèrent
qu'ils étaient probablement portés en pendentifs et colliers, voir en
boutons et donc suspendus à une cordelette. Évidement, toutes ces cordes
végétales ont en principe disparu avec le temps et il n'existait aucune
preuve certaine de cette probabilité de plus en plus évidente. En fait,
jusqu'à présent, le premier cordage manufacturé avec certitude par l'homme ou l'un de ses ancêtres datait de 30.000 ans...
Cette découverte et ses analyses sont publiées dans la revue Quaternary Science Reviews par Bruce Hardy du Kenyon College (Ohio, États-Unis), co-écrites avec des chercheurs d’institutions françaises et espagnole.
La
découverte de ces fibres végétales longues de 0,7 mm sur des outils en
pierre de l'Abri de Minas (vers St Martin d'Ardèche), et étudiées par
une équipe franco-espagnole repousse extrêmement loin le record de cette
fabrication, puisqu'une datation de 90.000 ans a été
établie avec assez de certitude grâce aux nombreuses matières
organiques. Et surtout, ces fibres ont la particularité d'être torsadées
d'une manière qui n'a jamais été observée dans la nature. La
probabilité qu'elles ont été travaillées par notre cousin-aîné hominidé
Néandertalien, qui a vécu, il faut le rappeler, pendant 300.000 ans minimum
(on hésite encore à dater l'homme moderne de plus de 150.000 ans
d'existence), est très grande. Cette datation précise aurait été obtenue
grâce à l'analyse isotopique des échantillons, montrant qu'ils dataient
du début du quatrième stade isotopique de l'oxygène, donc de 90.000
ans, et on sait que l'homme moderne n'avait pas encore mis les pieds en
Europe si tôt (les premières traces de l'homme moderne en Europe ont été
trouvées pour l'instant... en Roumanie, vers - 40000 ans, et c'était
bien une tribu "à peau noire" issue d'Afrique).
Plutôt
une confirmation donc de ce que beaucoup d'archéologues et chercheurs
soupçonnaient (sans trop le dire au 20ème siècle encore), les
néandertaliens étaient beaucoup plus sophistiqués et possédaient un
comportement social varié et évolutif, il connaissait des techniques
diverses (y compris la musique et des jeux) bien avant la naissance de
l'homme moderne.
D'autres
preuves et traces observées sur ce site archéologique sont présentées
dans ce long rapport scientifique et renforcent cette conclusion. Six
pointes en pierre taillée ont aussi vu le jour et les analyses ont
démontré qu'elles devaient être montées sur des projectiles,
ce qui représente une technologie bien plus complexe qu'on ne
l'imaginait à cette époque lointaine. D'autre part, les autres données
sur les outils en pierre et sur les ossements d'animaux ont démontré que
l'Homme de Neandertal avait un très large éventail de ressources
: il ne se contentait pas de chasser les grands mammifères, il piégeait
également des lapins, des canards, pêchait des poissons et récoltait
des champignons et baies...
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