vendredi 6 décembre 2013

Les mines de cuivre de la Vallée de Timna en Palestine

Les mines de cuivre de la Vallée de Timna en Palestine


Située dans la vallée de Timna en Israël actuelle mais ancienne région palestinienne, une mine de cuivre connue depuis de nombreuses années et anciennement attribuée aux Egyptiens, serait en fait celle d'une tribu israélienne datant de l'époque du roi Salomon. Suite à de nouvelles excavations en Israël, des archéologues ont revu l'origine et l'appartenance d'une ancienne mine de cuivre : elle n'appartenait pas aux Égyptiens comme on le pensait jusqu'ici, mais aux Édomites, un peuple contemporain du légendaire roi Salomon.

Le site, installé dans la vallée de Timna en Israël, est étudié depuis de nombreuses années par les archéologues. Il avait ainsi auparavant été attribué aux Égyptiens du XIIIe siècle avant J.C. Mais grâce à des datations au carbone 14, des archéologues de l'université de Tel Aviv ont découvert que ces mines étaient près de trois siècles plus récentes que prévu, les plaçant durant le règne du roi Salomon, fils de David, soit au Xe siècle avant J.C. D'après les archéologues, la mine appartenait en réalité aux Édomites, une tribu semi-nomade qui était souvent en guerre contre le royaume d'Israël, explique la Bible. Les archéologues espèrent ainsi en découvrir davantage au sujet de cette tribu qui reste assez méconnue. "Ces mines nous aideront à comprendre leur société, qui sans cela nous était invisible" déclare le Dr. Ben-Yosef, chef des fouilles.

(crédits photo : TAU Timna Expedition)

La Colline des esclaves

La vallée de Timna est très riche en cuivre et autres métaux, et de nombreuses mines la constellent. C'est en février 2013 que le docteur Ben-Yosef et son équipe ont commencé leurs travaux dans un site encore préservé de la vallée, connu sous le nom de "Colline des esclaves". La zone contient les restes de centaines de fonderies et ateliers de métallurgie accumulés au cours des siècles. Les archéologues ont également découvert des restes de vêtements, de céramiques et de divers outils. Onze échantillons provenant de ces objets ont été rapportés et analysés à l'Oxford Radiocarbon Accelerator Unit de l'Université d'Oxford. La datation au carbone 14 a alors abouti à des dates plus récentes qu'estimées, remettant en cause les précédentes estimations.

Une société complexe

La Colline des esclaves révèle que ce peuple était beaucoup plus complexe qu'on pouvait le penser. Les techniques de fonderie étaient relativement avancées et le camp révèle une société très organisée. En effet, opérer de si vastes mines en plein désert devait requérir une pleine coopération entre des milliers de personnes. "Dans la vallée de Timna, nous avons mis au jour une société sans aucun doute très puissante et très organisée" explique l'archéologue. "Et pourtant, ce peuple vivait dans des tentes, s'ils n'avaient pas eu d'industrie métallurgique, jamais les archéologues n'auraient pu les découvrir".

Histoire et Bible

Cette découverte met en évidence la pensée traditionnelle archéologique qu'un peuple avancé laisse forcément des ruines de bâtiments et d'architecture. Historiquement, on a pu prouver l'existence du roi David et de son peuple, mais dans des proportions moins grandes et forcément moins épiques que celles décrites dans la Bible. Actuellement, le règne de son fils Salomon est toujours discuté par les historiens. Mais selon Ben-Yosef, il est tout à fait possible que ces rois aient bel et bien existé et qu'ils aient pu contrôler les mines de la vallée de Timna.

(crédits photo : TAU Timna Expedition)

En savoir plus: http://www.maxisciences.com/mine/des-mines-de-cuivre-datant-de-l-039-epoque-du-roi-salomon_art30678.html

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Une rare vidéo trouvable sur la vallée de Timna...

Timna : la vallée des anciennes mines de cuivre


"Un pays où les cailloux sont en fer et de ses montagnes tu extrairas du cuivre". Deutéronome 8:9

La vallée de Timna est située au sud-ouest de la Arava, a une trentaine de kilomètre au nord du golfe d'Eilat. Il s'agit d'une formation semi-circulaire d'environ 70 kilomètres carrés, produite par l'érosion, s'ouvrant à l'est vers la Arava ; au nord, à l'ouest et au sud, elle est entourée de falaises de près de 300 mètres de hauteur. Dans les parties basses de ces falaises et sur les versants au-devant, des nodules riches en cuivre (dont la teneur peut atteindre 55%) principalement de malachite et de chalcocite, étaient exploités dans l'antiquité. Depuis le Vle millénaire avant l'ère chrétienne, lorsque l'homme découvrit comment transformer un "morceau de rocher" en métal malléable, le cuivre a été extrait et fondu dans la vallée de Timna et ce, jusqu'à l'époque moderne, avec les activités de la Société minière Timna d'Israël qui a aujourd'hui cessé la production.

D'importants vestiges d'activités humaines datant d'époques reculées sont encore visibles dans les collines rocailleuses. On trouve des témoignages d'une exploitation minière dans les cheminées et les galeries, ainsi que de fonte du cuivre dans des fourneaux de divers types. On trouve également des vestiges de campements et de plusieurs sites cultuels, notamment un sanctuaire de mineurs égyptiens.


La présence de vestiges de la production de cuivre à Timna était connue grâce à des études effectuées à la fin du siècle dernier, mais l'attention des savants et l'intérêt du public furent stimulés à la fin des années 1930 lorsque Nelson Glueck attribua l'extraction minière à Timna au roi Salomon (Xe siècle avant l'ère chrétienne) et nomma le site "Mines du roi Salomon" ; cette théorie n'a pas été confirmée par la suite par des recherches sur le terrain.

Les études et les fouilles dans la vallée de Timna ont été menées entre 1959 et 1990. A partir de découvertes surprenantes, il est aujourd'hui possible de reconstituer la longue et complexe histoire de la production du cuivre sur ce site, depuis la fin de la période néolithique jusqu'au moyen âge. L'apogée des activités minières dans la vallée de Timna se situe durant le règne des Pharaons, des XIVe au XIIe siècles av., lorsque les expéditions minières égyptiennes, en collaboration avec les Midianites et les Amalécites, firent de la région une grande industrie du cuivre.


L'exploitation du cuivre

Après une phase initiale de ramassage en surface des nodules de minerai à l'époque préhistorique, les premiers mineurs suivirent les veines de minerai souterraines qui affleuraient. Ces premiers puits, creusés dans le roc avec de grands outils de pierre peu pratiques, consistaient en de grands trous avec des galeries qui partaient dans toutes les directions en suivant les veines du mineral.

Les mineurs égyptiens qui arrivèrent par la suite utilisèrent des ciseaux de métal et des binettes pour creuser des puits tubulaires très réguliers, avec des encoches dans les murs pour y descendre et en remonter. Certains de ces puits pénétraient jusqu'à une profondeur de 30 mètres et davantage avant d'atteindre la couche de grès riche en cuivre. A partir des puits, d'étroites galeries suivaient le minerai, s'élargissant en cavités souterraines où d'importants nodules de minerais devaient être extraits. Au fur et à mesure que le réseau des galeries s'étendait, il fallait retirer de lourdes charges de minerai le long des étroites galeries et les ramener à la surface. Ces puits de mines et ces galeries à plusieurs niveaux, avec une ventilation souterraine appropriée, sont les plus anciens faisant l'objet d'une exploitation systématique découverts à ce jour.

L'exploitation minière fut abandonnée lorsque la concentration des nodules de mineral déclina. Les puits abandonnés et les galeries furent soit intentionnellement comblés avec les rebuts de la mine, soit progressivement comblés par le sable apporté par l'eau et par le vent. Des restes de leur existence sont aujourd'hui visibles dans les milliers de plaques en forme d'assiette retrouvées sur les versants en contrebas des falaises de Timna.


La production de cuivre

Le premier four de fonte du cuivre bien conservé date du Ve millénaire avant l'ère chrétienne. Il consistait en un petit trou creusé dans le sol, avec un soubassement de pierres, et ventilé par des soufflets en peaux de chèvre. La fusion dans ces trous était primitive et inefficace.

Pendant les trois millénaires suivants, le cuivre fut produit par des fourneaux qui s'amélioraient constamment grâce à la maîtrise des procédés métallurgiques. Dès la période chalcolithique (IVe millénaire avant l'ère chrétienne), le minerai de fer (disponible à Timna) fut ajouté en guise de fondant au minerai de cuivre en fusion et au charbon de bois, ce qui améliora considérablement la fonte. Un autre grand progrès introduit au début du IIIe millénaire, consistait à drainer les scories fluides hors du fourneau, ce qui permettait de poursuivre la fonte tout en économisant le précieux combustible. Le cuivre métallique produit par ce procédé demeurait au bas du fourneau sous la forme d'un lingot irrégulier - probablement le premier lingot de cuivre de l'histoire.

Il ne subsiste aucune trace de l'extraction minière ou de fusion à Timna pour la période allant du milieu du IIIe millénaire à la fin du IIe millénaire av., lorsque les expéditions minières égyptiennes arrivèrent. On trouve des vestiges de nombreux camps de travail, principalement des ateliers pour la fonte du cuivre. L'un des camps les plus étendus (400 ml) a fait l'objet de fouilles ; dans sa cour centrale, un trou bordé de pierres et servant d'entrepôt contenait des nodules de minerai de fer destinés à être écrasés sur une plate-forme de pierre voisine. Toutes sortes d'outils de concassage comme les marteaux de granit, les mortiers et les pilons, les enclumes et les moulins en grès "ensellés" ont été retrouvés sur cette plate-forme. Près des fours, à quelque distance des ateliers, on a découvert des tas de scories, des trous de charbons de bois, des tuyères, des outils en pierre et des fragments de poterie.

Au XIVe siècle avant l'ère chrétienne, à l'époque de la production de cuivre égypto-midianite à Timna, un fourneau très évolué, consistant en un foyer de fusion en forme de coupe creusé dans le sol et tapissé de mortier d'argile, était en usage. Il mesurait environ 40 cm de diamètre et 50 cm de hauteur. Le haut de certains fourneaux avait la forme d'un dôme. Devant le foyer de fusion, un trou peu profond, flanqué de deux grandes pierres, servait à drainer les scories. Un tube d'argile pénétrait dans le mur du fourneau en face du trou de drainage et servait de tuyère par lequel l'air était soufflé par des poteries. Pour chaque fourneau, il fallait trois souffleries et la zone de fusion était jonchée de centaines de fragments de tuyères.


Le temple de Hathor

Au pied de l'immense formation de grès au centre de la vallée de Timna, connue sous le nom de "piliers du roi Salomon", un petit temple égyptien a été découvert. Dédié à Hathor, déesse égyptienne de la mine, il fut créé sous le règne du pharaon Seti Ier (1318-1304 av.) et était utilisé par les membres des expéditions minières égyptiennes ainsi que par leurs compagnons de travail. Le sanctuaire consistait en une cour ouverte de 9 x 6 m, avec un naos (pièce cultuelle) où une niche avait été creusée dans le roc, apparemment pour abriter une statue de Hathor.

Le temple fut gravement endommagé par un tremblement de terre et reconstruit sous le règne du pharaon Ramsès Il (1304-1237 av.) avec une cour plus spacieuse (10 x 9 m) et un nouveau soi blanc plus solide. Les murs étaient en grès local et en granit mais la façade était en grès blanc provenant de la zone des mines. Le temple, avec ses deux colonnes carrées soutenant des têtes de Hathor, devait être un spectacle intéressant à la lumière des rayons du soleil levant. Dans la cour du temple se trouvait un atelier où étaient coulées des figurines de cuivre servant d'offrandes votives. Entre autres découvertes effectuées dans le temple, citons des inscriptions hiéroglyphiques présentant le dessin des sceaux de la plupart des pharaons qui régnèrent entre le XlVe et le XIle siècle avant l'ère chrétienne. On a également découvert de nombreuses offrandes votives de facture égyptienne, notamment des objets en cuivre, des récipients en albâtre, des figurines de faïence représentant des chats ou des léopards, des sceaux, des perles et des scarabées, ainsi que des sculptures, des figurines et des plaques représentant Hathor. Dans l'ensemble, ce sont plusieurs milliers d'objets qui ont été découverts dans le temple égyptien.


Avec le déclin de la domination égyptienne sur la région au milieu du XIle siècle av., les mines de Timna et le temple de Hathor tombèrent à l'abandon. Cependant, les activités cultuelles du temple furent restaurées par les Midianites qui demeurèrent à Timna pour une courte période après le départ des Egyptiens. Ils supprimèrent la plupart des traces du culte égyptien et effacèrent les images de Hathor et les inscriptions égyptiennes en hiéroglyphes sur les stelae. D'autres changements furent effectués : une rangée de mazeboth (stelae) fut érigée et un "banc des offrandes" construit de chaque côté de l'entrée. Des lambeaux de vêtements de laine ont été retrouvés le long des murs de la cour, prouvant que les Midianites avaient transformé le temple égyptien en un sanctuaire du désert. Parmi les trouvailles effectuées dans ce lieu saint midianite, citons un grand nombre de dons votifs apportés spécialement de Midian, par exemple une poterie merveilleusement décorée et des bijoux de métal. La découverte d'un serpent de cuivre à tête dorée revêt une signification particulière. Il rappelle le serpent d'airain décrit dans le Livre des Nombres (21 : 6-9). Le témoignage d'une culture midianite élaborée, comme on en trouve à Timna, est d'une importance exceptionnelle à la lumière du récit biblique sur la rencontre de Moïse et de Jéthro, le grand-prêtre de Midian, et la participation de ce dernier à l'organisation et au culte des Enfants d'Israël dans le désert (Exode 18).


L'étude et les fouilles à Timna furent menées par B. Rotenberg, pour le compte de "I'Expédition Arava", organisée sous les auspices du musée Haaretz de Tel Aviv, l'Institut d'archéologie, l'Université de Tel Aviv et (depuis 1974) l'Institut des études archéo-métallurgiques de l'University College de Londres.

Photos : Copyright - www.terredisrael.com

Sources : Site du Ministère des Affaires Etrangères du Gouvernement israélien + http://www.terredisrael.com/infos/timna-la-vallee-des-anciennes-mines-de-cuivre/

YH : les dernières découvertes semblent prouver qu'une bonne partie de ce territoire n'était ni habité ni géré par les israéliens de l'époque, ni par les égyptiens (oui mais plus tard que prévu) mais bien par une ou plusieurs tribus probablement d'origine Edomite (nom qui possède les racines "rouge" ou "roux" en hébreux...), très ennemie au contraire du royaume d’Israël, mais utilisant une des langues d'origine sémitique.

Yves Herbo-SFH-12-2013

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