Les Rapports de Naar-Loor, l'Observateur-2216
Naar-Loor, rapport 2216, Secteur Sol
- Année terrestre - 119.250 Avant JC.
" Magga s'est éloignée du camp provisoire pour tenter de trouver les herbes qui soignent dans les sous-bois. Paghi a précisé ce dont il avait besoin mais elle sent sa présence bienveillante qui la suit. Les bois sont sombres, comme le ciel qui bourgeonne de nuages noirs, marrons et ocres, avec des teintes oranges et même parfois rouges, toute la journée parfois...
Paghi est inquiet à ce sujet, tout le monde le ressent et nos pensées reviennent souvent aux Temps Dorés, il y a à peine quelques années, mais qui paraissent des siècles après tous les événements. Il parait bien loin, le temps où ils cherchaient encore les endroits frais et humides, pour y séjourner dans le bonheur simple de la communion avec Mère Nature. En ce temps, nos ondes (uma, traduction la plus proche) étaient souvent partagées avec les animaux, et beaucoup d'entre eux savaient lesquels nous pouvions aider par nos soins, les autres, primitifs et sans ondes, servaient de nourriture. Paghi avait aussi appris à tous comment faire pousser la vigne et les champignons, aux endroits où nous revenions chaque saisons.
Au moment où Magga pénétrait dans la clairière où elle savait que des plants de pavot étaient continuellement entretenus par toutes les tribus qui suivaient le Chemin de Raghan, un bruit effrayant déchira le zénith. Juste à sa verticale, elle regarda sans bien comprendre ce qu'elle voyait, un énorme oiseau des Atztlas. Comme toujours, cet animal effrayant avançait sans ailes en crachant une déjection blanche par son anus et avec un grondement qui raisonnait partout. Comme souvent, il se dirigeait au loin, vers l'eau infinie et l'île des Ancêtres.
Elle sorti sa veste en renne de son sac et en couvrit sa nudité car elle commençait à frissonner. Elle était inquiète aussi : il n'avait jamais fait si frais, de mémoire d'homme, dans cette région. Le ciel c'était encore assombri après le passage de l'Oiseau-Atz, et un vent frais c'était levé. Cela l'incita à accélérer le mouvement, à prendre son couteau vert (obsidienne) et à commencer à remplir une sacoche de plantes fraîches.
Elle avait à peine fini d'en remplir une qu'un éclair illumina la clairière, suivi immédiatement de la secousse énorme du tonnerre. Elle sanglait son sac lorsque la glace se mit à tomber d'un seul coup, et de plus en plus. Elle se releva en mettant son sac sur la tête et couru sous les arbres, en direction des autres. En même temps, elle prévenait de toutes ses pensées possibles la tribu, et elle les accompagna même d'un cri d'alerte qui l'effraya elle-même, tant elle utilisait peu sa voix.
" J'arrive ! Abritez-vous ! " leur transmettait-elle de toutes ses émotions.
" Déjà à l'abri ! " Comprit-elle de la part de Paghi, qui était le plus fort comme émetteur. " Je viens t'aider ".
" Non ! Inutile ! " fit-elle en baissant la tête en voyant une branche tomber devant elle sous le poids d'un grêlon de la taille d'un crâne de chien. Elle avait l'impression d'entendre les détonations répétées et crépitements quand Paghi jetait sa poudre de pierre dans les flammes, sauf que là, c'était le bruit assourdissant d'une tempête de grêle. Ses pieds nus glissaient souvent sur de l'eau glacée, elle regrettait d'avoir enlevé ses chausses en cuir de bison, trop confiante avec la chaleur retrouvée de l'après-midi. Heureusement, l'épaisse peau dure de ses pieds de coureuse lui rendait bien service en ce moment, où elle devait courir entre les branches et les cailloux et bondir par-dessus des roches et souches.
Paghi ne s'était pas abrité et l'attendait tranquillement au milieu de l'allée dégagée qui menait au Camp. Mais il avait prit deux grands boucliers de roseaux et lui en tendit un, tout en maintenant le sien sur sa tête. Elle ralentit à peine sa foulée, saisit les roseaux de sa main droite pendant que sa main gauche repoussait son sac sur son épaule gauche et continua vers le Camp, à 800 mètres de là. Elle ne comprit pas comment, mais elle eut l'impression qu'il l'avait rattrapé en deux foulées aériennes, et il lui prit le bras.
" Demi-tour, petite Magga ! "
Elle le regarda, surprise, les yeux et la bouche grands ouverts et s'arrêta net. Les grêlons faisaient un bruit étrange sur les roseaux, blonk, blonk, et étaient moins gros maintenant. Elle se retourna et regarda Paghi qui se détachait dans la descente toute blanche de glace. Son visage s'illumina et elle envoya des images de la montagne enneigée qu'ils avaient escaladé il y a deux cycles, pour pouvoir toucher de la vraie neige éternelle et découper de la glace.
" Beaux souvenirs, Magga. Mais tu n'as pas pris assez de plantes..."
Elle jeta un œil vers le Camp et les toits des cabanes en bois et jonc, et les fumées qui s'élevaient des âtres puis haussa les épaules, dans un geste qui fit s'interroger Paghi. Et ils repartirent en petites foulées précises vers la clairière qu'elle avait abandonnée si précipitamment. Elle se demandera longtemps si Paghi n'avait pas tout prévu, comme il le faisait parfois, car, comme toujours, il resta paisible et ne montra aucun signe de surprise quand ils arrivèrent dans la clairière.
L'Oiseau-Atz était posé au fond du grand cercle formé par les arbustes, et un grand Atztla de trois mètres prenait des plants dans une sorte de corbeille brillante comme de l'or. Il resta à genou et calme quand ils s'approchèrent. Magga plongea tout de même sa main préférée sous sa veste pour maintenir son grand couteau en silex affuté.
Elle sentit aussitôt les émotions de l'être qui la dominait encore, bien plus puissamment que tout ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'à présent. Elle en laissa retomber son bras contre sa cuisse de surprise. Une bonté infinie et une paix absolu émanait de l'Atztla et elle compris parfaitement ce qu'il voulait faire ressentir.
" je voudrais échanger ces quelques ressources naturelles contre mon aide devant les mauvaises forces de la nature "
" ces ressources appartiennent à tous les peuples qui suivent les Chemins de l'Origine. Elles ne sont à personne et elles sont à tout le monde. Celui qui prend s'engage à refaire pousser ou à rendre un service similaire. " Paghi avait émit les vérités simples pratiquées et ce n'était ni un refus, ni une acceptation.
Le géant se releva et recula légèrement, pour ne pas les effrayer. C'est à ce moment que Magga s’aperçut qu'il ne tombait plus de glace et qu'elle tenait encore ses roseaux inutiles sur la tête.
" Vous ne pouvez savoir, bien sûr. Essayez de bien me comprendre : cette région va bientôt être envahie par un grand froid, que vous n'avez jamais connu. Coupons toutes ces plantes et je vous emmènerai à l'abri de la chaleur, plus loin. "
Paghi baissa la tête et saisit deux sacoches vides dans son sac à dos.
" Je dois remplir ces deux sacoches pour les soins de ma tribu ". " Noble Atztla, tu peux prendre ce qui reste car je sais que ton cœur est pur. " . " Je dois prévenir ma tribu et l'emmener vers la chaleur, car je te crois et je vois aussi les mauvais événements qui se préparent. "
Le géant baissa le cou en signe de reconnaissance mais insista :
" Le danger est imminent : je peux vous emmener tous les deux très vite en sécurité et envoyer des plus grands vaisseaux pour ta tribu : nous avons déjà évacué plusieurs hommes-libres des régions dangereuses... "
" La providence est vraiment avec toi, noble Atztla, mais je ne quitterai pas mes familles et amis. Je les guiderai plutôt dans la direction que tu voudras bien m'indiquer pour un abri. "
L'être vêtu tout de blanc brillant baissa à nouveau la tête et émit d'un ton triste :
" Si c'était la providence, j'en serait ravi. Mais malheureusement, les Atztlas sont en partie responsables de ce qui arrive maintenant, à cause des guerres contre les Anuns et de la recherche de puissance. ". Voici ce que je propose : j'emmène Magga avec moi chercher des se cours et toi, Paghi, tu emmènes ton peuple vers les grottes dont je t'indique l'endroit en ce moment même ".
Magga aussi perçu les images d'une grande falaise rocheuse et herbeuse percée de diverses ouvertures, ainsi que le Chemin de Raghan qu'ils suivaient, une bifurcation et un autre Chemin caché dans un canyon menant à la falaise.
Elle regarda Paghi, étonnée de comprendre au même moment qu'il voulait qu'elle accompagne le géant sur l'Oiseau. Il la regarda droit dans les yeux, et elle vit en même temps qu'elle ressentait ses demandes, ses assurances et ses interrogations. Ses exigences et devoirs envers sa communauté, aussi, et le bénéfice d'alliés si puissants que les Dieux déchus Atztlas. D'ailleurs, ce dernier, très puissant spirituellement, avait intercepté sans vouloir les conversations silencieuses des deux humains et approuvait pacifiquement les choses.
" Je m'appelle Posido " émit le géant en leur montrant son Oiseau ". " Coupons vite ces plantes et je vous faits visiter mon vaisseau-compagnon ? "
Paghi acquiesça et ils se dépêchèrent de couper toutes les plantes des quelques mètres qui étaient plantés. L'orage c'était éloigné et une fraicheur encore plus marquée c'était installée, augmentée par un vent glacial qui soulevait les feuilles par rafales.
Quand ils s'approchèrent de l'Oiseau posé au fond de la clairière et immobile, Magga s’aperçut combien les rumeurs sur le pelage ou les plumes d'or de l'Oiseau étaient fausses : la chose étrange qui volait n'était pas un animal du tout. Le problème était que ce n'était rien de définissable, à part une analogie vague avec l'image d'un grand rocher rond et plat à la fois, avec ce qui ressemble à une petite queue-épine (une grande antenne rétractable en fait) à l(arrière et un visage formé par des symboles apparemment tatoués. Rien de bien compréhensible pour les pauvres chasseurs-cueilleurs. Elle sursauta quand l'Oiseau posé sur six jambes se mit à émettre un petit son... d'oiseau, alors qu'un orifice se dessinait sur sa peau. Elles regarda un peu effrayée et dégoutée Paghi, qui lui sourit avec une pensée apaisante. L'orifice ne suintait pas et c'était élargi en ovale, jusqu'à atteindre une hauteur accessible pour eux via un rebord bien dur et, lui sembla-t-il, osseux.
Elle n'avait jamais vu une telle luminosité dans Mère Nature. Elle en avait la bouche tombante et dû retenir sa salive, eut l'impression de l'avaler bruyamment dans ce lieu divin, gênée. Douce et émanant de toutes les parois chatoyantes, elle ressentait littéralement en elle la lumière, comme une chose bienfaisante et guérisseuse aussi.
" Bien ressenti, Magga," intervint Posido : " mon vaisseau est bien-sûr équipé de tout un laboratoire chargé d'empêcher en permanence toute contamination ou maladie, via cette luminosité et les ondes sonores que seul ton récepteur interne perçoit. Il soigne en ce moment ta petite blessure au pied et a supprimé les deux poux qui se cachaient dans tes beaux cheveux... "
Magga eut une pensée pour Riddy, le petit singe qu'elle avait laissé dans sa case en bambou et auquel elle destinait ces deux poux qui ne se cachaient pas du tout...
Ils suivirent le géant sur un chemin tout en courbe assez court, entouré par des parois lumineuses, un peu comme dans uns petite grotte, mais avec des parois lissées parfaitement. Magga connaissait le travail de ceux qui allaient sous la terre chercher les bonnes pierres, et leur façon de lustrer la pierre pour l'aplanir, mais l'intérieur de cette chose était trop parfait pour ne pas être divin. Mais si loin de Mère Nature qu'elle ne pu s'empêcher d'émettre une prière vers la Mère de tous. Elle ne compris plus du tout ce qu'elle vit par la suite : un mélange de surfaces colorées recouvertes de champignons inconnus lumineux ou pas, clignotant des yeux comme des hiboux par endroits, de parois ressemblant à la surface de l'eau, mais dures, et à travers lesquelles on pouvait voir tout le paysage environnant de façon surélevée. De fait, la vision semblait provenir de la cime des arbres... et elle s'accrocha au bras de Paghi quand le paysage se mit à bouger.
" Nous avons aussitôt décollé car j'ai repéré trois ours et deux mammouths se dirigeant par ici, repoussés du nord par la fraicheur qui descend. J'emmène Paghi à votre Camp vite, je dévie ces animaux de votre Camp et nous allons rejoindre un endroit où je peux émettre un signal d'assistance de plusieurs façons. Ici, les tempêtes magnétiques limitent mes appareils... "
" Nous ne saisissons pas tellement le sens de certaines de tes pensées, mais nous te faisons confiance ", assura Paghi en voyant déjà le Camp apparaître, près de la rivière.
Quand l'Oiseau apparut subitement au-dessus du Camp, les sentinelles disposées autour lancèrent les signaux d'alerte et la tribu se déploya, armée, très rapidement, sortant des cases ou de la Maison Commune aménagée avec des rocs. Paghi, fier de sa tribu, émit aussitôt le plus puissant message de paix et de calme qu'il pouvait. Posido lui assura que son labo amplifiait aussi les capacités de ses visiteurs et de fait, ils virent la tribu baisser les armes et commencer à battre les bras pour faire des signes.
A ce moment, Posido leur montra une autre paroi, et Magga y distingua nettement, vu de haut, d'abord trois ours filant à quatre pattes, littéralement les pattes au cou et effrayés et, à quelques centaines de mètres derrière eux, deux énormes mammouths, un mâle et une femelle en fureur, défonçant arbres et arbustes sans ralentir. Le tout se dirigeant tout droit vers le Camp via une ravine un peu encaissée dans lesquels les animaux étaient un peu coincés presque jusqu'au bout.
Les compagnons de Magga et Paghi s'écartèrent précipitamment quand l'Oiseau se posa le long de la rivière en silence et se tinrent respectueusement à l'écart, jusqu'à ce que Paghi apparaissent, comme accouché via un orifice de l'Oiseau qui disparut aussitôt derrière lui. Paghi ressenti le sentiment de grandir et de ressembler à un Dieu, transmis par toute la tribu en le voyant ainsi apparaître. Il se dépêcha de les détromper et de ne pas commettre cette erreur : la connaissance ne faisait pas de lui un Dieu, ni ses relations...
Mais surtout, il transmit les images des animaux qui arrivaient, et transmis des ordres de préparation, au cas où Posido échouait à détourner les monstres de leur course. Il faudrait tuer si les animaux passent la sortie des bois, et être prêts à les affronter. Les hommes s'étaient armés des lances durcies au feu, les femmes et enfants en âge avaient les arcs et les armes de poing à donner aux hommes en cas de besoin.
L'Oiseau redécolla aussitôt, accompagné par les pensées de reconnaissance et d'amitiés envers le géant et Magga à bord. Il était temps : les ours allaient débouler des sous-bois, alors que les monstres de plusieurs tonnes les rattrapaient tout en continuant à ravager la forêt sur leur passage. L'Oiseau s'immobilisa devant le chemin des ours, a à peine deux mètres du sol, entre les ours et la tribu déployée devant le Camp. Il fallait tenter de faire fuir les ours, à la sortie de la ravine boisée vers la gauche de préférence, ce qui les amènerait à s'éloigner du froid menaçant, la ligne droite leur étant absolument interdite. L'Oiseau se déplaça légèrement sur la droite et, à peine les ours jaillirent de la ravine, toujours baveux de frayeur et part leur course effrénée, qu'une lumière rouge intense jailli de l'Oiseau, comme un éclair. Une ligne de feu rouge se traça sur le sol, en oblique de la droite jusqu'au centre de la ligne de course des animaux. Ces derniers freinèrent des quatre pattes en même temps, l'un fit même un tourné-boulé tellement il allait vite, se ramassa dans la foulée et s'enfuit à toute vitesse avec ses compagnons vers la gauche. Ils rejoindront la rivière plus bas.
L'attention se porta aussitôt vers la fureur même qui arrivait de la jungle, que l'on pouvait suivre en voyant les arbres craquer, éclater et tomber dans leur direction. Posido était resté au même endroit est attendait calmement l'apparition des bêtes. Plus nerveux, les hommes de la tribus sautaient sur place pour apercevoir ce qu'il se passait.
Le scénario fut presque identique au début, sauf que les deux énormes bêtes, au lieu de se détourner dans leur foulée comme les ours, rechignèrent, barrirent et finirent par s'arrêter, hésitant devant les flammes, se dirigeant parfois à droite, parfois à gauche, hésitant à traverser le mur de flammes. Posido dû réitérer la même manœuvre, plus prêt d'eux cette fois, quand les deux animaux décidèrent de passer rapidement par-dessus les flammes rabattues par le vent. Cela fut efficace cette fois car la femelle se détourna directement du nouveau mur de flammes pour s'enfuit par la gauche, suivant le même chemin que les ours et suivi elle-même par son mâle déjà moins furieux. Ils les suivirent d'ailleurs du regard un bon moment et constatèrent que l'environnement les calmaient et qu'ils allaient probablement sous peu oublier les raisons même de leur fureur et fuite...
L'Oiseau-Aztl se replaça un moment au-dessus du Camp provisoire pour que chacun puisse dire à bientôt à Magga par la pensée, celle-ci promit de revenir vite avec de l'aide et l'Oiseau parti d'un seul coup, comme un flèche, d'abord dans un silence total, jusqu'à ce qu'une sorte de détonation ou rugissement se fasse entendre dans le ciel.
Paghi commença à donner ses instructions pour le voyage jusqu'aux grottes protectrices indiquées par le géant. Ils n'avaient pas fini de rassembler tout leur nécessaire lorsque la neige se mit à tomber doucement. Ils n'en savent rien, mais la période considérée est le mois d'août, et l'endroit est l'actuelle Suède... "
" Ce rapport 2216, suite du 2125 dans lequel l'humaine Magga a reçu l'implant modèle G-74, est le premier du suivi de la période critique des débuts de la dernière période glaciaire terrestre. Il nous permet d'avoir l'heureuse surprise d'un rapport circonstancié sur les rares survivants Atztlas de l'époque et leur activité avant leur mystérieuse disparition. Nous espérons en obtenir d'autres grâce à ce proche contact entre une humaine et un géant Atztla, descendant des colons de cette race arrivée lors des premières victoires des Dimonons... "
Regroupement des rapports de Naar-Loor ici (les derniers après quelques jours) : http://www.sciences-fictions-histoires.com/pages/ecrits/les-rapports-de-naar-loor-l-observateur.html
Yves Herbo (c) pour le texte 2013-2014
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