Océanie mystérieuse Partie 1
Hnakudotit Nelle-Caledonie
Nouvelle-Calédonie
Malgré la présence d'études archéologiques sur l'île de Nouvelle-Calédonie
depuis plus de 40 ans sans discontinuer, grâce notamment à des
instituts et groupes locaux actifs, il demeure encore quelques mystères
cachés dans la moiteur des forêts. Pourtant, aucune trace d'une présence humaine avant l'arrivée des premières pirogues austronésiennes entre 1500 et 1050 avant JC,
il y a donc un peu plus de 3000 ans. Ce qui a surpris en premier les
archéologues lorsqu'ils ont approfondi leurs études, c'est la diversité
culturelle des poteries anciennes retrouvées : certaines étaient
importées de très loin, d'îles situées à plus de 3000 kilomètres de
distance... ce qui n'empêchait pas les contacts.
" La Nouvelle-Calédonie comporte un certain nombre de sites architecturaux de grande taille, comme les barrages de déviation des cours d’eau
à des fins horticoles identifiés dans la région de Yaté. Un des
aménagements les mieux étudiés à ce jour se trouve sur le plateau
central de l’île de Maré, dans le district de La Roche. Il s’agit de plusieurs ensembles de murs construits avec des blocs de corail fossile. Le site le plus imposant se nomme Hnakudotit et est formé d’un quadrilatère
non achevé, comportant quatre portes. La structure fait 180 mètres de
long sur 145 mètres de large. Les murs ont une épaisseur moyenne de 10
mètres, sur une hauteur pouvant dépasser 4 mètres. Les blocs taillés
dans les carrières situées parfois à plusieurs kilomètres de distance et
montés en murs secs faisaient en moyenne 100cm de long et pouvaient
parfois dépasser 240cm, soit un poids de plusieurs tonnes.
La construction du site de Hnakudotit a été datée, à partir de différents échantillons de coquillages découverts dans les murs, d’environ 250 ans après J.C.,
soit un peu plus de mille ans après le début du peuplement austronésien
de Maré. Cette construction et les traditions orales qui lui sont liées
permettent de se faire une idée générale de cette région de Maré au
début du premier millénaire après J.C. Les données de traditions orales
relevées par le père Dubois sur ces constructions racontent « qu’autrefois les génies de Maré - les mo-yaac
- se mirent d’accord pour que chacun de leurs groupes fasse un refuge
de guerre, Hna-bo. C’était une sorte de concours pour voir ceux qui
feraient le refuge le plus prestigieux. Leur travail devait commencer le
matin. Les vainqueurs annonceraient la fin de leur travail par des cris
de triomphe. Mais tout le monde tricha. Les plus tricheurs de tous
furent le mo-yaac de La Roche, les si-Puan. Ils commencèrent dès la nuit
tombée. Au premier chant du coq, certains firent une pose, tandis que
d’autres continuaient. Bientôt le travail fut presque fini. On attendit
le lever de l’étoile du matin. On se remit au travail, et quand se leva
le petit jour, la construction était achevée. Les si-Puan poussèrent des
hurlements pour proclamer leur triomphe. Les autres génies débutaient à
peine. Ils s’arrêtèrent découragés. C’est ainsi que la forteresse de La
Roche est la plus grande de Maré (Dubois 1970, p. 55-56) ». La simple
existence d’un ensemble mégalithique aussi grand indique la présence
d’une population relativement nombreuse, qui a ressenti à un moment
donné le besoin de construire des zones de protection dans cette plaine
dépourvue d’abris naturels. Comme le décrit la tradition orale, cette
construction, ainsi que sa voisine Waninetit, a due
être édifiée en un temps assez court. Afin de pouvoir rassembler toute
cette force de travail et diriger la construction, il devait
probablement exister à l’époque une structure sociale de type
hiérarchisé. Ces constructions devaient alors également valoriser le
prestige des groupes dirigeants, ce qui peut être identifié d’après le
volume des différents blocs de corail suivant leur emplacement. En
effet, les blocs les plus imposants du parement extérieur ont été
placés sur les faces internes des portes et devaient surtout avoir pour
but d’impressionner les nouveaux arrivants. "
" Sur le littoral de Poé,
40 sépultures ont été récemment révélées. A l’origine de la découverte,
un projet de lotissement sur cette zone côtière en bord de lagon, en
2006. Les premiers terrassements au bulldozer ont fait remonter à la
surface des fragments de poteries, des coquillages et des ossements
humains. Depuis, un budget de près de 60 millions de francs a permis de
mobiliser une dizaine de techniciens dont des scientifiques et
archéologues.
Notre membre témoigne:
«
Sommes-nous en présence d’un précieux témoignage de l’histoire des
premiers peuplements de la Nouvelle-Calédonie et de la civilisation
Kanak ?
Les 40 sépultures découvertes laissent supposer des rites mortuaires méconnus dans les traditions ancestrales mélanésiennes jusqu’alors révélées. En effet, ces
corps semblent avoir été inhumés en position accroupie, les bras autour
des jambes, probablement contraints dans des nattes, adossés à la paroi
de la fosse. La plupart sont orientées vers la mer mais quelques unes
vers la montagne. Par ailleurs, certaines fosses mortuaires ne
contiennent que des ossements de pieds assemblés, le corps semble avoir
été déplacé.
Bref une multitudes d’indices pour laisser supposer que des rites mortuaires existaient et se répétaient.
D’ores
et déjà, des hypothèses se bâtissent. Il n’est pas certain qu’il
s’agisse d’un village à proprement parlé mais d’occupations temporaires
de pêcheurs venus des montagnes pour une des phases chronologiques. Les
amas de coquillages, les fours de cuisson, les poteries avec des
caractéristiques relevant tant du Nord que du Sud, démontrent des échanges importants entre tribus géographiquement éloignées et la consommation des coquillages cuits sur ces lieux de pêche.
Les vestiges appartiendraient à plusieurs périodes. Elles sont comprises entre 500 avant J.-C,
et le milieu du second millénaire après J.-C. Il y a eu différents type
d’occupation des lieux. Les morceaux de poteries retrouvés attestent
d’un mélange de culture inattendu : ce qui prouve que les populations se sont rencontrées et ont échangé des techniques. "
" La civilisation Lapita
(du nom d'un site archéologique de Nouvelle-Calédonie) est une
civilisation originale, notamment pour ses décors de poterie, qui semble
être apparue sur les îles Bismarck, au nord-est de la Nouvelle-Guinée.
Elle est associée aux peuples austronésiens qui allaient conquérir
l'Océanie éloignée à partir de l'Océanie proche, à l'origine du groupe
linguistique océanien. La datation au carbone 14 révèle que les
sites Lapita les plus anciens remontent à environ 3 500 années avant
l'époque actuelle, soit 1500 avant JC. Plusieurs centaines de
sites archéologiques lapita ont été retrouvés dans une aire allant de la
Nouvelle-Guinée jusqu'aux îles Samoa (archipel de Bismarck, îles
Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Tonga, Samoa, Wallis et
Futuna).
Des
traces d'habitations sur pilotis ont été découvertes sur le site de
Talepakemalai aux îles Mussau (PNG), à Nenumbo aux îles Salomon et à
Bourewa aux îles Fidji. Quelques squelettes ont été découverts, en
particulier à Téouma dans l'archipel duVanuatu et à Lapita en
Nouvelle-Calédonie. Les plus anciens sites sont Talepakemalai (la plus ancienne date, discutée par certains chercheurs, remonte à 3500 ans avant le Présent (BP) ) et Kamgot
(environ 3300 BP). De nombreux sites sont connus et marquent pour la
plupart le début de la période dite Lapita. A ce jour, il s'agit des premiers vestiges après l'éruption du mont Witori (WK-2) qui eut lieu vers 3400 ou 3500 ans BP. Cette explosion compte parmi les plus grandes éruptions volcaniques des 10000 dernières années."
- 200 à 300 tumulus étranges
ont longtemps défrayés les chroniques avant qu'une étude scientifique
ne prouve qu'ils ont été érigés par des oiseaux géants de
Nouvelle-Calédonie il y a plusieurs milliers d'années, avant leur
extinction.
" Préhistoire de la Mélanésie
Les Australoïdes se sont installés en Nouvelle-Guinée, lorsqu’elle était encore reliée à l’Australie, et que l’ensemble formait un continent, le Sahul. Le site archéologique de Kosipe , en PNG , Papouasie Nouvelle-Guinée , à 2 000 m d’altitude sur les hautes terres centrales , contenait des outils lithiques datés de 19 000 à 26 000 ans BP.
Les Austronésiens y sont arrivés à leur tour en vagues successives depuis 6 000 ans, venus de l’Asie du sud-est.
Ces
austronésiens sont les constructeurs de monuments et mégalithiques, de
tailles importantes que l’on peut voir aujourd’hui. Les découvreurs
européens ont pu les voir dès les premiers abordages au 16ème
siècle. Ils nous en ont laissés des témoignages irréfutables , complétés
par des dessins et de des descriptions. Des études archéologiques ont
été faites sur quelques sites accessibles , mais il est certain
que beaucoup restent à découvrir dans les forêts encore vierge
d’explorations.
Les
explorateurs occidentaux ont pu constater à leur arrivée , notamment
aux îles Fidji , que les monuments mégalithiques étaient encore utilisés
à cette époque dans les traditions des populations locales. Leur
construction date généralement du 2ème millénaire avant J.C. ou
auparavant. Un inventaire assez complet en a été fait par A. Riesenfeld
dans son livre , The megalithic culture of Melanesia. Quelques uns de
ces sites sont aujourd’hui encore utilisés ou sacralisés. Mais beaucoup
d’entre eux sont abandonnés et leur délabrement va nous faire perdre ,
si rien n’est fait , de précieuses informations sur notre passé et nos
origines... "
Tertre de Korotuku
C’est un tertre funéraire circulaire surélevé, fouillé par l’archéologue José Garanger, à Cikobia-i-Ra, aux îles Fidji, entouré d’un mur d’enceinte en pierre. Il semble que les personnes inhumées dans ce tertre soient d’un rang social important.
" Les Polynésiens
Origine et rapports avec les Mélanésiens.
Il y a 12.000 ans une civilisation a émergé entre les Phillipines et le Japon, centrée sur Taïwan et dont on retrouve des éléments dans toute l'Asie et le Pacifique : gravure
sur bois, statues au lobe d'oreille développé, grand canoë monocoque.
Des Tibétains aux Malais, Chinois ou Polynésiens tous descendent de
cette civilisation détruite par des cataclysmes naturels tels les
tsunamis. Chaque population serait partie dans une direction différente.
Les Polynésiens trouvent leur origine en Asie du sud est il y a 6000 ans mais atteignent la Polynésie 200 ans avant Jésus Christ. Que sont-ils devenus entre temps ? Du point de vue génétique ils se séparent des Mélanésiens il y a 11.500 ans. Leurs artefacts montrent des similitudes avec ceux d'Amérique du nord et du sud mais leurs gènes sont sans rapport sauf avec les Indiens du Canada.
Leur langue est austronésienne mais il sont distancés de leur berceau
par 6000 ans. Il semble impossible que les Polynésiens aient évolué à
partir d'une mutation génétique des Mélanésiens après un goulot
d'étranglement car le temps a été trop court pour que cela se fasse.
On
ne peut pas admettre à la fois qu'ils aient traversé les îles
mélanésiennes, apporté la poterie, ne se soient pas mélangés avec les
Mélanésiens et aient perdu la poterie en arrivant en Polynésie. "
Sources (Extraits) : http://www.iancp.nc/dossiers/3-dossiers/51-les-constructions-monumentales-de-mare-iles-loyaute
http://www.citizenside.com/fr/photos/la-couv/2008-09-15/9598/nouvelle-caledonie-decouverte-archeologique-de.html#f=0/47580
http://marc.serre.perso.sfr.fr/topic1/index.html
http://destinationterre2.wordpress.com/2009/11/06/3eme-partie-les-tokhariens-chapitre-27-les-tokhariens-de-melanesie/
A suivre
Yves Herbo, Sciences-F-Histoires, 05-04-2014
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