lundi 21 juillet 2014

Enfin un soleil jumeau trouvé, la comète visée par la sonde Rosetta s'active

Enfin un soleil jumeau trouvé, la comète visée par la sonde Rosetta s'active - MAJ en bas
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Deux nouvelles provenant de l'espace sont arrivées dans les corbeilles des journalistes scientifiques : la quête aux frères jumeaux de notre Soleil a enfin porté ses premiers fruits et la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, qui a rendez-vous avec la sonde Rosetta de la NASA en automne de cette année 2014, s'est bien activée et est possède déjà une chevelure de 1300 kilomètres de longueur, bien qu'étant encore à plus de 600 millions de kilomètres de son demi-tour autour du Soleil.
Sun brother
Décrite comme étant 15 % plus massive que le Soleil, HD 162826 est vraisemblablement née dans le même nuage moléculaire que notre étoile voilà plus de 4,5 milliards d’années. Une sœur distante de 110 années-lumière seulement, parfaitement visible (au foyer d’une paire de jumelles) dans la constellation d’Hercule, non loin de Véga. À l’orée de l’été, elle culmine dans le ciel en début de nuit. © Observatoire McDonald
Les scientifiques pensent que notre Soleil est né quelque part dans la région d'Orion, d'un gros nuage moléculaire appelé nébuleuse planétaire qu'ils ont même nommé Coatlicue, du nom de la déesse de la Terre Astèque. Cela correspond à ce que l'on voit un peu partout de nos jours autour de nous : des centaines ou même des milliers de jeunes étoiles qui naissent partout dans ces nébuleuses parfois épaisses. La composition chimique de notre Soleil est particulière et correspond probablement à la nébuleuse de gaz moléculaire où il s'est créé. Là où il y avait un problème, c'est que l'on n'avait jusqu'à présent détecté aucune étoile ayant la même composition chimique que notre Soleil, alors qu'il devrait y en avoir des centaines si on voit ce qu'il se passe sous nos yeux ailleurs. Mais finalement, il semble bien qu'une équipe ait réussi leur traque car dans un article à paraître dans la revue The Astrophysical Journal, l’équipe de chercheurs décline l’identité, émaillée de solides arguments, d’une étoile sœur de notre SoleilUn premier cas débusqué dans la même province galactique que nous, à 110 années-lumière de distance. Cette recherche a nécessité des outils d’observation très sensibles, comme le spectroscope à haute résolution qui équipe le télescope Harlan J. Smith à l’observatoire McDonald (Texas). Sur les 30 candidates patiemment traquées (7 le furent dans le ciel austral avec le télescope Magellan à l’observatoire de Las Campanas, Chili), l’équipe n’en retient qu’une : HD 162826 (également HR 6669 ou SAO 47009). Observable dans une paire de jumelles en direction de l’un des bras de la constellation d’Hercule, l’étoile est décrite comme étant 15 % plus massive que le Soleil.
Pour mettre la main sur les frères de notre Soleil, charge revient aux astrophysiciens de retrouver une même abondance en éléments chimiques parmi les étoiles sélectionnées. Pour l’équipe qui signe la découverte, il est capital de « se concentrer sur certains éléments chimiques clés ». À cet égard, la variation des abondances de baryum et d’yttrium est considérée comme déterminante. Un facteur susceptible de trahir sa région d’origine, la localisation du nuage moléculaire (ou de ce qu'il en reste). Par ailleurs, pour affiner les profils, il incombe aux chercheurs de déterminer les routes qu’elles empruntent, leurs orbites dans la Galaxie. Aussi le satellite Gaia leur sera-t-il d’une aide précieuse dans un avenir proche pour débusquer et caractériser les mouvements de ces étoiles situées au-delà de notre voisinage (110 années-lumière de nous, cela reste assez proche), dans toutes les directions. Suivie durant 15 ans par les chasseurs d’exoplanètes, HD 162826 apparaît exempte de Jupiter chaudes, voire de planètes géantes. Mais les chercheurs estiment que cela n’enlève rien à la possibilité que des planètes rocheuses puissent y exister.
Car l'enjeu est bien aussi de découvrir si la vie sur Terre n'est pas un processus issu de cette chimie du nuage moléculaire. En quête des origines, les astronomes s’interrogent sur l’environnement dans lequel baignait notre jeune Soleil. Une période déterminante et très animée qui a d’abord vu naître rapidement les planètes, puis la vie apparaître à la surface de l’une d’elles. Pour Ivan Ramirez (université du Texas à Austin), astrophysicien sur les traces des étoiles issues du même nid que la nôtre, « nous voulons savoir où nous sommes nés », car « si nous pouvons comprendre dans quelle partie de la Galaxie le Soleil s’est formé, nous pouvons contraindre les conditions [qui régnaient] dans le Système solaire primitif. Cela pourrait nous aider à comprendre pourquoi nous sommes là ».
Sources (extrait) : http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronomie-etoile-soeur-soleil-identifiee-equipe-astronomes-53686/

La sonde spatiale Rosetta, qui a pour mission de traquer la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko tout au long de son périple autour du Soleil (et aussi de déposer le module Philae à sa surface), a photographié sa cible avec la caméra Osiris entre le 27 mars et le 4 mai. Au cours de cette période, la comète a développé sa chevelure, laquelle s’étend désormais sur plus de 1.300 kilomètres. Le vaisseau s’est rapproché entretemps de trois millions de kilomètres et n’a plus que deux millions de kilomètres à parcourir. L’essaim d’étoiles que l’on distingue à l’arrière-plan n’est autre que l’amas globulaire Messier 107 (M107) visible dans la constellation d’Ophiuchus. © Esa, Rosetta, MPS (Osiris), UPD, Lam, IAA, SSO, INTA, UPM, DASP, IDA 
La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est donc en train de s'approcher du soleil et devrait passer entre les orbites de Mars et de la Terre pour son plongeon. Sa chevelure est en train de se développer et devrait atteindre une taille respectable à son approche de notre étoile, avec le diamètre de son noyau qui est de 4 kilomètres environ. La comète n'a rendez-vous avec le Soleil qu'en août 2015, mais c'est en août 2014 que la sonde Rosetta va se satelliser autour pour déterminer un site et en novembre 2014 qu'elle y enverra son petit drône Philae à sa surface pour y faire des prélèvements, photos et analyses.
L’activité qui débute offre aujourd’hui aux scientifiques l’opportunité d’étudier la production de la poussière et la structure de la chevelure avant même de s’en approcher. « Elle commence à ressembler véritablement à une comète », déclare Holger Sierks, chercheur principal de l’instrument Osiris (système d’imagerie optique, spectroscopique et infrarouge à distance) à l’institut Max-Planck de recherche sur le Système solaire, en Allemagne. « Difficile de croire que d’ici quelques mois, Rosetta sera profondément enfouie dans ce nuage de poussières et en route vers ce qui est à l’origine de l’activité de la comète. »
En outre, le suivi des changements périodiques de luminosité révèle que le noyau tourne sur lui-même en 12,4 heures, soit 20 minutes de moins qu’on le pensait auparavant. « Ces observations initiales nous aident à développer des modèles de la comète qui seront essentiels pour nous aider à naviguer autour de celle-ci lorsque nous nous en rapprocherons », explique Sylvain Lodiot, responsable des opérations sur Rosetta à l’Esa.
Source (extrait) : http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronomie-comete-rosetta-reveille-53758/#xtor=RSS-8

MAJ 20-07-2014

Comete 67p 
Une image de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (left) obtenue le 14 juillet 2014 et l'image interpolée correspondante à droite. L'image de gauche a été prise par l'imageur scientifique OSIRIS à une distance de près de 12000 kilomètres. Illustration: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

" Les images obtenues le 14 juillet 2014 par la caméra OSIRIS-NAC à bord de la sonde Rosetta sont maintenant suffisamment résolues pour révéler un noyau remarquable, formé de deux composantes imbriquées formant un ensemble binaire en contact. (...) - " La sonde se trouve à présent à près de 12000 kilomètres de la comète seulement. Ce n'est pas loin de la distance qui sépare la France de Hawaii " (...) - " Si une telle forme aussi complexe ne pouvait être reconstruite par la technique "rudimentaire" d'inversion des courbes de lumière, il faut noter que les observations réalisées à l'aide des télescopes Hubble et Spitzer en préparation de la mission Rosetta ont donné une estimation correcte de la taille globale du noyau, soit approximativement 4 x 3.5 km pour les plus grandes dimensions. Cette configuration "binaire en contact" pourrait illustrer magnifiquement le processus clé d'accrétion des petits corps qui a conduit à la formation de notre système solaire tel que nous le connaissons actuellement. Les deux composantes du noyau de 67P/C-G se sont probablement rencontrées à une vitesse de l'ordre de quelques mètres par seconde conduisant à leur imbrication constructive. "

Comete67p churyumov 14 07 2014
Séquence de 36 images interpolées de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (une image toutes les 20 min). Les images ont été obtenues par OSIRIS, le 14 juillet 2014. Illustration: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA.

Source : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12984
Yves Herbo, Sciences, F, H, 22-05, 21-07-2014

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