Un petit défilé de comètes intéressantes en 2014
Comet 67P/Churyumov-Gerasimenko (ESA)
Des scientifiques avaient supposé que 2013 était "une année à comètes" et, malgré la déception sur ISON en fin d'année (qui a tout de même réservé quelques surprises à la NASA puisque la comète ne s'est pas tout à fait désintégrée à son passage au plus près du Soleil, car il y a bien des images d'une réapparition d'un morceau), cela a été le cas pour les amateurs d'astronomie principalement, avec donc les visites des comètes C/2011 L4 PanSTARRS, C/2012 S1 ISON, la comète Lemmon, la comète Lovejoy et C/2012 X1 LINEAR en 2013. Plusieurs n'étaient malheureusement visibles que de l'hémisphère sud... et ce sera encore le cas cette année 2014.
Cette année 2014 comporte une liste intéressante de visites de la part de ces corps de roches enveloppés de glace et neige "sale" (avec certaines possédant aussi probablement des métaux (fer) à cause de certaines activités magnétiques apparemment détectées, ou même la vie sous forme de bactéries, ou de la pré-vie sous forme de molécules organiques. Derrière ce lien se trouve la liste des comètes en transit actuel dans notre système solaire, et suivies par les observatoires dédiés, d'autres découvertes de comètes sont attendues... :
Déjà, à priori et sauf nouvelle arrivée, les deux seules visibles à l’œil nu ou avec de petits instruments (jumelles-lunettes) le seront dans l'hémisphère sud seulement. C/2012 K1 PanSTARRS devrait être visible à l’œil nu (dans l'hémisphère sud) juste après son passage au périhélie le 27 août 2014 et durant tout le mois de septembre 2014. Elle sera inférieure à la magnitude 10 pendant une très grande partie de l'année, à savoir du 25 mars 2014 jusqu'au début de l'année 2015 ! Largement le temps pour que les astronomes amateurs ou non puissent la repérer. La comète K1 PANSTARRS sera même inférieure à la magnitude 6 (et donc être potentiellement visible à l’œil nu) du 10 septembre au 29 octobre ! Mais à partir de la fin septembre, la comète ne sera plus visible depuis l'Hémisphère Nord, c'est-à-dire au moment où elle sera la plus brillante ! Néanmoins, sa trajectoire promet de bien la voir durant une grande partie de la nuit au printemps et durant l'été, elle devrait être repérable dans le ciel du couchant. Et ceux de l'hémisphère austral vont également avoir la chance de pouvoir observer pendant quelques jours à la mi-septembre 2014, la comète C/2013 V5 Oukaimeden (découverte en novembre 2013) qui sera également visible à l’œil nu dans la constellation de l'Hydre femelle. Elle passera au périhélie le 28 septembre 2014 à environ 0,63 UA du Soleil. Quelques jours auparavant, elle passera à 0,48 UA de la Terre. Elle sera inférieure à la magnitude 10 du 17 août au 1er novembre 2014, et promet d'être visible à l’œil nu, puisqu'elle sera inférieure à la magnitude 6 du 13 au 25 septembre 2014. Elle ne sera pas du tout observable depuis l'Hémisphère Nord, si ce n'est dans les derniers jours de sa période de visible.
Mais l'année 2014 nous a déjà réservé une belle surprise (et d'autres sont en cours) puisque plusieurs nouvelles comètes ont déjà été découvertes, dont celle du 13 mars 2014. L’objet en question a une taille encore inconnue, et présente une atmosphère ou coma d'environ deux minutes d’arc. Validée, la découverte de Cristovao Jacques et de ses collègues porte maintenant le nom de C/2014 E2 (Jacques), la deuxième de l’année pour cette équipe de chasseurs d’astéroïdes et de comètes. Cette nouvelle comète est donc en approche vers le Soleil et se sera le 29 juin 2014 qu'elle en sera le plus près (périhélie), à environ 90 millions de kilomètres. Elle devrait donc survivre à son passage et c'est son retour qui risque d'être très intéressant car elle va passer, deux semaines plus tard, à environ 13.5 millions de kilomètres de Vénus (trajectoire précise encore en cours de calculs).
La comète nouvellement découverte C/2014 E2 (Jacques) photographiée le 14 mars. Elle croisera prochainement l’orbite de Vénus. © Ernesto Guido, Nick Howes, Martino Nicolini
Une autre comète a été découverte en janvier 2013, la comète Siding Spring et promet un événement très intéressant pour l'automne 2014. C'est en effet le 19 octobre 2014 que cette grosse comète dont le noyau se situe entre 15 et 50 kilomètres de diamètre passera, frôlera plutôt la planète Mars, à seulement 138.000 kilomètres de sa surface (un tiers de la distance Terre-Lune) ! Pour mémoire, le plus éloigné des deux petites lunes de Mars, Deimos, orbite à seulement 23.500 kilomètres de sa planète. Lors de sa découverte, les premiers calculs laissaient même présager une collision avec la planète rouge, mais les dernières données semblent exclure cette possibilités, bien qu'un autre phénomène va probablement pouvoir être observé : si le noyau fait bien entre 15 km et 50 km de diamètre, la coma de débris (considérée un peu comme 'l'atmosphère" entourant le noyau) fait elle environ 150.000 km de diamètre... autrement dit, la coma et les débris, gaz et autres devraient bien évidemment passer sur la planète rouge et ses satellites et se mélanger à l'atmosphère de la planète. Cette dernière est principalement composée de molécules d’eau (H2O), mais si l’on tient compte des composés issus de leur dissociation (tels que l'hydrogène et l’hydroxyde), son diamètre s’étend sur plus d’un million de kilomètres.
La comète Siding Spring (comète C/2013 A1) observée par le télescope spatial Hubble. L'image de droite a été améliorée et permet de voir ce qui semble être deux jets de poussières sortir de la surface cométaire. © Nasa, Esa, J.-Y. Li (Planetary Science Institute)
En dehors de l'intérêt scientifique, les techniciens de la NASA sont plutôt inquiets des effets possibles sur les sondes en orbite autour de Mars, qui pourraient être affectées en raison de la production des particules de poussières dont le taux est estimé pour l'instant à 100 kilos de poussières par seconde. Mais si le taux atteignait les 300 kilos par seconde, de fortes perturbations agiraient sur la haute atmosphère martienne, mettant en danger toutes les sondes. Les perturbations devraient durer au moins quatre heures, et il faut protéger les sondes au maximum...
L’Agence spatiale européenne et la Nasa travaillent donc à modifier les orbites de leurs sondes afin qu’elles soient le moins possible soumises au plus fort du passage de la comète, tout en laissant une fenêtre pour observer et analyser les choses. Au sol, à priori, il n’y a aucun risque pour les deux rovers encore en service. Curiosity et Opportunity pourront pointer leurs instruments vers le ciel pendant la nuit du passage de la comète. Cependant, ce n'est pas sûr pour Opportunity, qui fonctionne sur batterie la nuit. L'observation scientifique la plus prometteuse proviendra donc probablement du ciel, avec les observations du Mars Express européen de l'Esa et des Mars Odyssey et MRO américains, bien qu’ils soient conçus pour regarder vers le bas.
Mais les scientifiques espèrent comptent beaucoup sur la sonde Maven, actuellement en route à destination de Mars et qui y arrivera un mois avant le passage de la comète. Cette sonde a spécifiquement été construite pour étudier et analyser l’atmosphère martienne. Elle sera donc idéalement placée pour étudier et surtout comprendre les effets de la coma sur l’atmosphère martienne. Enfin, l’interaction de la coma avec la surface des deux lunes de Mars, Phobos et Déimos, sera également visible, bien que les quantités de vapeur d’eau qui y seront déposées soient probablement faibles, voire très faibles.
Mais avant, nous avons la visite de la comète périodique 209/P Linear qui passera à seulement 8 millions de kilomètres de la Terre à la fin du mois de mai 2014. Du fait de sa proximité notre petit corps de roche et de glace présentera un mouvement apparent impressionnant dans le ciel, parcourant près d'un demi degré en 1 heure ! Entre le 24 mai et le 2 juin 2014, la petite comète 209/P devrait atteindre la magnitude 10 ce qui en fait une cible accessible aux télescopes les plus modestes.
Le radiant d'où sembleront provenir les météores de 209/P Linear se trouvera dans la constellation de la Girafe. (la France est visible en haut à gauche).
Quelques jours avant son périgée du jeudi 29 mai 2014, la Terre va croiser la trajectoire poussiéreuse de la comète ce qui pourrait donner lieu à une spectaculaire pluie d'étoiles filantes inattendue.
trajectory 209P Linear - The periodic comet 209/P Linear will pass to only 8 million kilometers from Earth at the end of May 2014. Because of its proximity to the Earth, our small body of rock and ice present an impressive apparent movement in the sky, traveling nearly half a degree in 1 hour! Between May 24 and June 2 the small comet 209/P should reach magnitude 10 making it accessible to the smaller telescopes. A few days before perigee Thursday 29 May, the Earth will cross the dusty path of the comet which could give a spectacular meteor shower unexpectedly. On the night of May 24 between 7am and 8am UT the observers in North America will be better situated to observe the meteor shower.
Jeremie Vaubaillon de l'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephemerides en France annonce une fréquence ZHR comprise entre 100 et 400 météores à l'heure ! Il n'est pas exclu que la pluie d'étoiles filantes se transforme en tempête car notre planète va traverser toutes les trajectoires empruntées par les débris de la comète entre 1803 et 1924 !
Les zones géographiques bien placées pour l'observation de ces météores sont celles qui feront face à l'arrivée des poussières. Dans la nuit du 24 mai 2014 entre 7h et 8h TU ce seront les observateurs d'Amérique du Nord qui seront les mieux situés.
Structure of a comet's environment - ESA - As its ices evaporate, instruments on board the orbiter will study the dust and gas particles that surround the comet and trail behind it as streaming tails, as well as their interaction with the solar wind. - Cavités magnétiques des comètes
Un autre événement relié aux comètes est aussi en cours pour cette année : la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est en effet la cible de la grande mission spatiale Rosetta. Après 10 ans de voyage dans l'espace, la sonde européenne est sortie avec succès d'hibernation le 20 janvier, prête à la prise des premières images de la comète au mois de mai 2014.
Les mois qui suivront seront riches en premières dans l'histoire de l'aventure spatiale, dès le 10 août 2014, Rosetta se mettra en orbite autour du noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko. Dès stabilisation de la sonde, une cartographie complète du noyau sera effectuée à partir du 27 août 2014. Et c'est le 11 novembre 2014 que la première aura lieu avec l'atterrissage du labo Philae sur la surface de la comète. L'enjeu ? « Confirmer ou infirmer l'hypothèse que les comètes ont bien contribué à amener l'eau sur notre Terre » comme le rappelle si bien Christelle Briois dans le numéro 19 du magazine Espace & Exploration.
Notons aussi une bien belle météorite le 04 mai 2014, tombée à la verticale de l’Ontario au Canada et de l’État de New York aux États-Unis :
Grâce aux caméras installées sur le tableau de bord de nombreux automobilistes, la chute de la météorite en plein après-midi du 4 mai 2014 a pu être enregistrée. Son éclat fut aussi important que celui du Soleil ! © ccinhk via Youtube
Cette vidéo d'Androbate date du 05 mai mais est bien celle du 04 mai, avec quelques améliorations,et qui suspectée d'être en fait une vidéo d'un OVNI par certains (appréciations et opinions libres).
Yves Herbo, Sciences, F, Histoire, 14-05-2014
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