Atlantide : les études de l'île de Spartel disent que c'est possible, y compris au large de l'Europe ou des USA en Atlantique
Platon
avait situé l'île ou le continent Atlante en face des colonnes
d'Hercules, réputées se trouver selon les uns entre la Sicile et la
Tunisie et selon la majorité au niveau du détroit de Gibraltar, entre le
Maroc et l'Espagne. L'idée de plusieurs scientifiques avaient donc été
d'aller examiner de plus près les élévations se trouvant juste après
Gibraltar, juste à la limite entre la mer et l'océan atlantique. Le
rapport publié en 2005 a été sans appel : des îles ont bien été à l'air
libre dans le passé à l'embouchure de la Méditerranée. Même si ces
petites îles ne semblent pas montrer le puissant continent ou grande île
décrite, les scientifiques pensent qu'il n'est pas impossible que leur
disparition ait marqué l'Homme de l'époque, jusqu'à parvenir à Platon.
De plus, cette demonstration des possibilités de l'existence de bandes
de terres plus ou moins larges ayant émergées et disparues lors des
effets tectoniques et des périodes glaciaires et inerglaciaires dans des
périodes pas si lointaines de nous dans les temps géologiques
permettent toutes suppositions, et en tout cas de ne pas clôre le débat
sur le sujet. Rappel 2005 :
" Le géologue Marc-André Gutscher (CNRS/Brest) apporte ainsi de l’eau au moulin d’un autre chercheur français, Jacques Collina-Girard, qui suggère que les îles du cap Spartel, situées en Méditerranée à l’ouest du détroit de Gibraltar, auraient pu nourrir le mythe de l’Atlantide.
Les études de terrain menées par Gutscher à l’aide de sonars ont d’abord montré qu’il y a 12.000 ans
- période supposée de la tragédie - l’île était plus petite que ne le
pensait son collègue et donc difficilement habitable. Mais l’étude
des sédiments a révélé une histoire insoupçonnée : le géologue a
découvert les traces de turbidité, véritables avalanches sous-marines.
Plusieurs séismes auraient secoué l’île, qui se serait donc enfoncée
dans la mer plus brutalement que ne le décrivait Collina-Girard. Un
scénario plus proche de la catastrophe relatée par Platon, selon lequel
l’Atlantide et sa brillante civilisation ont disparu en un jour.
La
candidature de cette île méditerranéenne a cependant une sérieuse
limite : aucune trace de construction humaine n’a été détectée sur
Spartel, a précisé Marc-André Gutscher. "
Extraits
du rapport : " Résultats majeurs obtenus - 1 à 2 pages destinées à
informer un large public sur les résultats obtenus par chaque campagne
Nom
de la campagne : TV-GIB - Programme : EuroMargins - Navire : N/O Le
Suroit - Engins lourds : bathymétrie EM300, sismique chirp, magnétometre
"
Ensemble avec mon collegue et co-embarquant Stephane Dominguez (UMR
5573, Univ. Montpellier) et l’équipe technique Genavir, nous avons
effectué une cartographie bathymétrique multifaisceaux haute resolution
avec le système EM300 du Suroit, sur un haut fond dans le détroit de
Gibraltar et les régions vosines. Ceci a permi de construire une carte
bathymétrique avec une grille d’un pas de 5 m du haut fond (banc de
Spartel) et de 30 m des régions voisines. Des profils sismique haute
résolution (chirp) ainsi que des levées magnétique ont été acquis le
long des profils, majoritairement orientés NNW-SSE, traversant le
détroit. "
Cette
carte montre le trajet du navire (NO Le Suroit)dans le détroit de
Gibraltar lors de la mission TV-GIB permettant de cartographier le banc
de Spartel et la bordure sud du detroit.
Schéma
illustrant la submersion de l’ilot de Spartel suite aux variations du
niveau de la mer, purement eustatique (chronologie à gauche) et avec une
contribution potentielle de tectonique majeure (chronologie à droite),
(après Gutscher, 2005).
Ces nouvelles données ont permi d’étudier
la relation entre les remontées du niveau marin, ainsi que
l’interaction avec des grands séismes et tsunami dans la région au cours
de l’histoire de la soumergence du paléo-îlot de Spartel. Ces
resultats ont été présentés à un congrès international (à Milos en
Grèce, en juillet 2005) ainsi que publié dans une revue scientifique de
rang A (Geology). La thématique (touchant sur l’origine possible du
mythe de l’Atlantide) ayant un grand intérêt publique, ces résultats ont
stimulé un grand nombre d’articles dans la presse internationale
(souvent suite à des interviews).
Gutscher, M.-A., 2006. The Great Lisbon earthquake and tsunami of 1755: lessons from the recent Sumatra earthquakes and possible link to Plato’s Atlantis. European Review, v. 14, p. 181-191.
Articles dans des revues/journaux grand public:
Nouvel Observateur, 25 July 2005, p. ?
L’Atlantide resurgit du fond de la mer
http://sciences.nouvelobs.com/sci_20050725.OBS4360.html?0044
Die Presse, Vienne Autriche, 26 July 2005, p. 28 (suite à un interview par e-mail)
Atlantis: Taucht der Mythos auf?
http://www.diepresse.at/Artikel.aspx?channel=h&ressort=ws&id=496800
Süddeutsche Zeitung, Munich Allemagne, 27 July 2005, p. 9
Überall Atlantis
http://www.sueddeutsche.de/wissen/artikel/496/57439/
New Scientist Magazine 30 July 2005, Aug. 2005 issue, n. 2510 (suite à un interview par telephone)
Perhaps a tsunami sank Atlantis
http://www.newscientist.com/channel/earth/mg18725103.800
Neue Zürcher Zeitung, Zurich Suisse, 10 Aug. 2005 (suite à un interview par e-mail)
Auf den Spuren des Mythos von Atlantis, alle 1500 bis 2000 Jahre Katastrophengefahr?
http://www.nzz.ch/2005/08/10/ft/articleD17JH.html
" La
proposition la plus intéressante à ce sujet est celle de Jacques
Collina-Girard, qui date de 2002. Ce scientifique du CNRS explique dans
son livre L'Atlantide retrouvée? Sa thèse concernant la position de l
'Atlantide. En effet, alors qu'il était en train d'étudier une carte
marine du détroit de Gibraltar, il découvre un véritable archipel qui
culmine à -55 mètres au large du cap Spartel sur la côte marocaine. Or
il se trouve que l'île principale de cet archipel, que Jacques
Collina-Girard rebaptise d'ailleurs île du cap Spartel, correspond en
beaucoup de points à l'île Atlantide. "
" Cette
île, qui se trouve actuellement sous la mer, était il y a environ 9 500
ans avant notre ère [ou plutôt 12 000 ans Before Present (B.P), repère
utilisé par les géologues et donc que nous utiliserons nous aussi] au
dessus du niveau de la mer. Cette dernière se situait à l'ouest des
colonnes d'Héraclès dans une mer intérieure que formait les côtes
d'Espagne et du Maroc dont les terres étaient plus étendues à cette
époque. Or cela correspond avec ce qui est écrit dans le Timée: «Car
tout ce qui se trouve de ce côté-ci du détroit dont nous parlons,
ressemble à un port au goulet resserré ; de l'autre côté, c'est
réellement la mer, et la terre qui entoure cette mer, c'est elle qui
mérite véritablement de porter le nom de ''continent''.» "
" De plus, il est dit dans le Timée: « A
partir de cette île, les navigateurs de l'époque pouvaient atteindre
les autres îles, et de ces îles ils pouvaient passer sur tout le
continent situé en face, le continent qui entoure complètement cet
océan, qui est le véritable océan.»(3).Nous pouvons voir sur cette carte que cela est vraiment le cas. "
" Il
y a néanmoins un point sur lequel il y a une discordance, la taille de
l'île; En effet selon Platon : « Cette île était plus étendue que la
Libye et l'Asie prises ensembles.»(4) Or l'île du cap Spartel ne faisait
que tout au plus une douzaine de kilomètres. Mais Jacques
Collina-Girard propose l'hypothèse selon laquelle il faut comprendre
cette affirmation comme parlant de l'empire atlante : « ... dont le
pouvoir s'étendait non seulement sur cette île tout entière, mais aussi
sur beaucoup d'autres îles et sur des parties du continent».
On
aurait donc eu une île qui ressemble en beaucoup de points à
l'Atlantide comme l'affirme le géologue Jacques Collina-Girard. Mais il
faut aussi se demander s'il y a concordance sur le dernier point
important au sujet de l'Atlantide: sa submersion. "
L'île du cap Spartel fut elle submergée de la même façon que l'Atlantide?
La submersion de l'île
Le
niveau de la mer 12 000 ans B.P était inférieure de 135 mètres à
l'actuel niveau. C'est pour cela que l'île du cap Spartel était émergée à
cette époque. Sa submersion serait donc due à l'élévation du
niveau de la mer. Cette élévation a été provoquée par un réchauffement
climatique qui eut lieu 12 000 ans B.P, survenu juste après une grande
période de glaciation, et qui en moins de vingt mille ans fit remonter
le niveau de la mer de 135 mètres. En effet le réchauffement de la
température provoqua la fonte des glaces. Nous pouvons toutefois
apporter une précision : ce n'est pas la fonte des glaces présentes dans
la mer qui fit s'élever le niveau de la mer. Quand on met un glaçon
dans un verre et qu'on attend que celui-ci fonde, on observe que le
niveau de l'eau n'a pas bougé après que le glaçon soit redevenu liquide.
L'élévation du niveau de la mer est due à la fonte des glaces présentes
sur la terre. "
L'île
du cap Spartel fut donc immergée par la montée progressive des eaux,
qui mit prés de 200 000 ans à la recouvrir. Or une telle immersion ne
correspond pas à la description de Platon où l'Atlantide disparut en un
jour et une nuit. Cette description correspond plutôt à un tsunami
gigantesque, capable d'ensevelir sous les eaux toute une île. Il
faudrait donc savoir s'il y a eu un tsunami à cette époque qui aurait pu
provoquer la submersion l'île, à partir des données géologiques d'il y a
12 000 ans.
Un
tsunami est une onde créée par un mouvement rapide d'une grande masse
d'eau. Ce sont les mouvements du fond marin (séismes, éboulements,
glissements de terrains) qui engendrent ces gonflements de la masse
d'eau. Ces gonflements donnent lieu à une onde de choc qui se
matérialise sous la forme d'une vague qui, en surface de l'océan, est à
peine perceptible (de quelques centimètres à moins d'un mètre
d'amplitude en général) mais qui enfle en eaux peu profondes pour
atteindre des amplitudes pouvant aller jusqu'à 30 m.
De
plus, les tsunamis et les séismes déclenchent des courants de
turbidités, nuages d'eau chargée de graviers de sable et d'argile, que
l'on peut analyser à l'aide de la technique du carottage. Le carottage
est le prélèvement d'un échantillon du sous-sol terrestre ou marin
obtenu à l'aide d'un tube appelé tarière que l'on fait pénétrer dans le
sous-sol. L'échantillon ainsi obtenu s'appelle une carotte (par analogie
avec la racine de la plante du même nom). Celle-ci doit être non
perturbée pour être qualifiée d'échantillon stratigraphiquement
représentatif.
Grâce
à l'analyse de ces carottages on peut donc savoir s'il y a eu des
séismes provoquant des tsunamis dans le détroit de Gibraltar. On peut
même connaître la vitesse des vagues, car ces courants, en se déplaçant,
produisent une érosion par aspiration à l'avant, puis un dépôt après
leur passage. Les plus gros éléments sont déplacés par traction, les
autres particules restent en suspension. Les éléments déposés par un
courant de turbidité, ou turbidites, se déposent ensuite en fonction de
la diminution de vitesse de l'eau suivant une séquence spécifique aussi
appelée séquence de Bouma.
C'est
donc plus spécifiquement grâce à la séquence de Bouma qu'on peut
retrouver s'il y a eu des séismes à cet endroit dans le passé.
Et
en effet cette zone a subi de nombreux séismes depuis 12 000 ans. On
remarque grâce à l'étude de ces turbidites qu'il y a eu 12 séismes
majeurs. Le plus récent, et aussi le plus connu, est celui de Lisbonne
en 1755 qui était de 8,7 sur l'échelle de Richter.
Il
convient ici de rappeler certains faits : à l'est de Gibraltar, la
lithosphère (constituée de l’écorce terrestre et de la partie rigide du
manteau) s’est amincie pendant que les cordillères Bétiques et du Rif se
sont soulevées, durant les 20 derniers millions d’années. Selon le
modèle de collision admis jusqu’à présent, la plaque africaine qui
remonte vers le Nord-Est est entrée en collision avec la plaque
eurasiatique, puis une partie de la lithosphère se serait détachée et
aurait «coulée» dans les profondeurs de la Terre. La roche chaude et
visqueuse du manteau qui l’aurait remplacée, moins dense, aurait
provoqué la remontée des chaînes de montagnes et provoqué le tsunami. Le
détroit de Gibraltar étant situé sur une zone de collision entre la
plaque eurasienne et nord-africaine, de nombreux séismes sont
enregistrés à cet endroit.
On
trouve une turbidite d'une épaisseur exceptionnelle datée à 12 050 B.P
dont le volume est estimé à 5,8 km, ce qui revient à six fois
l'épaisseur de la turbidite associée au séisme de Lisbonne. Il y aurait
donc eu un tremblement de terre et un tsunami gigantesque 12 050 ans
B.P. Cet événement destructif majeur aurait ravagé le littoral ibérique
jusqu'à une vingtaine de kilomètres à l'intérieur des terres. Selon
Jacques Collina-Girard, ce serait ce tsunami qui correspond avec la date
de submersion de l'île du cap Spartel, et qui aurait précipité
l'immersion de l'île. Cet évènement correspondrait avec la vengeance de
Poséidon racontée par Platon.
De
plus, nous pouvons noter une nouvelle concordance entre l'île du cap
Spartel et l'île Atlantide. Une zone peu profonde s'étend au nord de
l'île où il y a présence de nombreux récifs connus des marins de nos
jours et aussi surement des marins antiques. Ces récifs étaient présents
après ce grand tsunami. Comme à l'époque de Platon le niveau de la mer
se trouvait à un mètre sous le niveau actuel, les récifs représentait un
risque plus important comme le montre la description de Platon: «De là
vient que, de nos jours, là-bas, la mer reste impraticable et
inexplorable, encombrée qu'elle est par la boue que, juste sous la
surface de l'eau, l'île a déposée en s'abîmant. »(6)
La
théorie de Jacques Collina-Girard sur la position de l'Atlantide est
donc très intéressante car elle concorde en beaucoup de points avec le
texte de Platon aussi bien sur la position de l'Atlantide que sur sa
disparition. C'est d'ailleurs la thèse la plus probable concernant
l'Atlantide de nos jours. Comme pour de très nombreuses thèses
scientifiques, il y a néanmoins certaines personnes qui n'approuvent pas
celle-ci. L'Atlantide aurait donc pu bel et bien existée, et le mythe
de l'Atlantide serait donc basé sur l'immersion d'une île
progressivement par une montée des eaux puis définitivement par un
tsunami d'une ampleur gigantesque et s'étant produit il y a plus de 12
000 ans.
http://atlantide-tpe-nst.over-blog.com/pages/Ib_Localisation_de_lAtlantide-4701587.html - voir étude complète et photos Quelques études très interressantes sur la tectonique et les tsunamis de la région :
(R. Barkan et al. / Marine Geology 264 (2009) 109–122, Droits Réservés).
Les images ci-dessus permettent de comprendre les mouvements générés par la rencontre des plaques Africaines et Eurasiennes avec les mouvement de compression et de tension.
Les images ci-dessus permettent de comprendre les mouvements générés par la rencontre des plaques Africaines et Eurasiennes avec les mouvement de compression et de tension.
Sur cet autre document qui suit on voit particulièrement bien l'absence de relief des plaines du Guadalquivir en Espagne et celle du Gharb au Maroc qui de plus n'ont pratiquement pas d'altitude et de ce fait peuvent facilement être submergées par un Tsunami.
On peut également y voir la forme et la longueur des accrétions (accretionary Wedge) sur plusieurs centaines de Kilomètres vers l'Ouest et d'une largeur moyenne Nord-Sud de l'Ordre de 2 à 300 kms
( Earth and Planetary Science Letters xxx (2009) xxx–xxx , Image Droits Réservés)
Enfin sur ce document relatif aux tsunamis, en rouge, la hauteur de la vague est supérieure à deux mètres sur les grandes profondeurs
des plaines abyssales (Horseshoe et autres), inutile de te dire ce que
cela peut générer à la remontée des fonds le long des côtes du Golf de
Cadix et du Maroc pour les Plaines du Guadalquivir et du Gharb. (Pour
mémoire, Tsunami de Lisbonne, hauteur de plus de 15 mètres).
(R. Barkan et al. / Marine Geology 264 (2009) 109–122, Droits Réservés).
"Tous ces éléments scientifiques ne font que confirmer ce que disait et écrivait Marthe de Chambrun Ruspoli vers 1960 et que je faisais figurer avec le schéma suivant dans mon livre "Les Deux Sycomores de Turquoise" achevé en 2008."
http://numerus.free.fr/forum/viewtopic.php?id=67
http://numerus.free.fr/accueil.php
Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 03-06-2014
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