Archéologie mystérieuse : Nouvelles découvertes à Baalbek et au Québec
Un titre étrange et pourtant sans jeux de mots : deux découvertes récentes font évoluer nos connaissances sur des périodes de l'ère archaïque, encore très peu connue.
Un monolithe plus large et plus massif que celui connu sous le nom de Hajar al-Hibla découvert sur le site d'une carrière antique.
Baalbek au Liban est une ville antique mais aussi un chantier archéologique encore loin d'être complété de nos jours. En effet, c'est à 800 mètres des ruines romaines que des sondages réalisés dernièrement par l'équipe de l'Université du Liban menée par Janine Abdel Massih sur une colline nommée Cheikh Abdallah ont révélés une surprise de taille. Terme adéquat quand ils se sont aperçu qu'il s'agissait d'un bloc unique de pierre taillée, un énorme monolithe plus large et plus massif que la mondialement connue Hajar al-Hibla. Il mesure 19,6 mètres de long, six mètres de large et 5,5 mètres d'épaisseur pour l'instant. « Jusque-là. Car nous n'avons pas encore atteint le fond du roc pour le dégager entièrement », a-t-elle déclaré, ajoutant que les travaux reprendront après l'Aïd de Fitr (fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan).
" Située à l'entrée sud de Baalbeck, la colline Cheikh Abdallah abrite une carrière antique de pierre calcaire conglomérée, qui a approvisionné le chantier de construction du complexe romain. Et selon l'archéologue, il ne serait pas improbable que le bloc monolithique découvert ait été taillé pour les soubassements du temple de Jupiter, dont le plan initial devait être plus large, comme l'ont relevé des études antérieures.
Le mégalithe a été trouvé légèrement en contre-bas de celui connu sous le nom de Hajar el-Hibla ou Hajar El Gouble (21,50 m de long, 4,80 m de large et 4,20 m de hauteur). Un deuxième bloc avait été mis au jour dans les années quatre-vingt-dix. Ses couches archéologiques parfaitement conservées avaient permis aux spécialistes d'étudier la manière d'extraire les monolithes.
L'opération se faisait par le creusement de tranchées verticales isolant la masse sur ses côtés, avait expliqué Janine Abdel Massih, lors d'une conférence donnée au musée de l'AUB, en décembre 2005. Ces tranchées, qui font entre 10 et 20 cm de largeur pour les blocs de moins d'un mètre de haut, peuvent atteindre les 40 à 60 cm pour les blocs de plus grande dimension. La hauteur des pierres extraites est délimitée par l'épaisseur naturelle de strates géologiques de la roche.
Si les tonnes de pierres utilisées dans la construction des temples de Baalbeck proviennent essentiellement de la carrière située sur la colline Cheikh Abdallah, dans le secteur nord de la ville antique et sur un rayon de plus de deux kilomètres, les archéologues ont relevé la présence d'exploitations ponctuelles. À l'ouest, non loin du complexe romain, la carrière de Kyales a donné une pierre de meilleure qualité : une roche tendre à grains fins qui a vraisemblablement fourni le support de toutes les sculptures et décorations des temples. "
Le site avant les récentes fouilles, avec la pierre Hajar el-Hibla seule pour l'instant
L'origine du nom de Baalbek n'est pas connue avec certitude. Le terme phénicien Baal, qui signifie « seigneur » ou « dieu », était le nom donné à une divinité céleste sémitique. Le nom de la ville pourrait donc signifier « dieu de la Beqaa », ou « dieu de la ville », selon les différentes interprétations que l'on donne du terme.
Situé au cœur de plaines fertiles, Baalbek n'était guère plus, au cours de la période phénicienne, qu'un village agricole honorant une triade de dieux de la fertilité. Ayant reçu le nom d'Héliopolis au cours de la période hellénistique, cette modeste cité connut son apogée après l'arrivée des Romains en Phénicie, en 64 av. J.-C., époque où elle devint le siège de l'un des sanctuaires les plus importants du monde antique, progressivement couvert de constructions colossales qui y furent construites pendant plus de deux siècles. L'ensemble monumental d'Héliopolis est l'un des plus impressionnants témoignages, et l'un des plus célèbres, de l'architecture romaine d'époque impériale.
Les historiens attribuent à Auguste le dessein de fonder un sanctuaire impérial dont le culte syncrétique aurait favorisé la politique culturelle de Rome. Quoi qu'il en soit, la triade romaine d'Héliopolis (Jupiter, Vénus et Mercure) vint alors remplacer la triade phénicienne (Baal-Shamash, Anta et Alyn). Les premiers travaux, ceux du temple de Jupiter, commencèrent vers la fin du Ier siècle av. J.-C., sous le règne d'Auguste, et furent achevés peu après 60 apr. J.-C., sous Néron. L'immense sanctuaire de Jupiter Héliopolitain était scandé de 104 massives colonnes de granit importées d'Assouan, en Égypte, qui renfermaient un temple entouré de 50 autres colonnes. Dès lors, les travaux se poursuivirent jusqu'à la construction du grand autel (vers 100 apr. J.-C.) et du « temple de Bacchus » (vers 120-125 apr. J.-C.) : ce temple tire son nom des nombreux reliefs sculptés qu'il a livrés, interprétés par les archéologues comme des scènes de l'enfance de ce dieu.
" Sur ce vaste plateau de terre rouge consacré au blé, nous sentons déjà l’emprise du Soleil. Au-dessus des éléments extrêmes comme le vents ou le froid nous voyons son cours régulier donner la mesure de toutes choses. Au milieu de ce vaste autel, le contre point d’une éminence rocheuse adjointe d’une source Ras el Aïn peut paraître incongru ou bien providentiel. C’en est le tabernacle géographique. Vraiment cela ne pouvait qu’être ici que s’effectuerait le lien entre la puissance divine et les hommes. Baal nous dit qu’avant les monuments que nous voyons, il y avait en ces lieux un culte immémorial. Ce haut rocher naturel immense jeté sur cette plaine n’ayant que l’argile pour tapis, au côté d’une source pas loin du départ du fleuve de l’Oronte attirait les regards interrogateurs des hommes. Mais aussi la foudre du ciel quand le temps était à l’orage. Sur ce roc les hommes édifièrent un temple.
Puis à l’époque hellénistique on construisit les ruines que nous voyons. La seule date que nous avons trouvée sur le tambour d’une colonne marque l’époque de Néron en ère séleucide. Ce fait illustre parfaitement l’affirmation de Paul Veyne, pour qui l’empire romain est la continuation de la chanson d’Alexandre le Grand par la ville du Latium. D’ailleurs malgré les séleucides ; diadoques et épigones prolongés de tous les césars il manquera toujours une partie des assises au temple de Jupiter. Dans la grande cour, quelques niches attendent encore les dernières statues des 365 jours un quart de la course solaire. A leurs pieds deux bassins de pierre espèrent toujours la finition des bordures sculptées.
Ainsi malgré les ruines du temps nous voyons les plans des espérances inachevées des promoteurs. Le H, Héliopolis, formé par les tunnels (120 m de L x 6 m) se dessinent parfaitement à nos yeux avec un peu d’attention en prenant de la hauteur spirituelle. Par la grâce de cette incomplétude nous voyons aussi le roc originel, la vraie pierre de touche, servant de socle au temple de Jupiter.
A l’ouest apparaît l’énigme des trilithons. Ces trois monolithes surmontent une plinthe en formant une assise phénoménale (19,10 m x 4,34 m) (19,30m x 3,65) (19,59m x 3,65). Notez bien que nous ne pouvons pas savoir leur profondeur. Ils sont en base, certes immenses, mais cachés. Si nous arrondissons et prenons la densité de 2,5 T le m3 nous avons un poids moyen de 800 T. Au nord, à l’ouest et sud nous retrouvons le même genre de constructions de 9 pierres mais leur longueur divisée par deux. (10m x 4m). Là, la profondeur à un endroit a pu être estimée à 3m. Les lits de pierres les surmontant frappent par la différence de dimensions ; ils restent énormes mais n’atteignent pas le choc des trilithons. Un peu plus loin au sud-ouest de la ville au pied de la colline de Cheik Abdallah une autre masse cubique de calcaire dur, grenu, semble attendre le temps des Géants, des Titans, des Dieux pour rejoindre la chanson lithique de Baalbek. C’est la plus grande pierre taillée du monde. (21,50 m x 4,20 m x 4,80 m) Soit une masse de 433 m3 avec une densité de 2,5 T le m3 nous avons 1 082,5 T. " (Extrait - Michel Rouvière)
C'est de cette même carrière qu'ont été extraites les trois pierres colossales appelées "Trilithon", et été érigées au premier siècle de notre ère. Leur transport et leur installation en position horizontale poseraient des problèmes insurmontables aux ingénieurs modernes même en utilisant les technologies les plus avancées. Malgré l'habileté technique des Romains, on n'en connait pas d'autre exemple dans tout le reste de leur ancien empire.
Si l'on dresse ces trois pierres, elles sont hautes comme un immeuble de cinq ou six étages. La plus grande mesure 18 m sur 4.20 m par 3.60 m et pèse environ 800 tonnes. Taillé dans la carrière distante de près de 2 km, chaque bloc a été transporté sur le site de Baalbek et soulevé d'environ 7.50 m en position finale, au sommet d'une plate forme de pierres de moindres dimensions. La plupart des grues modernes seraient incapables d'accomplir un tel exploit.
Sources : http://whc.unesco.org/fr/list/294 + http://www.lorientlejour.com/article/874527/a-baalbeck-la-colline-cheikh-abdallah-livre-son-troisieme-monolithe.html + http://www.discoverlebanon.com/vues_panorama_liban/beqaa/baalbeck/trilithons_baalbeck.php + Wikipedia
Une découverte archéologique exceptionnelle au Québec
Sous le regard de l'archéologue Éric Graillon, le professeur de l'Université de Montréal Claude Chapdelaine, montre les morceaux taillés de quartz et de rhyolite du New Hampshire découverts sur le site d'East Angus.
Une fouille archéologique à East Angus au Québec, Canada, pourrait permettre de mettre à jour un nouveau pan de la préhistoire des Cantons-de-l'Est, soit la période de l'archaïque ancien.
Pour la première fois en Estrie, des traces d'occupation datant probablement de 8.500 à 9.500 ans avant aujourd'hui ont été découvertes aux abords de la rivière Saint-François.
« On connaît encore très mal ces anciennes cultures. Les liens entre elles sont difficiles à faire, c'est en trouvant des sites comme ceux-là qu'on va y arriver, mais c'est un travail de moine », explique l'archéologue attaché au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, Éric Graillon. C'est ce dernier qui est à l'origine de la découverte du site d'East Angus, où ont déjà été retrouvés trois grattoirs de rhyolite du New Hampshire, un matériel introuvable dans la région et qu'il a probablement fallu importer.
Ces découvertes s'ajoutent à celles du site Cliche-Rancourt, au lac aux Araignées, qui a permis de remonter jusqu'à près de 12 000 ans avant aujourd'hui, ainsi qu'à celles faites à Weedon et dans l'arrondissement de Brompton, qui datent d'un peu plus de 10 000 ans.
« Ce qui se trouve là [à East Angus] est beaucoup plus modeste, mais pour nous, ça parle beaucoup », confie M. Graillon. Quelque 400 morceaux de quartz ont notamment été trouvés, ainsi que plusieurs morceaux de pierres rougies par le feu.
« Il s'agit d'une toute petite occupation, mais sa particularité, c'est la profondeur à laquelle les objets ont été trouvés », ajoute-t-il. La plupart ont été trouvés entre 38 et 65 cm alors que la moyenne est plutôt de 15 à 25 cm (de profondeur). « Ça peut être un signe de grande ancienneté », précise-t-il
De l'aide de l'Université de Montréal
La découverte est à ce point exceptionnelle qu'une équipe de l'Université de Montréal dirigée par le professeur au département d'anthropologie, Claude Chapdelaine, a fouillé le site d'East Angus pendant deux semaines.
Jusqu'à maintenant, l'absence de pointes de flèche est l'un des indices qui leur permet de dire que l'occupation remonte à la période de l'archaïque ancien.
Du travail reste cependant à faire. Le professeur Chapdelaine aimerait par exemple faire examiner par l'un de ses collègues de l'UQAM les pierres rougies par le feu qu'ils ont trouvées. Comme ce dernier utilise la technologie de la luminescence optique, il pourrait déterminer la datation de ces pierres (la date où elles ont subi le feu).
« Ce qu'on cherche, c'est une association entre le charbon de bois, les pierres chauffées et les artefacts qu'on trouve », résume-t-il. Pour enfin, peut-être, ajouter un nouveau morceau au casse-tête que constitue la préhistoire des Cantons-de-l'Est... "
Sources : http://www.lapresse.ca/la-tribune/estrie-et-regions/201406/29/01-4779788-une-decouverte-archeologique-exceptionnelle-a-east-angus.php + http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12939
MAJ du 13-09-2014 sur Baalbek :
" Ancienne Science inconnue de maçonnerie à la carrière de Baalbek (Liban)
Les fouilles récentes des blocs de pierre (mégalithes) à la carrière de Baalbek révèlent une découverte merveilleuse et troublante. Il nous reste peu d'indices sur le peuple précoce qui a conçu et construit la base (ou la Fondation) de Baalbek et a pratiqué des travaux de levage de pierres énormes sur une grande échelle. Beaucoup des pierres de la fondation (ou base) sont sculptées avec des outils, des technologies qui rappelle des découpes modernes et pèsent plus de 800 à 1000 tonnes. Le plus remarquable est que la plupart de ces pierres ont été levées de 20 à 30 pieds (6 à 9 mètres) et parfaitement mises en place, un exploit qui paraît au-delà des possibilités des romains. (Rien de tel n'a été trouvé nulle part ailleurs de la part des romains).
Récemment, la carrière a révélé quelque chose de plus excitant ; une technologie de maçonnerie similaire à d'autres techniques (ou sciences) que des sites antiques du monde entier.
Dans cette galerie de photos nous pouvons voir des preuves de « sculptures » sur le côté de la pierre massive, connue comme "La pierre de la femme enceinte" estimée une plus de 1 000 tonnes. Sur la photo 1, les flèches blanches indiquent les marques d'un grand outil qui a été utilisé pour découper des portions de la pierre. Les flèches rouges montrent que deux endroits sont parfaitement coupés en carrés, des trous qui ont été peut-être pratiqués pour insérer des sondes, pour créer un certains type de conductivité (champ électromagnétique ?), utilisé dans la sculpture, ou conçus pour être utilisé lorsque vous soulevez le bloc en dehors de la carrière (pour une grue ??)
Les photos 2 et 4 fournissent un excellent coup d'oeil sur cette étrange sculpture de la pierre, qui pourrait seulement avoir été appliquée alors que la roche originale était dans un état fondu (ou ramolli), (pensez au travail d'une truelle de ciment humide).
La photo 5 est le travail de la pierre au Pérou, et la photo 6 est l'Obélisque inachevé à Assouan en Égypte. Chacune révèle l'utilisation d'un outil qui, avec son impact sur la pierre, l'a ramolli jusqu'à l'état fondu, ce qui permet une extraction facile des roches de surface, ou en modifiant chimiquement la roche de contact. Il faut approfondir les recherches sur cet art fascinant pour découvrir la vraie nature de cette science.
Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 04-07, 16-09-2014
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