Histoires de la Science : Un Pulsar Russe ou des aliens ?
Un vieil article de journal retrouvé récemment m'incite à compléter celui rédigé il y a quelques jours.
Le précédant concernait les découvertes historiques britanniques,
américaines et françaises des années 1960 à nos jours, celui-ci concerne
des déclarations, non-moins officielles, de la part des scientifiques
russes du début des années 1970. Ils ne parlent pas de pulsars de leur
côté (terme d'ailleurs conservé mais inexact scientifiquement) mais
juste d'ondes radio répétitives, provenant possiblement d'ailleurs pour
eux de la haute atmosphère terrestre (stratosphère)... ou de
civilisations extra-terrestres... (possibilité mentionnée par les
britanniques en 1967 mais abandonnée déjà depuis par les occidentaux, il
faut le signaler)... La qualité de ce document n'est pas très bonne, je
vous en ai donc fait une recopie ici (cliquez sur l'image pour
l'agrandir) :
" Une civilisation très avancée émet, d'une planète inconnue des signaux captés en U.R.S.S. " annoncent les savants soviétiques.
Moscou. - Des
signaux qui pourraient provenir d'une autre planète où existerait " une
civilisation technique très développée " ont été captés par les savants
soviétiques, d'abord à Gorki, sur la Volga, puis dans d'autres villes
de l'U.R.S.S., annonce l'agence Tass.
Selon
les spécialistes soviétiques, ces signaux ne proviennent pas des
satellites artificiels de la Terre actuellement en orbite. Il s'agit de
signaux radios émis à intervalles réguliers, pendant quelques
minutes, et répétés plusieurs fois par jour. Ils n'avaient jamais été
détectés jusqu'à présent.
Le professeur Samuel Kaplan,
de l'université de Gorki, a séclaré, à ce sujet, qu'il est encore trop
tôt pour dire avec certitude si ces impulsions radio sont d'origine
naturelle ou artificielle.
"
Il est possible, a-t-il précisé, qu'elles proviennent des couches
supérieures de l'atmosphère. Mais il n'est également pas exclu qu'elles
soient envoyées par une civilisation extraterrestre techniquement très
développée. Pour le moment, une seule chose est sûre. Ces signaux ne
sont pas ceux des satellites lancés à partir de la Terre. "
Le professeur Kaplan a indiqué que plus
de trente savants sociétiques travaillent sérieusement à la détection
de signaux radio qui seraient émis par des civilisations extraterrestres
et que les signaux captés seront étudiés pendant plusieurs années (un programme SETI russe donc dans les années 70 (YH)).
" Nous nous trouvons maintenant au début de la voie qui, sans nul
doute, nous conduira à d'importantes découvertes dans le domaine de
l'astrophysique ", a-t-il ajouté.
Depuis
1970, précise l'agence Tass, les recherches sur les ondes radio venant
du cosmos s'effectuent en U.R.S.S., sous la direction de l'astrophysicien Vsevolod Troitski.
Les observations portent sur des longueurs d'ondes de l'ordre de un et
dix centimètres. Pour isoler les signaux cosmiques des diverses
perturbations locales, les observations s'effectuent simultanément de
quatre points très éloignés les uns des autres.
Source : Le Parisien, hiver 1973-1974
Pour
compléter encore un peu plus ce sujet, voici deux articles publiés sur
le site News Of Tomorrow, site auquel j'ai contribué un an et demi avant
sa brutale disparition, et dont l'un des principaux membres m'avait
envoyé un DVD sauvegardant tout son contenu. J'en profite pour lui
rendre hommage ici et le remercier pour son travail et amitié. Je
n'avais encore jamais reposté l'un des articles de ce DVD de sauvegardes
de données (des données diverses allant de la politique pure et dure au
paranormal et à l'écologie), bien que j'en possède les droits via ce
don de l'administrateur, en voici deux d'un coup ! :
Des étoiles à neutrons frôlent la masse limite
On
s’y était habitué : les étoiles à neutrons ont en général une masse de
l'ordre de celle de Chandrasekhar, soit 1,44 fois celle du Soleil. Mais
d'après les radioastronomes utilisant le radiotélescope d'Arecibo, elles
peuvent être plus lourdes. Un candidat pesant 2,7 masses solaires a même été découvert. Les probabilités de formation des trous noirs en sont changées...
Les étoiles à neutrons sont des objets fascinants dont l'existence a été prédite en 1933 par Zwicky et Baade et dont la première description théorique détaillée a été donnée en 1939 par Oppenheimer et Volkkoff. Point
final de l'évolution de certaines étoiles, un tel astre présente un
diamètre de quelques dizaines de kilomètres tout au plus et ressemble à
un gigantesque noyau d'atome.
Tout est extrême dans ces objets, à commencer par la densité, le champ de gravitation et le champ magnétique. Presque toute la physique est nécessaire pour comprendre les propriétés d'une étoile à neutrons, la relativité générale bien sûr mais aussi la magnétohydrodynamique, la théorie de la superfluidité et celle de la supraconductivité.
Ce sont aussi de formidables laboratoires de physique nucléaire et de physique des particules élémentaires. En effet, les conditions de pressions et de températures qui règnent en leur centre sont telles que l'on pense que la formation d'un plasma de quarks et de gluons libres y est sans doute possible, et peut-être même l'apparition de ce qu'on appelle la matière étrange. En tous cas, les propriétés des étoiles à neutrons, à commencer par leur masse, posent des contraintes sur l'équation d'état de la matière nucléaire. Cette équation est l'analogue de celle bien connue de Van der Walls pour un gaz réel sauf qu'ici ce sont les nucléons échangeant des mésons qui sont considérés, au lieu des atomes et des molécules d'un gaz.
Schéma de la structure possible de l’intérieur d’une étoile à neutrons. Crédit : Coleman Miller.
Il a fallu attendre la découverte des pulsars en 1967 par Jocelyn Bell et leur interprétation en tant qu’étoiles à neutrons en 1971 par Giacconi pour que ces objets soient acceptés par la communauté des astrophysiciens. On connaît maintenant beaucoup de pulsars et l'un d'entre eux, membre d'un système binaire, est célèbre. Il s'agit de PSR B1913+16, découvert grâce au radiotélescope d'Arecibo qui a permis à Hulse et Taylor, à partir de 1974, d'accumuler suffisamment de données pour démontrer l'existence des ondes gravitationnelles.
Une étoile à neutrons presque à la limite d'Oppenheimer-Volkoff ?
C'est toujours avec l'aide du radio télescope d'Arecibo que Paulo Freire et ses collègues ont fait récemment la découverte de pulsars dont la masse dépasse probablement 1,7 masse solaire et atteindrait même 2,7 pour l'un d'entre eux. C'est une surprise car si la masse maximale d'une étoile à neutrons, la fameuse limite d'Oppenheimer-Volkoff, est de l'ordre de 2 à 3 masses solaires environ, la plupart des étoiles à neutrons découvertes jusqu'à présent ont une masse très proche de celle de Chandrasekhar, c’est-à-dire 1,44 masse solaire.
Cela a plusieurs conséquences importantes. D'abord, l'une des formes possibles de l'équation d'état de la matière nucléaire, la forme dite douce, semble désormais presque exclue. Enfin, si des étoiles à neutrons peuvent exister sur un plus large intervalle de valeur de masse que ne le laissaient supposer les observations, alors il doit en exister un peu plus qu'on ne le pense. Mais on doit alors s’attendre à trouver un peu moins de trous noirs d'origine stellaire. (source)
Tout est extrême dans ces objets, à commencer par la densité, le champ de gravitation et le champ magnétique. Presque toute la physique est nécessaire pour comprendre les propriétés d'une étoile à neutrons, la relativité générale bien sûr mais aussi la magnétohydrodynamique, la théorie de la superfluidité et celle de la supraconductivité.
Ce sont aussi de formidables laboratoires de physique nucléaire et de physique des particules élémentaires. En effet, les conditions de pressions et de températures qui règnent en leur centre sont telles que l'on pense que la formation d'un plasma de quarks et de gluons libres y est sans doute possible, et peut-être même l'apparition de ce qu'on appelle la matière étrange. En tous cas, les propriétés des étoiles à neutrons, à commencer par leur masse, posent des contraintes sur l'équation d'état de la matière nucléaire. Cette équation est l'analogue de celle bien connue de Van der Walls pour un gaz réel sauf qu'ici ce sont les nucléons échangeant des mésons qui sont considérés, au lieu des atomes et des molécules d'un gaz.
Il a fallu attendre la découverte des pulsars en 1967 par Jocelyn Bell et leur interprétation en tant qu’étoiles à neutrons en 1971 par Giacconi pour que ces objets soient acceptés par la communauté des astrophysiciens. On connaît maintenant beaucoup de pulsars et l'un d'entre eux, membre d'un système binaire, est célèbre. Il s'agit de PSR B1913+16, découvert grâce au radiotélescope d'Arecibo qui a permis à Hulse et Taylor, à partir de 1974, d'accumuler suffisamment de données pour démontrer l'existence des ondes gravitationnelles.
Une étoile à neutrons presque à la limite d'Oppenheimer-Volkoff ?
C'est toujours avec l'aide du radio télescope d'Arecibo que Paulo Freire et ses collègues ont fait récemment la découverte de pulsars dont la masse dépasse probablement 1,7 masse solaire et atteindrait même 2,7 pour l'un d'entre eux. C'est une surprise car si la masse maximale d'une étoile à neutrons, la fameuse limite d'Oppenheimer-Volkoff, est de l'ordre de 2 à 3 masses solaires environ, la plupart des étoiles à neutrons découvertes jusqu'à présent ont une masse très proche de celle de Chandrasekhar, c’est-à-dire 1,44 masse solaire.
Cela a plusieurs conséquences importantes. D'abord, l'une des formes possibles de l'équation d'état de la matière nucléaire, la forme dite douce, semble désormais presque exclue. Enfin, si des étoiles à neutrons peuvent exister sur un plus large intervalle de valeur de masse que ne le laissaient supposer les observations, alors il doit en exister un peu plus qu'on ne le pense. Mais on doit alors s’attendre à trouver un peu moins de trous noirs d'origine stellaire. (source)
Des chercheurs découvrent une étoile à neutrons - Jekyll-Hyde
dimanche 24 février 2008
Des
chercheurs de la NASA et de l’Université McGill ont découvert un pulsar
d’apparence normale qui s’est violemment transformé en magnétar,
métamorphose stellaire jamais observée auparavant.
M. Fotis Gavrill,
titulaire d’un PhD de McGill, qui travaille maintenant au centre
spatial Goddard de la NASA à Greenbelt (Maryland), a découvert de fortes
émissions de rayons X du pulsar du rémanent de la supernova Kes 75, en collaboration avec Mme Victoria Kaspi, responsable du groupe de recherche sur les pulsars de l’Université McGill, Maggie Livingstone, étudiante diplômée et depuis peu, Mme Majorie Gonzalez,
titulaire d’un PhD de McGill qui travaille maintenant à l’Université de
la Colombie-Britannique. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science du 21 février 2008.
Les
pulsars et les magnétars appartiennent à la même catégorie de petits
objets stellaires ultra denses, appelés étoiles à neutrons, aperçus
lorsque de grosses étoiles s’éteignent et explosent comme des
supernovae. Les pulsars, de loin le type le plus courant, ont une
rotation très rapide et de fortes émissions d’ondes radioélectriques.
Ces ondes sont tellement courantes que lorsqu’elles ont été détectées
pour la première fois dans les années 1960, les chercheurs ont envisagé
la possibilité qu’il s’agisse de signaux provenant d’une civilisation extraterrestre. En revanche, les
magnétars sont des étoiles à neutrons à rotation lente qui puisent leur
énergie de champs magnétiques extrêmement puissants, les plus forts de
l’Univers. Il existe plus de 1 800 pulsars connus dans notre galaxie uniquement, mais les magnétars sont beaucoup plus rares aux dires des chercheurs.
"Les magnétars sont en fait des objets très exotiques, explique Victoria Kaspi,
titulaire de la Chaire Lorne Trottier en astrophysique et cosmologie de
McGill et de la Chaire de recherche du Canada en astrophysique
d’observation, leur existence n’a été établie qu’au cours des 10
dernières années et nous n’en connaissons qu’une poignée dans la
galaxie. Leurs
émissions de rayons X et gamma sont incroyablement puissantes et ils
peuvent avoir des éruptions parfois plus importantes que l’ensemble des autres sources de rayons X cosmiques du ciel."
Cette
découverte, fondée sur des données des satellites Rossi X-ray Timing
Explorer (RXTE) et Chandra X-ray Observatory de la NASA, est le maillon manquant cherché depuis si longtemps entre deux types d’étoiles à neutrons, affirment les chercheurs. Jusqu’à présent, on connaissait mal la relation évolutive entre les pulsars et les magnétars. On ne savait pas vraiment si les magnétars sont simplement une catégorie
rare de pulsars, ou si certains d’entre eux ou tous passent dans leur
cycle de vie normal par une phase où ils sont des magnétars. "Les chercheurs sont depuis longtemps en quête d’objets de transition, explique Maggie Livingstone, nous avons particulièrement été attentifs aux pulsars caractérisés par un champ magnétique intense."
"Cette source se transforme peut-être en magnétar, ajoute Victoria Kaspi,
ou elle présente peut-être simplement à l’occasion des caractéristiques
propres aux magnétars, nous ne sommes sûrs de rien pour le moment et
nous avons hâte d’en savoir davantage." - (source)
Sources : Le Parisien - Hiver 1973-1974
Techno-Science 2008
Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 13-10-2014
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