Cambodge : Un message dans les sculptures du Temple de Preah Vihear ?
Si on suit la description par l'UNESCO de ce temple très isolé de Preah Vihear, dédié à Shiva, il se trouve au bord d’un plateau qui domine la plaine du Cambodge et même au sommet d'une colline des Monts Dângrêk, à plus de 500 mètres d'altitude. Composé d'une série de sanctuaires reliés par un système de chaussées et d'escaliers s'étendant sur un axe nord-sud de 800 m, le temple daterait de la première moitié du XIe siècle, construit donc à l'apogée de l'Empire Khmer. Son histoire complexe remonte cependant au IXe siècle, époque à laquelle un ermitage a été fondé. Ce site est particulièrement bien préservé, essentiellement en raison de sa situation reculée. L'ensemble est exceptionnel pour son architecture, adaptée à la fois aux contraintes naturelles du site et aux fonctions religieuses du temple, ainsi que pour la qualité des ornementations de pierre sculptée. L'un des principaux problèmes au niveau de ce complexe religieux est qu'il se trouve sur une frontière mal définie entre la Thaïlande et le Cambodge... deux nations très liées historiquement (l'ex Siam, maintenant Thaïlande, ayant été dans le passé un puissant royaume ayant profité de la chute de l'Empire Khmer pour dominer toute la région...) et qu'il y a un conflit depuis 1953 au sujet de la province qui a pris le nom du Temple d'ailleurs. Notons que des conflits armés de frontières, avec tirs, ont encore eu lieu aux abords du Temple très récemment et que, décidément, ce Temple est toujours de nos jours très difficiles à visiter, ces abords étant considérés comme dangereux par les autorités cambodgiennes, alors que des troupes thaïlandaises n'en sont qu'à quelques centaines de mètres... De plus, il y aurait encore des endroits minés selon certaines zones. La situation est complexe car le Temple faisait partie d'un parc protégé thaïlandais, contenant plusieurs ruines datant de l'Empire Khmer, le Parc national Khao Phra Wihan, mais que la partie contenant le Temple en lui-même a été attribuée au Cambodge par la cour internationale de justice en 1962... ce qui n'empêche pas la Thaïlande de revendiquer les 4,6 km² de la zone régulièrement, et encore plus quand l'Unesco l'a inscrite au patrimoine mondial en 2008... Notons que des images, des gravures et des bas-reliefs ont été sculptés dans la falaise nommée Pha Mo I Daeng, à 500 m de la frontière et dans ce parc et que ceux-ci n'ont été découverts qu'en 1987 par Thahan Phran, une unité paramilitaire de soldats thaï qui protège la dite frontière...
On peut noter la gravure d'un étrange animal au long cou, gravé au-dessus de personnages plus classiques, mais l'image étant incomplète et la paroi très abîmée, il n'est pas facile de conclure. Le dragon faisant partie des mythes khmers (et plus anciennes cultures), nous en avons peut-être ici une représentation... CC BY-SA 3.0 - File:Mo I Daeng rock art.JPG - Création : 3 mars 2005 - Pawyilee
Preah (en khmer) ou phra (en thaï), signifie "sacré". Vihear (en khmer) ou viharn (en thaï), signifie "sanctuaire". Ces mots dérivent tous deux du sanskrit vihāra, mot qui est à l'origine des toponymes Bihar et probablement Boukhara. Et Prasat voulant dire Chateau/Temple en khmer, nous avons donc ici le Temple du Sanctuaire Sacré...
En ce qui concerne les datations de l'Ermitage au 9ème siècle (vers l'an 800 donc), elles ne reposent que sur des écrits gravés : " Les premières constructions sur le site sont attestées par des éléments gravés qui font état d’un ermitage bâti au début du IXe siècle depuis un lingam (le lingam est une pierre dressée, souvent d'apparence phallique, représentation classique de Shiva), rapporté de Vat Phou au Laos. À ce moment-là et dans les siècles qui suivront, le temple est dédié au dieu hindou Shiva. Les inscriptions attribuent la fondation de cet ermitage à l'un des fils de Jayavarman II, le prince Indrâyadha, agissant sur l'injonction de Shiva lui-même... (« Preah Vihear », Archéologia, n° 532, au nord du Fou-nan, sur la rive droite du Mékong, l'actuel plateau de Korat (!),
Ecole d'Art Graphique Pivaut de Nantes), mais qui précise bien que cela demande a être vérifié sur place par plusieurs personnes et même comparé à d'autres temples de la civilisation khmer. Il pense aussi que des mathématiciens (géométrie) peuvent aussi y trouver des choses intéressantes. Une civilisation très riche en arts et architectures et qui a duré donc des siècles, avec un immense empire englobant pendant des siècles les actuels Cambodge, Thaïlande, Laos et Vietnam...
" J'ai eu un professeur d'art (anatomie en autres), Monsieur Marc Chalmé, qui m'a dit pendant son cours qu'aucun visage n'avait une symétrie parfaite. Les cours d'art apprennent aussi au gens à découvrir les mystères de ce monde. Lorsque j'ai vu qu'il y avait de possible visages et qu'ils n’étaient pas inscrits dans un cadre de symétrie parfaite, j'ai compris que c'était voulu. C'est de l'art caché, un langage des oiseaux subtile et poétique " (citation de Manu Alteirac au sujet des planches qui suivent (cliquez dessus pour les agrandir en HD), des commentaires sont inclus dans les fiches ci-dessous...
Pour bien situer l'endroit en question, 1ère planche (crédits Manu Alteirac et Antoine Bruno)
Pour travailler, Manu Alteirac a une tablette graphique avec stylet à niveau de pression. " Je re-travaille par "calque" tout mes travaux pour prendre (presque) chaque pixel d'une photo. J'en assombri les ombres propres et ombres portées, (ici pour le Cambodge c'était moins long et fastidieux que pour Nazca - livre et importante étude à venir). Pour les bas-reliefs de Preah Vihear la précision des travaux (traits et ombrages, etc...) sont à 95% environ, je ne triche pas, il suffit à n'importe qui de faire le même travail de "chirurgie" de l'image. Je suis même presque certain qu'il y a des choses encore plus petites que je n'ai pas pu voir à cause du grain et de la résolution de la photo, mais de toutes façon passer un certain zoom, ça ne sert plus à rien. Il y a des zones dégradées également, je ne comprend évidement pas leurs dispositions et apparences mais ces Bas-Reliefs ne sont pas un hasard et je n'ai pas vu d'études précises sur le sujet... "
" Ce que montre (ou simule) les yeux dans les volutes est très important, car c'est aussi asymétrique " (Manu Alteirac).
Ici, et selon l'interprétation possible, on voit un être humain retenu par des mains à trois doigts (en forme de serpents) pour être dévoré : sacrifice lié aux mythes khmers ?
" C'est Antoine Bruno qui montrait une photo il y a quelques semaines avec la frise d'un des temples de Preah Vihear (dont j'avais que le nom en tête), visible sur la page 10. On peut y voir une sorte de visage, j'ai donc vérifié. A savoir que lorsqu'il y a des symétries parfaites, on peut y voir toutes sorte de visages, dans une frise de type symétrique anthropomorphique (sur une tapisserie Baroque par exemple), mais lorsqu'il y a asymétrie et des bras, doigts et autres symboliques, là c'est clairement fait exprès... "
Bon, avec les traditionnelles représentations de têtes d'éléphants, de Shiva et de fleurs (lotus) classiques dans l'Empire khmer, il apparaît en effet nettement des êtres aux têtes allongées (mais on sait que des ethnies possèdaient effectivement des têtes allongées en Asie, voir cet article : http://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/coree-un-crane-allonge-non-artificiellement.html).
Mais le fait que cet art particulier et ces représentations semblent cachées ou peu accessibles de nos jours (car ce n'était peut-être pas "caché" à l'époque de cette suite de sanctuaires mais évident !) nous ouvre de nouvelles perspectives et probables nouvelles connaissances, non seulement en matière d'arts antiques, mais aussi peut-être au niveau de la présence (cachée ou non à différentes époques) d'êtres ressemblant bel et bien à des "gris" (tridactyles ou pas) depuis très longtemps, voir toujours... Et la probabilité que la race humaine ait cherché à imiter ces êtres aux grands cranes et yeux (sans compter la notion du serpent visible sur le front des divinités asiatiques ou pharaons égyptiens (dieux vivants), ou encore de ces figures de reptiles/serpents visibles un peu partout (y compris en Ecosse par exemple !) depuis le néolithique, augmente encore avec ces découvertes de sculptures au Cambodge (même si cela nécessite bien sûr des confirmations et études complémentaires pour affiner cette probabilité)...
Crédits photos et dessins, commentaires dans les fiches : Manu Alteirac et Antoine Bruno
Sources : Manu Alteirac et Antoine Bruno
Youtube, Wikipedia
Yves Herbo, Sciences-Faits-Histoires, http://herboyves.blogspot.com/, 04-11, 14-11-2017
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