République d'Altaï : études sur des peintures de 5000 ans
Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Pour ma part, cet article est un complément à cet article mentionnant la découverte d'un "Homme-oiseau" récemment (voir en bas de cet article) :
Nous pouvons aussi noter l'existence de peintures très semblables, plus anciennes en Australie (figures inhabituelles de 'Wandjina' qui ont été trouvées dans un abri sous roche dans la région désertique de l'ouest Australie, et d'autres aux Etats-Unis (Arizona). Sans oublier les pétroglyphes, gravures et même poteries, un peu partout dans le monde, dont j'ai déjà parlé dans d'autres articles (avec souvent la présence d'êtres "tridactyles" ou ailés, comme ici...).
Les scientifiques découvrent des secrets intrigants vieux de 5 000 ans des illustrateurs préhistoriques derrière les superbes œuvres d'art de Karakol.
Ces magnifiques peintures trouvées dans les montagnes de l'Altaï montrent des personnages anciens avec des cornes rondes et des plumes sur la tête. Certains ont été appelés "corps célestes" et il existe aussi des représentations astucieuses d'animaux et d'oiseaux.
Les trouvailles proviennent d'une sépulture ancienne et inédite dans le village de Karakol, en République de l'Altaï. Elles ont été découvertes en 1985, mais livrent maintenant des secrets nouveaux et inattendus.
Il est maintenant clair que les peintres des tombes savaient, il y a quelque 5 000 ans, effectuer une réaction chimique de base afin de créer non seulement une couleur rouge, mais le ton précis qu'ils souhaitaient. Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Les décorations vivement colorées ont été trouvées sur les dalles de pierre utilisées comme murs des sépultures. Les scientifiques ont été stupéfaits par le fait que les dessins étaient réalisés en trois couleurs, blanc, rouge et noir, le premier cas de peinture rupestre polychrome jamais découvert en Sibérie.
Les restes de personnes enterrées à l'intérieur des sépultures de pierre ont également été peints avec les mêmes couleurs, avec des taches d'ocre rouge découvertes sous les orbites et des traces d'un minéral noir et argenté appelé Specularite, proéminent dans la zone des sourcils.
Mais viennent ensuite les aspects vraiment fascinants de ces peintures anciennes. Les images colorées sur ces pierres ont été réalisées à différentes époques et selon une technique élaborée, fondée sur la science.
Les plus anciens étaient des visuels gravés d'élans, de chèvres de montagne et de gens qui couraient avec des cornes rondes sur la tête. Puis des blocs de roche avec les pétroglyphes ont été cassés de la montagne, emmenés dans la tombe et retournés pour en décorer l'intérieur. Ensuite et légèrement au-dessus des pétroglyphes, onze dessins ressemblant à des êtres humains ont été réalisés. Pour les compléter, les artistes préhistoriques devaient faire beaucoup plus que simplement mélanger les techniques de gravure et de dessin avec des peintures minérales. (voir la suite ci-dessous) :
Il est maintenant clair que les peintres des tombes savaient, il y a quelques 5 000 ans, effectuer une réaction chimique de base afin de créer non seulement une couleur rouge, mais le ton précis qu'ils souhaitaient.
Une équipe de scientifiques de l'Institut Kourtchatov de Moscou, le principal centre de recherche et de développement sur l'énergie nucléaire en Russie, en collaboration avec le Centre Paléo-Art de l'Institut d'archéologie, a prouvé que les parties rouges des dessins de tombes étaient en ocre modifié thermiquement...
Des œuvres d'art étonnantes ont été trouvées sur les murs d'une tombe en pierre en Sibérie. Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Les sections de couleur blanche des œuvres d'art ont été réalisées par raclage, ce qui a révélé des cristaux de roche réfléchissant la lumière. Pour la couleur noire, les artistes préhistoriques de Karakol utilisaient de la suie. La signification du dessin de la tombe n’a pas encore été déchiffrée et le rite funéraire des anciens habitants de l’Altaï demeure un inconnu.
Les onze personnages ressemblant à des humains forment une seule composition, terminée par une ligne rouge continue tracée sur les images. Peut-être que ces figures représentent le récit d’un rituel funéraire, en attendant qu'un chercheur soit capable de le lire et de le comprendre.
Mais les techniques scientifiques derrière l’œuvre, et en particulier le processus complexe utilisé pour fabriquer les pigments de rouge vus dans les peintures et sur les crânes dans la tombe, sont maintenant claires :
Ces magnifiques peintures ont été trouvées dans les montagnes de l'Altaï. Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Roman Senin, responsable du département de recherche sur le synchrotron à l'Institut Kourtchatov, a déclaré: " Nous avons déterminé la composition en phases des pigments, c'est-à-dire la structure du réseau cristallin de différents grains du colorant. Certaines structures ne sont pas typiques des échantillons naturels, mais sont le produit d'un traitement thermique. En termes simples, l'artiste primitif a chauffé le minéral à une certaine température afin d'obtenir la couleur dont il avait besoin."
Ces magnifiques peintures ont été trouvées dans les montagnes de l'Altaï. Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Les résultats complets de la nouvelle étude seront présentés lors du 43ème Symposium international d'archéométrie en mai 2020 à Lisbonne.
Il est maintenant clair que les peintres des tombes savaient, il y a quelque 5 000 ans, effectuer une réaction chimique de base afin de créer non seulement une couleur rouge, mais le ton précis qu'ils souhaitaient. On notera aussi que les gravures présentent sur le bloc à la tête du squelette ne sont pas décrites. Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Alexander Pakhunov, l'un des auteurs de l'étude, de l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences de Russie, a déclaré: " Les résultats de l'analyse de la composition des peintures utilisées dans le rite funéraire du peuple Karakol témoignent de la capacité des anciens habitants de l'Altaï à distinguer les pigments par couleur et par propriétés. '
Photos: Vladimir Kubarev / IAET SB ASR, Siberian Times
Les scientifiques croient que les différents tons portaient des significations distinctes, qui doivent encore être comprises.
Les œuvres d'art karakul datent de l'âge du bronze précoce et moyen.
Notons que la tête de ce corps repose sur une sorte d'oreiller de pierre, une tête qui apparaît d'ailleurs très grosse par rapport à la norme. On aperçoit aussi dans cette vidéo un artefact qui ressemble beaucoup à un boomerang...
" De nombreux pétroglyphes et des monuments funéraires découverts sur ces trois sites illustrent le développement de la culture en Mongolie sur une période de quelque 12 000 ans. Les images les plus anciennes reflètent une époque (11 000 - 6 000 av. J.-C.) où la zone était en partie boisée et où la vallée offrait un habitat aux chasseurs de gros gibier. Les représentations postérieures correspondent à la transition vers le pastoralisme comme mode de vie dominant. Les représentations les plus récentes montrent la transition vers un nomadisme équestre durant le 1er millénaire av. J.C., la période scythe et la période turcique ultérieure (VII-VIIIe siècles après J.-C.). Ces pétroglyphes apportent une précieuse contribution à notre compréhension de la vie des communautés préhistoriques en Asie du nord. Les plus anciens pétroglyphes sont apparues au paléolithique inférieur comme en témoigne par exemple les peintures de la grotte Khoid Tsenkheriin qui se trouve à Khovd Aimak. Ce site a été découvert et étudié par une expédition d’archéologues Sovieto-Mongol en 1966. Ces dessins sont particulièrement exceptionnels. Ils sont dessinés sur des roches assez claire (blanc et gris claire) et rugueux avec des couleurs rouge et rose rouge et ils se partagent en 14 parties ou les compositions des peintures ne sont pas liées. Ils ont aussi des différents sujets. Parmi elles (les peintures) on peut voir des animaux jamais vu ou présente sur les autres peintures : des antilopes, des oiseaux, les troupeaux, les chasseurs etc. " (Source : lien ci-dessous).
Notons aussi que la division par les archéologues de "peuples et cultures différents" selon les lieux des découvertes semble de moins en moins adéquat et sensé : On constate que différentes "cultures" procèdent de la même façon, même à des distances considérables... : pas de réelles cultures différentes donc, mais bien un seul et unique peuple réparti sur des milliers de kilomètres, avec juste des adaptations locales selon les ressources locales... : juste un exemple parmi d'autres : regardez la disposition des corps dans leurs tombes... :
Notons aussi que la fameuse grotte de Denisova (où les Denisoviens ont été découverts) se trouve dans la République d'Altaï... un hasard ?
Yves Herbo et Traductions, Sciences-Faits-Histoires, 23-06-2019, up 04-2020
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