samedi 9 mai 2015

La cité ancienne de Nan Madol

La cité ancienne de Nan Madol - 01-2012 - updated 04-2015

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Nan Madol est une ville en ruine qui se trouve dans la partie sud-est de l'île de Pohnpei (actuellement l'un des quatre États fédérés de Micronésie). C'est un site constitué d'une série d'îlots artificiels qui fut la capitale de la dynastie Sau Deleur jusqu'aux alentours de 1500. Le nom de « Nan Madol », qui signifie « intervalles », fait référence aux canaux présents sur le site. Elle est souvent baptisée la « Venise du Pacifique ».

Nan Madol est le siège cérémoniel et politique de la dynastie Sau deleur, qui unifia la population de Pohnpei (estimée à 25 000 personnes).

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Tombe Royale

C'est le lieu d'une activité humaine dès le premier ou le iie siècle de notre ère. Au viiie siècle ou ixe siècle, la construction d'îlots commence, mais l'architecture mégalitique n'a probablement pas commencé avant le xiie siècle ou le début du xiiie siècle. Peu de choses peuvent être vérifiées sur la construction des mégalithes. La tradition de Pohnpei prétend que les constructeurs du complexe Lelu sur Kosrae (composé également de vastes bâtiments en pierre) ont émigré à Pohnpei, où ils ont utilisé leurs compétences et leurs expériences pour construire l'impressionnant complexe de Nan Madol. Comme à Lelu, l'un des principaux objectifs de construire une ville séparée est d'isoler la noblesse de la population.

L'histoire locale raconte que lorsque Nan Madol a été construite, un puissant magicien vivant dans la région a été sollicité et que son aide a été un facteur important dans l'achèvement de la construction. En particulier, il était responsable de la fourniture des énormes « buches » de pierre utilisées dans beaucoup d'endroit de Nan Madol, les faisant « voler » de leur lieu d'extraction jusqu'au site de construction. (Wikipedia)

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"Magistrale leçon d’architecture pour les colonisateurs qui se succédèrent à rapide cadence dès 1886 sur Ponhpei et dont les vestiges de leur présence se résument à peu de choses. Un pan de mur espagnol contre lequel les gamins jettent leurs sacs avant d’aller courir dans le parc de Kolonia, une tour allemande et branlante près du port, quelques bunkers japonais en bord de mer. Les bâtiments ne résistèrent ni au temps ni aux bombardements de la guerre du Pacifique qui permit aux Américains de prendre possession de l’île avant que les Etats Fédérés de Micronésie n’accèdent à l’indépendance en 1978. Les administrations coloniales ouvrirent les entrailles de Nan Madol. En 1907, le gouverneur allemand mourut subitement après avoir excavé une tombe à Nan Douwas et bien que la version officielle fit état d’une violente insolation, la population y vit la confirmation que la cité lacustre était maudite.

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Nan Madol

Mais comment les archéologues auraient-ils pu résister au mystère de Nan Madol ? A cette parenthèse de pierre qui s’étire sur un kilomètre et demi de long et couvre 80 hectares, construite avec des aiguilles de basalte dont la première carrière se trouve, à des kilomètres de là, sur l’autre versant de Pohnpei. Les bâtisseurs certes n’eurent pas à tailler la roche. En se refroidissant la lave se fissure avec une rigueur géométrique pour former des colonnes à pans coupés, mais il fallut les extraire de la montagne, transporter ces poutrelles de pierre dont certaines pèsent jusqu’à 50 tonnes et qui furent soigneusement ajustées les unes aux autres, un peu comme les rondins de bois que l’on empile pour se prémunir des rigueurs de l’hiver. Si les hommes de science rejetèrent toute intervention divine, qui reste l’évidence pour beaucoup d’habitants de Pohnpei, ils ignorent par quels moyens fut construite la cité lacustre. Mais ils ne purent qu’admettre que tous les détails de la vie quotidienne sur Nan Madol, récités de génération en génération, furent confirmés par les résultats des fouilles archéologiques. La mémoire a traversé les siècles et les gens de l’île ont conservé intacte l’histoire des Saudeleurs bien que leur savoir faire n’ait pas été transmis. Pas un édifice à Pohnpei n’évoque l’architecture d’une civilisation qui a brutalement disparue. Engloutie dans le Keilahn aio, l’autre côté d’hier. Nan Madol fut désertée sans que l’on sache pourquoi. Est-ce que la maladie, la famine ou l’inexorable montée des eaux, qui aujourd’hui a balayé les îles les plus basses, avaient poussé les habitants à s’enfuir ? Quand James O’Connell s’aventure à Nan Madol, la cité lacustre avait déjà été abandonnée depuis plus d’un siècle et, déjà, avait la réputation d’un lieu où il ne fallait pas s’aventurer. Y résonne toujours l’écho d’une civilisation dont l’ampleur échappa aux grands navigateurs qui explorèrent le Pacifique. De la femme lascive au cruel cannibale, les images qu’ils ramenèrent en Europe furent celles d’une culture primitive sans suspecter que les îles océaniques avaient abrité des civilisations magistrales. Pourtant, toute la Micronésie porte la marque de ces peuples disparus.

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Lelu

A Kosrae, sur la petite île de Lelu, derrière les jardins du village reposent des ruines basaltiques, une autre cité abandonnée. A Babeldoab, dans la république de Palau, où les flancs des collines portent encore la trace d’un entrelacs de terrasses et d’escaliers construits au 11ème siècle, sont alignées 37 immenses pierres qui pèsent chacune plus de 5 tonnes et dont on ignore toujours l’origine et la fonction. Peut-être les piliers d’une maison assez vaste pour accueillir plusieurs milliers d’habitants. Nombreux sont les indices de ces cultures mégalithiques qui ont élevé des monuments de pierre sur les îles de Micronésie puis, sans que l’on sache pourquoi, se sont évanouies dans l’océan.

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La légende raconte que Nan Madol ne serait que le reflet d’une autre cité qui repose au fond du lagon. Intacte alors que Nan Madol se désagrège sans que les habitants de l’île ne s’en émeuvent, comme s’il était inutile de retenir à flots ces radeaux de pierre. Trop étranges pour y trouver de quoi s’enorgueillir. Trop différents de leur propre culture pour ne pas s’effrayer de cette dépouille abandonnée par d’autres. C’est peut-être pour cette raison que Nan Madol s’effacera sans avoir été révélée. Personne ne l’a reçue en héritage." (Extrait)


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Aujourd'hui, Nan Madol constitue une zone architecturale couvrant plus de 18 km² et comprend l'architecture de pierres construite sur un récif de corail plat le long de la côte de l'île de Temwen, plusieurs autres îlots artificiels et le littoral de la grande île voisine Pohnpei (Ponape).

Le site principal avec ses murs de pierre enferme une superficie d'environ 1,5 km de long par 0,5 km de large et contient près de 100 îlots artificiels - plates-formes de pierre et de corail - bordée par des canaux.

La datation par le carbone 14 (qui n'est plus trop validée de nos jours si elle est seule a être utilisée), indique que la construction de Nan Madol a commencé vers l'an 1200 et les fouilles montrent que la zone aurait été occupée dès vers 200 après JC.

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Certains sites de carrières probables autour de l'île de Ponape ont été identifiés, mais l'origine exacte des pierres de Nan Madol est encore indéterminée. Aucune des carrières proposées n'existent dans la région proches de Madolenihmw, ce qui signifie que les pierres ont été transportées jusqu'à leur emplacement actuel. Elles auraient pu être transportées par radeau depuis la carrière, mais le processus n'a jamais été démontré avec succès. Les archéologues n'ont pas encore pu éclaircir le mystère mais une plongée entre l'île et les carrières montre un chemin de pierres abandonnées.

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Les vestiges de la cité d' Insaru

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La ville antique en pierre géante d'Insaru sur l'île de Lelu, qui se trouve à côté de Kosrae (à l'est des îles Carolines), a été construite de murs et d'énormes pyramides de basalte, avec un réseau de canaux reliant les batiments et les îles voisines. On y trouve également des routes pavées.
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Les ruines sont très semblables à celles de Nan Madol mais moins étendues. Certains des murs sont de plus de 6 m de haut, et les blocs megalithiques de basalte pèsent jusqu'à 50 tonnes. Alors que les ruines de Nan Madol sont légèrement enfouies, les structures de Lelu semblent elles s'être levées légèrement, puisque les canaux sont presque secs. D'où viennent les pierres est un mystère; la légende indique que la ville a été construite dans une nuit par deux magiciens.





MAJ 04-2015 : Les problèmes de datations au Radiocarbone 14 du Smithsonian Institute qui datent de 1960 (cette technique de datation a été recalibrée récemment à cause de nouvelles découvertes sur le carbone 14, justement ! - cette technique n'est plus trop reconnue comme fiable par les archéologues sérieux si elle n'est pas accompagnée par d'autres techniques plus modernes...) ont été dénoncés dans un livre de James Rollins (La Civilisation des Abysses), qui parle aussi des tentatives toutes ratées en 1995 de chercheurs tentant de transporter des pierres de basaltes identiques aux constructions (50 tonnes) sur des radeaux en bambou (seuls arbres de l'île), sans compter qu'il faut ensuite en élever certaines de 15 mètres en hauteur !

Selon les traditions orales, la dynastie des Sau Deleur (Seigneurs de Deleur, l'ancien nom de l'île), arrivés sur de grands canoës, était originaire de Katau (ou Kanamwayso), îles situées à l'ouest, et elle a soumit la population autochtone qui était elle présente depuis le second siècle après JC. La légende fait débuter la dynastie, et la construction de la cité, par l'arrivée des deux sorciers jumeaux : Olisihpa et Olosohpa, capables de faire léviter les sections d'orgues basaltiques utilisées dans beaucoup d'endroits de Nan Madol, depuis leur lieu d'extraction jusqu'au site de construction, grâce au concours d'un dragon volant (soucoupe volante pour certains, ou vimana hindoux !) et sous les auspices de Nahnisohn Sahpou, dieu de l'agriculture. Après plusieurs essais infructueux, ils réussirent et commencèrent la construction par l'autel de Nahnisohn Sahpou. Quand Olisihpa mourut de vieillesse, Olosohpa devint le premier « seigneur de Deleur », épousa une autochtone et fonda ainsi le clan Dipwilap ("Grand") qui gouverna la cité et l'île. Ces traditions se retrouvent avec de nombreuses variantes dans la plupart des îles de l'océan Pacifique, c'est le cas par exemple de la légende polynésienne d'Hawaiki. Sachant que le peuplement de l'Océanie s'est fait depuis l'ouest, d'île en île, les ethnologues interprètent Katau/Kanamwayso comme Chuuk, voire les Philippines ou même Fou-Nan dans l'Indochine (de plus, à Lelu dans Kosrae, il existe un autre complexe mégalithique semblable). (Wikipedia).

 Mais on sait aussi que ce peuplement et voyage a commencé au minimum dès 40.000 ans Avant JC (arrivée des premiers Australiens !)... Les fouilles indiquent clairement que l'être humain était déjà là en 200 après JC et que la cité de Nan Madol était habitée vers 1200 après JC, mais on ne connaît pas exactement la date de son début de construction : les traces laissent à penser que cette construction aurait commencé vers 650 après JC (7ième siècle), mais des traces "préhistoriques" remonteraient à plus de 2000 ans d'après des études de 1974, (l'archéologue Patrick Vinton Kirch " On the Road of the Winds "), mais ces datations sont difficiles à établir et affirmer sereinement..., d'autant plus que cette culture est assez isolée et difficilement comparable avec d'autres mieux datées...





Yves Herbo, S.F.H, 01-2012, updated 04-2015

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