Aidez les chercheurs du Cern sur la piste de l'antigravité
L'expérience Aegis
est destinée à vérifier si l'antimatière se comporte comme de la
matière dans un champ de gravitation. Elle ne débutera vraiment qu'en 2015, et ce n'est qu'à ce moment-là que l'on pourra envisager de découvrir des traces de l'existence de l'antigravité. En
attendant, les chercheurs du Cern ont besoin de vous pour préparer
cette expérience ! Il vous suffit d'analyser des photos en ligne…
Le
Cern se prépare à partir à la chasse à d’éventuels signes de
l’existence de l’antigravité en 2015, avec l’expérience Aegis
(Antihydrogen Experiment : Gravity, Interferometry, Spectroscopy). Pour
cela les physiciens proposent de mesurer l'effet de l'accélération
gravitationnelle de la Terre sur des atomes d’antihydrogène. Ces atomes
tombent-ils de la même façon que les atomes d’hydrogène dans le champ de
gravité de la Terre ? Se pourrait-il qu’au lieu de tomber, ils soient
repoussés par la masse de la Terre ?
Dans
les deux cas, un écart avec le comportement normal de la matière, qui
se manifesterait avec de l’antimatière, aurait des conséquences
révolutionnaires aussi bien sur notre compréhension du cosmos observable
que sur notre technologie. Qui n’a jamais rêvé d’un générateur
d’antigravité pour faire voler des voitures ou des vaisseaux spatiaux
dans les airs ?
L'expérience Aegis en cours d'installation au Cern. À
partir de 2015, les physiciens tenteront de vérifier si les atomes
d'antihydrogène respectent le principe d'équivalence à la base de la
relativité générale. Mais ils pourraient découvrir que
l'antimatière ne se comporte pas comme la matière dans un champ de
gravitation. Le plus étonnant serait que matière et antimatière se
repoussent comme des charges électriques de même signe. © Cern
Des antiatomes pistés par leurs produits de désintégration
Avec
Aegis, les chercheurs du Cern commenceront par faire voler
horizontalement dans le vide des atomes d’antihydrogène, puis ils les
feront entrer en collision avec de la matière normale. Des annihilations
se produiront, avec production de pions et d’autres particules. Ces
particules secondaires se déplaceront ensuite à travers une émulsion
contenant du bromure d'argent développé par l'université de Berne
(Suisse), qui rend leurs trajets visibles sous forme de chapelets de
bulles. Les photographies de ces traces seront enfin utilisées pour
reconstruire la trajectoire dans le temps des atomes d’antihydrogène, et
donc vérifier s’ils tombent bien dans le champ de gravité terrestre
comme des atomes d’hydrogène normaux.
Mais
avant cela, les physiciens ont besoin de vérifier que cette méthode
fonctionne en envoyant des faisceaux d’antiprotons dans différents
matériaux pour produire des annihilations. Les trajets des
particules secondaires sont là aussi enregistrés avec la même émulsion.
En théorie, les images peuvent être traitées automatiquement par
ordinateur, comme pour les chambres à fils de Charpak. Mais les
scientifiques savent bien que le cerveau humain reste encore le meilleur
outil pour identifier et reconstruire les trajectoires à partir des
chapelets de bulles laissés par les particules secondaires dans
l’émulsion.
Une
photographie de l'émulsion photographique utilisée par les chercheurs
pour calibrer la méthode qui sera utilisée avec Aegis. On peut voir des
traces des particules secondaires produites par l'annihilation des
antiprotons avec des protons. © Cern
Comme pour la chasse aux traces de poussières cométaires et interstellaires dans l’aérogel de la mission Stardust,
les chercheurs proposent donc aux internautes de les aider à
reconstituer les trajets des particules secondaires, afin de préparer
l’expérience Aegis. Pour participer à la chasse à l’antigravité, si vous
n’êtes pas épileptique et que vous comprenez un minimum l’anglais, il
suffit de se rendre sur le site crowdcrafting.org.
(il faut s'enregistrer pour participer et regarder la démo). Votre
tâche consistera à relier des points sur les photographies. L'état des
reconstitutions de trajectoires est affiché dans une vidéo 3D.
Il y a d'autres projets scientifiques sur ce site auxquels vous pouvez aussi participer (ou créer).
Relayé par SFH-08-2013
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