dimanche 9 août 2020

La plus grande étude jamais réalisée sur l'ADN humain ancien

La plus grande étude jamais réalisée sur l'ADN humain ancien


Indus adn


La plus grande étude jamais réalisée sur l'ADN humain ancien, ainsi que sur le premier génome d'un individu de l'ancienne civilisation de la vallée de l'Indus, révèle avec un détail sans précédent les origines changeantes des populations d'Asie centrale et du Sud au fil du temps. La recherche, publiée en ligne le 5 septembre 2019 dans deux articles de Science et Cell , répond également à des questions de longue date sur les origines de l'agriculture et la source des langues indo-européennes en Asie du Sud et en Asie centrale.

Des généticiens, des archéologues et des anthropologues d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie centrale et d'Asie du Sud ont analysé les génomes de 524 individus anciens jamais étudiés auparavant. Le travail a augmenté d'environ 25% le total mondial des génomes anciens publiés.

En comparant ces génomes les uns aux autres et à des génomes précédemment séquencés, et en replaçant les informations dans leur contexte, parallèlement à des enregistrements archéologiques, linguistiques et autres, les chercheurs ont fourni de nombreux détails clés sur les personnes vivant dans diverses parties de cette région depuis l'ère mésolithique (il y a environ 12 000 ans) à l'âge du fer (jusqu'à il y a environ 2 000 ans) et comment ils se rapportent aux gens qui y vivent aujourd'hui.

" Avec ces nombreux échantillons, nous pouvons détecter des interactions subtiles entre les populations ainsi que des valeurs aberrantes au sein des populations, chose qui n'est devenue possible qu'au cours des dernières années grâce aux progrès technologiques ", a déclaré David Reich, co-auteur principal des deux articles et professeur de génétique à l’Institut Blavatnik de la faculté de médecine de Harvard.

vendredi 7 août 2020

Auvergne, France : un autre alignement de monolithes découvert par hasard

Auvergne, France : un autre alignement de monolithes découvert par hasard


Alignements veyre monton mini

Si je parle d'un "autre" alignement de monolithes en Auvergne, c'est bien qu'il y a dans les archives du 19ème siècle des mentions sur l'étude de deux groupes de monolithes du côté de Montluçon... monolithes sur et reliant les actuelles communes de Saint Martinien et de Quinssaines...

Plusieurs magazines, journaux et sites internet ont publié récemment sur cette découverte annoncée fin août 2019 par l'INRAP (Institut national des recherches archéologiques préventives), avec cependant une affirmation probablement fausse en ce qui concerne le fait que ce serait le premier et unique alignement découvert en Auvergne et le Centre de la France (YH : je rappelle tout de même ici que la Région Centre est au nord de la Région Auvergne-Rhone-Alpes, et que ce sont bien trois villages du Cher qui revendiquent ce titre (avec des stèles géographiques), pour un dans l'Allier. Et pour d'autres, c'est Bourges...  bon, peu importe d'ailleurs car le plus grave est cette fausse idée de Gaulois étant à l'origine des menhirs et dolmens - ce cher Obelix est un détournement (ou raccourci de plusieurs milliers d'années) de l'Histoire !). Je vais d'abord parler de cette découverte annoncée fin août, qui est bien entendu extraordinaire et riche archéologiquement parlant, puis je parlerai des groupes de monolithes découverts près de Montluçon (en Auvergne donc !) et décrits dans un ouvrage du début du 19ème siècle et aussi mentionnés lors des comptes-rendus archéologiques du Congrès archéologique de Moulins en 1834... En vous disant tout de suite que pratiquement tous ces monolithes ont disparu depuis (tout comme au moins un autre alignement dans le Jura)... ce qui explique probablement cette annonce de l'INRAP.

J'ajouterai que si les célèbres alignements de Carnac en Bretagne sont de loin les plus célèbres en France, il en existe d'autres, dans le Jura, dans les Cévennes et en Corse. En fait, il est assez probable qu'il en existait un peu partout en France et en Europe... sans parler d'autres pays lointains comme le Japon ou le Moyen-Orient !

De plus, il y a d'autres études récentes qui montrent bien des alignements de monolithes (et visibles du ciel) dans la région, j'en parlerai aussi, même s'ils sont moins spectaculaires, et semblent délimiter des territoires de tribus ou anciennes communautés... avec probablement aussi des monolithes disparus ou enterrés, débités pour servir aux constructions ou autres...

La récente découverte : Dans le cadre des travaux d’élargissement de l’autoroute A75, par la société APRR, une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a découvert une série d’alignements de menhirs à Veyre-Monton, entre Clermont-Ferrand et Issoire.

Les fouilles qui se sont déroulées sur 1,6 hectare, ont révélé une trentaine de monolithes, de 1,60 m entre novembre 2018 et mai 2019.

« Ces menhirs forment un alignement plus ou moins rectiligne s’étirant sur 150 m dans l’emprise de la fouille. Ils sont bordés d’un autre alignement de gros blocs de pierre, dans la continuité duquel cinq pierres composent un ensemble en fer à cheval alors que six blocs, régulièrement espacés, forment un cercle de 15 m de diamètre », détaille la responsable scientifique de la fouille Ivy Thomson qui a travaillé avec une dizaine d’archéologues sur le chantier.


Alignements veyre monton5 1

Alignement de menhirs et cairn de Veyre-Monton. Crédit Denis Gliksman, Inrap - (cliquer pour agrandir l'image).


Comme d'autres monuments en France, dont Belz dans le Morbihan où une cinquantaine de menhirs ont été mis au jour en 2006, les menhirs de Veyre-Monton ont été abattus afin de les faire disparaître du paysage : « Poussés dans de grandes fosses, parfois mutilés ou recouverts de terre, ces monolithes ont fait l’objet de gestes iconoclastes, sorte de condamnation peut-être liée à quelque changement de communauté ou de croyances » suppose Ivy Thomson. YH : Dans la mesure où il n'y a pas pour l'instant de datations en ce qui concerne cette disparition volontaire, il pourrait tout aussi bien s'agit de l'action concertée de l'Eglise Chrétienne (qui a construit des chapelles au-dessus des anciens sites "païens" (avec possiblement toujours des menhirs et dolmens ensevelis dessous), a récupéré certains monolithes pour leurs constructions, transformés certains monolithes en croix ou apposé des croix au-dessus de certains monolithes. Et quand ces lieux n'étaient pas utiles ou récupérables, ils étaient détruits et enterrés. Les paysans ont aussi beaucoup pratiqué l'ensevelissement ou le retrait de monolithes dans leurs champs (et réutilisations pour leurs constructions), partout en France et en Europe, (et encore probablement actuellement...), appuyés d'ailleurs par les religieux et l'éducation nationale qui n'a jamais sensibilisé les jeunes sur ce sujet.

Lire la suite ci-dessous :

mercredi 5 août 2020

Le plus ancien homme moderne trouvé hors d'Afrique : 210 000 ans ?

Le plus ancien homme moderne trouvé hors d'Afrique : 210 000 ans ?



Grece apidima1 homosapiensApidima 1 (présenté ici dans une reconstruction) présente toutes les caractéristiques d'un crâne humain moderne. Crédit: KATERINA HARVATI, EBERHARD KARLS UNI TÜB


Les chercheurs ont trouvé le premier exemple (plus ancien à ce jour) de notre espèce (l'homme moderne) en dehors de l'Afrique.

Un crâne découvert en Grèce a été daté d'il y a 210 000 ans, à une époque où l'Europe était occupée par les Néandertaliens.

Cette découverte sensationnelle ajoute aux preuves d'une migration antérieure de personnes en provenance d'Afrique (YH : difficile à savoir en fait : ces nomades pouvant provenir de n'importe où, et peuvent même être nés sur place, vu le faible nombre d'années d'espérance de vie !, ou encore retourner vers l'Afrique, ou ailleurs...) qui n'a laissé aucune trace dans l'ADN des personnes vivantes aujourd'hui.

Les résultats sont publiés dans la revue scientifique Nature.

" Il est environ cinq fois plus vieux que n'importe quelle autre preuve d'hommes modernes en Europe (YH : 47000 à 45000 ans jusqu'à présent). Et évidemment, il est plus vieux que Misliya d'Israël (un fossile humain moderne datant de 150 000 ans). La forme de l'arrière du crâne est très moderne. et c'est potentiellement le plus ancien fossile qui montre ce regard moderne à l'arrière du crâne ", a déclaré le professeur Chris Stringer, du Natural History Museum de Londres.

Voir la suite ci-dessous :

lundi 3 août 2020

Idaho, USA : Un site daté de 16600 à 15300 ans

Idaho, USA : Un site daté de 16600 à 15300 ans


Idaho fouilles 1

Le site de fouilles en Idaho - (Oregon State University)


Les preuves disant que la culture dite "Clovis", en Amérique du Nord (Nouveau Mexique), n'est pas la plus ancienne sur le continent s'accumulent. En effet, pendant des décennies et en l'absence de preuves formellement datées, il était considéré que les premiers hommes modernes (Homo Sapiens), provenant d'Asie, avaient profité d'un passage avant la fin de la dernière période glaciaire et avant le réchauffement ayant débuté il y a 14 000 ans. Les eaux des océans, en partie figées sous forme de glace, étaient plus basses d'une centaine de mètres par rapport à leur niveau actuel et le détroit formait un pont de terre émergée entre la Sibérie et l'Alaska. Appelé Béringie, cet étroit couloir de 1 200 km était accessible à pied sec, encombré de lacs glaciaires et de moraines, mais ne permettait sans doute pas de séjours prolongés. Cette théorie date des années 1920/1930, et est de plus en plus remise en question. Déjà, les scientifiques estimaient que la culture Clovis est apparue il y a environ 13500 ans, localement, avant de se répandre dans toutes les amériques. Il est plus logique de considérer que cette culture, originaire d'Asie donc, est bien plus ancienne, est apparue en Asie et y a développé ses outils, qu'elle a emmené avec elle. C'est un peu le problème de l'archéologie moderne d'attribuer un nom à une culture d'après le lieu de sa première découverte... tout en parlant de migrations, de pillages, de réutilisations, etc...

Avec les découvertes et datations de plus en plus anciennes dans les Amériques, cette première théorie est remise en question, et encore plus avec les nouvelles datations publiées récemment par des scientifiques, au sujet d'un site de l'Idaho.

En effet, selon une étude publiée aujourd'hui dans la revue Science, l'un des sites archéologiques les plus anciens des Amériques a été découvert dans l'ouest de l'Idaho.

Les datations au radiocarbone montrent que les gens fabriquaient des outils et abattaient des animaux à Cooper's Ferry il y a 15 300 à 16 600 ans, ce qui en fait un ajout rare et important à la poignée de sites archéologiques qui bouleversent la théorie traditionnelle du peuplement des Amériques.

Il y a quelques années à peine, les outils en pierre de Clovis, généralement âgés de 13 000 ans environ, étaient considérés comme la première technologie humaine dans les Amériques. Dans le cadre de l’hypothèse «Clovis-First», la plupart des chercheurs pensaient que les créateurs de ces outils arrivaient d’Asie en Amérique du Nord en marchant depuis l’Asie en franchissant la Béringie, le territoire qui reliait autrefois la Sibérie à l’Alaska, puis en descendant un couloir libre qui s’est ouvert lorsque d’immenses couches de glace recouvrant l’intérieur de l’Amérique du Nord ont commencé à se retirer il y a environ 14 000 ans.

Mais les chercheurs ont commencé à trouver des artefacts plus anciens que Clovis à travers les Amériques...

Bien que des dizaines de sites prétendent être ce que les archéologues appellent «pré-Clovis», Donald Grayson, archéologue et professeur émérite à l'Université de Washington, estime que seuls quelques-uns sont datés avec précision, y compris Monte Verde au Chili (environ 14 500 ans), les sites Friedkin et Gault au Texas (âgés respectivement de 15 500 et 16 000 ans) et le site des grottes de Paisley en Oregon (âgé d’environ 14 000 ans). Mais même Grayson, qui admet qu’il a une vision relativement "dure", inclurait désormais le Ferry de Cooper dans sa courte liste.

" Le Ferry de Cooper, pour moi, est un site pré-Clovis totalement convaincant ", déclare Grayson, qui n'a pas participé à la nouvelle étude.


Todd Braje, un archéologue de la San Diego State University qui a examiné le document scientifique, a déclaré de même que le site était une preuve supplémentaire que " le modèle de First Clovis n'est plus viable ".

Voir la suite ci-dessous :

samedi 1 août 2020

Des squelettes aux crânes allongés découverts en Croatie

Des squelettes aux crânes allongés découverts en Croatie


Croatie cranesallonges1

(Crédit image: D LosCC By 4.0 )


Les archéologues ont mis au jour trois anciens squelettes en Croatie, dont deux avec des crânes pointus et artificiellement déformésChacun de ces crânes avait été fusionné dans une forme différente, probablement (YH : j'aurai dit "possiblement" pour ma part, les archéologues ont un peu trop tendance à augmenter les "probabilités" sans réellement savoir) pour montrer qu’ils appartenaient à un groupe culturel spécifique.

La déformation crânienne artificielle a été pratiquée dans diverses régions du monde, de l'Eurasie à l'Afrique du Sud en passant par l'Afrique (YH : sans oublier les Amériques, non cités dans l'article !). C'est la pratique de façonner le crâne d'une personne - par exemple en utilisant une coiffure, des bandages ou des outils rigides - tandis que les os du crâne sont encore malléables en bas âge. YH : n'oublions pas aussi qu'il y a maintenant des preuves de crânes allongés naturels, sans compter le foetus au crâne allongé décrit par un scientifique du 20ème siècle... voir les liens tout en bas.

Les cultures anciennes avaient différentes raisons pour cette pratique, allant de l'indication du statut social à la création de ce qu'ils pensaient être un crâne plus beau. Le plus ancien exemple connu de cette pratique s'est produit il y a 12 000 ans dans la Chine ancienne, mais on ne sait pas si cette pratique s'est répandue à partir de là ou si elle est apparue indépendamment dans différentes parties du monde, selon un précédent rapport de Live Science. YH : encore une fois, certains scientifiques font comme si ils étaient présents à ces époques... et "devinent" les motivations de ces anciens peuples à partir de leurs connaissances modernes, ce qui est bien évidemment une erreur...

Dans ce cas, les archéologues ont trouvé ces trois squelettes dans une fosse funéraire du site archéologique de Hermanov Vinograd, à Osijek en Croatie en 2013 (les coordonnées géographiques exactes sont 45 ° 32 '37' 'N, 18 ° 40' 13 '' E). Entre 2014 et 2017, ils ont analysé les squelettes à l'aide de diverses méthodes, notamment l'analyse de l'ADN et l'imagerie radiographique pour voir l'intérieur d'un objet tel qu'un crâne.

Voir ci-dessous les résultats d'analyses :

jeudi 30 juillet 2020

Motza, Israel, découverte d'une cité préhistorique

Motza, Israel, découverte d'une cité préhistorique MAJ 08-2019


Israel motza

Reportage par Ilan Rosenberg et Ari Rabinovitch - Nir Elias


MOTZA, Israël (Reuters) - Une énorme colonie préhistorique découverte près de Jérusalem par des archéologues israéliens offre un nouvel aperçu du développement des civilisations à la fin de l'âge de pierre. La métropole, vieille de 9 000 ans, découverte lors d'une enquête menée avant la construction d'une nouvelle autoroute, est l'une des plus grandes jamais découvertes, a déclaré mardi l'autorité israélienne des antiquités.

L'équipe a estimé que 2 000 à 3 000 personnes y vivaient, ce qui correspondrait à une ville par rapport aux normes modernes. Il couvrait des dizaines d'acres près de l'actuelle ville de Motza, à environ cinq kilomètres à l'ouest de Jérusalem.

Avant la découverte, on pensait généralement que toute la région était inhabitée au cours de cette période, au cours de laquelle les gens délaissaient la chasse pour leur survie pour adopter un mode de vie plus sédentaire comprenant l'agriculture.

Voir la suite ci-dessous :

mardi 28 juillet 2020

Jordanie : confirmation d'une guerre mentionnée dans la bible hébraïque ?

Jordanie : confirmation d'une guerre mentionnée dans la bible hébraïque ?



Jordanie autelmoabite

Un autel en pierre datant de 2 800 ans, découvert dans un sanctuaire moabite de l'ancienne ville d'Ataroth en Jordanie, parle d'une ancienne guerre biblique. 

L'autel porte deux inscriptions. Les mots sont dans la langue et l'écriture moabites, tandis que les chiffres dans les inscriptions sont en hiératique (un système d'écriture égyptien). L'autel semble remonter à une époque après que Mesha, roi de Moab, se soit rebellé avec succès contre le Royaume d'Israël et ait conquis Ataroth (une ville parfois orthographiée Atarot), ville contrôlée par le Royaume d'Israël. À ce moment-là, Israël s'était séparé en deux avec un royaume du nord qui conservait le nom d'Israël et un royaume du sud appelé Juda. 

La Bible hébraïque mentionne la rébellion, disant qu'avant la rébellion de Mesha, Moab devait donner à Israël un tribut annuel de milliers d'agneaux et d'une grande quantité de laine de bélier. La rébellion est également décrite dans la stèle de Mesha (voir plus basdécouverte en 1868 à Dhiban, en Jordanie, qui affirme que Mesha a conquis Ataroth et tué de nombreux habitants de la ville. 

L'autel a été découvert lors de la fouille du sanctuaire, en 2010. L'autel et le sanctuaire ont récemment été décrits dans le journal Levant.

Voir ci-dessous :

dimanche 26 juillet 2020

Egypte : des milliers de papyrus bientôt traduits ?

Egypte : des milliers de papyrus bientôt traduits ?



Graphicalabstract papyrus1 1

Crédit Helmholtz-Zentrum Berlin


Pendant plus d'un siècle, de nombreuses caisses en métal et cartons ont été entreposés au musée égyptien et à la collection de papyrus de Berlin. Tous ont été mis au jour par Otto Rubensohn de 1906 à 1908 dans une île appelée Elephantine sur le Nil au sud de Egypte, près de la ville d'AssouanQuatre-vingt pour cent des textes sur les papyrus dans ces contenants n’ont pas encore été étudiés, ce qui est difficilement réalisable avec les méthodes classiques. Il y a des milliers d'années, les Égyptiens roulaient ou pliaient avec soin lettres, contrats et amulettes de très petite taille, de manière à occuper le moins de place possible. Pour les lire, les papyrus devraient être dépliés avec autant de soin.

" Aujourd'hui, cependant, une grande partie de ces papyrus ont considérablement vieilli, de sorte que les textes de valeur peuvent facilement s'effriter si nous essayons de les déplier ou de les dérouler ".

Les chercheurs ont étudié un petit morceau de papyrus mis au jour sur l'île d'Éléphantine sur le Nil il y a un peu plus de 100 ans. L’équipe a utilisé les méthodes Serval, y compris les techniques non destructives, à BESSY II. La première chose qui attire l'attention d'un archéologue sur le petit morceau de papyrus de l'île Éléphantine sur le Nil est une tache apparemment vierge. Des chercheurs du musée égyptien, des universités berlinoises et du Helmholtz-Zentrum Berlin utilisent maintenant le rayonnement synchrotron de BESSY II pour en révéler le secret. Cela ouvre grand la porte à l'analyse de la collection de papyrus géants de Berlin et de bien d'autres.

Le physicien du Helmholtz-Zentrum BerlinHeinz-Eberhard Mahnke, savait, après de nombreuses années de recherche, analyser le papyrus fragile sans le détruire: projeter un faisceau de rayons X sur le spécimen provoque l’excitation des atomes dans le papyrus et renvoie les rayons X, un peu comme un écho. Comme les éléments respectifs présentent un comportement de fluorescence X différent, les chercheurs peuvent distinguer les atomes de l’échantillon par l’énergie du rayonnement qu’ils renvoient. Les scientifiques ont donc depuis longtemps mis au point des équipements de laboratoire utilisant cette fluorescence X pour analyser des échantillons sensibles sans les détruire.

Les érudits de l'Égypte ancienne écrivaient généralement avec une encre de suie noire faite de morceaux de bois ou d'os carbonisés et composée principalement de carbone élémentaire. " À certaines fins, cependant, les anciens Égyptiens utilisaient également des encres colorées contenant des éléments tels que le fer, le cuivre, le mercure ou le plomb ", explique Heinz-Eberhard Mahnke. Si les anciens scribes égyptiens avaient utilisé une telle "encre métallique" pour inscrire la partie qui apparaît maintenant vierge sur le papyrus Éléphantine, la fluorescence X devrait permettre de révéler les traces de ces métaux. En effet, en utilisant les équipements de leur laboratoire, les chercheurs ont pu détecter la présence de plomb dans le patch vierge du papyrus :

vendredi 24 juillet 2020

Pompéi : Découverte du trésor d'un sorcier

Pompéi : Découverte du trésor d'un sorcier



Pompei treasure2

Le coffre contenait de nombreux objets de valeur, mais pas d'or. Crédit : EPA



Les archéologues travaillant dans la ville romaine ensevelie de Pompéi, en Italie, affirment avoir découvert un "trésor de sorciers", notamment des porte-bonheurs, des miroirs et des perles de verre.

" La plupart des objets auraient appartenu à des femmes ", a déclaré Massimo Osanna, directeur du parc archéologique de Pompéi.

Une pièce contenant les corps de 10 victimes, dont des femmes et des enfants, a été mise au jour dans la même maison.

Pompéi fut englouti par une éruption volcanique du mont Vésuve en 79 après JC. L'éruption fatale a conservé la ville et ses habitants au fil du temps, ce qui en fait une source riche pour les archéologues. (YH : On note ici que la même chose est arrivée à une ville voisine, Herculanum, mais qu'on n'en parle jamais ! Pourtant, cette ville dédiée et peut-être créée (?) par le héros Hercule devrait aussi avoir certains intérêts historiques... mais il est vrai que les fouilles d'Herculanum ont commencé dès le... XVIIIᵉ siècle par les Bourbon-Deux-Siciles qui régnaient sur Naples. Et que les méthodes employées et pillage officialisé n'ont pas arrangé les choses pour l'archéologie moderne... Mais il doit y rester des choses dans les couches les plus profondes...).

Le " trésor du sorcier " de Pompéi a été retrouvé dans ce qui restait d'une boîte en bois. Le bois lui-même s'était décomposé et il ne restait que les charnières en bronze, préservées par la matière volcanique qui se durcissait. Les objets trouvés sont ainsi décrits :

samedi 18 juillet 2020

Grece : fouilles du site néolithique Koutroulou Magoula 2019

Grece : fouilles du site néolithique Koutroulou Magoula 2019


Koutroulou magoula in greece 1

Des bâtiments monumentaux, des fours à céramique fermés et d'impressionnantes tranchées périphériques ont été révélés à Koutroulou Magoula. Crédit: Yannis Hamilakis

" Signes de sophistication communautaire sur le site néolithique de Koutroulou Magoula en Grèce "

Un grand bâtiment du néolithique moyen a été découvert au sommet de la colonie néolithique de Koutroulou Magoula en Grèce centrale pendant la saison des fouilles de cette année, ont annoncé vendredi des archéologues, selon l'ANA.

Le bâtiment a des murs de pierre mesurant 9,5 m de long et presque 8,5 m de large, et est l’un des plus grands de cette période en Grèce. Il semble également avoir été soutenu par un énorme contrefort externeSa fonction reste incertaine, mais les résultats préliminaires indiquent qu'il a été utilisé pendant longtemps et qu'il a été reconstruit et modifié. À certaines périodes, il semble aussi avoir été partagé avec des animaux domestiques.

Une autre découverte importante est un complexe de fours de poterie fortement brûlés et fermés, trouvé près du bord de la colonieL'un des fours conserve extrêmement bien son sol en plâtre, une partie de ses murs et de son dôme en plâtre, ainsi que d'autres caractéristiques architecturales. Il a été construit sur une plate-forme grossièrement plâtrée.

 " C’est une découverte extrêmement importante et une indication de la sophistication technologique des habitants néolithiques du site ", a déclaré le Dr Nina Kyparissi-Apostolika, éphor honoraire de l’éphorat de la paléoanthropologie et de la spéléologie, et codirectrice des fouilles avec le professeur Yannis Hamilakis de l'Université Brown

dimanche 12 juillet 2020

Pologne : Découverte d'un bâton gravé du mésolithique

Pologne : Découverte et analyse ADN d'un bâton gravé du mésolithique taillé dans du bois de renne

Pologne artefact mini

Selon une étude publiée ce mois dans la revue scientifique PLOS ONE par Grzegorz Osipowicz et ses collègues de l'Université polonaise de Nicolaus Copernicus, un bâton percé orné trouvé en Pologne centrale fournirait des preuves d'échanges entre des communautés mésolithiques très éloignées les unes des autres.
Les artefacts et les matières premières peuvent donner un aperçu de la façon dont les communautés préhistoriques échangeaient des cadeaux, et des découvertes, tels par exemple que la pierre transportée pour sa signification technologique, ou des produits en métal ornant des tombes. Récemment, des chercheurs ont trouvé un bâton percé orné d'un bois d'origine inconnue sur le site de Gołębiewo 47 en Pologne centrale.

Pologne artefact

mardi 30 juin 2020

Pérou : Caral-Supe - Bandurria - Sechin - Kotosh - Chavin 2

Pérou : Caral-Supe - Bandurria - Sechin - Kotosh - Chavin 2


Le Dieu aux Batons-Caral-Supe 4250 ans

Le "Dieu aux Bâtons" trouvé à Caral-Supe


Suite de cet article : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/perou-caral-supe-bandurria-sechin-kotosh-chavin-1.html

Avant de continuer avec un autre site archéologique très ancien, Kotosh, voici d'autres données trouvées sur Caral-Supe, ou plutôt sur la culture dite Norte Chico, comme elle est appelée aussi. " Les travaux au radiocarbone de Jonathan Haas et al. ont révélé que 10 des 95 échantillons prélevés dans les régions de Pativilca et de Fortaleza dataient d'avant 3 500 avant notre ère ; la plus ancienne, datant de 9 210 avant notre ère (11 210 avant le Présent donc), fournit une "indication limitée" de l'établissement humain au cours de l'ère archaïque précolombienne. (Charles C. Mann. 2006 1491: Nouvelles révélations des Amériques avant Christophe Colomb)".

" Les sites de Norte Chico se distinguent par leur densité collective exceptionnelle ainsi que par leur taille individuelle. Haas fait valoir que la densité des sites dans une si petite zone est unique au monde pour une civilisation naissante et qu'au cours du troisième millénaire avant notre ère, Norte Chico a peut-être été la zone la plus densément peuplée du monde (à l'exception peut-être du nord de la Chine)." - (Jonathan Haas, Winifred Creamer et Alvaro Ruiz. 2005, «Le pouvoir et l'émergence de politiques complexes dans la précéramique péruvienne») " L'enquête sur les rivières du nord a trouvé des sites entre 10 et 100 hectares; entre un et sept grands monticules de plate-forme - pyramides rectangulaires en terrasses - ont été découverts, d'une taille variant de 3 000 à plus de 100 000 m³Shady note que la zone centrale de Caral, à l'architecture monumentale, couvre une superficie d'un peu plus de 65 ha. " - (Ruth Martha Shady Solis, Jonathan Haas et Winifred Creamer. 2001. "Rencontres Caral, un site précéramique dans la vallée de Supe sur la côte centrale du Pérou").

Caral quipu

Caralquipu2

" Si l'absence de céramique semble anormale, la présence de textiles intrigue. Des appareils d'enregistrement à base de cordes Quipu (ou Khipu) ont été trouvés à Caral, suggérant provisoirement un système d'écriture ou de «proto-écriture» à Norte Chico ". (La découverte a été rapportée par Mann dans Science en 2005.) - " L'utilisation exacte de Quipu dans cette culture andine et plus tard a été largement débattue. On pensait à l'origine qu'il s'agissait simplement d'un moyen mnémotechnique utilisé pour enregistrer des informations numériques, comme le nombre d'articles achetés et vendus. Il a été démontré que le Quipu peut également avoir enregistré des informations logographiques de la même manière que l'écriture. La recherche s'est concentrée sur l'échantillon beaucoup plus important de quelques centaines de Quipu datant de l'époque inca; la découverte de Norte Chico reste singulière et indéchiffrable. "  (Mann. 2006. annexe B.). À cette découverte singulière s'ajoutent six représentations picturales d'autres spécimens de quipus réalisés sur trois blocs lithiques qui faisaient partie de deux plates-formes dans le coin nord-est du bâtiment de la pyramide mineure à Caral. Celles-ci auraient été dessinées par des personnes liées, par relation ou service, aux responsables de ce petit bâtiment, qui connaissaient les instruments d'enregistrement, soit par manipulation, soit parce qu'ils les ont vus les utiliser auprès des responsables du monument.


Staff god peru

 " Les preuves concernant la religion Norte Chico sont limitées, mais fascinantes: une image du dieu aux bâtons, une figure semblable à un dessin animé, avec une cagoule et des crocs, a été trouvée sur une gourde datée de 2 250 avant notre ère. Le dieu aux bâtons est une divinité majeure des cultures andines ultérieures " (Hoag, 2003. Hecht, 2003). " Des archéologues fouillant des décombres dans une vallée fluviale aride qui déborde sur la côte centrale du Pérou ont découvert un fragment de calebasse vieux de plus de 4000 ans qui pourrait représenter le plus ancien objet religieux jamais trouvé dans l'hémisphère occidental. Il porte une image gravée ou brûlée de ce que l'on a appelé le "dieu aux bâtons" - une divinité dont le visage trapu, mi-humain mi-animal orne les urnes et les murs des temples des cultures andines s'étalant sur des milliers d'années. La découverte " repousse l'émergence de la plus ancienne religion andine connue de plus de 1 000 ans ", explique Winifred Creamer, anthropologue à la Northern Illinois University et membre de l'équipe qui a découvert l'objet. Les mythes de la région attribuent au dieu du personnel le rôle de créateur. Pourtant, la découverte peut également aider à raconter une histoire plus large, disent les archéologues - une qui pointe vers la région de Norte Chico comme le berceau des civilisations andines qui ont culminé dans l'empire Inca. À leur apogée au début des années 1500, les Incas dirigeaient le plus grand empire de la Terre. En revanche, au cours du troisième millénaire avant JC " vous avez de petites bandes de chasseurs-cueilleurs et des villages de pêcheurs " dans tout le Pérou d'aujourd'hui, explique Jonathan Haas, conservateur de l'anthropologie nord-américaine au Field Museum de Chicago et membre de l'équipe de recherche. " Ensuite, vous trouvez ce monstre géant à Norte Chico - des villes avec de grandes places circulaires, une architecture monumentale et maintenant une figure de divinité. C'est extraordinaire." Dans la figure qu'il appelle «notre petit homme», le Dr Haas dit « vous voyez la mythologie, l'archéologie et l'iconographie se réunir pour ouvrir une fenêtre sur l'émergence de la religion, qui va de pair avec l'émergence de sociétés centralisées

" Les chercheurs ont découvert le fragment en juillet dernier alors qu'ils étaient en train de trier un lieu de sépulture pillé dans la vallée de la rivière Pativilca. Si le fragment avait été de l'argile, l'état du site aurait rendu difficile d'associer le fragment à un moment particulier. Mais le fragment des équipes provenait d'une plante, en l'occurrence une gourde de la taille d'une balle molle, il a donc fourni sa propre référence temporelle pour la datation au radiocarbone. Le fragment, l'un des deux fragments calebasse décorée que l'équipe a trouvé, datant de 2.250 avant JC. L'image du dieu aux bâtons est un " motif avec une histoire longue et large à travers plusieurs cultures andines ", explique le Dr Ruiz. En règle générale, la divinité est représentée de face, avec des crocs dans la bouche et des pieds griffus. Les serpents apparaissent souvent comme partie intégrante du couvre-chef ou des vêtements de la divinité. " Le plus souvent, la divinité est représentée tenant un bâton dans une ou deux mains, d'où son nom." Le Dieu aux Bâtons existe toujours chez les Incas, quand les Espagnols viennent mettre fin à leur Empire.

Viracocha


Sur la Porte du Soleil, à Tiahuanaco (civilisation de Tiwanaku), on retrouve aussi le Dieu aux bâtons (assimilé à Viracocha, le dieu instructeur)... mais aussi à Chavin, comme nous allons le voir plus bas...


YH : Ce Dieu remonte aux chamans préhistoriques des chasseurs-cueilleurs, et il semble qu'on le retrouve d'ailleurs un peu partout dans le monde (ainsi que de réels bâtons de "pouvoir" en bois), preuve de plus d'une réelle culture mondiale chamanique qui a perduré des millénaires, s'est répandue dans le monde entier et a su préserver très longtemps ses traditions, de façon orale et probablement écrite (pétroglyphes)... et l'on retrouve d'ailleurs ce bâton de pouvoir dans les textes religieux comme la Bible et autres...

Caral oeildieu


Parmi les objets trouvés à Caral, celui-ci  a été surnommé "l’œil de Dieu". C'est l'un des objets les plus fascinants de tout le complexe Caral, il est composé de bâtons unis ou attachés avec plusieurs fils de coton avec de nombreuses couleurs et ayant une forme en spirale, la forme finale est un rectangle qui est formé par une forme en X. Il a également été trouvé dans de nombreuses entrées dans un complexe résidentiel.


Notons que les Caralos ne pratiquaient pas de sacrifices, mais des offrandes, trouvées en grand nombre : Ce sont des offrandes complexes, constituées d'axes floraux de cabochon attachés ensemble comme un lit superposé. Ils sont associés à de nombreux et divers composants: les minéraux, tels que le quartz, les légumes, les plumes, les fibres, le coton, ainsi que divers objets manufacturés. Ils révèlent un contenu symbolique profond.

Les plus anciennes flûtes de pan ont été trouvées à Caral, accompagnées de coquilles d'escargots servant d'instruments de percussion.

http://www.zonacaral.gob.pe/caralperu/civilizacion/civilizacionmusica.html


En novembre 2015, l’Union International des Architectes s’est retrouvé à Caral et a signé une lettre (simplement baptisé la Lettre de Caral), attestant que cette ancienne cité était un exemple parfait de planification urbaine durable et d’harmonie avec la nature. Cette lettre, signé par un groupe d’architecte représentant 124 nations, sera présenté à la COP21 qui se tiendra à Paris, dans le but de la recherche de solution concernant l’émission de gaz à effets de serre. « Nous nous tournons vers les anciennes civilisations, vieille de 5 000 ans, pensant à leur engagement envers la nature et leur vision cosmique« , explique Jose Arispe, l’un des architectes Péruvien et conseiller de l’Union International des Architectes. Jose se dit stupéfait de l’ingénierie derrière les canaux de Caral utilisés pour faire brûler leurs feux cérémoniels. Le système repose sur ce qu’un physicien appellerait aujourd’hui l’effet Venturi. " Nous redécouvrons le travail des architectes et ingénieurs de ce temps perdu, quand ils n’avaient aucun instrument comme le niveau ou la ligne de plomb. C’est de la haute ingénierie" , dit-il. La construction de cette cité, en pleine zone sismique, démontre aussi un système de fondations flexibles appelé « shicras », qui ressemble  à de large panier remplis de pierre, technique permettant de minimiser les dégâts d’un tremblement de terre. Leur éco-développement les a aussi poussé à construire leur ville sur un terrain aride (quitte à se retrouver en zone sismique et à devoir faire preuve d’ingéniosité pour s’y adapter), afin de conserver les zones fertiles pour l’agriculture. Tout les indices archéologiques indiquent que cette civilisation avait atteint la splendeur et le prestige, ayant donné naissance à une culture s’étant répandue sur tout le continent, et tel est le message que veux faire passer l’Union des Architectes : " Nous pouvons vivre en harmonie avec la nature pour protéger la planète et avoir des relations respectueuse et pacifique avec les autres cultures". - https://phys.org/news/2015-11-peru-ancient-city-caral-modern.html

YH : Et cette culture s'est développée en même temps que la Mésopotamie, l'Egypte, l'Indus, avec les mêmes savoirs mathématiques, astronomiques, architecturaux, spirituels et agricoles, peut-être même une écriture avec le quipu... avec certaines différences locales bien sûr, mais un résultat très similaire quant à sa durée et expansion au niveau continental dans le temps. Et une volonté subite à la même période (vers - 3500 ans. AV J.C) de bâtir des grandes structures durables (et anti-sismiques), du mégalithisme, des systèmes d'irrigation élaborés et de grands lieux de réunions et de fêtes... De quoi revoir l'Histoire du monde préhistorique, et d'en tirer des leçons sur notre civilisation actuelle, toujours divisée en nations-tribus, au profit de quelques-uns, au détriment de la majorité...

Lire la suite ci-dessous :

lundi 22 juin 2020

Pérou : Caral-Supe - Bandurria - Sechin - Kotosh - Chavin 1

Pérou : Caral-Supe - Bandurria - Sechin - Kotosh - Chavin 1

 

Ancient caral civilisation statuettes

Caral - des statuettes semblant présenter des ethnies très differentes...

 

Retour sur Caral-Supe au Pérou, la plus ancienne culture de l'Amérique Latine, avec celles de Kotosh et de Sechin au Pérou et celle de Valdivia en Equateur, puis ensuite celle de Chavin. Toutes ces " cultures archéologiques ", très semblables au fil du temps et évoluant pour certaines en parallèle localement étaient reliées entre elles et intégraient même temporellement et localement une autre " culture archéologique " nommée Cuspinique, qui s'étendait sur toutes les côtes du nord du Pérou jusque dans les vallées des contreforts de la chaîne andine. Toutes ces cultures, y compris Chavin, représentent la grande contradiction envers les postulats de la science du 19ème siècle et d'une bonne partie du 20ème siècle, supposant donc très longtemps qu'une civilisation ne se créée que grâce à la guerre, aux conflits, aux inventions liées et la volonté de se protéger. Tout comme l'invention de la poterie a longtemps été supposée être liée à l'agriculture, des découvertes de poteries datant d'au moins 20 000 ans en Asie, bien avant la notion d'agriculture, a remis cette théorie en question. Car Caral-Supe, que l'on peut considérer comme la plus ancienne réelle ville d'Amérique Latine à ce jour, démontre le contraire, et tout au long de son existence : pas de murs d'enceintes ou de protection, pas d'armes découvertes, et même son abandon n'est pas dû à un conflit guerrier, mais à une succession de catastrophes naturelles : gros séismes et changement climatique important, très bien documentés dans les diverses études récentes des lieux. J'ai déjà parlé de Caral-Supe dans cet article détaillé, je n'ajouterai donc ici que les dernières découvertes en ce qui la concerne : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/la-civilisation-de-caral.html

 

La culture de Caral-Sepe est l'une des plus anciennes et des plus mystérieuses : Alors que la grande culture qui lui est contemporaine au nord, en Equateur, la culture de Valdivia, utilise abondamment la céramique, on n'en a trouvé aucune trace à Caral. Et pourtant, on a trouvé dans une tombe des céramiques de Valdivia, preuve qu'ils avaient des relations. Alors que la ville est constituée de bâtiments monumentaux bâtis sur d'énormes plate-formes (6 pyramides, un amphithéâtre, un bâtiment central monumental, un temple, de grandes habitations, des places rondes et creuses et rues), il n'y a aucune fortification ni murailles. Il n'y a même aucune forme d'art en tant que tel... mais par contre, il y a des instruments de musique et même tout un système utilisant le son et l'eau. En effet, de nombreuses flûtes en os de condor y ont été découvertes, et l'étude de ces os prouvent que les condors venaient de la forêt amazonienne, à des centaines de kilomètres de là.

 

Caral amphitheatre pyramide centrale

Caral-Supe - l'amphithéatre et la pyramide centrale (UNESCO). La pyramide dite « Mayor » est reconnaissable entre toutes avec son impressionnante architecture de pierres et sa place ronde enterrée.  Cette dernière, située devant la pyramide, mesure 15 m de diamètre. Orientée au sud, la pyramide domine la vallée et la rivière Supe. Il s’agit sans doute de l’édifice le plus important de tout Caral. Elle est en tous cas la plus haute – avec ses presque 30 m. La pyramide semble ainsi présider la grande place centrale vers laquelle toute sa structure et son escalier principal sont tournés. Dans cette pyramide, on a découvert le corps d’un personnage jeune, qui devait avoir environ 19 / 20 ans. Il avait les doigts de la main et des pieds coupés. On ne peut s'empêcher de faire un lien avec les pratiques des égyptiens de la même période chronologique, puisqu'il est très connu qu'à l’époque pharaonique, la mutilation de cadavres, et donc de momie, était également monnaie courante afin d’obstruer le voyage vers une seconde vie...

 

Alors que le site, qui s’étend sur 626 ha, est maintenant situé sur un plateau désertique aride en surplomb de la verdoyante vallée de Supe, on s'est aperçu en fouyant qu'ils avaient transformé les lieux en véritable oasis. A cet endroit convergent beaucoup des rivières qui descendent des Andes, amenant les eaux des neiges fondues, et les créateurs ont installé un vaste système d'irrigation. Et il y cultivaient des légumes, (notamment les haricots, les courges et les patates douces) et des fruits, mais surtout massivement du coton, qui leur servait pour leurs vêtements et filets de pêche, mais aussi d'objet d'échange avec leurs voisins ou autres implantations. Leurs filets étaient échangés contre le poisson des habitants de la côte, car Caral n'était pas le seul lieu de cette culture : 21 autres sites ont été découverts les concernant et leur possible évolution en ce qui a été nommé la culture Chansay par les archéologues, dans la même vallée Supe. Un autre chose étonnante, c'est qu'ils ont aussi inventé le quipu, ce système d'archivage en noeuds de cordes, toujours utilisé par les Incas 4 500 ans plus tard !

146 datations au carbone 14, réalisées aux Etats-Unis, ont établi une assez bonne chronologie en ce qui concerne la ville principale :

  • Début des implantations (village) : vers 5000 avant Jésus-Christ (7000 ans avant le présent donc - un autre site près de la côté a été daté de -4900 ans).
  • Premières constructions de plus grande taille :  avant Jésus-Christ.
  • Remodelage général et annexion des places alentours :  avant Jésus-Christ.
  • Fin de la période d'agrandissement des bâtiments publics :  avant Jésus-Christ. - 
  • Déclin, en même temps qu'un autre établissement, appelé Era de Pando, plus grand que Caral se développe dans la basse vallée :  avant Jésus-Christ.
  • Caral est progressivement abandonné et ses bâtiments sont enterrés : 2100-1800 avant Jésus-Christ. Référence : BCRP, « Caral, patrimonio cultural de la civilización », Revista Moneda, Lima, www.bcrp.gob.pe,‎ 

 

Les dernières découvertes : Découverte éventuellement en 1905 par Max Uhle, visitée par Paul Kosok et l’archéologue Richard Schaedel, en 1949,  puis en 1975, par l’architecte péruvien Carlos Williams, une première fouille est faire en 1979 par l’archéologue suisse Frederic Engel, qui a creusé le site et dressé un plan de celui-ci. Les fouilles de la cité n'ont vraiment commencé que dans les années 1990 par Ruth Shady, qui procède enfin à des fouilles intensives plusieurs années et révèle sa grande ancienneté : le découvreur, comme le reste du monde, se désintéressent d'un lieu archaïque sans céramiques ni trésors. Caral est située dans la vallée de Supe, à 182 kilomètres au nord de Lima (Pérou actuel), à 23 km de la côte. Sur cette dernière, et en lien manifeste avec Caral, Áspero ou El Áspero, était situé sur la côte près de l’embouchure de la rivière Supe, qui, selon toutes les indications, était son port de pêche. D’autres sites situés dans la vallée de Supe et qui faisaient partie du noyau de la civilisation carale sont Miraya, Lurihuasi, Chupacigarro, Allpacoto, entre autres, ces centres principaux comportant tous des constructions monumentales.

Fouillé à partir de 2007, le site de Vichama, qui était une ville de la civilisation de Caral, a révélé en 2019 une fresque murale de plus de 3 800 ans, c'est à dire à la période de la disparition totale de cette culture (le grand site de Caral étant enterré volontairement et abandonné par ses habitants). La fresque représente un crapaud enroulant ses pattes autour de la tête d'un homme. Selon les archéologues, elle illustre " l'annonce de l'arrivée de l'eau ". " L'importance de cette fresque réside dans son ancienneté, puisqu'elle date de 3 800 ans, raconte Ruth Shady, la directrice des fouilles. Elle nous parle de l'importance de l'eau en temps de crise et nous amène à réfléchir sur ce thème."

Fait étonnant : Dans la mythologie inca (des milliers d'années plus tard donc), Vichaama est le dieu de la mort et le fils d'Inti. Sa mère a été assassinée par son demi-frère Pacha Kamaq, et il s'est vengé en transformant les humains créés par Pachacamac en roches et en îles. Ensuite, il a fait éclore trois œufs dont une nouvelle race humaine est née... La tradition orale (et l'aide des pétroglyphes comme l'a signalée une amazonienne dans une interview récente) ferait-elle remonter les origines des Incas aux Caralos ?...

 

La peinture murale pourrait donc représenter le crapaud apportant la pluie à l’homme. Les sculptures ont probablement été réalisées en période de pénurie et de famine, selon les chercheurs. Les explications sur la disparition de cette civilisation ont été trouvées par les fouilles : la région est soumise à beaucoup de séismes et plusieurs réparations, au fil du temps, ont été repérées. Mais il semble qu'un gros séisme, alors que survenait une longue période de sécheresse, aient achevé cette civilisation, convainquant probablement son peuple à migrer ailleurs. En effet, de grosses fissures dans les bâtiments, non réparées lors de son ensevelissement, ainsi que la rupture et destruction de ses systèmes d'irrigation ont été prouvés lors des fouilles. Une succession proche de catastrophes donc expliquent la disparition de cette civilisation... qui a pu éventuellement renaître ailleurs, et appellée différemment par l'archéologie moderne... peut-être à Bandurria, plus au sud ?

 

Lire la suite ci-dessous :

jeudi 18 juin 2020

Entretien avec Albert Fagioli, Radiesthésiste et chercheur

Entretien avec Albert Fagioli, Radiesthésiste et chercheur


Albertminiature

J'ai déjà parlé de lui à plusieurs reprises sur des sujets très précis, il était temps de présenter l'un des meilleurs radiesthésiste français, voir mondial, qui est aussi reconnu par nombre d'historiens par son essai historique sur sa recherche de 10 ans et découverte du trésor du Duc d'Enghien et évidemment par les chasseurs de trésors, y compris au-delà des frontières. Il parle de son expérience, la découverte de son don et ses nombreuses recherches et découvertes, de son mentor, un radiesthésiste local très reconnu, malheureusement disparu depuis, de ses projets en cours et futurs. Voici pour commencer les articles présents sur ce site parlant de certaines de ses recherches, dont nous parlons lors de cet entretien enregistré via Skype le 24 mai 2020 :

Nous parlons bien sûr en tout premier lieu de son ouvrage publié et des circonstances l'ayant amené à s'intéresser à ce fabuleux trésor et des découvertes qu'il fait avant les confirmations qui surviennent extraordinairement ensuite par la découverte d'un parchemin les prouvant parfaitement...

Testamentducenghien


samedi 23 mai 2020

Açores : Analyses d'un probable microlithe préhistorique

Açores : Analyses d'un probable microlithe préhistorique


Figure10 terceira


Le rapport concernant les analyses scientifiques d'une pierre possiblement façonnée artificiellement à un âge très lointain vient d'être publié sur la plateforme Academia.Edu. Ce rapport est signé par les chercheurs Dino Alberto Moura Teves, Isaac Saul Torres Ávila, Vitor Manuel Viveiros Raposo de l'Université des Açores, Angra do Heroísmo, et le professeur biophysicien Antonio Félix Rodrigues des CITAAA, CCMG, Université des Açores, Angra do Heroísmo.

Cet artefact a été recueilli par l'Université des Açores, à l'intérieur d'une structure en forme de four atypique lors d'une fouille archéologique de la DRAC (Direction Régionale de la Culture des Açores) à la Caldeira das Lajes, Terceira, Açores, présentant un éclat de pierre ou un artefact lithique. La pièce analysée était au niveau le plus bas du profil, à environ 2 mètres de profondeur, recouverte de terre mélangée à de petites pierres fracturées non identifiées, presque en grains, en pierre ponce et en argile fine. Cet éclat d'apparence pointu, car il a une pointe extrêmement effilée, raclant et coupant, mais cette dernière possibilité ne semble pas très pratique, soit en raison de l'épaisseur du tranchant ou manipulation de la pièce.

L'objectif est d'analyser certains aspects physiques de la pièce lytique hypothétique précédemment mentionnée, afin de comprendre s’il s’agit d’un éclat naturel ou produit par l'intervention de l'homme.

Les fractures concoïdales de la pièce et de sa forme ont été analysées et mesurées, à l'aide d'un pied à coulisse. Sa densité a été évaluée et observée avec une loupe électronique pour les détails de cette même pièce. La typologie et les caractéristiques de la pièce ont été comparées aux caractéristiques générales de l'industrie microlitique. La pièce a également été observée en direct par un spécialiste en pétrologie et par photographie par un archéologue expert.

Les comparaisons ont notamment fait appel aux travaux de Garreau, S. (2000). Etude technologique de l'industrie lithique acheuléenne du site des Pendus (Creysse, Dordogne), Inizan, M.; Reduron, Ml; Roche, H. et Tixier, J. (1995). Technologie de la pierre taillée. Préhistoire de la pierre tailléeGarcia, A. et Milheira, R. (2011). Les chaînes opératoires lithiques de Sítio PT-02 (Cerrito daSotéia), Ilha da Feitoria, Pelotas-RS (voir biographie en fin d'article).

Lire la suite ci-dessous :