Les mystères du Sphinx de Gizeh
Anubis Sphinx
De
nouvelles données très intéressantes viennent d'être publiées par
Antoine Gigal sur son site (voir en bas) et permettent une mise à jour
sur les recherches des géologues et archéologues qui prouvent que, comme
pour la plupart des données erronées issues du 19ème siècle (on le
constate tous les jours), l'Histoire réelle n'est pas celle dont nous
avons hérité... C'est une suite à cet article :
Les derniers secrets du sphinx partie 1
Bien
des personnes pensent tout savoir sur le sphinx du plateau de Giza et
l’on ne peut imaginer les trois pyramides voisines de Chéops, Chéphren
et Mykhérinos sans le sphinx tellement celui-ci est devenu indispensable
à l’harmonie visuelle du plateau. Ceci n’est pas étonnant car le sphinx
est placé exactement où il faut dans une conception basée sur des
principes géométriques de la section d’or. Le nombre d’or est en
relation avec une série de nombres: la suite de Fibonacci
(0,1,1,2,3,5,8,13,21,34,55,89,…) et l’archéologue égyptien et Professeur
Emeritus : Alexander Badawy (1913-1986) à prouvé dans son étude de plus de 50 temples au bord du Nil que les
anciens égyptiens avaient bien utilisé cette série de nombres à dessein
démontrant une fois de plus leur grande connaissances et sophistication
en matière architecturale. Or je vais vous démontrer dans cet
article que le sphinx recèle bien des secrets encore méconnus pour la
plupart et que notre vision actuelle est bien déformée par rapport à son
aspect originel.
L’inscription méconnue de la patte gauche du sphinx
En 1817 Gianbattista Caviglia **(1770-1845) nettoie le devant du sphinx, chose qui n’avait pas été faite depuis la chute de l’Empire Romain. Il trouva en premier lieu un morceau de la barbe tombée du sphinx (aujourd’hui au British Museum !). Puis en désensablant un orteil de la patte gauche du sphinx, il trouve une inscription : un texte de 13 lignes en Grec, gravé bien visiblement avec une mention comme quoi il s’agit d’un texte
officiel datant de 166 Après JC sous le règne de Marc-Aurèle pour
commémorer la restauration des murs entourant le sphinx par les romains. Ce texte est passionnant et vous n’aurez pourtant aucune
chance de l’aperçevoir aujourd’hui sur le sphinx tellement les
restaurations successives et surtout les dernières, ont recouvert de
couches incroyablement épaisses et souvent défigurantes les contours de
notre sphinx comme sous les bandelettes étouffantes d’une momification.
Ecrite
en Grec donc, et en lettres capitales, il n’y a je sache que trois
traductions existantes en anglais et une en latin de ce texte. Une à
partir de la copie faite par Henry Salt (1780-1827)
consul général britannique au Caire en 1815, grand collectionneur
d’Antiquités égyptiennes qui avait payé Caviglia en 1817 pour explorer
le sphinx et qui fit publier sa retranscription dans la: « Quarterly
Review » Vol 19) en 1818 traduite par le Dr Yong en anglais et latin
lequel s’employa même à remplacer certains mots effacés à jamais,
une autre du très grand archéologue égyptien Selim Hassan*(1893-1961)
le premier égyptien à occuper une chaire d’égyptologie, et enfin :une
par le Révérend Coleridge d’Eton publiée dans: « Opérations menées à la
pyramide de Giza par le colonel Vyse » en 1842. Je vais vous livrer ici
ma propre traduction de cette inscription: j’ai essayé d’être la plus
fidèle possible à la grammaire du Grec ancien et de ne pas inventer les mots manquants :
« Cette structure est l’œuvre des Dieux immortels.
Placée de façon à dominer le sol de cette Terre de récolte,
Erigée au centre d’une cavitée dont ils ont retiré le sable,
Comme une île de pierres au voisinage des pyramides,
Pour que nous puissions le voir,
Non pas comme le sphinx tué par Œdipe,
Mais comme un servant sacré de Leto,
Qui garde avec vigilance,
Le Guide Sacré de la Terre d’Egypte.»
La référence à Leto*** ici se comprend car à l’époque où les pharaons Ptolémés d’origine Grecque régnaient sur l’Egypte, Giza se trouvait dans un district administratif appellé : « Letopolitain ». Le texte est signé Arrianos,
sans doute l’historien et philosophe romain d’origine Grec qui écrivit
la vie d’Alexandre le Grand (« Anabase d’Alexandre »). Donc outre la
référence aux Dieux Immortels comme créateurs de ce sphinx qui est intéressante, nous y reviendrons, nous voyons bien par ce texte lui-même que le sphinx était considéré comme une île. Ceci est tout nouveau pour certains d’entre-vous.
Leto
Un lion qui était un chien et l’île du sphinx
Or le savant Robert Temple et sa femme Olivia
viennent de publier un livre de 565 pages en anglais intitulé: « The
sphinx Mystery, the forgotten origins of the sanctuary of Anubis »(« Le
Mystère du sphinx, les origines oubliées du sanctuaire d’Anubis ») fort bien documenté avec bien des éléments exhumés de l’oubli ou de multiples collections dispersées innaccessibles au public, dans lequel il nous dit: « Les
douves du sphinx dans l’Ancien Empire étaient connues dans les Textes
des Pyramides comme le lac du chacal, le canal du Dieu, le canal
d’Anubis, le Lac de Vie… » Or on trouve beaucoup de références à
cela dans toute la littérature égyptienne Antique : par exemple sur les
autels dans la tombe de Tutankhamon à propos de Rostau (Giza) on dit
que sa topographie est celle d’une citée d’eau et on parle de: « La maison du lac » à propos de l’île du sphinx. Même Auguste Mariette qui creusa autour du sphinx en 1858 admet que l’enclos du sphinx avait dû contenir de l’eau du Nil dans l’Antiquité (voir références). Dans les Textes des Sarcophages on nous parle du bassin lustral, du lac du chacal.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l’universitaire Temple avance l’assertion que le sphinx à l’origine aurait été fait à l’image d’Anubis (« chacal » est une mauvaise dénomination des traducteurs car il n’y a jamais eu de chacals en Basse Egypte mais bien plutôt des chiens sauvages) le gardien du site par excellence et il le prouve avec force analyses, photos et recherches. Le
sphinx serait devenu léonin vers la IV ème dynastie où les lions
étaient fort à la mode dans toutes les représentations, puis au Moyen
Empire Amenemhat II lui aurait apposé son visage (et non pas Chéops).
Mais je ne vais pas entrer trop dans les détails de l’œuvre de Temple
ici, seulement en évoquer quelques points et d’autres d’ailleurs. Le
fait qu’à l’origine le sphinx ait pu être la représentation d’Anubis est
quelque chose que j’annonce depuis des années devant le sphinx lui-même
aux personnes qui m’accompagnent dans mes voyages en montrant: « in
situ » l’inclinaison du dos, la queue, les traces d’érosion par l’eau
dans les douves. Il faut comprendre que depuis l’Antiquité le sphinx à
subi de multiples restaurations qui surtout pendant les dernières consistaient en
rajouts d’épaisses couches de briques de pierres aussi laides
qu’inutiles ne faisant que rendre « pataudes » les lignes du sphinx qui
sont en dessous d’une grande finesse. C’est très visible aujourd’hui pour les pattes qui ressemblent maintenant à d’immenses barres de carton-pâte. Nous avons des clichés du début du 19ème siècle et beaucoup de photos ensuite nous permettant après une analyse minutieuse de voir déjà de grosses différences pendant les restaurations « modernes » et les désensablements successifs. Dans le Texte des « Sarcophages » non seulement on parle du lac du « chacal » (Anubis) mais on dit: « Son nom est face de chien, sa taille est grande » (versets 1165-1185), deux fois dans le Texte des « Pyramides » on cite Anubis comme celui de « la Hauteur de l’Ouest »
( la seule hauteur centrale en Basse Egypte c’est le plateau de Giza )
et le lac du « chacal » est aussi cité dans le livre « des Cavernes ».
Le remarquable chercheur Terence Du Quesne
à dénombré beaucoup de références à Anubis : « Seigneur de Rostau
(Giza) » dans des inscriptions et sur des murs, il a listé notamment dix
sources publiées de ce titre précis à ce jour. Ce n’est qu’après la
cinquième dynastie que le titre: « Seigneur de Rostau » est donné à
Osiris. Rapelons qu’Anubis en égyptien c’est: « Inpou », « celui qui a
la forme du chien », il est aussi dénommé: « L’Ouvreur de chemin » et
guide les âmes et il est représenté aussi sous le nom d’ « Upuaout,
ouvreur de chemin », à Abydos dans le sud. Il est aussi: « Seigneur du
Pays de l’aurore » et comme l’écrit l’excellent René Lachaud:
« (…) Il fait surgir la lumière anubienne de l’initiation qui
correspond à ce moment ambigu, «entre chien et loup» où jour et nuit
s’interpénètrent ». Et dans : « Le Livre de la sortie au jour » (qui est le véritable titre du Livre dit « des morts ») : Oh ! Anubis qui est sur ses secrets. Seigneur des secrets de l’Occident. Seigneur de ce qui est caché. »
Eh oui qu’Anubis est présidé sur le plateau de Giza n’est guère étonnant car à Giza/Rostau nous sommes au carrefour des plus grands mystères. Vous allez vite comprendre pourquoi. On ne vous parle jamais du « Livre de la Construction » qui se trouve gravé dans l’enclos du temple d’Horus le faucon à Edfu dans le sud de l’Egypte. Or quand vous lisez sur place celui-ci, il y a dedans des références à d’autres textes perdus comme : « Les Livres Sacré des Temples » qui rassemblent une description de l’histoire des lieux de pèlerinage le long du Nil. Et que dit ce texte? Il dit que ces lieux furent établis par un groupe « d’entités créatrices » les « Shebtiw » associés à Thot. Il est dit que ceux-ci que l’on appelle aussi les « Ainés », les « Faucons », se sont installés dans un premier endroit sur Terre et que ce premier endroit est…Rostau ! C’est à dire Giza ! Toujours selon ce texte, les livres sacrés et objets de pouvoir furent scellés dans une place secrète sous terre par les « Shebtiw » et ils construisirent au dessus une immense enceinte et des pilliers pour le protéger. Ce lieu s’appelle : Bw-Hmr, la place du trône de l’âme. D’autre part toujours dans ce texte il nous est suggéré que le monde souterrain de Giza est un modèle microcosmique du passage du temps et du processus de la première création dans notre univers pysique… vous comprenez mieux maintenant sur quoi le sphinx veille, ce n’est pas rien ! Les anciens Egyptiens nommaient aussi Giza/Rostau dans leurs descriptions : La Splendide Place du Premier Temps » et : « La Place secrète » et il est vrai que tout le plateau de Giza que je parcours depuis 20 ans mètre par mètre est bien truffé de milliers d’entrées souterraines, de cheminées d’aération, de puits sans fond. Tout cela prouve la présence d’un réseau souterrain impressionnant dont j’aurai l’occasion dans d’autres articles de vous parler davantage.
On voit ici le pataud des pattes trops restaurées (Photo Gigal)
En tout cas c’est seulement au Moyen Empire (époque où depuis un long moment déjà le sphinx n’avait plus sa tête d’Anubis selon Temple) qu’apparaît pour la première fois dans les hiéroglyphes le nom: « Sphinx »: « Sheshep » qui se traduit littéralement par « image » ou « statue ». Le nom entier du Sphinx alors est: « Sheshep-Ankh »: la « statue vivante
». Ce sphinx est un symbole vivant représentant bien des choses de
l’invisible terrestre et céleste. Dans la langue copte, la plus ancienne
langue de l’Egypte parlé encore actuellement, le sphinx se dit: « bel-hit »: « le Gardien ». Et juste après l’an mille on nomme le sphinx: « Twtw »: « Je suis image » que les Grecs retranscrivent en Tithoes et l’assimilent à Cronos le Dieu du temps. Et ce qui est intéressant aussi c’est que citant Manéthon, Pline
prècise que Tithoes faisait partie des rois mytiques des toutes
premières dynasties ou plutôt comme on dit maintenant de la fameuse dynastie zéro (car on a fait démarrer la première dynastie à Ménes (2920-2770 Avant J.C.) et
cependant dans plusieurs documents sont cités des pharaons précédents
mais leurs qualifications de dieux ou demie-dieux est dérangeante pour
le conscensus universitaire) pourtant bien inscrite dans le papyrus de Turin (Le canon de Turin) et l’auteur latin précise bien que Tithoes succéda au dieu Amon et qu’il serait le tout premier constructeur du labyrinthe de Fayoum
(à 120 km au sud du Caire au bord du lac Fayoum), le plus ancien
labyrinthe de toute l’Antiquité que les gens venaient visiter alors du
monde entier. Et qui est en ruines aujourd’hui au pied de la pyramide
d’Hawara site que je fait visiter régulièrement...
Un sphinx bien plus ancien qu’on ne le pense.
Le Sphinx en position sur le plateau avec au fond la pyramide de Chéops
En 1858 notre extraordinaire Auguste Mariette est chargé par le duc de Luynes de vérifier les propos de Pline l’Ancien selon lesquels le Sphinx serait construit et non monolithique.
Il ouvre un chantier non loin de la pyramide attribuée à Chéops (qui
régna de 2551-2528 av. J.C. 4ème dynastie). Dans un sanctuaire d’Isis
tout proche il trouva la stèle dite de « l’Inventaire » dans
laquelle on raconte ni plus ni moins que le sphinx et la grande
pyramide existaient bien avant le règne des dirigeants de la 4ème
dynastie donc bien avant 2575 av J.C.. Le texte précise que : « Durant le... règne de Chéops celui-ci ordonna la construction d’un monument le long du sphinx ». En toute logique cela implique que le sphinx était déjà là avant. Or s’il était déjà là du temps de Chéops, cela signifie que contrairement à ce que le « mainstream » affirme, à fortiori il n’a pas pu être construit sur ordre de Chéphren son successeur sur le trône !
Il faut dire que la théorie disant que le sphinx a été construit par
Chéphren juste parce que la chaussée sur son côté sud mène aux pieds de
la pyramide de Chéphren a été lancée sans aucune preuve ni connaissance par Caviglia qui n’était encore qu’un capitaine au long cours payé pour faire déblayer le sable du sphinx !! Aucune inscription ne confirme sa thèse lancée bien légèrement. Il
existe aussi d’autres documents prouvant que le temple adjacent au
Sphinx et qui possède exactement les mêmes marques d’érosion que
celui-ci existait avant le règne de Chéops. Dans une
inscription qui était conservée au musée de Boulak, le scribe royal du
pharaon Chéops note une dédicace qu’il a a lui-même relevée sur un
document antérieur. Cette dédicace prétend que le soleil en personne
présida à la gigantesque construction, dont « l’origine se perdait dans
la nuit des Temps ».
Or si l’on prend en compte ceci, c’est toute la datation chronologique actuelle en cours en égyptologie qu’il faudrait revoir ! Un peu trop pour certains… C’est pourquoi la majorité des égyptologues actuels se détourne de cette stèle dite de l’inventaire, car elle remet en question trop d’acquis pour eux.
Certains préfèrent d’ailleurs affirmer que cette stèle faisant la liste
de l’inventaire du temple d’Isis remonterait seulement à la 26 ème
dynastie. Peut-être mais Auguste Mariette le découvreur, qui a passé plus de dix ans à fouiller le plateau de Giza a toujours affirmé lui, que la stèle fut érigée par Chéops lui-même.
Quant à la supposée ressemblance de la tête du sphinx avec Chéphren lui-même, cette
théorie a été invalidée depuis 30 ans par le Directeur du service de
médecine légale de la police de New-York expert en morphologie faciale
Dr Franck Domingo. Après avoir photographié le sphinx sous
plusieurs angles et lumières puis la statue de Chéphren au musée du
Caire il compara avec sa méthode scientifique, il conclut sans appel qu’il s’agissait bien de deux personnes différentes...
Robert Temple
lui, prouve d’ailleurs grâce à l’étude de la coiffe et de certains
traits et aussi à cause de l’obsession du pharaon pour les sphinxs qu’il s’agit en fait d’Amenemhat II(1929-1892 Avant J.C.). En tout cas si à l’origine le sphinx avait bien une tête d’Anubis et que bien plus tard il comporta la tête de ce pharaon on pourrait penser également que d’autres avant Amenemhat II ont pu y apposer leur face également, la tête du sphinx comportant beaucoup de traces de multiples réfections et la tête actuelle étant fort disproportionnée par rapport au corps. On trouve également un texte du pharaon Amenhotep II (1448/1420 Avant J.C.) comportant une mention du sphinx en tant que : « plus ancien que les Pyramides ». Puis nous avons la fameuse stèle de Tutmosis IV qui a donné lieu à mes recherches sur le deuxième sphinx.
A la recherche du deuxième sphinx
Il
était généralement admis pendant de longues périodes chez les Anciens
Egyptiens que le Sphinx était recouvert par les sables, sauf la tête jusqu’à ce que le pharaon Tutmosis IV (18ème dynastie: 1420-1411 av. J.C.) ne le désensable. Et nous avons le merveilleux récit de Tutmosis IV gravé pour l’éternité sur une stèle de granit rose et érigée entre les pattes du Sphinx
: c’est la stèle dite de Tutmosis IV. Ce pharaon qui n’était alors
qu’un prince, n’appartenant même pas à la lignée principale de
succession pharaonique, vint se reposer après une chasse à l’ombre de la
tête seule apparente alors, et s’endormit. Là il rêva que le Sphinx lui
parlait dans son sommeil, le suppliant de le débarasser de ses
souffrances car il ne supportait plus les brûlures du sable du désert le recouvrant.
En échange, il lui donnerait le pouvoir et la fortune. Tutmosis à son
réveil décida de s’exécuter et devint en peu de temps pharaon ainsi que
très fortuné.
Ce qui est particulièrement intéressant par rapport à cette stèle de Tutmosis IV c’est la représentation qui est faite du sphinx. Regardez bien, il y a deux sphinxs
! Et se tournant le dos ce qui ne veux pas dire d’aileurs, et pour des
questions de règles anciennes de perspectives que dans une réalité, les
deux sphinxs se tournent véritablement le dos. De plus ils sont
allongés sur des structures avec portes indiquant par là que les sphinxs
donnent accés à un ailleurs, un complexe souterrain. Mais où donc est
passé le deuxième sphinx dessiné sur cette stèle ? Ce qui est bien
curieux c’est que très peu de gens se sont mis à chercher les
réponses...
Sphinx et sa Stèle de Tutmosis IV au double sphinx
Dans la fameuse stèle de l’inventaire conservée au musée du Caire,
il est fait mention qu’un éclair aurait foudroyé la coiffe du deuxième
sphinx entraînant sa destruction ainsi que celle d’un sycomore, arbre
sacré à l’époque, qui fut brûlé aussi par la foudre. Pour l’archéologue Michael Poe qui se réfère à des fragments de papyrus du Moyen Empire
ce deuxième sphinx aurait été détruit par une crue du Nil
particulièrement violente environ 1000 ans après J.C. Les villageois
auraient alors prélevé les pierres pour reconstruire leur village.
C’est alors que je me suis mise à chercher en Egypte et grâce à mes connaissances d’Arabe classique j’ai vite trouvé des textes confirmant l’existence de deux sphinxs.
Ainsi dans ses deux encyclopédies géographiques (Kitab al Mamalik,
al-Mamsalik et Kitab al Jujori le grand géographe et savant arabe Al-Idrisi (1099-1166), mentionne
bien la présence de deux sphinxs à Giza, l’un est en très mauvais état,
il est atteint par les eaux du Nil et de nombreuses pierres manquent.
D’autres auteurs mentionnent également l’existence de deux sphinxs : Ainsi l’historien célèbre Musabbihi écrit au sujet d’un : « sphinx plus petit que l’autre » de l’autre côté du Nil, en très mauvais état, composé de briques et de pierres
(Annales de Rabi II,vers 1024). C’est pourquoi je recherche
inlassablement depuis des années l’emplacement du second sphinx. La
tâche est très difficile car toute la rive opposée du Nil est couverte des buildings de la mégalopole du Caire
et de ses banlieues gigantesques. Comment trouver l’emplacement d’un
sphinx disparu ? Et c’est là qu’intervint une de mes cartes, celle de l’analyse par satellite minutieuse
dont je suis spécialiste, couplée à une étude sur le terrain du moindre
des détails. J’ai, après avoir sillonné des milliers de ruelles,
déterminé deux endroits possibles. C’est alors que le grand géologue et
archéologue égyptien Dr Barakat m’a fait l’honneur de
me contacter en me disant, après avoir lu un de mes articles sur ce
sujet en anglais qu’il appréciait beaucoup mon travail et était arrivé aux mêmes conclusions que moi,
ce qui me conforte comme vous pouvez l’imaginer dans la continuation de
cette recherche. Je vais m’y consacrer cet été et rencontrer le
géologue lors d’entretiens qui promettent beaucoup et dont je vous
ferait part ultérieurement.
D’autre part à l’instar des historiens arabes qui l’ont vu à leur époque, nous avançons l’hypothèse que l’un des deux sphinxs devaient être féminin. Al Idrisi
dit clairement que le second sphinx était féminin et situé sur la rive
Est du Nil faisant face au sphinx mâle celui que nous connaissons tous.
N’oublions pas également que le nom Grec : « Sphinx » du verbe « sphingô
» veux dire étrangler. Les deux sphinxs face à face de chaque côté du
Nil formaient comme un goulot d’étranglement, comme une surveillance sur les navires provenant de Haute Egypte ou descendant au Sud… L’emplacement du second sphinx pourrait receler de nombreux secrets des temps préhistoriques même, beaucoup de choses dans le sous-sol. Ce sera dans le futur sans nul doute un projet archéologique colossal... dans le futur comme le dit le Dr Barakat.
Je vous dirais aussi et je ne suis pas la seule, que les deux sphinxs sont similaires aux deux piliers d’Hercule,
l’un indiquant le pouvoir matériel s’impliquant vers le haut dans le
pouvoir spirituel (le sphinx féminin) et l’autre (l’actuel), le pouvoir
spirituel s’impliquant dans le monde matériel souterrain mais c’est là
le sujet d’un de mes livres en cours…En tout cas pour boucler la boucle
momentanément et pour apporter ma pierre à l’œuvre de Temple même s’il ne parle pas du tout de deuxième sphinx, j’ai découvert récemment qu’il y avait bien dans le passé deux Upuaout (Anubis)/ Sur la stèle JE 47381 aux trois registres sont bien figurés un: « Upuaout de Haute Egypte, controlleur des deux Terres »(« Wp-wAwt smaw aba-Tawy ») et dans le registre du millieu on voit celui-ci accompagné de: « Wepwawet de Basse Egypte » (« Wp-wAwt mttyt »). Donc les deux sphinxs tout à fait à l’origine aurait bien pu représenter deux Anubis...
Dans un prochain article je vous parlerais de l’état actuel des découvertes par rapport aux cavités à l’intérieur et sous le sphinx de Giza… encore bien des choses que peu savent...
Notes :
*Selim Hassan
(1887-1961) : Il est pour moi dans les trois plus grands egyptologistes
et archéologues de tous les temps. Il excava sans relâche à Giza et
Sakkara de 1929 à 1937 et découvrit beaucoup de structures que l’on
redécouvre à peine aujourd’hui et écrivit une extraordinaire «
Encyclopédie de l’Ancienne Egypte » en 16 volumes. Il publia en tout 170
livres sur l’archéologie en Egypte.
***Gianbattista Caviglia
(1770-1845) : Capitaine au long cours Italien, il est embauché par
Richard Vyse l’égyptologue Anglais qui remarqua en lui de très fortes
capacités d’adaptation de débrouillardise c’est ainsi qu’il débuta des
fouilles archéologiques avec lui sur la petite pyramide de Mykhérinos.
Mais son attention fut vite attirée par des structures encore plus
prometteuses comme le sphinx,la grande pyramide et d’autres.
****Leto
: L’histoire de Leto telle qu’elle nous est raconté dans la mythologie
greque peut fortement nous intéresser pour l’Egypte. Leto, fille des
Titans (Anciens Dieux très puissants ayant régné pendant l’âge d’or sous
la direction de l’un d’entre eux: Cronos (Saturne) après son père
Uranus (Le ciel) pour les 21 premières générations de Titans.): Coeus
régnant sur une zone céleste entre les deux pôles terrestre et Phoebe
liée à la pleine Lune et à la purification lumineuse, tomba enceinte de
Zeus. La femme de Zeus : Héra extrêmement jalouse fit en sorte que «
toute terre ferme fuit Leto » de façon à ce que celle-ci ne trouve
aucune terre ferme pour accoucher. Il est dit qu’alors Leto quitta
l’Hyperborrée déguisée en louve pour la Lycie (pays des loups, peut-être
une ancienne forme d’Anubis ?)) en Anatolie puis pour l’île de Délos.
Il y a plusieurs destinations finales pour l’accouchement de Léto et les
experts se battent pour savoir laquelle est la bonne. En tout cas elle
accoucha dans une île non rattachée à la terre même sous la mer, une île
flottante en quelque sorte ou une île « fabriquée ». On raconte en
Egypte des histoires similaires pour Isis se réfugiant dans une île
flottante du delta du Nile. Giza avec son île au sphinx était bien un
endroit indiqué pour être lié à Leto. Celle-ci dû lutter contre beaucoup
de monstres chtoniens et de Titans vivant sous terre et contre Python
avant de pouvoir accoucher des jumeaux : Artémis et Apollon. Le
grammairien Grec: Antoninus Liberalis cent ans après JC nous raconte
tout cela avec force détails. Il est l’auteur de : « Les métamorphoses »
un récit racontant 41 des transformations effectuées par des Dieux
offensés). Notons qu’Hérodote nous raconte que Léto était adorée en
Egypte sous la forme de Wadjet la déesse cobra protectrice de la Basse
Egypte.
Références:
Auguste
Mariette: « Lettre au Vicomte de Rougé concernant les excavations
faites dans le voisinage du grand sphinx de Giza »,Bibliothèque
Egyptologique, Vol 18,Paris, 1904.
Alexander
Badawy: “Ancient Egyptian Architectural Design:A Study of the Harmonic
System », Berkeley university, 1965. Et:” History of Egyptian
Architecture”,Berkeley university, 1968.
Selim
Hassan: “The Great sphinx and Its secrets: Historical studies in the
Light of Recent Excavations” vol 8,Cairo Gov Press,1953.
Terence Du Quesne: “Anubis and the spirit of the West »,Darengo publications, 1990.
Yves Herbo relai-SFH-10 et 11-2013
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